Am' et So" ◘ La boxe a toujours été l'opéra du pauvre et des voyous.

La douleur à l’épaule est persistante mais je peux encore bouger et je suis sûr que je peux me battre, je n’étais pas sûr d’accepter mais cette fois-ci je n’ai pas eu le choix, ce combat avait déjà été annulé deux fois pour des conneries et cette fois-ci, je n’allais pas être celui responsable de cela. Après avoir eu, Isa au téléphone pendant un bon moment, j’avais fini par me préparer pour aller directement à la grange pour fignoler les derniers préparatifs, le ring était en place, la salle de préparation avait tout ce qu’il faut pour les combattants, il manquait plus que la sono à finir d’installer et le bar à remplir mais ça tout le monde était entrain de tout préparer déjà. Les heures ont défilé et les premiers combats ont commencé, je reste bien en retrait, observant chaque combat, faisant quelques paris sans pour autant y mettre du fric, je regarde un de mes hommes qui s’occupe de ramasser l’argent avant de voir l’heure, il est temps pour moi d’aller me préparer.

Doucement je m’échauffe un peu, bougeant mon épaule doucement alors qu’une légère douleur se fait ressentir. Je soupire légèrement, glissant mes mains sur mon visage. Depuis ma petite escapade avec Isa, j’avoue que je réfléchis de plus en plus à ne plus me battre, par contre continuer de les organiser ça c’est sûr que je ne vais pas arrêter de sitôt mais bon je n’en suis pas là. Je laisse une des filles mettre les bandes autour de mes mains, mon regard se perd sur elle avant de tourner la tête quand on me fait signe qu’il est temps d’y aller. Le regard sur le ring est voilà que je me retrouve face à cet homme, je tourne légèrement la tête en souriant alors que la cloche sonne pour le premier round. Cela commence bien, c’est assez équitable mais la suite l’est un peu moins, un coup lui, un coup moi et l’espace d’un moment mon épaule en patie.

La douleur est de plus en plus présente, et en voulant éviter un coup c’est mon arcade qui saute s’ouvrant. Je sers les dents en sentant le sang couler le long de ma joue, je soupire légèrement alors que la fin de l’avant dernier sonne. Au coin du ring, ils essaient d’arrêter le saignement mais cela n’est pas vraiment le cas, certains souhaitent faire arrêter le combat mais je refuse et très vite me voilà lors du dernier round. Les coups fusent et cette fois-ci, l’épaule craque, je grimace alors que le sang coule et continue malgré tout le combat, cherchant au moins le nul. A la fin du combat, je quitte le ring “Putin So’ faut que tu vois le toubib en urgence, on arrive pas à arrêter le saignement et ton épaule est complètement déboitée”

Je soupire “Fais le et fais pas chier ?” “T’es fou, on a appelé les pompiers, on va dans l’autre salle, ils vont arriver” Bordel mais quel con, j’aurai pu me démerder tout seul. Je soupire et vais dans la pièce en dehors de la grange attendant de voir les pompiers venir. Je reste silencieux avant de voir l’ambulance et surtout avant de voir le chauffeur de l’ambulance. Je grince des dents, putin il fallait que ce soit lui qui se ramène ici, je passe une main dans ma barbe alors qu’un médecin arrive.

Ce soir-là, la nuit est prometteuse de nombreuses interventions : des fêtards qui s’enivrent à perdre raison, des accidents plus « légers » dus au froid extérieur qui glace les trottoirs ou même une femme enceinte qui devait être transportée en urgence à l’hôpital, le bébé ayant décidé d’arriver avec fracas dans ce monde de brutes. Les diverses ambulances se sont élancées à travers toute la ville pour venir en aide aux citoyens de Washington City. Et toi, Amalrik, non sans grande fierté, tu conduis l’une d’entre elle. Les lieux défilent, tout autant que les sauvetages proposés, et la nuit s’étiole doucement dans sa langueur. Soudainement, tandis que vous étiez rentrés, une nouvelle alarme retentit pour toi et tes coéquipiers de la soirée. Lorsque l’adresse est mentionnée, tes sourcils se froncent aussitôt et tu tiques. Il n’y a pas à rechigner, cela te met la puce à l’oreille. Ca cloche et turlupine dans ton esprit tourmenté. Ce n’est que la voix de ton camarade de galères qui te sort de tes songes, aussi violemment que lorsque tu t’y étais plongé. « Tu as l’air soucieux. » Un petit haussement d’épaule trahit ton malaise évident, synonyme qu’il avait su taper dans le mile. « Mmmh… » souffles-tu, encore peu enclin à l’idée de dévoiler ton trouble à vive-voix. Par automatisme, tu ouvres la portière du côté conducteur de l’ambulance et tu te faufiles à l’intérieur, décidé à entrer les dernières données pour établir le plan de conduite sur le GPS. Une fois ceci fait, tu sens les yeux observateurs de ton collègue qui continuent inlassablement de te questionner. Tu soupires, nerveux. « Cette adresse ne m’est pas inconnue. » siffles-tu entre tes dents, tandis que tes mirettes se concentrent sur les obstacles de la route et que tu démarres l’enfin jusqu’au fameux point de rencontre. Tu es pensif, Amalrik, parce que tu es incapable de savoir pour quelle obscure raison tu as déjà entendu le nom de cet endroit. Tu recherches dans ta mémoire, sans succès, les souvenirs perdus qui auraient pu t’éclairer. Cette quête fut vaine, puisque vous arrivâmes à destination sans que tu n’aies eu l’éclat de tes songes retrouvés. Pourtant, tandis que tes phares éclairent le lieu, il ne t’indique guère quoique ce soit. Juste ton instinct qui te crie que ce n’est pas anodin que tu sois ici. Tu attrapes le matériel médical et, sans rechigner, tu te décides à suivre le médecin pour te rendre jusqu’au fameux « patient » qui nécessitait des soins. Lorsque tu découvres, dans cette pièce, la silhouette familière, tu t’arrêtes aussitôt de bouger. « Putain… » murmures-tu, oscillant entre le choc de la découverte et la colère de cette déconvenue. Encore une fois, ton frère se retrouve dans un sale état, amoché à l’arcade et à l’épaule. Lui qui prétendait toujours que ses blessures étaient liées à des « bagarres » du bar qu’il dirigeait, tu venais à te demander s’il ne t’avait pas pris pour un idiot. « Y’a un problème? » demande ton ami, tout en restant discret et professionnel, visiblement piqué de curiosité. Ton partenaire te connaissait trop pour que tu daignes tenter un mensonge idiot. Tu lâches un soupire, agacé. « C’est mon frère. » Fais-tu, en montrant Sören de ton menton, déposant le matériel médical sur une chaise pour ouvrir la trousse et les accessoires utiles au médecin urgentiste. Evidemment, comme il était de ta famille, tu n’avais pas le droit de procéder à une intervention médicale sur lui : question de principe. Alors, tu te contentas de regarder la scène, les yeux en colère fixés sur Sören, envers qui tu attendais des explications fraternelles emplies de vérité. Sinon, cela risquerait fortement de te contrarier au maximum. Lorsque vous yeux se croisèrent, tu te contentas de lever ta main droite, en guise de « bonsoir », préférant laisser le docteur l’examiner le plus rapidement possible plutôt que de le gêner dans cette délicate opération.

@Sorën Einersson

Les coups fusent de part et d'autre, il n’est pas simple de se dire que tout peut basculer en un instant mais il est vrai que je me pose quelques questions depuis peu mais ça c’est une autre histoire, il me faudra du temps pour prendre cette décision. Assis dans cette pièce, je jure intérieur auprès de mon équipe, pourquoi il avait fallu qu’ils appellent les pompiers, ils auraient pu le faire eux-même, ils auraient pu remettre mon épaule, ce n’est pas comme ci, ça n’était déjà pas arrivé et puis pour l’oeil quelques straps et voilà le tour était joué. Je soupire encore et encore, ils vont réellement me faire vriller avec leur connerie. Je maintiens la serviette sur mon œil avant de lever le regard pour remarquer mon frère, je soupire avant de passer une main dans ma barbe. Mon regard croise le sien et je ne suis pas stupide pour voir qu’il est en colère Mais franchement pour le moment ses états d’âme, j’en ai strictement rien à foutre même si dans 5 min ça va être la grosse crise. “Bonjour, bon laissez-moi regarder ça” Je retire la serviette laissant le médecin s’occuper de tout ça

“Bon des strips feront l’affaire même si vous ne vous êtes pas loupé, on va déjà faire ça avant de s’occuper de l’épaule” Je laisse le médecin faire sans quitter mon frère du regard, le moment tant redouté est arrivé mais quoi qu’il puisse dire, cela ne changera rien. “Bon on va remettre l’épaule, faudra éviter pendant quelque temps de vous reprendre un coup dessus et si vous avez encore mal d’ici trois quatre jours, il vous faudra aller faire une radio.” Je soupire et tourne le regard vers lui “Allez-y” Mon regard se tourne vers une femme qui vient d’arriver “Sorën, c’est le dernier” “Très bien, dis à Mike de gérer pour le moment, j’viendrai après” Je regarde le médecin et lui fait un signe de tête alors qu’il remet d’un coup sec l’épaule. La douleur me fait tirer une grimace mais je serre les dents avant de voir mes hommes

“Merci Doc’ !” Un rapide coup d’oeil à mon frère et je me tourne vers les hommes “Laissez-nous !” Pas besoin d’en dire plus alors que les hommes quittent la pièce. Mon regard se pose sur le médecin faisant un signe de tête afin qu’il parte également, je soupire et me lève de la chaise pour aller fermer la porte de la pièce. “Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça ?” Je me tourne vers lui et l’observe avant de mettre ma veste, je sais que je ne suis pas des plus aimable. “Aller vas-y dis ce que tu as à dire !” Je m’attends à une déferlante de questions mais aussi du reste.

Tu restes en retrait, Amalrik. Dans cette situation particulière, tu n’oses absolument pas intervenir. Ta présence était même à l’encontre des règles de bienséance usuelles. Cela dit, comme la vie de Sören n’était en rien engagée, tu ne risquais aucunement des remontrances de la part de tes collègues. Certes, il était amoché : une épaule déboitée et une arcade ouverte. D’ailleurs, tes souvenirs remontaient doucement à la surface, notamment les plus récents. Dehors, lors de votre arrivée en ambulance, tu avais remarqué d’autres hommes qui souffraient également d’hématomes sur leur visage ou les bras, notamment. A croire qu’une bagarre générale avait eu lieu dans les parages. Tes sourcils se froncent légèrement, à cette pensée. Tu te remémores alors l’adresse de cette fameuse grange inhabitée. Soudain, ta vision devient plus éclaircie : il y avait eu une facture, au nom de Sören, concernant des travaux ou quelque chose dans cette idée. Cela signifiait que ton aîné était le propriétaire de l’endroit, ce que tu ignorais complètement. Un frémissement parcourut ton échine, entre cette révélation et le bruit de l’épaule qui se remettait en place. Tu ne grimaces pourtant pas : tu as l’habitude d’entendre ce son désagréable, désormais. Cependant, le visage endolori de ton frère te rappelle qu’il s’agit de sa souffrance personnelle. Tu compatis : ça ne fait vraiment pas plaisir d’avoir aussi mal. Cela dit, il n’hurle pas et se maîtrise, ce qui est impressionnant. Tu remarques alors que les strips sont déjà posés. Perdu dans tes songes, tu n’avais même pas remarqué l’intervention du médecin, qui se fait congédier rapidement – tout comme les camarades de galère de ton frangin. Visiblement, il désirait se retrouver seul avec toi. Une fois la pièce vidée de toute autre présence, il t’aboie presque dessus. « Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça? Allez vas-y dis ce que tu as à dire ! » Incrédule, tu serres les poings et le fusilles du regard. Comment ose-t-il être aussi agressif à ton encontre alors que tu tentais de rester d’un calme olympien face à ce mélange de sentiments qui t’envahissait ? Tu pestifères intérieurement, évidemment. Pour peu, tu lui collerais toi-même une droite bien méritée. Cela dit, tu préfères pacifier la situation. Après tout, tu es au boulot. « Tu vas te calmer illico, Sören. Je te rappelle que je suis venu ici dans le cadre de ma profession. Alors descends d’un ton. » rétorques-tu, sans manquer d’être ferme et également agressif, tes mirettes ne pouvant se détacher de son corps passé à tabac – du moins cela y ressemblait fortement. Tes bras se croisent, sans que ton regard ne daigne se préoccuper d’inspecter les alentours. « C’est quoi ce merdier? Tu vas encore me mentir en prétendant qu’il y a eu une rixe au bar, peut-être? » grondes-tu, lui soulignant que tu ne croirais désormais plus tellement à ses explications douteuses, lorsqu’il rentrait avec des bleus sur le corps ou pire. Et, avant qu’il ne daigne rétorquer quoique ce soit, tu entrepris de reprendre la parole en levant la main droite, en signe d’avertissement. « J’ai vu tous les gars amochés, qui trainaient dehors. Alors ne t’avise pas de me mentir ou alors fais-le extrêmement bien. » achèves-tu, visiblement peu enclin à gober des paroles mielleuses qui dissimuleraient la véracité de l’actuelle situation. Tu n’as aucunement envie d’avoir le moindre doute. Alors, tu étais prêt à en découdre et obtenir la simple vérité, même si elle devait te déplaire, plutôt que d’accepter des demi-explications. @Sorën Einersson

Face à mon frère, je reste de marbre, je sais que dans peu de temps, ça va être sermon et engueulade mais au fond c’est ma vie et jusqu’à présent j’en fais ce que je veux. Il est sûr que j’arrêterai un jour mais ce n’est pas pour aujourd’hui. Le bruit sourd que fait mon épaule me résonne encore en tête, je soupire doucement pour garder le contrôle comme je l’ai toujours fait, c’est plus fort que moi, j’ai appris depuis la mort de mes parents à cacher mes faiblesses et même s’ils m’ont vu mal à la mort de ma femme, je n’ai jamais pleuré devant eux, m’écroulant souvent seul dans ma chambre mais tout ça… tout ça c’est fini sauf en ce qui concerne ce que je fais aujourd’hui et le fait que je cache tout. Une fois tout le monde dehors, je me retourne pour regarder mon frère, je suis brusque dans mes propos je sais, mais je n’ai pas envie de tourner autour du pot. Je sais que cela ne lui plait pas mais c’est comme ça, je ne vais pas changer de comportement. Je fronce les yeux alors qu’il prend la parole avant de lever les yeux au ciel et de prendre une serviette que je passe sous l’eau afin de nettoyer mon torse nu mais aussi mon visage.

Je vais pour répondre quand la porte s’ouvre “Sorën, Mike demande si tu veux qu’il gère la fin” Je fronce les yeux, putin ils savent que quand ici c’est fermé, je ne veux pas qu’on vienne me faire chier “Ouai qu’il gère, j’irai lui parler plus tard et par contre qu’on vienne pas nous déranger, on a des choses à régler avec mon frère….. S’il te plait” Un léger sourir pour calmer un peu le jeu puis je me tourne vers mon frère, je sais qu’il doit être déçu, je me doute qu’il ne comprendra pas les raisons de tout ça. Il reprend la parole et je prends une grande bouffée d’air avant de passer un t-shirt propre. “j’ai pas besoin de mentir, t’es loin d’être idiot pour ne pas avoir compris ce qu’il se passe ici. Ces lieux m’appartiennent au même titre que la maison dans laquelle nous vivons et la maison que j’ai en dehors de la ville” Il sait de quoi je parle concernant la maison en dehors de la ville. Pour le moment, seules Nina au départ et aujourd’hui Isabel connaissent réellement les lieux, c’est l’endroit où j’ai besoin d’être pour me ressourcer mais aussi là où j’ai dévoilé mes sentiments à Isabel.

Je finis par me retourner pour attraper une bouteille d’eau afin de prendre les anti-douleurs “Quand elle est morte tout s’est écroulé autour de moi, même si je vous avais, elle n’était plus là. J’ai tout fait pour vous cacher que j’étais au plus mal comme je l’ai toujours fait, je devais être ce pilier sur lequel vous pouviez vous reposer alors j’ai cherché un échapatoir, et c’est dans ça… que je l’ai trouvé” j’avale mes cachets avant de me retourner pour venir planter mon regard dans le sien “Au départ, on va dire les deux premières fois, je ne faisais que me battre en dehors de la ville puis j’ai acheté ici et j’ai fait modifier le sous-sol du bar. Depuis, j’organise ses combats en ville et j’y participe, certes moins depuis peu mais je le fais” Les raisons, je sais qu’il va me les demander même s’il doit s’en douter oui c’était un échapatoir mais c’était aussi et surtout parce que j’en voulais au monde entier de m’avoir enlevé ma femme et que j’avais besoin de me rapprocher d’elle.

La scène est tout bonnement stupéfiante, Amalrik. Ton frère se prend pour un caïd de l’événementiel, se permettant même de te mentir avec aplomb depuis des semaines, voire des mois, sans sourciller. Aujourd’hui, en cette fraîche soirée, un nouveau visage se dévoile sous ton regard ahuri. Bien sûr, tu attends des explications convenables provenant de celui envers qui tu vouais un respect sans borne. Du moins, jusqu’à présent. La réalité qui se dessinait devant toi risquait probablement de redistribuer les cartes de ton indéfectible loyauté. Cela dit, devant le médecin et le personnel, tu ne pipes point mot. Seul ton regard accusateur parle silencieusement, tandis que tous s’affairent auprès de Sören. Il demande à tout à chacun de s’en aller et, sans rechigner, tu exiges d’obtenir des explications concrètes. Vous êtes alors interrompus – encore une fois – par une tierce personne que tu dévisages, les bras croisés. Ton frère l’expédie alors illico et le bonhomme referme la porte derrière lui. Tu espères que plus aucun être vivant ne daignera offrir une énième échappatoire à ton aîné. Il finit par se lancer dans un long monologue, te rétorquant que ce lieu lui appartient – tout comme la maison et un autre bien immobilier en dehors de la ville – et qu’il a trouvé, en ce seul moyen, la façon de se sentir le plus vivant possible. Ou de se rapprocher de la mort – et ainsi de sa défunte épouse. Puis, il s’est mis à organiser des tournois et donc à gagner de l’argent sale sur le sang de pauvres idiots. Les bras t’en tombent littéralement et tu le toises avec une amertume grandissante qui s’empare de tout ton être. « Tu te fous de ma gueule, là, hein ? » souffles-tu, empreint d’une rare colère qui te submerge aussitôt. Tu espérais, secrètement, que Sören se mette à rire de bon cœur et vienne prétendre qu’il te taquinait, que tout ce cirque n’était qu’une vilaine farce ratée à ton encontre. Hélas, en observant la sévérité de ses traits fermes, tu sais qu’il ne rit absolument point. Ton palpitant s’accélère dans ta poitrine et cogne contre ta cage thoracique. Tes poumons laissent entrer l’air pour se remplir d’un nuage noir de négativité, tandis que le sang tambourine contre tes tempes. Tu vois rouge. « Tu n’t’es pas imaginé, ne serait-ce que deux minutes, qu’il aurait pu t’arriver un truc grave ? Genre finir comme un pauvre légume dans un lit d’’hôpital pour le restant de tes jours, accroché à une machine pour survivre tandis que tu te chies littéralement dessus. Et en quoi, ça, ça aurait pu nous protéger, hein ? En plus, c’est complètement illégal ! Alors, franchement, en quoi ton attitude de merde a fait de toi le pilier de cette famille, du coup ? » aboies-tu comme un chien enragé qui se retournerait contre son maître. Tu es ahuri et désarmé, oscillant entre une rage sans borne et une profonde tristesse. Tu le considères comme étant irresponsable. Non seulement il s’est mis à baigner dans un monde obscur, mais il aurait largement pu y laisser sa peau. Des types comme lui, qui finissaient dans de tristes états physiques, tu en avais côtoyé suffisamment pour que cela ne t’affecte plus des masses. Pourtant, il s’agirait-là de ton frère. De ton modèle. Sören venait de te décevoir au plus haut point, tant et si bien que tu serais capable d’en verses des larmes et de lui coller une droite en plein pif, afin qu’il n’ait qu’un aperçu infime de ce que tu ressens contre lui. A la place, tu recules d’un pas, préférant laisser la distance vous éloigner. « T’es vraiment un abruti, Sören. » pestifères-tu aussitôt, en guise de dernier reproche. Comment avait-il pu se laisser embrigader dans cette sordide histoire ? Il n’avait pensé qu’à lui-même, en refusant de se confier. Il vous estimait indigne de comprendre sa détresse et il avait trouvé refuge dans la souffrance, les coups et le sang. Quitte à y laisser sa pauvre carcasse. En quoi cela faisait-il de lui un adulte « responsable » ? En absolument rien du tout. Et cette trahison-là risquait de lui coûter bien plus que de jolis bleus sur sa gueule d’homme mi-ange mi-démon.

@Sorën Einersson

Le regard sur mon frère et je sais que je le déçois mais le choix que j’ai fait ne me concerne que moi, je préfère largement ça que de me saouler et de me droguer. Pour moi, il est hors de questions de tomber dans ce genre de merde pour me sentir bien. Je lève les yeux au ciel alors qu’il me demande si je me fous de sa gueule, c’est sûr que j’ai une tête à faire ça. Je sais qu’il n’est pas content, que je le déçois, que je ne suis pas à ses yeux l’homme que j’ai toujours été mais c’est comme ça. Je soupire alors que je l’écoute tout en mettant mon t-shirt. “Mon attitude de merde, modère tes paroles Amalrick, pense ce que tu veux, Je suis assez grand pour faire mes choix et je fais ce choix. Je fais bien plus attention que tu pourrais l'imaginer. Et autre chose, je fais ce que je veux, j’vous ai jamais dit de faire ou de ne pas faire ça alors je te remercierai de faire de même pour moi. “

Le fait qu’il me parle ainsi même si dans un sens je peux le comprendre, je ne le supporte pas, il n’est pas mon père pour me dire ça. D’accord, on a toujours été soudé et on le sera toujours sauf s’il décide de tout plaquer parce qu’il ne supporte pas ce que je fais. Je soupire, avant de venir m'asseoir sur le banc. “Ouai j’suis un abruti mais je te conseille de baisser d’un ton” Je bois une gorgée de ma bouteille sans le lâcher du regard, au bout de quelques secondes, je pose la bouteille sur le sol. “Chacun réagit comme il le peut, y’en a qui trouve refuge dans la drogue et dans l’alcool, personnellement, je n’avais pas envie de me plonger dans ça. Tu crois que ça a été simple Amalrik ? Tu sais combien j’ai aimé Nina, la perdre a été comme ça, je ne m’y attendais pas une seconde et je n’avais pas envie de vous montrer ce visage de moi.”

Je détourne la tête un peu avant de revenir sur lui, je sais qu’il ne comprend pas, je ne suis pas con mais, c’est comme ça, c’est plus fort que moi. Aujourd’hui, je me bats moins c’est une certitude, au fond j’attends qu’une chose pour arrêter mais est-ce qu’elle va le faire, pour le moment j’en sais rien. “Je le fais de moins en moins et encore plus depuis que je me suis rendu compte qu’il était tant de tourner la page, je regarde ma main gauche et je touche mon doigt libre de tout anneau. J’ai retiré mon alliance et j’ai viré tout ce qui appartenait à Nina. Cela avait trop duré et puis… puis j’ai rencontré quelqu’un” Oui je change dans un sens d’idée mais je veux qu’il comprenne aussi que je suis sur le chemin de la rédemption en partie car je continuerai de les organiser en faisant plus attention.

Tu ne t’attendais absolument pas à ce genre de révélations, Amalrik. Pour toi, Sören fut toujours un modèle irréprochable, un second père aimant qui défendrait la veuve et l’orphelin. Il n’avait rien, en dehors de ses tatouages innombrables, du voyou local. Pourtant, tu te retrouvais face à ses aveux quant à son activité illégale et tu ne savais décemment pas comment gérer l’information. S’il avait été une connaissance lambda, tu l’aurais probablement dénoncé aux autorités. Malheureusement, il restait ton frère de sang et le condamner risquait de te provoquer plus de souffrance que de satisfaction. Pourtant, tu ne digérais pas ce double visage qui s’affichait devant tes yeux éberlués. Ton aîné se permit de te reprendre, de te demander de rester le gentil petit frère docile et compréhensif que tu fus jusqu’à présent. Hélas pour lui, tu ne désirais nullement le laisser poursuivre dans cette voie-ci. Il avait beau se confondre dans des explications que tu jugeais débiles, tu n’en démordais pas : Sören avait franchi la limite. Encore davantage lorsqu’il évoqua Nina, celle qui fit battre son cœur avec tant de frénésie. Tu fronces les sourcils et le fusille des yeux, encore empli d’une colère indissimulée. « Arrête tout de suite avec tes excuses à la noix. Y’a absolument rien qui justifie de risquer ta peau ni de gagner de l’argent sale. Tu crois sérieusement que c’est ce qu’elle aurait voulu, justement? » siffles-tu entre tes dents, avec une animosité transparente. Tu gardais une profonde rage pour ce qui se tramait devant toi. Comment avait-il pu prendre cette attitude irresponsable et la justifier, face à toi ? N’avait-il aucune honte de se fourvoyer de la sorte, en salissant la mémoire de sa défunte épouse au passage ? Cela dit, un élément supplémentaire attira ton attention : ses paroles et l’anneau manquant à son annulaire, signe de son mariage avec Nina. Il avait disparu. Il l’avait ôté. Il avait retrouvé d’autres bras aimants. Tes sourcils se haussèrent de surprise. « Comment ça, tu as rencontré quelqu’un? » fis-tu, en imitant les guillemets avec tes doigts, tout en ne daignant pas baisser le regard pour autant. Tes pensées se chevauchèrent dans ton esprit et tu rassemblas des éléments troublants qui pouvaient t’indiquer la fameuse piste de la nouvelle compagne. « Ca a un rapport avec toutes tes nuits passées à échanger des textos, j’imagine. » souffles-tu, loin d’être naïf. Tu avais toujours respecté la zone de confort de ton aîné ainsi que son intimité, tout comme il t’accordait le même respect- Cependant, tu avais eu sous les yeux des preuves de son implication émotionnelle avec une autre femme. En réalisant le scandale, tes yeux s’écarquillèrent. « C’est quand-même pas Isa? Si? » demandas-tu, en proie au choc de cette potentielle vérité. Ils n’auraient tout de même pas osé entamer une relation amoureuse, alors qu’Isabel était la meilleure amie de Nina, n’est-ce pas ? Mais, en voyant le visage de Sören, tu compris, Amalrik. Tu savais… Sauf que tu avais besoin de l’entendre de vive voix.

@Sorën Einersson

Maintenant qu’il est au courant, je sais que cela risque d’être compliqué entre lui et moi mais je fais aussi ce que je veux que cela plaise ou non, je ne vais pas être une personne différente si cela ne lui plaît pas ou ne lui convient pas. Quand il prend la parole et qu’il parle de ma femme, je fronce les yeux, il n’a pas à dire celà, il n’a pas à parler d’elle et sur ce qu’elle aurait voulu. “Je t’interdis de me dire ce qu’elle aurait voulu parce que tu n’en sais rien. Elle aurait voulu être en vie, elle aurait voulu avoir des enfants et pas crever à cause d’un connard” je suis en colère, il le sait très bien et cela a le don de me mettre hors de moi. Je détourne le regard et fais quelques pas dans la pièce avant de me poser sur le banc glissant mes mains sur mon visage.

Au bout de quelques secondes, je finis par lui parler de mon alliance qui n’est plus à mon doigt mais aussi du fait que j’ai retiré les affaires de Nina. Mon regard reste sur lui alors qu’il pose sa question “Bah j’ai rencontré quelqu’un” Je bois un peu d’eau avant d’afficher un léger sourire “A ce que je vois, tu as bien surveillé ce que je faisais” Je laisse échapper un léger soupir à cela, même si je suis protecteur avec eux, je ne suis pas là pour surveiller tout ce qu’ils font, chacun a le droit de vivre sa vie comme il l’entend. Je grimace légèrement “Mais ça a un rapport oui tout à fait”

Pourquoi lui mentir, de toute façon ça ne sert strictement à rien et puis, la vie est ainsi, les filles m’ont tellement répété d’aller de l’avant, de recommencer à sortir que de toute façon c’est ce que Nina aurait voulu. Je tourne le regard quand il parle d’Isa et je remarque que cela n’a pas l’air de lui plaire et je ne comprends pas. “Et si c’était elle, ça change quoi ?” Je n’ai pas demandé à tomber amoureux de la meilleure amie de ma défunte femme mais c’est le cas, je l’aime et je compte bien en profiter. J’en ai assez de vivre dans le passé et encore plus de devoir rendre des comptes sur ce que je fais ou sur qui je fréquente.

“Et ne me sors pas que ça n’aurait jamais dû arriver, que ce n’est pas bien ou je ne sais quoi parce qu’elle était la meilleure amie de Nina. Il y a des choses qui ne se contrôlent pas et ça en fait partie.” Je laisse mon regard sur lui, m’attendant encore à des reproches et des remarques mais ça ne changera rien. Cependant il y a bien une chose que je n’accepterai pas c’est de perdre ma famille à cause de leur jugement sur moi et bien d’autres choses...

La réalité est difficile à digérer pour toi. Pourquoi Sören avait-il eu cette lubie inopinée pour rejoindre le monde de l’illégalité et son argent puant ? Était-ce avec ces gains-là qu’il vous avait payés sa maison, la cabane auprès de l’eau et les sorties familiales ? Rien que d’y songer, ton regard devenait plus obscur et tes souvenirs s’entachaient aussitôt à cette idée. Jamais tu n’aurais accepté qu’il verse son sang pour vous « offrir » quoique ce soit. Désormais, tu te retrouvais face à ce cruel dilemme où Sören était devenu un homme sans lumière, terni par la perte de son épouse. D’ailleurs, dès que tu eusses essayé de le convaincre que Nina n’aurait pas souhaité cela pour lui, il te saute à la gorge. Il a raison, dans une mesure amoindrie. Pourtant, tu ne peux que grimacer. Utiliser le décès de sa femme pour justifier ses actes te paraissait honteux. Toutefois, tu préférais taire les mots et les dissimuler au fond de ta gorge, afin d’éviter un drame fraternel éventuel. A la place, tu te contentas de détourner le regard et de soupirer, préférant le laisser se morfondre dans ses absurdes idéologies. Il affirme alors avoir rencontré une tierce personne et tu es piqué de curiosité. Cela dit, tu avais remarqué une attitude changeante auprès de lui, notamment le fait qu’il était croché à son portable. Lorsque tu en fis la remarque, il se mit à parler en mauvaise foi et tu le fusillas des yeux. « Arrête tes conneries! Je ne t’ai jamais surveillé. C’est juste que t’es pas discret à mater ton téléphone trois fois par minute, alors qu’on regarde un film tous les quatre. » pestifères-tu, en le rabrouant sur place. Tu avais toujours respecté son intimité et tu n’avais pas posé la moindre question à ce sujet, quand bien même cela aurait pu te brûler les lèvres. Alors qu’il daigne se montrer aussi agressif te paraissait injustifié et grotesque. Et, lorsque tu réalisas qu’il pouvait s’agir d’Isabel, tu ne pus t’empêcher de le demander à ton aîné, en proie à l’étonnement. A sa réponse, tu compris que tu avais touché dans le mile. « Merde… » souffles-tu, désarçonné. Il t’interdit alors immédiatement d’émettre le moindre avis envers cette idylle naissante. Certes, les sentiments ne se contrôlaient pas. Toutefois, s’amouracher de la meilleure amie de sa défunte femme n’était tout de même pas bien vu. Y compris par ses proches. Tu recules et tu l’observes, t’appuyant contre le mur, les bras toujours croisés contre ta poitrine. Tu hausses les épaules. « Tu fais ce que tu veux, Sören. » lances-tu avec une amertume dans la voix. S’il ne tenait pas à avoir ton opinion, très bien. Il t’avait bien fait comprendre qu’il menait son existence comme il l’entendait, sans penser aux conséquences ni aux sentiments de sa famille. Le message était enregistré mais n’en demeurait pas moins douloureux. « J’imagine qu’on a terminé cette « conversation ». » achèves-tu, en le regardant droit dans les yeux. Pour toi, il n’y avait eu aucun échange avec Sören. Il s’était butté à te demander d’accepter sa vie, telle qu’elle était, et sans rechigner. Tu savais désormais qu’il se tapait la meilleure amie de Nina et qu’il se vautrait dans le monde illégal des combats clandestins : deux réalités qui te bouleversaient. « J’dois retourner bosser. » rétorques-tu alors, défaisant tes bras de leur étreinte, pour attraper ton sac de secouriste où trônaient tes maigres affaires.

@Sorën Einersson

Je sais que je ne devrais pas réagir comme ça avec lui, il ne mérite pas ça mais être jugé comme ça n’est pas pour moi, je n’ai jamais juger quelqu’un sur sa façon d’être, sur ce qu’il doit ou ne doit faire alors là, c’est exactement la même chose, je déteste ça. Bon ok il marque un point, il est vrai que les films avec eux, je ne les suis que très peu, toujours entrain de répondre à Isabel. “Ok excuse moi” Oui, je m’excuse au moins pour ça, je ne le fais pas souvent mais quand j’ai tort je le dis. Cependant qu’il ne s’attende pas à ce que je m’excuse sur le fait de faire ce que je fais, je ne le pourrais pas parce qu’au fond, j’aime ça même si je commence à prendre mes distances sur ça, mais j’ai besoin de ce moment. C’est un challenge au fond.

Quand je lui explique que c’est bien Isabel, le merde qu’il laisse sortir, me fait froncer les yeux, je comprends que ça ne lui plait pas du tout, je peux comprendre beaucoup de chose mais une fois de plus, j’ai le droit de faire ce que je veux. Je prends la parole directement même si je sais que ça ne lui plait pas. Le ton qu’il emploie n’a rien de bon et je soupire “Comme tu dis Am’ je fais ce que je veux, y’a pas à se demander si c’est bien ou pas bien. Etre jugé, je l’ai été pendant des années, j’ai envie de vivre Am’, j’sais pas si tu peux comprendre ça, je ne veux plus vivre dans le passé de Nina pourtant je sais que jamais je ne l’oublierai”

Ma main passe sur mon visage, non cette conversation n’était pas terminée même si oui j’en avais envie, j’essaie de faire redescendre la pression, j’essaie de faire le point rapidement dans ma tête pour être plus lucide pour lui répondre. Je le vois prendre son sac, je me doute qu’il va devoir aller travailler et qu’il ne doit pas forcément avoir le temps de parler comme ça et surtout ici. Je m’approche doucement de lui, je le regarde et pose ma main sur son épaule. “Ecoute j’suis désolé, comme je t’ai dit tout ça je vais arrêter du moins pour me battre, j’ai encore un de prévu et que j’ai signé pour ça mais ça en restera là”

Je retire doucement ma main de son épaule, je ne cherche pas simplement à le convaincre, je vais essayer de le faire même s’il m’en faudra plus pour réellement arrêter. “Pour Isa, je ne sais pas ce que sera fait demain mais depuis longtemps, j’ai l’impression de pouvoir me tourner vers quelque chose de beau” Je vais chercher ma bouteille d’eau "Écoute fais comme tu veux, je ne veux pas te retenir et t’empêcher de faire ton boulot” Je tourne doucement la tête, je déteste cette situation mais bon on n’a pas le choix.

Tu es complètement abasourdi, Amalrik. En observant ton aîné, dans cette posture mi-agressive mi-passive, tu ne parviens plus à le reconnaître. Son visage s’est dévoilé à toi et il ne te plaît en rien. Comment celui qui vous a élevés dans la plus grande droiture peut s’avérer être, en réalité, un monstre d’égoïsme et de déviances ? Non content de flirter avec l’interdit, il s’est aventuré dans les méandres de l’illégalité en toute impunité. Petit à petit, l’image du frère idéal, du père remplaçant, se fissure devant toi, tel un miroir qui se brise au fur et à mesure que des pierres tombent dessus avec fracas. Tu es persuadé d’un élément, ceci dit : votre relation s’en trouvera à jamais entachée. Toutes les chimères s’envolent un jour, n’est-ce pas Amalrik ? Tu n’en es pas à ta première déception. Celle-ci, toutefois, demeure la plus violente que tu t’es ramassée en pleine tronche depuis pas mal d’années. Sören n’est pas le superhéros des films d’animation de ton enfance : il n’est rien d’autre qu’un homme, avec ses blessures et son passé tortueux. Comme toi. Malgré cette constatation bienveillante, tu es blessé. Autant pas les propos qu’il tient que son attitude désinvolte. Tu ne saisis pas comment il peut te demander de ne pas le juger, de rester en dehors de sa vie privée, alors qu’il a toujours prôné l’honnêteté jusqu’à ce jour. Tu réalises doucement que ce n’était que des paroles en l’air. « Faites comme je dis mais pas comme je fais » dit un vieil adage qui semble s’appliquer à cette grotesque situation. Tu soupires, entre tes dents, tandis que Sören tente de se justifier. De t’apprivoiser. Et puis, il y a sa fraîche relation avec Isabel, qui te surprend plus qu’autre chose. Là aussi, il est sur la défensive et il te rétorque qu’il a besoin de vivre sans l’ombre de Nina. Sortir avec sa meilleure amie était-elle l’idée du siècle, dans ce cas de figure ? Tu n’en savais trop rien. Tu aimerais bien lui dire qu’il devrait surtout songer à se protéger, histoire de ne pas finir le cœur en miettes, mais tu préfères ne pas piper mot à ce sujet. Après tout, les coucheries de ton frère ne te regardent pas le moins du monde. Une fois qu’il a terminé son « mea culpa », si tant est que s’en soit un, il daigne te laisser quitter la pièce. Tu remets ton équipement correctement, sans un mot gentil ni un sourire. « A plus alors. » réponds-tu lassivement, avant de tourner le dos et de quitter cet endroit maudit, en pestiférant intérieurement. Comment allais-tu vivre avec ce miroir brisé, maintenant, Amalrik ?

@Sorën Einersson