Je tiens toujours mes promesses (Yulia)

Il avait eu une adresse, et voilà qu’il était en route pour aller voir cette déesse. Enfin, c’était peut-être un peu de trop quand il y pensait, mais il ne pouvait pas oublier l’idée que derrière ce masque de flic, elle avait quand même fini nue sur son bureau, à lui demander d’aller faire ce qu’elle ne voulait pas quelques heures plus tôt. Bien qu’il était du genre à toujours faire attention quand il se mettait en relation avec des personnes qui pouvaient mettre en péril ses actions et son business, il avait l’impression que cette blonde avait quelque chose à lui donner, ou peut-être qu’il avait un peu envie d’y regoutter, à cette folie passagère qu’elle avait eu alors qu’elle avait le fameux discours de ne pas la draguer quand elle était en plein boulot, elle avait bien fini nu devant lui de toute façon. Mais là, c’était une toute autre histoire alors qu’il était en train de rouler dans sa voiture jusqu’à chez la jeune maman, parce qu’il n’avait pas oublié qu’elle avait une enfant. Les choses en son temps, il se devait de l’avoir dans sa poche si jamais les choses tournaient mal dans la ville et qu’il avait besoin de faire pression sur quelqu’un, mais en attendant, il y allait quand même pour autre chose, alors qu’il vérifiait bien qu’elle n’avait pas bougé dans la voiture pour éviter de l’abimer.

Un artiste, ça avait ses propres manières d’interpréter les choses, surtout dans différents domaines. Lui, quand il ne pouvait pas voir, il se rappelait de ce dont il avait envie de peindre surtout quand il l’avait touché du bout de ses doigts. Les lignes du corps fin de Sophia, il les avait touché sans se gêner cette soirée-là, et il s’en était rappelé quand il s’était mis à peindre ce qu’il avait juste derrière lui dans sa voiture. Une promesse était une promesse après tout, il lui avait bien dit qu’elle aimait son style, et lui, il lui avait dit qu’il allait lui en offrir une. Voici la raison de son arrivé devant la maison de la jeune femme. Au revoir ce costume cravate qu’il avait eu sur le corps la dernière fois, il était dans un style beaucoup plus décontracté. Simple jean avec des baskets, simple t-shirt sombre et veste en jean sur le dos, il avait ses lunettes de soleil sur le nez tandis qu’il ferma la portière de sa voiture après avoir pris la toile recouverte dans ses mains. Il s’était alors dirigé vers la porte tranquillement pour alors y toquer, en espérant que celle qui allait voir ses traits sur une toile était bien présente chez elle.

Si à chacune de ses rencontres avec la jeune femme, celle-ci était dans une certaine petite tenue à un moment, Yulian allait se demander si elle ne le faisait pas exprès. Enfin, il était surtout venue à l’improviste après avoir eu la confirmation qu’il avait la bonne adresse pour venir donner son œuvre en main propre, les personnes dans les commissariats ne connaissaient pas trop le secret défense ici puisqu’il avait eu une adresse plus rapidement que prévu quand on lui avait demandé de venir pour confirmer sa plainte et clôturer cette affaire en lien avec l’enquête qu’il avait faite avec la blonde. Bon, en attendant, même s’il ne pouvait pas se gêner de penser que c’était magique d’avoir cette policière juste en dessous de lui, c’était une autre partie de sa personnalité qui était en face de cette porte, à apprendre une quelconque réponse si jamais quelqu’un était présent dans la maison. Et voilà qu’elle ouvrit la porte et qu’il posa son regard sur Sophia qui venait certainement de finir de prendre une douche, enfin elle était entourée d’une serviette donc c’était la supposition que le russe faisait en la regardant et en enlevant ses lunettes avec sa main libre. « Bonjour Yulian. Je ne pensais pas te voir, c’est une belle surprise ! », c’était sûr qu’il n’avait pas prévu de venir devant celle-ci, mais une promesse était une promesse, et il les tenait toujours quand il en avait la possibilité. « Comment as-tu fais pour me trouver… », le coup de l’adresse. Il n’allait pas lui dire qu’au début c’était par ses moyens à lui, elle finirait certainement par lui mettre un canon contre le front et la fin de cette petite collaboration.

« Salut. On va dire que j’ai demandé quand j’étais au commissariat pour une déposition, je ne pensais pas qu’on allait me donner ton adresse directement, j’avais juste précisé un moyen de te trouver facilement pour te donner ce que j’avais à te donner. J'espère juste qu'ils n'ont pas fait une grande erreur à cause d'un simple artiste. »

Il fit un signe de tête en montrant le tableau, encore recouvert, comme la chose qu’il devait lui donner. Il passait encore pour ce russe, peut-être dragueur et gentleman, mais légèrement gentil et tranquille sur le coup. « Entre donc ! Je vais me changer et j’arrive. Ca ne prendre pas plus de cinq minutes. », bien qu’il aurait très bien pu lui dire de rester dans cette tenue pour son plus grand plaisir, il sourit doucement avant de rentrer dans la maison de la jeune femme, faisant en sorte de ne pas abimer son œuvre au passage. Comme il avait toujours appris, il ôta ses chaussures, le nombre de fois que sa grand-mère lui avait hurlé dessus pour ça était resté dans son crâne qu’il le faisait à chaque fois qu’il entrait chez quelqu’un. En attendant, il alla dans ce qui était certainement le salon tandis que la blonde devait faire ce qu’elle devait faire, ne faisant pas trop attention non plus, son objectif était de poser le tableau pour avoir les mains libres. Celui-ci se retrouva sur le canapé et Yulian resta debout, les mains dans les poches en admirant tout ce qui avait autour de lui.

Il jouait certainement son rôle à la perfection, celui de l’artiste qui avait simplement eu un problème de vol et qui avait fait une promesse de faire une peinture comme un moyen de remercier cette personne qui l’avait aidé. Sauf que faire tout ce cinéma avait aussi un autre but, et il n’allait pas cacher le fait qu’il avait envie d’en savoir assez sur cette blonde pour se la mettre dans la poche et faire en sorte que les choses se passent correctement pour qu’il puisse continuer son trafic dans son coin, et peut-être avoir une nouvelle femme dans son lit quand il en avait envie, en plus d’elle et ses propres envies. En attendant, le russe jouait son rôle et continuait de le faire devant les yeux bleus de la jeune femme qui n’avait pas l’air de comprendre la venue du jeune homme pendant un court instant, ou peut-être qu’elle attendait quelqu’un d’autre et qu’il avait pris la place de cette personne. Il n’avait pas trop envie de connaître les détails de sa vie, juste les choses les plus importantes. C’était mentir à moitié quand il avait sorti cette réponse à sa question, parce qu’il avait eu l’information plus rapidement que celui qui avait osé lui donner quand il était parti faire sa déposition. « Mais non, tu as bien fait de leur demander. Sans ça, ça aurait été difficile de me retrouver hors du commissariat. Je ne pensais pas qu’ils te la donneraient si facilement mais c’est une bonne chose malgré tout, rassure-toi. Personne ne finira avec une balle entre les deux yeux pour ça. », il se mit doucement à rire à ses dernières paroles avant de se gratter l’arrière du crâne, encore et toujours du cinéma.

« On va quand même éviter que tu perdes ton boulot à cause d’un simple artiste à la recherche de sa muse dans la ville de Washington. »

Il ne pouvait pas cacher qu’elle avait réussi à l’inspirer pendant toute une nuit, et se connaissant, il aurait certainement fini par continuer encore et encore s’il n’avait pas vu les rayons du soleil venir prendre leur place dans son atelier. « Alors, tu l’as vraiment fait, hm ? Monsieur tient ses promesses, j’aime beaucoup. », elle allait certainement devoir s’y habituer, parce qu’une promesse n’était jamais mise en l’air chez les Ivanov. « Désires-tu quelque chose à boire ? N’hésites pas à t’installer d’ailleurs. », elle était certainement mieux dans cette serviette, ou même sans, il venait de poser son regard sur elle avait de sourire doucement en coin.

« Je tiens toujours mes promesses, surtout quand ça concerne mon art. Un simple verre d’eau me suffira. Et ensuite, j’espère que tu me feras l’honneur de découvrir l’œuvre de tes propres mains ? »

Il la regarda, comme il avait longuement regardé ce qu’il était en train de dessiner, et il pouvait se dire qu’il n’avait rien oublié des traits de la jeune femme comme il l’avait peinte sur cette toile, rien n’avait été laissé oublier et il en était bien fier sur le coup. Maintenant, il espérait bien que cette toile allait finir dans ce salon, et qu’elle allait encore se présenter devant celle-ci avec les mêmes étoiles dans les yeux que dans sa galerie.