Appel Rosylia & Elliott

Après les sms restés sans réponse, Elliott tente le tout pour le tout. Il a peur de la perdre, tellement peur. D'abord, il se dit que s'ils sont restés sans réponse, ses messages, c'est sans doute pour une bonne raison: mieux vaut ne pas bousculer les choses. Après tout, Rosy lui a bien dit qu'elle ne voulait plus de ses nouvelles. Cependant, il ne veut pas répéter ses erreurs: il l'a perdue une fois ? il ne la perdra pas une seconde. Aussi décide-t-il de lui laisser son vieux téléphone. Il ne sait pas si elle aura toujours les mêmes réactions que six ans au par avant; mais il en avait comme le pressentiment: Et si cette absence de réponse était due à un téléphone fracassé contre un mur ? après tout, lui, avait allègrement défoncé un verre contre celui de sa cuisine. Sortir sa frustration voilà ce dont il avait eu besoin, en cet absence de réponse.  Une fois son vieux téléphone en parfait état de marche retrouvé, il se mit en route , se retrouvant bien vite chez Rosy. Et pour être certain qu'elle trouve ce foutu portable, il avait appelé: bien vite, la taule de la boite fit un bruit à réveiller un mort. Et dans le fond, c'était ce qu'il attendait. Il se tint assez loin: pas assez pour ne pas la voir, mais suffisamment pour qu'elle ne le voit pas en train de l'épier. Et patiemment, il attendit qu'elle décroche, si toute fois elle décidait de le faire. Il était mort de peur.

@Rosylia A. Torres

Plus certain que ce soit une bonne idee. En réalité, il ne l'avait jamais été, certain. Mais mieux valait tenter quelque chose que de la laisser filer une deuxième fois. Le téléphone vibrant dans la boîte il était comme un gosse, pris entre l'envie de rire et celle de se barrer en courant non. Il restait là, debout, silencieux. Observant un mouvement éventuel qui se fit enfin remarquer. Mâchoire qui se serait lorsqu'elle raccrocha, il appuya d'un geste machinal sur le bouton de rappel. Et son cœur s'arrêta lorsqu'elle décrocha. Moment de flottement. Il prit une grande inspiration et hésita "c'est mon premier téléphone. Fais en bon usage"plaisanterie pour disciper le malaise. Comme il savait si bien le faire. Mais ce soir il ne voulait plus faire semblant. "Rosy... Laisse moi t'expliquer . S'il te plaît. Et après ça... J'disparais si tu veux plus me voir . Je veux simplement que tu sache..." Avait il avoué avant de déglutir difficilement, mort de stress.

Tu avais patienté quelques instants avant qu’une voix se fit enfin entendre au bout du fil. Cette voix, tu la connaissais. Tu la connaissais que trop bien même. Tu avais même décrété que tu ne voulais plus l’entendre dans le dernier sms que tu avais envoyé à son propriétaire, avant de bloquer son numéro et d’envoyer voler ton téléphone. Tu reculas le téléphone de tes oreilles pour le regarder un instant. Son premier téléphone ? What ? « C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que fais ton téléphone dans ma boîte aux lettres ? Ça t’amuse ? » Froide et cinglante. Voici les mots qui te décrivaient bien en cet instant précis. Après tes paroles, tu avais été tentée de raccrocher, mais tu ne l’avais pas fait. Tu avais attendu qu’il finisse.    Ta jambe tremblait dans tous les sens, traduisant ton énervement et surtout ton impatience. Il s’apprêtait sûrement à te déballer tout un spitch quand tu décidas de lui couper la parole. « Je ne veux rien savoir, Elliott. Je ne veux plus rien savoir. Je t’ai dit, ce que j’avais à te dire et je n’ai plus rien à ajouter. Tu as loupé ta chance. Laisse-moi tranquille. »

Non. Bien sûr que non ça ne m'amuse pas. Mais c'est tout ce que j'ai trouvé pour... il soupira, hésitant quelques secondes. C'était officiel. C'était bien la pire idée de sa vie. Mais il continuait, ne se laissait pas démonter malgré cette petite voix dans sa tête qui lui suppliait d'arrêter le massacre. Et pourtant, il continuait j'ai pas toujours été là... En fait ça se compte plus sur les doigts de la main ces dernières années. Mais ça ne change rien a ce que je ressens pour toi. Encore moins a ce qu'on a pu faire ensemble. Je regrette d'être parti comme ça. Sois en sûre. il soupira cherchant ses mots et finit par lancer mais ce dont je suis a peu près sûr... C'est que je te connais assez... Pour savoir que t'as probablement du éclater soit ton téléphone soit un truc chez toi à cause de moi, si c'est pas vrai, alors raccroche. C'est que je ne suis plus ton ami. Plus assez pour te connaitre. 'où mon téléphone entre tes mains. Je peux pas réparer le mal que je t'ai fait. Mais s'il te plaît... J'avais plus a te dire qu'un simple ok. C'est un malentendu. J'étais en train de t'écrire que de tu as bloqué mon numéro. Pour tout te dire. Jsuis désolé. des sanglots lui serrant la gorge, il prit le parti de se taire espérant que la jeune femme ne lui raccrocherait pas au nez, quand bien même il avait pu lui demander de le faire quelques secondes plus tôt, dans un coup de bluff ultime: dans le fond il n'était pas si certain de ne pas se tromper. En fait, il n'était plus sur de rien .

« Pour quoi ? Pour me torturer ? C’est tout ce que tu as trouvé pour continuer à me sortir des excuses bidons ? Franchement, j’en ai assez entendu. » Tout était un prétexte pour lui en envoyer pleins la figure. Tu étais extrêmement contrariée et tu comptais bien lui faire savoir. En réalité, il t’aurait sûrement été plus facile de raccrocher et de redéposer le téléphone dans ta boite aux lettres, mais tu n’en fis rien. Tu te contentas de l’écouter, soupirant bruyamment de temps en temps. « Tu as raison, j’ai bien explosé mon téléphone. Qu’est-ce que ça prouve ? Que je n’ai pas changé ? Tu penses que connaître mon côté impulsif, continue de faire de toi mon ami ? Aedan, c’est mon ami. Toi, ça fait bien longtemps, que tu ne l’es plus. » Tu avais cessé de parler jusque quelques instants, afin de reprendre ton souffle, qui se serrait petit à petit. « Si tu avais vraiment regretté, tu serais revenu. Que ce soit un an ou deux ans après. Ou même six ans, tu serais revenu. Tu n’aurais pas attendu de tomber sur moi, par pur hasard dans cette putain de boite de nuit. D’ailleurs, serais-tu venu vers moi, si tu t’étais rendu compte que cette fille que tu voulais draguer, c’était moi ? Arrête de te voiler la face, Elliott. Je ne suis rien pour toi, et je ne l’ai jamais été. Comme je te l’ai déjà dit, on ne fait pas ça aux gens qu’on aime ou à qui, on tient. » Soupirant longuement, tu repris alors que tu gonflais tes joues, comme si cela allait te retenir d’exploser à un moment donné. « Je t’ai bloqué car je n’avais plus rien à te dire. Ce n’est pas assez explicite, tu trouves ? Ou il faut que je te le redise de vive voix ? Que tu sois désolé ou non, ne change rien, Elliot. »

Son coeur se serrait à mesure que les mots arrivaient à son oreille. Bien sûr, il n’avait pas pour espoir qu’ils soient de beaux mots doux susurrés au creux de son oreille. Mais ce qu’il entendait était acerbe, bien trop acide pour qu’il ne puisse le supporter. Pourtant, il ne voulait pas raccrocher. La peur de ne plus jamais entendre cette voix qu’il aimait tant lui déchirait le coeur et sa main se ressera d’autant plus sur son téléphone « non. Rosy, s’il te plait… Laisse moi t’expliquer. » sa gorge se serra de nouveau. La voix tremblante, il hésita, laissant tout juste le temps à la jeune femme de lui asséner un énième coup de couteau en plein coeur : « je sais de quoi ça a l’air. J’suis pas en train de te dire que je connais tout de toi ou que j’ai toujours été là. C’est pas ce que je veux dire. » il prit une grande inspiration, pinçant les ailes de son nez, tentant de chasser une larme traîtresse qui venait poindre au coin de son œil. « j’avais honte de ne pas être revenu après tout ce temps. J’ai pas arrêté de penser à toi. Et quand j’t’ai vue là, en face de moi… j’me suis dit que c’était le destin. Que peut-être enfin… j’pouvais prendre ma chance et tout t’expliquer. Mais j’y arrivais pas, pas plus qu’il y a 6 ans. Pas parce que j’me fous de toi. Par pitié, ne pense pas ça. Mais parce que ce qui s’est passé, j’voulais pas l’avaler, même après autant de temps. » les larmes roulant toujours sur ses joues, il s’asseyait au sol, contre un mur. La tête dans sa main, il soupira, reniflant aussi discrètement que possible « mais j’veux pas rester à faire comme si de rien n’était. Alors non, je ne me voile pas la face. Si j’en avais rien eu à foutre, j’aurais juste eu à dégager, le soir où on s’est retrouvés. Tu sais que j’aurais été capable, j’suis pas du genre à rester pour faire plaisir. T’imagines pas combien j’ai hésité. J’suis resté souvent, tétanisé devant ta porte. Mais j’avais peur de ta réaction. J’ai honte. » ses mâchoires se serrèrent à l’entendre parler de le bloquer à nouveau, son coeur éclata. Il n’avait aucune envie de couper le contact avec la demoiselle : « non. J’ai compris. Mais laisse moi t’expliquer, avant de me bloquer. J’veux que tu saches. C’est important pour moi, malgré tout ce que tu sembles penser.» il mordit nerveusement sa lèvre inférieure et soupira résigné, ne lui laissant pas le temps de répondre : « je t’ai déjà expliqué pourquoi j’avais décidé de venir en médecine ? » il prenait clairement le risque de se faire jeter sur les roses. Mais au point où il en était, il était prêt à prendre le risque. En réalité, il aurait fait n’importe quoi.