Maybe it's time to tell the truth · Pablo x Milo.

Maybe it's time to tell the truth.

feat @Pablo Rivera

Parfois, Milo se demandait comment la situation avait pu autant dégénérer entre lui et Elizabeth. Les amis d’hier étaient devenus les ennemis d’aujourd’hui et la situation était clairement inextricable. Pas un seul jour ne se passait sans que Milo n’essuie les reproches de son épouse et vice-versa. Absolument rien de constructif n’émanait d’eux parce qu’aucun ne souhaitait revenir sur ses positions, bien que Milo soit clairement en tort dans cette histoire. En deux adultes irresponsables, aucun ne faisait quoi que ce soit pour protéger et préserver le petit Esteban, victime collatérale qui pâtissait énormément de ce conflit entre ses parents. Milo reprochait à sa femme de briser leur vie tandis qu’elle pointait du doigt son manque de courage. Bref, un véritable dialogue de sourds. Dans le fond, Elizabeth n’avait pas tort : Milo avait quarante-deux ans, il était temps d’assumer. Surtout que la procureure était persuadée que les frères et sœurs de son époux l’accepteraient tel qu’il était, malgré ses mensonges répétés. C’était bien là le fond du problème — Milo était tellement empêtré dans ses cachotteries et manigances qu’il préférait s’enfoncer davantage plutôt que de tout avouer et révéler à sa famille que ce qu’ils connaissent de lui et purement et simplement faux.

Il n’en pouvait plus. La dispute qui éclatait ce matin était celle de trop et comme à chaque fois qu’il avait un problème ou qu’il se sentait mal, Milo se tournait vers la personne envers laquelle il avait le plus confiance : Pablo. « C’est ça. Cache-toi dans les jupons de ton frère, Milo, plutôt que d’affronter tes problèmes. » C’était tout ce qu’Elizabeth avait trouvé à lui dire lorsque le père de son fils lui avait dit qu’il partait prendre l’air. Depuis le temps, elle le connaissait. Elle savait pertinemment qu’il ne se contenterait pas d’un tour en solitaire. Il fallait toujours qu’il parle à Pablo, comme s’il était incapable de prendre ses décisions tout seul. Milo était pourtant l’aîné de Pablo, mais la réalité des choses montrait que bien souvent, en pratique, la situation était inversée. Milo n’y pouvait rien si Pablo avait toujours su trouver les mots justes pour apaiser ses angoisses. Surtout que depuis qu’il y avait toutes ces histoires avec Elizabeth, Milo recommençait à devenir à fleur de peau, agressif, colérique pour un rien comme en 1997, quand il avait perdu son âme sœur. Personne n’avait jamais su le pourquoi du comment de son comportement et c’était encore le cas pour la situation d’aujourd’hui, laissant son entourage dans l’expectative. Milo était un coffre de mensonges fermé à double tour depuis toujours.

Treize heures. Après les messages qu’ils avaient échangés, Pablo venait sûrement tout juste de rentrer de sa garde. En chemin, Milo réfléchissait à ce qu’il lui dirait, comment il tournerait cet énième mensonge d’une part pour ne pas se dévoiler et d’autre part pour préserver son frère. Le Colombien était très inquiet depuis que Pablo avait eu son attaque. Ne sachant pas si son frère avait eu le temps de manger, il fit un crochet à leur restaurant favori, espérant lui faire plaisir. Si Elizabeth était là, elle aurait sûrement dit que Milo avait pris cette initiative juste pour endormir son frère. Mais ça n’était pas le cas — le brun n’avait jamais été avare en petites attentions. Bon, les plats de ce restaurant n’étaient pas aussi bons que ceux de leur mère et ne les valaient clairement pas, mais ils restaient une consolation en attendant de rentrer aux pays pour ces interminables repas de famille que Milo affectionnait tant. Les bras chargés de sa commande, la rangeant soigneusement sur le siège passager, il reprit sa route en direction de l’appartement de son frère situé dans le quartier d’Anacostia, arrivant au bout d’un petit quart d’heure.

« Pablo, c’est moi. » Difficile de camoufler son air las quand il répondait à l’interphone. Dès qu’elle fut déverrouillée, Milo arrivait à ouvrir la porte à l’aide de son coude puis de son pied avant de s’engouffrer dans le bâtiment. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour arriver à la porte de l’appartement de son frère et de sonner à l’aide de son coude. Milo commençait seulement maintenant à se détendre. Il savait qu’en voyant Pablo, il ne pourrait qu’être de bonne humeur ensuite. Puis…L’odeur des plats commençait sérieusement à lui triturer l’estomac.

agora

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