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Tout pouvait changer en l’espace d’un instant. Je le savais parce que je l’avais appris à mes dépens et ce, pas mal plus qu’une fois. J’avais encore eu une leçon la veille, mais cette fois-ci, une leçon différente de ce qui m’était arrivé par le passé. Pas question d’une agression, d’un décès, d’une arrestation. Ce n’était rien de tout cela. En fait, certaines gens pourraient dire que ce n’était rien, qu’une histoire d’un soir qui allait passer comme si rien n’était, mais je savais que ce n’était pas que ça, ça ne pouvait pas être que ça. Avec une autre fille, ç’aurait pu l’être. Mais je serais probablement parti en douce, sans demander mon reste, parce que ça n’avait aucune signification pour moi. Mais là, je ne pouvais pas, et ce n’était pas parce que j’habitais avec celle avec qui j’avais partagé mon lit hier soir. Je ne pouvais pas parce que je ne voulais pas. Parce qu’après nos ébats imprévus, mais qui nous tentaient tous les deux, depuis encore plus longtemps que j’étais capable de l’admettre, je ne voulais pas qu’elle retourne à sa chambre, je ne voulais pas qu’elle aille où que ce soit. J’avais mis du temps à m’endormir après ça, pas parce que je me sentais coupable ou tourmenté, mais parce que je m’étais surpris à la regarder dormir, à apprécier sentir sa tête sur mon épaule, sa peau sous mes doigts. J’avais dormi d’un sommeil profond, comme je n’avais pas eu depuis des années. Parce que j’étais bien, parce que j’étais avec elle, et ça me semblait être la chose la plus normale du monde. Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi. Mais ce que je savais, c’était que lorsque j’avais ouvert les yeux la première fois, le lit était vide, froid. Ça m’avait troublé pendant un instant. Et si en fait, c’était une erreur, pour elle ? Et si elle ne voulait pas que ça aille plus loin ? Fronçant les sourcils, je m’étais retourné en essayant de retrouver le sommeil, mais ce fut vain. J’étais agité, soucieux, ayant peur d’avoir fait quelque chose qui ne fallait pas. Je me sentais égoïste d’avoir cru que tout cela était naturel, entre elle et moi, en ne sachant pas si elle pensait la même chose. Alors que je me résignais à me tirer du lit, tenter de la trouver, peut-être avoir une discussion que je ne savais même pas si j’étais capable d’entretenir, j’entendis des pas, et j’entendis sa voix, m’appeler d’un nom doux que jamais personne ne m’avait donné auparavant. En fait, ça me semblait presqu’irréel, alors je n’en fis rien, craignant avoir halluciné, mal entendu. Puis je sentis sa main sur ma joue, et bien malgré moi, je souris doucement, ouvrant les yeux, voyant son doux visage. J’eus un:« Salut toi… » rauque, avant de me redresser. Je la regardai un instant, et faute de trouver les mots pour la remercier, j’approchai mon visage du sien et je l’embrassai. Je ne savais toujours pas si c’était une bonne idée, mais si c’était la dernière fois que je pouvais me permettre de le faire, si c’était les derniers moments sur lesquels j’étais sur ce petit nuage, dans cette bulle dans laquelle cette femme exceptionnelle m’aimait, alors je voulais en profiter et affronter la réalité après. Lorsque ce baiser prit fin, je finis de m’asseoir dans mon lit, ne pouvant m’empêcher d’avouer:« Je me demandais où tu étais passée… » en cherchant à garder un ton qui se voulait léger, mais Kaitlyn me connaissait si bien que certainement il trahissait mon inquiétude un peu, cette inquiétude qu’une ambiguïté vienne gâcher notre relation qui était si précieuse. Je l’avais bien compris ce matin; je ne serais rien si ce n’était pas d’elle.
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Sexy ? je n’en étais pas certain, mais je n’étais pas vraiment en état d’argumenter à ce sujet, non seulement parce que je ne m’y connaissais pas, mais aussi, il y avait bien d’autres choses qui me trottaient dans la tête, d’autres envies qui me brûlaient, comme celle de l’embrasser, comme si c’était la dernière fois que je pourrais le faire librement, sans provoquer de malaise quelconque. Elle ne me repoussa pas, rendant le moment encore plus agréable à vivre, mais m’obligeant aussi à en profiter pleinement, afin de ne rien regretter par la suite. Une fois que le baiser, le charme fut rompu, je ne pus m’empêcher de lui dire que je me demandais ce qui lui était arrivé, pourquoi je ne l’avais pas trouvée à mes côtés à mon réveil. Rapidement, elle s’excusa. Elle semblait mal à l’aise. Était-ce parce qu’elle avait réalisé qu’elle avait fait une erreur ? Je ne pouvais pas ne pas y penser, c’était beaucoup trop envahissant pour que je passe outre. Puis, elle me dit qu’elle avait apporté le petit-déjeuner, pour se faire pardonner. Et finalement, elle me demanda si je lui en voulais. Mon regard s’adoucit malgré moi, passant de confus à attendri. La vérité était que jamais je ne pourrais lui en vouloir pour quoi que ce soit. Même si elle me disait que la veille était une mauvaise idée et qu’elle préférait que je me dépêche à me trouver un autre logement. Elle aurait le droit après tout. À la base, cette colocation devait être temporaire, le temps que je me remette sur pied et que je sois capable d’être autonome. Mais la vérité était que je n’avais pas vraiment cherché à aller ailleurs, parce que je ne me voyais pas ne pas la voir au quotidien, sans jamais avoir su lui avouer. Pinçant les lèvres, je lui dis:« Bien sûr que non… » Je n’allais pas lui mentir et lui dire que je lui en voulais alors que c’était totalement faux. La dernière chose que je voulais c’était la voir souffrir. Et c’était pour ça que tout me semblait si délicat maintenant. Aux premiers abords, elle me semblait heureuse, sans remords, mais je ne pouvais pas en avoir le coeur net seulement à partir de suppositions. Baissant le regard un instant, j’inspirai. Tourner autour du pot, en fait, était une vraie torture, même si ça ne faisait que quelques instants. Je me risquai donc à dire :« J’étais inquiet surtout… » De quoi ? D’avoir fait quelque chose qui ne fallait pas, voilà tout. Mais je ne sus lui dire ça pour le moment, ou passer à autre chose, comme ce petit-déjeuner qu’elle avait apporté qui était en train de me chatouiller les narines et me donner faim. Enfin, pas pour que je saute direct dessus, parce que le stress formait aussi un noeud dans mon estomac, et ce n’était pas une combinaison idéale pour profiter de ce moment, même si c’était ce que je voudrais par-dessus tout. Passer du temps de qualité avec elle, chaque jour, chaque moment, si elle le voulait, évidemment.
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Petit à petit je réalisais que mes inquiétudes n’avaient pas raison d’être. Premièrement, Kaitlyn chercha à me rassurer en me le confirmant, d’une certaine façon. Elle n’élabora pas nécessairement ses propos de long en large, mais pour moi, elle n’avait pas besoin de le faire. Et puis, il était aussi possible qu’elle veuille en dire plus, mais n’osait pas, tout comme moi d’ailleurs. En effet, je ne pouvais pas la blâmer de ne pas avoir élaboré sachant que moi-même je ne le faisais pas vraiment. Parce que je ne trouvais pas les mots, parce que je ne voulais pas dire quelque chose que je pourrais regretter par la suite, faute de savoir comment m’y prendre. Mais encore mieux que les mots, Kaitlyn était venue cacher son visage dans mon cou, me chatouillant d’une façon délicieuse. Je souris doucement, et d’instinct, je passai mon bras autour de ses épaules, afin de la garder contre moi, juste un petit moment. Puis, la réalité nous rappela à l’ordre. Réalité selon laquelle il fallait bien manger quelque chose, et le fait que Kaitlyn avait apporté le tout dans ma chambre, prêt à manger. Plus curieux de voir ce qu’elle avait préparé qu’autre chose, je décidai de dire :« Oui, quand même. » Progressivement, le noeud qui s’était formé dans mon estomac était en train de se défaire. Pas complètement toutefois. Comme si je tardais à lui dire quelque chose, lui avouer quelque chose. Et finalement, après un petit soupir, je finis par avouer, comme une confession qui voulait en dire peut-être un peu plus que ce simple fait :« Mais… Je suis bien comme ça avec toi. » Parce que si on voulait manger, cela impliquait qu’il faudrait bouger. Je savais qu’il faudrait le faire un jour, mais là, comme ça… Ça ne me faisait pas nécessairement envie dans la prochaine seconde. Dommage que je n’aie pas un bras plus grand pour attraper le repas et ainsi, rester comme ça avec elle contre moi. On ne pouvait pas tout avoir, malheureusement.
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