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Elliott S. Collins
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Message par Elliott S. Collins Ven 30 Oct - 15:32
Depuis que Charlie était partie, Elliott tenait le coup. Comme tout le monde, il avait eu des moments difficiles. Et à l’annonce de la disparition aussi soudaine que prématurée de « la femme de sa vie », sa première réaction avait été la fuite. Fini pour lui, d’être le sauveur de qui que ce fut là où il n’était finalement pas capable de sauver qui que ce soit, pas même lui. Fini de suivre des cours pour de mauvaises raisons et surtout : fini l’attachement bien trop douloureux pour décider délibérément de réitérer l’expérience. Depuis le départ de Charlie, Elliott vivait pour lui et pour lui seul. Trop fier pour admettre qu’il avait mal, lui le boutte-en-train habituellement souriant face au moindre ennui, il avait coupé les ponts avec certaines personnes, pourtant proches de lui. Pas parce qu’il ne les aimait plus ou ne les avait jamais aimées. Simplement car le silence était bien plus simple à garder que de mettre des mots sur ses névroses et ses traumatismes. Une nouvelle vie irait de pair avec de nouvelles personnes, qui ne sauraient jamais ce qu’il avait traversé.

Bien évidemment, exception était faite de sa famille. Il ne pouvait pas se résoudre à disparaître des radars du jour au lendemain. Son père restait son père. Et sa vie sans ses frère aurait probablement été le chaos le plus absolu. A eux, il avait eu le courage de leur dire la vérité. A son père, en revanche… c’était une autre histoire :  Elliott n’avait jamais eu le courage de lui expliquer la vérité. Et revenait avec des témoignages extraordinaires de salles d’opération où il n’avait paradoxalement jamais mis les pieds.

La fuite, donc. Pour embrasser ses envies les plus profondes, celles qui l’avaient toujours animé, depuis gamin. Le théâtre et la scène. Ces deux amours, il s’y était accroché comme on se raccrochait à la vie. D’abord pour s’occuper et ne plus penser à rien, ils étaient vite devenus pour lui son unique condition de survie. Et lorsqu’il ne crachait pas ses émotions aux visages ébahis des spectateurs, il trouvait toujours un prétexte pour sortir. « se changer les idées », « fêter la victoire », « profiter de ses amis » ou « un pot purement professionnel » ne cachaient tous qu’une seule et même réalité : Elliott détestait la solitude et le silence des murs de son loft trop grand pour lui seul et préférait bien plus le bain de foule au showroom ikéa pourtant décoré avec goût. Le monde de la nuit l’appelait sans cesse, c’était plus fort que lui.

Il avait pourtant prévu de rester sage ce soir là. Douché et en conditions pour passer une bonne soirée (comprenez par là : un jogging et un sweat dans lesquels il adorait s’emmitoufler lorsque les soirées se faisaient fraiches et qu’il pouvait trainer chez lui) , plateau dévoré, abruti devant sa télé, il avait pris le parti d’aller se coucher tôt. Mais une fois que sa tête s’était heurtée à son oreiller, il ne trouva plus aucun moyen de retrouver ce sommeil qui lui avait pourtant tendu les bras quelques secondes plus tôt. Une fois encore, Charlie hantait ses pensées. Il tenta de lire. Rien n’y fit. La méditation. Encore pire : être conscient de ne pas arriver à débrancher son cerveau le rendait encore plus difficile à débrancher ; Et ce foutu pied, ce pied qui pourtant d’habitude n’avait rien de particulier, pourquoi diable avait il fallu qu’il se mette tout à coup à le démanger au même point qu’une aiguille l’aurait fait, venant le picoter inlassablement ; le frustrant au point de devoir se lever de guerre lasse ?

- Eh merde.

Une fois de plus, il allait sortir. Pas pour se saouler d’alcool, mais de bruit. Entendre le monde se mouvoir, voilà ce dont il allait avoir besoin. Pourquoi pas rentrer en bonne compagnie, on pouvait avoir de bonnes surprises…

-----

Cela faisait maintenant quelques heures, qu’il était entré dans la boite. Un verre, puis deux, puis dix. Shots. L’avantage, lorsque l’on commençait à être éméché, c’était l’amitié que le monde entier nous portait. Les trois quarts de la boite étant devenus meilleurs potes de soirée du comédien, qui se sentait d’accoster le monde entier pour une danse, un verre, ou un simple échange salivaire en bonne et due forme…

Ses états d’âme le laissaient tranquille et enfin, Elliott était heureux, profitant totalement de l’instant qu’il était en train de vivre. Si bien qu’il remarqua cette jeune fille. Enfin. Ca, il n’en savait pas grand-chose, car il ne pouvait pas voir son visage ; elle qui lui tournait le dos. Il alla commander deux verres, observant la demoiselle danser, incapable de décoller son regard de ses boucles brunes qui se balançaient au rythme des danses de la brunette… Là, il réussit la périlleuse mission de se frayer un chemin jusqu’à elle, sans même renverser les consommations qu’il venait de récupérer…

- Salut,Moi c'est Elliott ! j’peux t’offrir un verre ?  Les stroboscopes aveuglaient Elliott qui ne parvenait pas à distinguer correctement les traits de son interlocutrice alors qu’il lui tendait sa boisson. Technique de drague tout aussi minable que claquée, il ouvrit de grands yeux lorsqu’il réalisa que ce visage lui était familier. Bouche bée à s’en décrocher la mâchoire, il n’en croyait pas ses yeux, si bien qu’il en échappa son verre :

- Nom de dieu… Rosylia, c’est bien toi ??
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Situation amoureuse : Fiancée malgré toi. Un arrangement entre ton paternel et le sien. Une situation que tu n'acceptes pas. Tu es censée passer devant l'hôtel bientôt, alors que ton cœur est ailleurs. Cet homme, que tu as connu pendant tes études, obsède tes pensées. Ca te torture jour après jour.
Orientation sexuelle : Tu es full hétéro. Tu ne t'es jamais posé de question et tu ne t'en poseras certainement jamais.
Habitation : Tu habites dans une villa luxueuse, dans le quartier de Georgetown.
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Re: Not today |Rosylia

Message par Rosylia A. Torres Ven 30 Oct - 22:56



Not Today
☆ ★ ☆
Finalement, je m'étais retrouvée en boite de nuit, un peu par hasard. Au petit matin, j'avais fini une longue garde de 24h à l'hôpital. En ces temps d'automne, les urgences commençaient à se remplir de cas tout aussi anodins les uns que les autres. Ce qui prenait du temps et beaucoup d'énergie. Allez faire comprendre à des parents un peu ignonrant que leur bambin fait juste ses dents. Il y a des jours où je regrettais de n'avoir jamais osé me rebeller face aux exigences de ma famille. Mon esprit, empreint d'une liberté camisolé, se mourrait un peu plus de jour en jour, à chaque instant, enfermé dans cet hôpital qui sentait la maladie et le renfermé. Berk.
J'avais passé la journée à dormir, épuisée par tant de consultations données pendant ces longues 24h. Au réveil, j'avais chillé un peu. Quelques retouches sur des photos que j'avais prise lors d'une balade en forêt, il y a quelques semaines. Ces derniers temps, je n'avais le temps de rien. Entre mon travail et cet idiot qui se prenait pour mon fiancé auprès de mes parents, j'étais tiraillée. J'aimerai tant tout envoyer balader ... Si seulement, le destin pouvait m'octroyer un petit coup de pouce. Presque comme un signe divin, la sonnerie de mon téléphone retentit, annonçant la réception d'un message. Il était 17h quand l'une de mes amies, me proposa une petite soirée en boite de nuit. Quelle idée alléchante. Le hic ? Je n'avais aucune idée sur la tenue ... Il me fallu presque deux heures pour me décider. J'avais envie de sensualité, mais par ces soirées d'automne, il faisait bien trop froid pour mettre une robe. Un jeans ? Hors de question. Je devais trouver un compromis. Je ne voulais pas ressembler à l'une de ces filles banales et en manque d'affection qui arpentent les boites de nuit. Je voulais qu'on me remarque. Si seulement, ce cher monsieur "parfait fiancé", savait ... Il en perdrait surement ses bonnes manières. Qu'importe. Son avis ne m'avait jamais intéressé. C'était une plante verte dont je comptais bien me débarrasser bientôt.

Sortant de la salle de bain, je passa devant mon miroir. Les cheveux bouclés, les lèvres rouges et la robe rouge moulant les moindres courbes de mon corps, me donnaient un air dangereusement sexy. Une nouvelle fois, mon téléphone retentit. Aedan ne pouvait pas me rejoindre ce soir. Dommage. Afin de le faire bader un peu, je lui envoya un petit selfie. Bouche en cul-de-poule, décolté meurtrier en premier plan, regard d'allumeuse, une petite légende l'accompagnant : " Tu ne sais pas ce que tu rates Babe. ". Aedan, était mon tout. Mon meilleur ami, mon meilleur amant. Ensemble, nous formions un duo de feu. J'aimais sortir avec lui. Dommage. Peut être trouvais-je un remplaçant pour la soirée.

Cela faisait une heure que j'étais arrivée, accompagnée de mes amies. La boite était bondée de monde. Pendant que mes girls buvaient leur verre, moi, j'étais partie rejoindre la piste de danse. J'étais bien décidée à me vider la tête ce soir. La musique m'entrainait. Dansant au rythme de la musique, plus rien n'existait autour de moi ... Mouvements de cheveux, mouvements de hanches, regard de braise ... Les regards fusaient sur moi et j'aimais ça. Jusqu'ici, j'avais refusé chaque contact masculin. Aucun n'ayant trouvé grâce à mes yeux pour l'instant ...

Pourtant, alors que je replaçais une mèche de cheveux qui gênait sur mon visage, j'entendis que quelqu'un me proposait un verre. En me retournant, pour faire face au courageux qui avait osé m'aborder, mon coeur se serra d'un seul coup. Une personne que je n'espérais plus revoir  ... Elliott. Son verre lui glissant des doigts, je compris qu'il était aussi surpris que moi, en cet instant précis ...

" Elliott ... Je n'arrive pas à croire qu'on soit au même endroit au même moment ... "

Moi qui avait souhaité aussi fort, un signe divin, voilà qu'Elliott venait de réapparaitre, comme tombé de nulle part. Elliott, mon crush de l'université. Wouha ... Je n'en revenais pas. J'en perdais mes mots ...

" Ca fait longtemps ... Je ne pensais pas te revoir un jour ! "

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Re: Not today |Rosylia

Message par Elliott S. Collins Lun 2 Nov - 0:41
Le regard dans le vague, immobile, restant bouche bée, il maudissait le destin d’avoir mis Rosylia sur sa route. Nom de dieu, combien de chances y avait-il pour qu’il tombe sur elle ? n’aurait-il pas pu draguer sa voisine, qui semblait être la parfaite pintade de boite de nuit avec laquelle il aurait pu passer la nuit pour passer le temps ? Son regard aimanté par la jeune femme dont les mots se faisaient incompréhensibles aux oreilles d’Elliott, le brun eut un vertige. Une étrange impression de légèreté, de clarté éblouissante. Physiquement dans la boite, mentalement ailleurs, à mille lieues d’ici, avant cette rencontre dont l’ironie du sort avait le secret.

Il se revoyait là, sur les bancs de l’amphi, prêt à tout pour sauver Charlie de plus en plus faible et fragile. Si fragile que la brise aurait pu l’emporter. Ces cours suivis avec Rosylia d’abord par hasard, placé à côté d’elle comme il aurait pu s’installer au rang du dessus, devenu avec le temps un rendez-vous sacré qu’il n’avait plus jamais raté, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige… où qu’il ait eu la pire des grippes. Tout lui aurait été supportable pour venir en cours.

Pour venir en cours, oui. Bien évidemment, ça n’avait jamais trompé personne. Mais Elliott, lui, culpabilisait : Charlie était malade. Et ce petit jeu qui s’instaurait entre Rosylia et lui commençait à se rendre indispensable, composante indissociable de son cursus et de ses motivations pourtant si honorables sur le papier. Une chose était certaine, il aimait sincèrement Charlie. Et peu à peu ces sentiments naissants pour Rosy lui pesèrent de plus en plus. Incapable de lui expliquer le comment du pourquoi il partirait, il avait préféré disparaître, le coeur lourd. Charlie venait de le quitter pour toujours et malgré elle, il n’était pas prêt, Rosy méritait autre chose qu’un mec pleurant sur son sort : fin de l’histoire.

Retour à la réalité. Toujours tétanisé face à la brunette, il imaginait la vie qu’ils auraient pu avoir, s’il avait pris son courage à deux mains. Au moins rester amis. Ne pas lui laisser le loisir de penser qu’il était parti par sa faute… En réalité, c’était même le contraire : pour elle, il aurait pu rester si elle le lui avait demandé. Et dieu seul savait comme il s’en voulait d’être parti de la sorte… En toute franchise, il s’était même convaincu avec le temps qu’elle le détestait très probablement, à l’heure actuelle.

Reprenant tant bien que mal le dessus sur sa confusion, il lui adressa un sourire, gardant un regard toujours aussi surpris :

- La surprise est partagée, si je m’y étais attendu !

Il rit, mordillant nerveusement sa lèvre inférieure, se reprenant bien rapidement : - mais… pour dissiper tout malentendu… c’est une excellente surprise ! Il marqua une courte pause, jaugeant chaque geste, la moindre micro-réaction de la demoiselle , mémorisant chacun de ces traits qui pourtant lui avaient autrefois été si familiers et qui lui avaient tant manqué; Piqûre de rappel lui gonflant le coeur et lui arrachant un sourire des plus sincères.

S’éloignant légèrement de la foule qui se mouvait et chantait en rythme, tendant sa main à Rosylia, il hasarda :

- Moi non plus, j’aurais jamais cru ! j’suis trop content ! Il rit légèrement. Il avait beau tenter de calmer son enthousiasme, vous savez ce qu’on dit : chassez le naturel : il reviendra au galop. Se dirigeant vers le bar en surveillant bien que la demoiselle le suive -il n’avait pas l’intention de la perdre une fois de plus, sitôt retrouvée- , il s'accouda au zinc et commanda un autre verre, s’assurant qu’elle n’avait besoin de rien. Puis sans attendre, il poursuivit, un air amusé fiché sur le visage : Bon, comme tu peux le voir… j’suis toujours aussi maladroit, en atteste le verre éclaté au sol sur lequel au moins dix de ces meufs vont se défoncer les pieds avec leurs sandales. Mais…toi, qu’est ce que tu deviens ?
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Re: Not today |Rosylia

Message par Rosylia A. Torres Mer 4 Nov - 22:42



Not Today
☆ ★ ☆
D'habitude, je n'aurai jamais donné, ne serait-ce que l'heure, à un type qui m'aurait abordé en boite de nuit. Ce genre de rencontre se finissait toujours de la même manière. Jamais un conte de fée, n'avait commencé par : " Il était une fois en boite de nuit ". Non. Les dindes que je voyais au loin, se trémoussant vaillamment, en espérant décrocher le premier plouc qui leur offrira un verre, me désespérait. La seule raison qui pouvait peut être me pousser à accepter les avances d'un type, était surement la solitude. Et encore.

Ce qui m'avait fait me retourner, n'était pas l'optique d'avoir un verre gratuitement. Non. C'était plutôt la voix. Cette voix que je pensais ... Perdue. Cette voix qui me rappelait tellement de bons souvenirs mais également de moins bons. En me retournant, ce fût un réel choc pour moi. Je ne m'attendais pas à tomber sur Elliott. Depuis son départ, il s'était passé des années et jamais, nous ne nous étions revus. Le jeune homme avait plié les bagages sans aucunes explications du jour au lendemain et en y repensant aujourd'hui, je n'étais pas sûre de vouloir connaitre ses raisons. Finalement, j'aurai pû simplement tourner les talons en le voyant. Et pourtant, quelque chose m'en empêchait. J'avais l'impression que mes pieds étaient attachés au sol, m'empêchant de bouger. Un peu plus et ... Je me tenais devant lui, avec la bouche presque ouverte, tellement j'étais sous le choc de tomber nez à nez avec lui.

Alors que mon regard était posé sur le jeune homme, je remarqua qu'il semblait aussi surpris que moi. D'ailleurs, son rire nerveux et ses mots, le trahissait légèrement. Je lui souriais sans même m'en rendre compte. Si Aedan me voyait ... Il me traiterait surement d'idiote avec mon sourire niais.

" Ne t'en fais pas, il n'y avait aucun malentendu ! "

Autour de nous, le monde continuait de tourner alors que moi, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté depuis quelques minutes. Revoir Elliott en face de moi, me procurait une sensation étrange. J'étais tiraillée entre plusieurs sentiments, sans vraiment savoir lequel allait prendre le dessus sur les autres. Autrefois, le jeune homme était l'un de mes meilleurs amis. J'étais donc contente de le revoir et à côté de ça, j'avais été blessé par son départ soudain. J'ai longtemps cherché après une lettre ou même un simple post-it, expliquant même vaguement les raisons de son départ. A cette époque, je m'étais sentie abandonnée. Une sentiment horrible. Et pourtant, alors qu'il me tendait sa main. Je ne pu résister à l'envie de poser ma main dans la sienne, m'entrainant vers le bar. L'endroit était un peu moins mouvementé et moins brouillant. Un milieu un peu plus propice au dialogue. Commandant un nouveau verre pour lui, je lui fis un signe pour lui signifier que je ne souhaitais rien. Depuis le début de la soirée, je m'étais déjà enfilée quelques téquilas et il était tant que j'arrête si je voulais me souvenir de chaque détail de cette soirée.

Appuyée contre le bar, je l'écoutais avec attention. Effectivement, Elliott semblait ne pas avoir changé d'un pouce. Toujours le même bon vivant que j'avais connu autrefois. J'étais heureuse de voir qu'au moins, quelque chose n'avait pas changé malgré le temps qui avait filé. Je ne pu me retenir de lui adresser un grand sourire alors que je faisais mine de réfléchir, posant mon coude sur le bar afin de poser ma main sur ma joue.

" Ce que je deviens ... Hum ... Laisse-moi réfléchir un peu ! Comme le souhaitait mon père, je suis devenue médecin. Je bosse à l'hôpital de Washington. Les urgences. Quitte à travailler dans un job que je n'ai pas choisi, autant choisir une discipline qui bouge un peu ! "

Elliott était au courant de la pression qu'exerçait continuellement mes parents sur ma vie. C'était donc sans retenue que je pouvais lui parler. Bien que le temps nus aie séparé, j'avais l'impression que notre dernière conversation datée d'hier encore. Feignant le scoop, je fis tomber ma main contre le bar, laissant s'échapper un bruit sourd.

" Tu veux savoir un scoop ? Mes parents se sont trouvés une nouvelle passion ! En plus de m'imposer un choix de vie quant à ma carrière, ils m'imposent un fiancé ! Tu ne trouves pas ça cool ? "

Roulant des yeux, alors que mon regard s'était porté sur la piste de dance un instant, je soupira.

" Rien n'a vraiment changé en fait. Je suis toujours soumise aux volontés de mes parents. Je rêve de liberté alors qu'eux, rêvent de m'enfermer dans une prison dorée ... Et toi ? Que deviens-tu ? Je me suis souvent posée la question ... "


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Re: Not today |Rosylia

Message par Elliott S. Collins Jeu 5 Nov - 0:49
Malgré lui, Elliott rejouait encore et encore leurs retrouvailles. Il fallait dire qu’elles avaient été étranges. Et surtout, d’une banalité sans nom. Depuis qu’il était parti, il fallait dire qu’il les avait imaginées cent fois. Dignes d’un de ces films dont pourtant il avait toujours aimé se moquer, son imagination les lui avaient faites voir, si douces, si fortes, si belles. Pourquoi pas dans le hall d’un aéroport, ou même à l’école de médecine. Là, attendant dans le froid à la grille, il attendrait qu’elle sorte, l’attrapant par les hanches. Replaçant ses cheveux sur ses épaules pour dégager son visage qu’il prendrait entre ses mains doucement, il l’embrasserait, l’haleine gelée d’avoir attendu sous la neige de décembre. Il lui promettrait monts et merveilles qu’elle refuserait sans doute : Rosy n’avait jamais été le genre pimbêche fragile à fondre devant les belles paroles d’un crétin endimanché… Ou peut-être avait elle bien caché cette facette de sa personnalité à Elliott.
Quelques fois, il la rêvait si fort qu’il sentait sa présence. Le plus souvent, il lui chantait la sérénade, sous ses fenêtres. Et c’était à chaque fois au moment de recevoir un seau d’eau ou un pot de fleurs sur la tête qu’il se réveillait en sursaut, chutant de son lit. RI.DI.CULE. C’était dans des moments comme ceux-cis, qu’Elli était heureux, que la médecine n’ait encore pas trouvé le moyen d’enregistrer les rêves sous formes d’images.

Pourtant, cette fois ci, ce n’était pas un rêve. Rosylia était bien là, sous ses yeux. Et il n’était pas prêt à la laisser partir sans demander son reste. Après tout, six ans sans donner de nouvelles, ça en faisait, des gestes en retard. Des actes manqués. Des non-dis : en clair,  du temps à rattraper.

Riant légèrement, il hocha la tête en signe d’approbation rassurée à ses mots, passant une main sur sa nuque, tentant de dissimuler sa gêne. Lui, qui pourtant aimait sortir et séduire la moindre pervenche effarouchée qui voudrait bien passer la nuit entre ses draps, se retrouvait sans armes face à Rosy. Déstabilisé, il s’installa au bar, écoutant la jeune femme. Il espérait rattraper son retard. Etait-elle mariée ? Avait elle des enfants ? Bien évidemment, on ne rattrapait pas autant d’années en un claquement de doigts. Lui avait raté sa chance mais elle ? Était-elle heureuse ? c’était là tout ce qu’il lui souhaitait.

Souriant, il leva son verre à son annonce : - Félicitations ! Il doit être fier, ton père. Riant, il lui adressa un clin d’oeil, soupirant légèrement à regrets : j’aurais adoré être à ta remise de diplôme tu sais… là, il prit une gorgée de son verre. Fierté de la réussite de la brunette teintée de regrets de n’avoir pas su être là pour elle ; de rancoeur envers ce père qui avait volé la vie de la jeune femme, il sourit pour se donner une contenance, reposant son cocktail, avant de demander : Je vois qu’on ne se refuse rien ! Riant, il poursuivit : ça te plait au moins ? Ca doit être épuisant… j’suis impressionné ! d’ailleurs… comment va ton père ? Toujours le même ? Il lui adressa un léger sourire, sachant combien il pouvait être exigeant avec sa fille. D’ailleurs, c’était souvent en discutant avec Rosylia, qu’il relativisait : son père savait être dur avec lui et ses rêves de planches et de gloire, pourtant, il s’estimait chanceux. Après tout, ce n’était pas lui qui avait obligé Elliott à faire médecine…

Et à l’annonce de la jeune femme, il cracha la nouvelle gorgée de son verre qu’il venait tout juste de prendre en bouche :

- attends… attends quoi ? Mais… quoi ? Et… euhm… Ta marque de papier toilettes : rassure moi, ils t’en laissent le choix, quand même ??

Ouvrant des yeux ronds comme des soucoupes, il essuya sa bouche, s’excusant de son geste : - désolé. Tu vas croire que j’suis devenu un gros crado avec le temps mais j’ai juste été pris par la surprise ! Wow ! Du coup… euhm… Qui est l’heureux élu ? Aedan… t’étais pas censée… enfin ??? Il soupira, un peu déboussolé J’suis sincèrement désolé Rosy. J’imagine pas toute la pression que tu dois subir… D’un geste bienveillant, il passa sa main sur son bras, doucement, lui adressant un sourire. Comme un vieux réflexe, contact qui lui avait tant manqué...

Un peu largué, il fronça les sourcils tentant de recoller les morceaux, répondant d’un haussement d’épaules à sa question : - Oh, tu sais… moi… je… suis un grand médecin renommé maintenant ! Chirurgien cardiaque, même ! Enfin. Tu diras ça à mon père si jamais tu le croise, hein ? mordillant sa lèvre inférieure un peu nerveux, il réfléchit, évitant soigneusement la raison de son départ, quelques années plus tôt : sinon, j’suis aussi… agent secret, magicien, prêtre, chanteur, sdf… riant légèrement, il termina son verre avant de poursuivre : en fait, l’avantage quand t’es comédien, c’est… qu’t’es un peu comme barbie : tu deviens qui tu veux !
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Re: Not today |Rosylia

Message par Rosylia A. Torres Ven 13 Nov - 17:39



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☆ ★ ☆
Parler de ce qu'était devenue ma vie à Elliott, était un exercice difficile pour moi. Un peu trop difficile. Finalement, ma vie n'était que le reflet des volontés de ma famille. Il n'y avait que très peu de chose sur lesquelles, j'avais un réel pouvoir. Faire un retour sur ce qu'était devenu ma vie, avait l'effet d'un douche froid pour moi. Malgré mes efforts pour contourner chaque action de ma famille, au final, je me retrouvais toujours perdante. Que ce soit pour mes études, mon cœur, mes convictions ... Tout avait toujours été bafoué par des principes à la con. La richesse fait le bonheur à ce qu'il parait ? Mon cul, oui. Tout ça, ce n'était que des conneries qui étaient racontés aux gens pour leur donner de l'espoir. Si seulement, ils savaient. Pendant que certains auraient tout donné pour être à ma place, moi, j'aurai également tout donné pour être à la place de ces personnes, à la vie simple.

Quand Elliott me parla de la fierté de mon père, je cru m'étrangler. Heureusement, je ne sirotais rien à ce moment-là, sinon, j'aurai vraiment pu être en danger à ce moment précis. Même en étant la personne qu'il avait modelé, rien n'était jamais assez pour lui.

" Tu parles. Quand je serai bayonnée et ligotée, peut être qu'il le sera."

Voyant son soupir à ses paroles, je lui adressa un petit sourire. Ma remise était loin maintenant. Et pourtant, en y repensant, elle était toujours teintée de ce même goût amer. Je me voyais encore, devant ce micro, devant une foule remplie de parents, d'amis, fier de leur proche. Recitant un serment qui pour moi, n'avait aucun sens à ce moment-là, cherchant désespérément mon ami. Pendant toutes mes années d'études, Elliott avait été mon pilier. Il m'avait permis de ternir alors que ma seule obsession, avait été de tout envoyer voler. Renier ma famille, mon nom. M'enfuir. Refaire ma vie ailleurs. J'avais beau prier de toutes mes forces, jamais, je ne vis la tête d'idiot de cette personne que je pensais être mon ami. Pendant longtemps, je lui en ai voulu. Et puis, un jour, ce goût amer se transforma en lointain souvenir. La seule chose que je lui avais toujours souhaité, c'était de vivre la vie que je ne pouvais avoir.

Feignant de ne pas avoir entendu, je m'empressa de répondre à ses autres questions, qui me rendait un peu moins mal à l'aise. A vrai dire, ce n'était pas vraiment dans mes habitudes mais repenser à ce qu'il s'était passé, il y a 6 ans, me rendait nerveuse.

" Disons qu'il va bien. Enfin, je suppose. J'évite de prendre de ces nouvelles, ça m'évite de l'entendre se plaindre sur sa fille aussi impertinente qu'ingrate. C'est l'histoire de ma vie."

Après avoir annoncé à Elliott que ma famille cherchait même à m'imposer un mariage, je fû amusée devant sa réaction. En le voyant recracher son verre, je me revoyais lorsque ma mère m'avait présenté son plan d'action pour me trouver et je cite ... "Un parti digne du nom des Torres ". J'avais réagi à peu près de la même manière. Sauf qu'à sa place, je n'étais pas restée calme. Je me souviens avoir claqué les pieds et quelques portes. Avoir maudit le monde entier et m'être jurée de faire tout ce qui était en mon possible pour m'éviter d'être mariée à un homme que je n'aimais pas. Au fil du temps, je devenais de plus en plus créative. Ce que je considérais comme une punition au départ, était devenu un jeu. M'obligeant à être de plus en plus créative.

Riant un instant face aux paroles d'Elliott, je tenta de détendre un peu le moment, afin de couper court au côté limite dramatique de la situation.

" Tu n'as pas à être désolé pour moi. Et effectivement, le papier toilette est surement l'une des seules choses sur lesquelles, j'ai encore le droit de donner mon avis ! "

Intriguée par le fait qu'Elliott venait de prononcer le nom d'Aedan, je commença à me poser un tas de question. Comment pouvait-il savoir pour lui ? Nous venions seulement de nous recroiser après 6 ans de silence, comment pouvait-il mentionner son nom ? Le connaissait-il ? M'avait-il stalker depuis toutes ces années ? Même si aujourd'hui, l'idée d'être mariée à Aedan ne me dérangeait pas étant donné notre relation et les 400 coups que nous avions fait ensemble pour faire tourner en bourrique ma famille, car quitte à choisir, je le préférais de loin parmi tous ceux qui m'avaient été présenté, je m'interrogeais sur l'origine de cette idée. Un peu embarrassée, je regarda un peu la foule avant de lui répondre.

" Disons simplement que je ne m'avoue pas vaincue aussi facilement ... "

Observant Elliott poser sa main sur mon bras, je me rappela à quel point nos contacts avaient été agréables. Même si notre relation n'était plus ce qu'elle avait été pendant nos études, j'avais l'impression que rien n'avait vraiment changé pendant tout ce temps. L'entendre parler ce qu'il était devenu pendant toutes ces années, m'amusa. Riant un instant à ses propos, je l'enviais. Il avait tellement de chance de pouvoir faire ce qu'il aimait. J'en étais limite jalouse.

" Tant que tu fais ce que tu aimes, je pense que c'est le principal. J'aurai aimé avoir le courage de défier mon père. J'espère que tu me montreras tes talents de comédien à l'occasion ! "

Curieuse d'en savoir un peu plus sur Elliott, je me tenta à lui poser LA question, qui en faisait trembler plus d'un lors de ce genre de retrouvaille ...

" Depuis toute à l'heure, j'ai l'impression que de ne parler que de moi mais ... Et toi ? Tu as surement du rencontrer une de ces talentueuses comédiennes aux cheveux hyper-doux et soyeux ? Qu'est-ce que je suis jalouse quand je vois leurs cheveux si parfaits à la télévision ! "

Abordant une moue boudeuse, je lui adressa un grand sourire. J'étais vraiment curieuse de savoir ce qu'était devenu Elliott.


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Re: Not today |Rosylia

Message par Elliott S. Collins Mer 25 Nov - 16:33
Tentant de ne rien laisser paraître, Elliott mordillait sa lèvre inférieure. De prime abord, c’était simplement un tic de concentration, focalisé comme il était sur les lèvres de Rosylia qui n’avaient de cesse que de se mouvoir face à ses yeux médusés, comme hypnotisé par celles-ci. Cependant, lorsque l’on connaissait bien le comédien, on pouvait donner un tout autre sens à cet auto-grignotage labial. Les plus impatients d’entre nous auraient pu le supplier : mais pourquoi tu te fais du mal ?? t’as faim ? Prends un yahourt ! cette vision les insupportant. Pourtant, ce n’était pas une question de faim, mais de nervosité : Elliott avait toujours détesté le comportement des parents de Rosylia envers leur fille. Pourtant, jamais il n’avait osé faire quoique ce soit, si ce n’était encore d’écouter la demoiselle, le coeur gros, humble pour quelques instants. A chaque fois que Rosylia expliquait sa situation et les nouvelles imbécilités de ses parents, deux choses venaient en tête du brun : la première, elle devrait sans doute leur faire un fuck. D’ailleurs, il l’y aiderait avec grand plaisir, si elle le lui demandait. Et la seconde, plus personnelle, le rendait honteux. Lui, à qui son père n’avait jamais trop rien dit ni demandé, se sentait pourri gâté. Pire encore. A réaliser qu’il y avait pire que sa famille, il se sentait monstrueux de raconter toutes ces histoires plus grosses que lui de médecin, de réussite dans un petit patelin proche de Washington. Son père n’avait jamais compris pourquoi pas à Washington même, et pourquoi son fils refusait de le soigner. Pourtant, c’était aussi simple que ça : Elliott n’était pas plus en mesure que le boucher du coin de soigner qui que ce fut. Mais comment lui dire ? Dans le but de se donner une quelconque contenance, il prit quelques gorgées de son verre, soupirant, et manqua de s’étouffer à l’observation de la brunette :

- Ben… j’espère que ça n’arrivera jamais parce que… ce serait pas très légal tout ça… rassure moi : il n’a pas de cave au moins ?
Lui adressant un clin d’oeil, il l’écouta de plus belle. Et lorsqu’elle évoqua sa remise de diplôme, il ne put pas faire autrement que de lui faire part de ce qui l’avait rongé depuis longtemps déjà. Cette absence. Il aurait aimé faire autrement. Mais il n’en avait pas eu la force, s’étant même convaincu qu’il ne manquerait pas tant que ça. Après tout, quoi de plus important que les bras d’une famille fière et aimante, même exigeante ? Ceux d’un ami proche ? Peut-être. Mais il ne l’avait compris que trop tard.

Moqueur, il arqua un sourcil, lui adressant un clin d’oeil : - Ingrate et impertinente ? Je vois que tu n’as pas changé, dis moi ! Mais tu sais quoi ? Ça tombe bien. Paraît que j’suis assez infernal dans mon genre moi aussi… je crois qu’on est faits pour s’entendre ! Et riant de bon coeur, il reposa son verre, vide.

Il adressa un sourire à la jeune femme. Il était sincèrement désolé pour elle. S’il avait pu d’ailleurs, il aurait très possiblement fait en sorte de mettre fin à tout ça. Après tout, les parents de Rosy ne le connaissaient que de loin, il n’avait pas grand-chose à faire d’un éventuel accrochage avec eux. Seulement voilà : Rosylia n’avait pas besoin de lui. Elle avait Aedan pour ça. Impuissant, il ne pouvait rester que spectateur de cette situation merdique. Alors plutôt que de se lamenter, il fit ce qu’il savait faire de mieux : chercher à désamorcer la situation, prendre la fuite grâce à l’humour.

- Bon… eh bien… dans ce cas… tu sais ce qui te reste à faire… fais toi kiffer. Triple épaisseur sinon rien !


Il lui adressa un clin d’oeil, avant de se lever, lui montrant son paquet de cigarettes :

- J’vais pas tarder à m’en griller une… tu m’accompagnes ? Et à son affirmation, il lui adressa un sourire, reprenant de plus belle : ça, je sais bien, qu’t’es têtue. Ca nous a valu quelques chamailleries, toi et moi, hm ? riant légèrement, il récupéra son téléphone qu’il mit dans sa poche, puis haussa une épaule à la conclusion de Rosylia, grimaçant, ses yeux étaient rivés sur son blouson qu’il récupérait :

- Hm… c’que j’fais… c’est pas franchement courageux, tu sais. J’le défie pas. Je l’évite. Il ne sait pas pour tout ça. Lui adressant un sourire vague, la volonté de faire passer la pilule un peu plus facilement grâce à celui-ci, il enfila sa veste qu’il ferma aussitôt avant de reprendre : -Mais… j’adorerais que tu vienne un de ces quatre ! Ce serait un honneur, de te voir parmi le public !

Se frayant un passage parmi la foule indifférente qui peuplait la boite pleine à craquer, il sourit. En réalité, il mourait d’envie de rire franchement, mais garda son sérieux le plus possible : jeu d’acteur, pokerface mode : activé.

- Oh moi tu sais… j’suis marié, j’ai quatre enfants. Mais ma femme est une mégère alors… j’passe ma vie à la tromper. Lui dis pas hein ?

Ne pouvant tenir plus longtemps, il se mit à rire, prêt à répondre cette fois-ci sérieusement à Rosy. Bien sûr, il masquait certains aspects de la réalité. Comment lui dire qu’il n’avait jamais cessé de penser à elle ? Poussant la porte du club pour en sortir quelques minutes, il marqua une courte pause, cherchant comment éviter le dossier Charlie, encore douloureux, malgré ces années qui étaient passées…

- Sans blague… rien de sérieux. Il alluma sa cigarette, et lui tendit son paquet quelques histoires passagères, mais ça s’arrête là. Il lui adressa un sourire : ho et si tu lis quelque part que je suis gay, ne crois pas ces conneries. Tu l’aurais su depuis belle lurette, si c’avait été le cas ! riant, il marqua une pause, lui adressant un sourire en coin : cependant… j’peux quand même demander à mes collègues, comment elles font, rapport à leurs cheveux, tout ça… et il se mit à rire, rangeant tranquillement son paquet de clopes dans sa poche...
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Situation amoureuse : Fiancée malgré toi. Un arrangement entre ton paternel et le sien. Une situation que tu n'acceptes pas. Tu es censée passer devant l'hôtel bientôt, alors que ton cœur est ailleurs. Cet homme, que tu as connu pendant tes études, obsède tes pensées. Ca te torture jour après jour.
Orientation sexuelle : Tu es full hétéro. Tu ne t'es jamais posé de question et tu ne t'en poseras certainement jamais.
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Re: Not today |Rosylia

Message par Rosylia A. Torres Jeu 10 Déc - 15:47



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☆ ★ ☆
Alors que je m'étais mise à rire, je me rendis compte à quel point ma situation pouvait être loufoque à entendre. Pourtant, j'avais appris à ne pas m'apitoyer sur mon sort. Qui, de nos jours, laisserait ses parents dicter sa vie et sa conduite sans rien dire ? Il était vrai que nous en avions beaucoup discuté avec Elliott, lorsque nous étions encore à la fac. Mes histoires l'amusaient. En même temps, il y avait de quoi ... Ma vie ressemblait à une grosse blague. Oui. Une grosse blague. C'était vraiment le mot. Finalement, même après 6 longues années, rien n'avait vraiment changé pour moi. J'étais juste un peu moins accro à certaines drogues et ... Disons que je profitais de la vie à ma manière.

Remarquant le clin d'œil d'Elliott, je lui souris de plus belle.

" Il parait que les bonnes choses ne changent jamais ! Tu sais, on s'est toujours bien entendu à la fac ... Je ne vois pas pourquoi ça changerait ! A moins que tu sois devenu ... Un vieux rabat-joie ! "

Bien sur, je plaisantais. Déjà à l'époque, Elliott n'avait rien d'un vieux rabat-joie. Bien au contraire. J'aimais beaucoup sa compagnie. Nous avions sympathisé un peu par hasard au détour d'un cours des plus ennuyeux,  et nous étions devenus de très bons amis, sans même nous en rendre compte. Finalement, c'était grâce à lui et à son humour totalement décalé, que j'avais réussi à survivre durant toutes ces années à la fac. A ce temps-là, c'était lui ma bouffée d'oxygène. Et puis, j'avais l'impression qu'on se comprenait ... Lui non plus, n'appréciait pas forcément la branche dans laquelle on l'avait envoyé. Nos esprits rebelles s'étaient bien trouvés et c'est surement la raison pour laquelle, je m'étais sentie horriblement seule après son départ inexpliqué. Même si je m'en étais rendue compte bien trop tard, Elliott était devenu plus qu'un ami à mes yeux. Aujourd'hui, toute cette histoire était du passé et même si je m'efforçais de faire bonne figure devant lui, je ne pouvais nier ce pincement au cœur, qui ne me quittait pas depuis toute à l'heure. J'avais tellement de chose à lui dire ...

Ayant posé mon regard sur le verre vide que venait de poser Elliott, je me perdis complétement dans mes pensées ou du moins, dans mes souvenirs. Je détestais ressasser le passé et pourtant, ce dernier prenait un malin plaisir à me torturer en l'instant même. D'ailleurs, sa plaisanterie ne me fit pas rire sur l'instant. Je devais me reprendre. Une cigarette ... Quelle bonne idée ! Au moins, ça me permettrait de remettre mes idées en place. Me limitant à un simple hochement de tête, je soupira un instant lorsqu'il évoqua nos chamailleries passées.

" Heureusement, ça s'est toujours bien terminé pour nos chamailleries. J'ai souvent pensé que tu en avais eu marre de mon sale caractère. Finalement, j'ai fini par penser que c'était pour cette raison que tu avais disparu sans laisser de nouvelle. "

Oups. Ma langue avait été plus rapide que mes pensées. Je me détestais presque d'avoir laissé sortir cette pensée. Malheureusement, je ne pouvais pas nier le fait que je l'avais vraiment pensé à un moment donné. Je m'étais tellement efforcée à trouver une raison à son départ que tout y était passé. Ayant posé mon regard sur Elliott qui était en train de mettre sa veste, j'espérais sincèrement qu'il ne relèverait pas. Pas ce soir. Je n'en avais pas la force. M'arrachant à notre conversation alors qu'Elliott venait de me dire que ça serait un honneur de m'avoir dans le public, je sentis mon téléphone vibrer. Curieuse de savoir qui venait de m'envoyer un message, me doutant légèrement de l'identité de la personne qui venait de me l'envoyer, je cria à Elliott, que j'arrivais. Allumant l'écran de mon portable, je vis son nom apparaitre ... Aedan. Une photo. Enfin ... Un selfie dans son bain, un verre de vin à la main, plus précisément. En l'ouvrant, mon sourire s'élargissa presque instantanément. Même loin, il arrivait à me faire sourire. En même temps, c'était surement la réponse au selfie que je lui avais envoyé plutôt dans la soirée. Tentant de ne pas paraitre déstabilisée par la rencontre que je venais de faire, je demanda au type à côté de moi, s'il acceptait de partager un selfie avec moi. Mignon, sexy. C'était tout ce qu'il me fallait pour taquiner mon ami. Après avoir pris la pose, j'accompagna ma photo d'un petit message ... " Puisque tu préfères être dans ton bain ... Je t'ai trouvé un remplaçant  ... Canon, non ? " .

Quelques instants plus tard, après m'avoir frayé un chemin à travers la foule, je fus enfin sortie afin de rejoindre Elliott qui s'empressa de répondre à l'interrogatoire que je venais de lui faire. Oui, j'étais curieuse. Curieuse de savoir ce qu'il était devenu depuis toutes ces années. En 6 ans, il pouvait se passer un tas de chose ... Un mariage. Des enfants. Un chien ? Devant l'air sérieux d'Elliott, j'étais tombée dans le panneau. Affichant un air, limite contrarié sans m'en rendre compte, je fus soulagée quand il se mis à rire. Une blague. C'était une blague.

" Tu rêves. Entre mégère, il faut se serrer les coudes ! "

Refusant son paquet, ayant diminué considérablement ma consommation de cigarette, j'explosa de rire quand Elliott me raconta une rumeur qui semblait circuler sur lui.

" C'est une blague ? Si toi, tu es gay ... Alors, je suis la prochaine présidente des Etats-Unis ! "

Elliott, le plus gros tombeur de ces dames, gay ... Quelle blague. A croire que les tabloïdes n'avaient vraiment que ça a faire de leur journée. Passant ma main dans mes cheveux, je fis une grimace ... Moi et mes cheveux ... Une grande histoire d'amour.

" C'est gentil ! Au moins, je pourrais me la jouer comme dans la pub de l'oréal ! "

Jetant un coup d'œil à mon téléphone, je me rendis compte que ça faisait un moment que j'étais partie, abandonnant mon groupe d'amies.

" Le temps est passé si vite que j'en ai oublié mes amies ... Ca te dirait qu'on échange nos numéros ? Comme ça, on pourra se prévoir une petite sortie à l'occasion, si ma présence ne te dérange pas trop."

Lui tendant mon téléphone afin qu'il y tape son numéro, j'espérais vraiment que nous pourrions nous revoir dans d'autres conditions. Les boites de nuit, n'étaient pas vraiment l'idéal pour rattraper le temps perdu. Une fois en possession du numéro d'Elliott, je m'approcha de lui et lui déposa un baiser sur sa joue.

" Je suis contente de t'avoir croisé. A une prochaine fois, j'espère. "

Un clin d'œil et je tourna les talons en direction de l'intérieur afin d'y retrouver mes amies, impatiente de me poser un tas de question concernant le beau brun avec qui j'avais passé un petit moment dans la soirée ...

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Re: Not today |Rosylia

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