Aujourd'hui, je suis sobre ll Am

C'est régulièrement que j'aimais aller dans cet endroit. Le parc était de toute beauté et j'allais souvent par là pour courir. Je passais mon temps à manger, boire et faire la fête ici, je n'avais pas un rythme très équilibrée quand j'étais à Washington, alors plusieurs fois par semaine, j'allais faire un petit footing pour rattraper tout ça. Ce n'était sans doute pas suffisant mais j'aimais vivre et vivre sainement n'était pas dans mes plans. Par chance, j'avais un métabolisme où je ne grossissais pas vraiment voire pas du tout heureusement !
Quand je cours avec mes lunettes de soleil let ma tenue de sport, il est rare que je sois abordée par des fans ou des gens qui me reconnaissent et même si j'adore avoir une certaine notoriété, j'apprécie vraiment avoir ce moment tranquille rien qu'à moi.
Courant alors partout je remarque alors quelqu'un au loin, et je le reconnais tout de suite. Il s'agit du bel ambulancier qui m'avait secouru il y a quelques semaines lorsque j'avais été en plein milieu d'un règlement de compte en boîte de nuit. Telle une malchanceuse, je dansais tranquillement avec mes amis quand un jeune homme m'a bousculé, et l'un de mes amis m'a défendue, sauf que l'alcool dans les veines est souvent mauvais pour les émotions des gens, et le coup est parti si vite que je ne l'ai pas vu venir. J'ai eu la lèvre ouverte et le gérant de l'endroit avait appelé une ambulance pour moi et le gars qui s'était retrouvé avec l'arcade sourcilière ouverte. Bon crochet du droit il avait eu pour le coup mon ami.
Voyant le bel homme dont le visage n'était clairement pas oublié par mon esprit, j'arrête de courir et vais vers lui. J'espère qu'il se rappelle de moi sinon j'ai pas l'air cruche.

Bonjour !

Après tout, j'avais la lèvre dégonflée et j'avais totalement cicatrisé, fort heureusement sinon cela aurait été une catastrophe pour le travail. Grâce à la délicatesse de Amalrik et son savoir faire, j'avais pu retrouver un visage parfait. Je souris en le voyant. Il était ténébreux et tellement discret comme homme, il m'avait vraiment intrigué la première fois où je l'avais vu et j'avais apprécié que ce soit lui sur mon intervention. Même si pour le coup, j'avais été complètement saoule, j'avais essayé de garder mon sérieux pendant qu'il me soignait et peut être bien que je ne me souviens plus vraiment de ce que je lui avais dit.

Je sais pas si tu te souviens de moi..

Courir me permet d'évacuer toute la pression que j'accumule. Depuis petite j'avais toujours rêvé d'être célèbre, pouvoir avoir des exclusivités, être reconnue dans la rue et surtout faire des photos avec des fans et passer dans des émissions télévisées. Tout ça avait été possible grâce à mon frère aîné et ça continuait encore aujourd'hui. Malgré tout, tout ça n'arrivait pas comme ça. Pour ne pas être la cible des médias, je me devais d'ère irréprochable à l'extérieur, je devais faire attention à ce que je disais, alors pour évacuer toute cette pression d'être parfaite, je courrais. Faire un footing me permettait de ne pas songer à ce qui m'attendait après. Dans quelques mois j'allais retourner sur un tournage pour un film, le deuxième sans Daemon, c'était bizarre mais j'avoue que ça me plaisait vraiment de voler de mes propres ailes.
En courant et en voyant cet homme familier, c'était tout naturel que j'étais allée vers lui. C'était dans ma nature d'être aussi amical et sans gène. J'avais l'habitude de rencontrer des gens et de ne pas être gênée bien au contraire, pas farouche pour un sous, j'avais tout sous contrôle. Je maitrisais tout jusqu'aux mots qui sortaient de ma bouche.
Lorsque l'ambulancier me salue, je comprends qu'il ne me remet pas tout de suite. Je suis alors un peu embêtée qu'il ne me reconnaisse pas et peut être un peu touchée dans mon amour propre quand je comprends qu'il ne sait même pas qui je suis en tant qu'actrice, il n'a sans doute pas vu mes films c'est même certain. Je lui souris en enlevant mes lunettes que je mets sur ma tête. Je suis un peu essoufflée et il a l'air d'avoir eu le même programme que moi.

Oui la fameuse lèvre..

Je hausse les épaules, bien soulagée qu'il m'ait reconnue. C'était mal barré mais je me dis que je n'ai pas du tant le marquer que ça alors que le feeling était plutôt bien passé à ce moment là. Des fois, on se fait des films d'un rien et on interprète tout c'était ce qu'il s'était passé là visiblement. Fixant ma lèvre en quête sans doute d'une cicatrice, j'arbore fièrement un sourire pour qu'il regarde attentivement.

Oui plutôt doué hein. Tu as bien choisi ton métier.

Je ris légèrement avant d'essayer de combler le silence qui allait sans doute arriver car en réalité je n'ai rien à lui dire de plus que ça.

D'habitude les blessures c'est en maquillage qu'on me les fait alors qu'en réalité.. c'est jamais arrivé jusqu'à l'autre fois où tu m'as soignée.. C'est comme ça.

J'étais tellement idiote, je venais de le déranger dans son jogging et je me disais qu'il n'avait pas spécialement envie de discuter plus que ça. Il était vraiment mignon comme garçon. Il était pas vraiment pas mon style, je dois bien l'avouer, mais il avait un petit quelque chose et je l'imaginais pas bien à enchaîner les coups d'un soir. Les filles devaient se ruer à ses pieds c'était même certain.

Enfin bref.. Désolée de t'avoir dérangé, je voulais encore te remercier et le destin m'a permis de le faire.

Ma pauvre Lone, tu es tellement conne. C'est ridicule ce que tu dis à l'ambulancier. J'essaie de faire bonne figure et je le regarde. Je n'étais pas mal à l'aise car en réalité je m'en fichais mais je n'allais pas l'embêter plus longtemps. Inconsciemment j'aimais bien plaire et séduire les hommes. Ma posture le démontrait bien même si j'étais plutôt discrète.

tu cours souvent?

Comme une envie de discuter encore cinq minutes, je tente une accroche en espérant qu'il prenne la perche que je lui tends. Aujourd'hui j'ai envie d'être une personne normale et Amalrik me permet de l'être. Il parle à Lone et non l'actrice et ça fait du bien.

En ce moment, tout me réussit, j'ai des amis, ma famille auprès de moi, je décroche contrat sur contrat et ma santé est aux beaux fixes. Courir est un exutoire. J'ai besoin de me défouler un minimum, de ne penser qu'à moi. La course à pieds me permet aussi de pouvoir me recentrer sur ce qui est important et ne pas être ou peu dérangée par des gens qui me reconnaissent dans la rue.
Je m'étais arrêtée de courir quand j'avais aperçu le bel ambulancier qui m'avait soignée lors d'une sortie en boîte de nuit. Gênée de voir qu'en me présentant il ne s'était pas rappelé notre rencontre, je ne savais plus vraiment quoi dire. J'étais célèbre et je pensais l'avoir marqué tant notre échange ce jour là avait été agréable en tout cas pour moi mais je dois bien avouer que dans son métier, il doit en voir des victimes passer sous son bistouri ou dans son ambulance. On discute pourtant sans malaise et il me demande quel métier je fais. Il doit faire partie des rares personnes qui ne savent pas qui je suis. Je lui souris, amusée de voir qu'il ne sait pas qui je suis. Sans doute me considère t-il comme une simple habitante de Washington même si j'ai un accent scandinave. Cet accent que je peine à perdre, cela dit, Daemon, mon frère l'a davantage ce qui me fait rire et je deviens régulièrement taquine envers mon aîné pour l'embêter.

Je suis actrice, tu n'as peut être pas vu les films dans lesquels j'ai tourné remarque.

Je ne voulais pas paraître condescendante ni prétentieuse mais c'était drôle. Alors je continue de sourire bêtement à celui qui avait recousu mon visage. Peut être qu'avec son métier, il ne regarde pas la télévision ou ne prend pas le temps d'aller au cinéma qui sait. Après tout, je ne lui en veux pas. J'ai par chance, jamais pris la grosse tête alors je ne serai jamais offusquée de voir quelqu'un qui ignore qui je suis mais ça reste perturbant tout de même. J'essaie d'en apprendre un peu plus sur lui, voulant faire perdurer un peu cet échange qui était trop bref à mon goût.

Je cours dès que je le peux; Même sur les tournages, j'essaie de courir aux alentours des plateaux ou dans les studios. J'adore manger faut bien que j'évite de stocker ma graisse.

J'étais loin d'être adipeuse mais je m'entretenais pour ne pas me laisser justement aller. J'aimais mon corps comme il était et je ne voulais pas le voir changer. Il se présente et il est vrai que je n'avais pas vraiment retenu son prénom, je souris encore et lui tends ma main pour que nous reprenions à zéro notre rencontre;

Je suis Lone.

Je remets une mèche derrière mon oreille droite et plante mon regard dans le sien.

ça te dit d'aller boire un café là ou tu es pressé peut être?

Pourquoi je lui proposais d'aller boire un coup? Peut être avais-je envie de prolonger cette rencontre d'une douceur infinie. Puis quelque part, même si cela me faisait bizarre qu'il ne sache pas qui je suis, ça me faisait du bien de me dévoiler à quelqu'un sans qu'il en sache beaucoup en amont.

J'avais vraiment l'habitude d'adresser la parole aux gens. Je n'étais pas du tout timide, merci à ce métier que j'exerçais qui ne me permettait pas de faire mon intimidée. Il arrivait évidemment que je me retrouve mal à l'aise lors de certaines situations mais je faisais souvent mine de rien pour ne pas perdre la face. Car être vulnérable n'était jamais à mon avantage surtout avec ma notoriété. Il ne fallait vraiment pas que je me laisse faire. Je ne voulais surtout pas décevoir mon grand frère. Je voulais vraiment qu'il soit fier de moi et je me devais d'être irréprochable je ne voulais pas être quelqu'un d'autre qu'une princesse à ses yeux. Cependant, ça ne m'empêchait en aucun cas d'être qui je voulais être paradoxalement.

Aborder cet ambulancier avait donc était tout naturel pour moi sans prise de tête. Il était vraiment charismatique et il était rare que je tombe sur des hommes comme lui. Bizarrement alors qu'il m'avait soignée la dernière fois, il était resté sérieux et n'avait pas cherché à me draguer ce qui était étonnant car la plupart du temps les hommes m'abordent sans ménagement. Je glousse alors qu'il s'excuse.

Oh, tu sais, tu n'as vraiment pas de raison de t'excuser et je ne suis pas la mieux placée pour dire que mon film est bon ou mauvais en tout cas ce n'est pas si grave que ça. Cela évite surtout que tu aies une opinion de moi basée sur ce que disent les gens.

Cela arrivait fréquemment que certains fans me disent que je ne suis pas comme ce qu'ils ont pu lire dans la presse et que bien au contraire ils sont plutôt ravis de cette rencontre. Je l'écoute me parler et je souris.

Tout comme moi, je suis malade à la vue du sang et trouer la peau des gens... beurk !

Je souris en lui faisant un clin d'oeil, je faisais drama Queen mais je rigolais évidemment. Bien que la simple vue d'une marre de sang sur la scène d'un accident me ferait me sentir mal à l'aise et peut être que je tournerais de l'oeil qui sait.. tous ces soignants méritaient sincèrement d'avoir de la reconnaissance. Ils étaient vraiment voués à leur métier et ils méritaient le respect. Mon prénom n'était clairement pas commun et pour cause, je n'étais pas américaine.

C'est scandinave, tu as sans doute du remarquer cet accent que je peine à perdre.

Je repensais furtivement à mon frère qui lui avait un accent si prononcé que je m'en donnais à coeur joie pour me moquer. C'était quelque chose quand même après tant d'années hors de son pays natal et de garder un accent aussi fort.. Peu importe, après cette pensée, je regardais à nouveau mon interlocuteur avec un air sympathique. Grande fut ma surprise lorsqu'il accepta de boire un café maintenant. J'emboîtais le pas de mon nouvel ami lorsqu'il me posa une question qui était mon quotidien malheureusement. Je m'arrêtais alors de marcher et perdais un peu mon sourire.

Malheureusement, je ne peux rien te promettre.. C'est les risques de mon métier.. les médias sont tellement friands de potins, en te voyant à mes côtés, tout ce que tu risques c'est de te retrouver en couverture à mes côtés, où ils t'inventeraient une vie !

J'essaie de me détendre et je lui souris de nouveau, je rigolais bien entendu. J'espérais vraiment qu'il n'y ait personne aujourd'hui pour nous embêter. J'avais réellement besoin de souffler un peu.

Si tu as une petite amie, tu la préviendras avant, pour ne pas qu'elle soit surprise.

Je préférais le prévenir et puis... je dois bien avouer que je tâtais aussi un peu le terrain. Il me plaisait bien. ce blondinet même si je n'étais pas prête à une relation sérieuse, le simple fait de passer un moment en charmante compagnie loin de paparazzis c'était agréable et sans prise de tête. On arriva alors vers le café. Le serveur nous installa en terrasse et je commandais alors un Latte Machiato et attendais la commande de l'ambulancier.

Tu es en ville depuis longtemps?