can't you see (sean)

Sean & Bella

can't you see

Le réveil fut autant abrupt que d’habitude. Depuis quelques jours, je n’avais que des cauchemars et j’avais du mal à dormir normalement. Trop de choses se passaient dans ma tête. J’avais revu Sean, ce qui avait eu pour effet de me faire paniquer, revoir des souvenirs, avoir mal de nouveau et aussi angoisser ce que j’avais moi-même à cacher. Aussi, il y avait eu cet évènement à la banque. Quelque chose d’étrange, quelque chose de fou. Décidément ma vie n’allait vraiment pas dans le sens que j’aurais voulu dernièrement et j’avais du mal à contrôler tous ces changements. Le boulot me manquait presque, étonnement. Une petite peur m’envahissait aussi, depuis la presque prise d’otages à la banque, j’avais la nervosité facile. Chaque bruit me faisait peur, chaque ombre me faisait sursauter, je m’imaginais le pire chaque fois et lorsque ma sœur quittait le domicile, je me sentais encore plus vulnérable. Je verrouillais les portes par automatisme et fermais presque tous les rideaux. En fait, depuis quelques jours j’hésitais presque à sortir, m’imaginant le pire. C’est drôle mais la journée même de l’incident, tout m’avait semblé normal, mon état allait bien. Par contre, plus les jours avançaient et plus l’angoisse me gagnait, sans trop savoir pourquoi.

- Tu es certaine de devoir quitter ? Tu ne peux pas rester ? Lançais-je à ma sœur dans le cadre de porte tandis qu’elle s’apprêtait à quitter. Les bras croisés contre ma poitrine, j’angoissais à la seule idée de me retrouver seule dans les prochaines minutes. Elle me réconforta du mieux qu’elle pouvait, juste avant de passer la porte et je refermais rapidement derrière elle, verrouillant la porte. – Bordel Bella. Ressaisi toi. Je plaquais mes mains à mon visage, hurlant un bon coup à l’intérieur. Je me connaissais beaucoup plus courageuse que ça dans l’état normal. Probablement même que l’homme qui m’avait sauvé, Blake, lui il allait nettement mieux que moi. Il ne devait pas être terrorisé à l’intérieur de sa maison, angoissant sur qui approchait ou non. Puis, me décidant à aller au moins dans le jardin prendre un peu d’air. Je montais à l’étage histoire de me doucher un peu et faire quelque chose de moi-même. Puis, j’enfilais un t-shirt relativement long, me faisant une robe carrément et laissai mes cheveux lousses, tomber sur mes épaules. Je devais arrêter d’angoisser pour une bande de cons qui m’avaient choisi au hasard et recommencer à vivre. Là, j’étais en mode survie.

Je m’apprêtais à sortir dans le jardin, lorsque quelqu’un cogna à la porte. Inutile de dire que je sursautais plus que jamais. Je passais même plusieurs secondes à fixer la porte d’entrée, ne sachant pas trop si je devais l’approcher ou pas. Lentement, sans un bruit, j’approchais de celle-ci, regardant délicatement par la fenêtre pour voir qui était là. Un soulagement passa dans mon corps lorsque je me rendis compte qui était là, Sean. Bon, ce soulagement passa très vite lorsque la nervosité pris place. Pourquoi était-il là? Après la façon dont on s’était quitté .. il était plutôt courageux.– J’ai autant de choses à me reprocher que toi et je pense qu’au final .. on se protège l’un et l’autre en étant loin. Ce n'est pas arrivé pour rien. Je repensait aux derniers mots que je lui avais dits et je comprenais bien qu'il ne voudrait pas laisser ça en plan. J'ouvrais la porte, me retrouvant face à la réalité. Mes jambes ramollissaient lorsque je le voyais, je perdais mes moyens. Par contre, je me doutais bien que quelqu'un l'avait informé de la situation actuelle. - Qui t'a prévenu ? Théa? Quinn? Troy?

Depuis que j’avais revu Bella, j’étais un brin paumé, par ce qu’elle avait dit avant de partir en s'éclipsant soudainement en me laissant devant la balançoire. Ne me laissant pas le temps de dire quoi que ce soit, elle avait des choses à se reprocher ? Depuis quand ? Je croyais que ce n’était que moi le coupable de notre rupture. Elle me l’avait assez répéter d’ailleurs, mais maintenant il me fallait des réponses. Démarrant le moteur de ma caisse afin de me rendre chez elle, bien évidemment, j’avais mes sources, j’avais eu vent de la situation par quelqu’un de confiance, une personne qui avait une grande place dans ma vie.

Arrivant devant chez elle, le cœur lourd mais aussi stressé par ce qui m’attendait une fois dedans. Il lui arrive quelque chose et elle ne me prévient même pas ? Abuser. Puis que voulait-elle dire par… Nous avons des choses à se reprocher, cela me tenait éveiller durant pas mal de nuit à force de cogité dans mes pensées. Une fois à sa porte, frappant afin de lui faire savoir que j’étais là, assez longue à m’ouvrir avant d’entendre le cliquetis de la chaine, de la serrure avant d’apercevoir le visage de Bella. Je n’avais pas le droit à un bonjour, simplement à un interrogatoire sur qui l’avait balancé. Lui lançant un regard légèrement noir avant de souffler pour pester avant de prendre la parole tout en entrant chez elle. « Bonjour quand même… On s’en fou de qui m’a prévenu, tu sais d’avance que je ne te dirais rien. ». Dis-je en me retournant pour lui faire face, l’air légèrement agacé.

Plantant mon regard dans le sien, elle n’était pas en forme, je pouvais le constater rien qu’à la voir. Je n’aimais pas la voir de la sorte, mais heureusement qu’on m’avait prévenu de ce qui lui était arrivé. « Il t’arrive un truc comme ça, même pas tu me le dis… Je pensais qu’on avait un semblant d’amitié toi et moi. ». Dis-je sur un ton assez direct, pas le temps de prendre des pincettes, je lui en voulais de ne me pas me tenir informer de ce genre de chose. Même si dans le fond, lors de mon accident, je n’avais prévenu personne, mais c’était top secret, je me devais de garder le silence radio auprès de ma famille, pas comme elle. Partant en direction du canapé afin de m’y installer tranquillement, sans réellement demander la permission, il fallait qu’on parle après tout.

Tapotant sur ma cuisse gauche, histoire de décompresser avant de reprendre la parole, je voulais avoir ce qu’il c’était passé à la banque. Mais avant tout ça, il fallait que je lui pose la question qui me bruler les lèvres depuis notre dernière rencontre. « Bella ! Tu voulais dire quoi par tu avais des choses à te reprocher ? A ce que je sache tu m’en as toujours mis plein la tronche en disant bien que c’était MA faute… ». Dis-je en la regardant avec insistance et assurance, bombant le torse afin de rester fort face à sa future réponse, réaction. « J’aimerais en savoir plus à ce sujet avant qu’on parle de l’autre… ». J'avais envie de sortir une clope afin de me détendre un peu, la voir aussi mal, me faisait pas du bien faut dire.

@Bella Reacher

Sean & Bella

can't you see

Son arrivée était comme un coup de vent qui déplaçait tout sur son passage. Déjà, il semblait en colère contre moi de l’avoir planté là en pleins milieu du parc. Avec raison je l’avoue. Il n’était pas content et je pouvais le sentir à des milles à la ronde. Sans demander, sans poser de questions, il été entré chez moi. Ce sentiment bizarre de le voir dans ma maison, comme avant. Seul. – Bonjour oui ... Dis-je de façon mal à l’aise, sans toutefois hausser le ton pour montrer mon stress. Puis, il se retourna face à moi, ayant un tout un peu plus froid. – Dit moi ! Je n'avais pas envie que quelqu’un prévienne que ça allait pas. Je ne suis pas une enfant ! Ajoutais-je aussi froidement que lui.

Je savais qu’il voyait mon état. Il me connaissait par cœur, Sean lisait dans mes yeux et ce depuis toujours. Je ne pouvais rien lui cacher sur mon état et je sais à me voir comme ça l’inquiétait au plus haut  point. - Je croyais que je t’avais fait comprendre que c’était mieux qu’on soit loin l’un de l’autre. Je ne vais pas t’appeler aux moindres problèmes ! Mon ton s’élevait. La situation aussi. Je sais pertinemment qu’au fond de nous, on ne peut rester séparer. – Tu m’as déjà écarté une fois de ta vie Sean, tu es très bien capable de continuer à vivre sans moi. C’était même ta décision! Est-ce que je venais te planter un couteau dans le cœur avec ces mots? Je pense. J’en suis certaine. Cependant, j’avais toujours été très crue, très poignante lorsque j’étais en colère. De plus, lorsque je repensais à notre passé à Sean et moi, je me souvenais que nos engueulades étaient toujours très animées, comme ça.

Il avait pris la place du canapé. – Te gênes pas. Ajoutais-je ironiquement. Je voyais, je savais. Il avait des choses à dire et je ne pouvais l’en empêcher. La bombe tomba. Il avait retenu mes paroles et je devais maintenant me justifier devant lui. Est-ce que ça changerait quelque chose entre nous? Non, je ne crois pas. Mais certainement, il allait m’en vouloir plus que jamais et je risquerais de le perdre, pour de bon. - Non. Non ! Je n'ai rien à te dire sur le sujet! T'as pas le droit de venir chez moi, t'imposer et de me demander de vider mon sac! Peu importe ce que j'ai à te dire, c'est du passé, c'est il y a trop longtemps Sean. Mes yeux s'emplissaient d'eau assez rapidement. Je posa mes mains devant mes yeux, histoire qu'il ne remarque pas, sauf que ma voix tremblait tellement qu'il avait dû s'en douter. De toute manière, Sean me connaissait tellement. Il savait. Je m'adossais contre un mur, face à lui. Prenant une grande respiration, je relevais ma tête en sa direction, plantais mon regard au sien. - Peu importe ce que je te dis ... ça ne changera jamais le fait que tu es parti... Dans un moment où j'aurais tellement eu besoin de toi .. Un moment ou on aurait eu besoin de toi.. Je laissais un silence planer dans la pièce, laissant mes larmes couler de plus en plus contre mes joues. - J'étais enceinte.. Dis-je doucement.

J’étais irritable, j’étais assez en colère contre elle pour plusieurs raisons, le fait qu’elle me laisse de marbre face à la balançoire en me balançant son discours mais également sur le fait que je dois l’apprendre de la bouche d’une autre personne qu’elle avait eu un soucis à la banque. Elle le sentait bien que j’étais assez à cran, mon regard était assez noir, puis j’étais aussi affuté qu’une lame en parlant, chose qu’elle avait connue à l’époque. On est resté longtemps ensemble, elle me connait, je la connais, on se connait par cœur. « T’es pas une gamine certes mais tu réagis comme une gamine là, je m’inquiète simplement pour toi. ». Dis-je soudainement tout en plantant mon regard dans le sien en l’écoutant me dire qu’elle voulait qu’on reste loin, l’un de l’autre. Pas le temps de prendre la parole qu’elle enchaine ensuite en me poignardant en plein cœur. Elle savait s’y prendre, à ne pas en douter, aussi jolie qu’affutée. Un rire nerveux s’affichant sur mon visage avant de me rapprocher d’elle et de lui dire sur un ton direct, sans prendre de gant. « C’est une décision qui se prend à deux non ? Tu me sors ça puis tu te barre, sans que je puise répondre. Même si on est plus ensemble, c’est quoi le problème de m’appeler si jamais tu en as, des problèmes ? ». Dis-je en regardant les alentours de la pièce pour reprendre un peu de force pour la suite de l’affrontement.

L’agacement montait de plus en plus, je l’ai aimais, je l’aime surement encore parce qu’elle est toujours dans mon cœur, Bella sera pour toujours dans ce dernier, sa place est tellement grande dans mon cœur qu’aucune n’a su la remplacer depuis toutes ses années. « Encore la même rengaine, change de disque Bella ! Oui, je pensais que c’était pour le mieux, c’était surement ma plus grosse erreur dans la vie… Je l’ai déjà compris, pas besoin de me le remettre dans les dents à chaque occaz’. ». Dis-je avant de m’installer dans son canapé comme si j’étais chez moi, pas le temps de demander, d’attendre son avis qui serait surement négatif en voyant comment elle était. Un hochement de tête pour ne pas partir dans une embrouille suite à son pique concernant le fait que je ne me gênais pas. Elle ne voulait rien me dire concernant la bombe qu’elle m’avait lâché dans le parc, pourquoi ? Qu’avait-elle à cacher ? Pourquoi me le dire si c’est pour la boucler ensuite, simplement me faire du mal, peut-être. Aussi têtue que moi, elle était assez téméraire lorsqu’elle était en colère, un trait que j’appréciais même si pour le coup c’était plutôt difficile de parler avec elle dans cet état.

Je l’écoutais me balancer ce qu’elle avait sur le cœur depuis longtemps, un moyen de vider son sac même si certains mots peuvent faire mal, je la fixais tout en attendant une occasion de l’ouvrir. « Je m'impose parce que je tiens à toi tout simplement, on est plus ensemble, c’est un fait mais toutes tes lettres, c’était pour entamer quoi ? Une amitié si on ne pouvait pas être ensemble non ? ». Dis-je en croisant les bras tout en la fixant du regard sans lâcher l’affaire. Je ne m’imposais pas, je voulais savoir ce qu’elle avait à me dire et le passé reste le passé certes, mais j’aimerais des explications. « Encore et encore la même chose… Moi je me dis que tu me cache un truc assez gros mais que tu fais l’autruche pour que ce soit moi qui passe pour le méchant dans l’histoire... ». Dis-je tendu et assez furieux tout en lui plantant mon regard noir dans le sien avant d’apercevoir son visage à elle, ses yeux humides, laisser place à des larmes coulant sur son sublime visage. La bombe venait d’être lâcher, elle était énorme, elle était enceinte, voilà ce qui aurait pu me faire rester, surement la seule chose d’ailleurs. Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? C’était étrange de ne pas me le dire pour me faire rester, voilà un ultimatum qui aurait fonctionné. « Attends… Tu étais enceinte et tu ne m’as rien dit ? ». Dis-je en me levant pour arriver à sa hauteur assez surpris, choqué, par ce qu’elle venait de dire, ce n’était pas compréhensible qu’elle ne m’en avait pas parlé, utiliser pour me faire rester. « C’est une blague… Pourquoi ne pas l’avoir dit à l’époque ? Je serais resté… ». Mettant mes mains sur le visage pour faire voir que tout cela me dépasser totalement, c’était bien moi le père, pouvais-je lui demander ? Non, elle ne m’aurait pas tromper, pas elle… Ce n'est pas possible...

@Bella Reacher

Sean & Bella

can't you see

Me voyais-je vraiment avoir une amitié avec Sean ? Serais-je capable d’avoir une forme d’amitié avec lui? Non, je ne crois pas. C’est très difficile d’entretenir une relation amicale avec quelqu’un qu’on a autant aimé. Quelqu’un qu’on n’a jamais arrêté d’aimer d’ailleurs. – Franchement! Tu penses qu’on peut être ami toi et moi ? La simple idée de ça me rendait étrange. J’essayais d’imaginer et personnellement, je ne voyais pas. – Tu nous vois, assis sur le canapé à parler de nos vies amoureuses et se raconter nos problèmes? Tss. Mes yeux se froncèrent. La même rengaine ? Il pensait que j’allais accepter la façon dont il m’avait quitté sans rien dire . Que je trouverais ça normal et que j’effacerais son ardoise après de plates excuses. Il pouvait bien rêver. – Même rengaine, même rengaine. Sean, on passe notre vendredi soir à se dire je t’aime, se coller et passer la soirée au lit ... Et le samedi matin tu me quittes en disant que c’est mieux pour moi. Réalises-tu une seule seconde la façon dont tu m’as quitté ? T’es tu mis à ma place en te demandant si je trouverais ça normal ou pas ? Qu’est-ce qu’on faisait là? Pourquoi soudainement la tension avait grimpé en flèche entre nous. C’était tout ce qui restait de l’amour qui avait eu entre nous ? De vieilles rancœurs et des choses inavouées.

Lorsqu’il remit l'histoire des lettres sur le tapis, je compris qu’il n’avait pas réellement saisi le sens du pourquoi je les avais envoyées. Mon intention à moi, ce n’était certainement pas de commencer une amitié et me faire un meilleur ami à distance. Ses bras croisés contre son torse, il me fixait, prêt à lâcher une nouvelle phrase encore une fois. – Ces lettres .. c’était un espoir de convaincre l’homme que j’aimais de rentrer. Dis-je en baissant un peu le ton cette fois. Ce n’était pas le genre d’affirmation que je voulais dire en hurlant. Non. Celle-ci méritait un peu sa place dans la douceur. Par contre, ce moment ne dura pas longtemps. Les hostilités reprirent lorsqu’il insinua encore le secret que je tenais tant à ne pas dire. Son regard changea envers moi, il devint noir. Glacial. Bien sûr, je peux comprendre qu’il s’imaginait le pire de tout ça et que divers scénarios devaient lui traverser l’esprit et le rendre mal. Quant à moi, je réfléchis plusieurs fois avant de lâcher ma bombe. Avant d’avouer la chose qui m’avait fait le plus mal de toute ma vie.

Je venais de l’effondrer. Remettre en question plusieurs choses dans sa tête et je m’en rendais compte. Je ne sais toujours pas si j’aurais dû le dire ou non. Je levais les sourcils. Il serait resté ? Vraiment ? Personnellement je pense que c’est simplement une phrase à l’eau de rose que tout le monde dit pour avoir l’air touché de la situation. - J'ai littéralement appris la nouvelle la journée avant que Jason décède. Je voulais préparer quelque chose pour te l'annoncer et que ça soit beau .. Mais ça, c'est arrivé et j'ai voulu attendre parce que clairement ce n'était pas le bon moment. Tu étais déjà assez effondré par son décès et triste de partir en mission. Mes larmes s'accentuaient. J'avais l'impression d'être à ma première rupture lors de mes seize ans. La grosse crise de larmes qui ne s'arrêtait plus. Puis, je releva les yeux et m'approcha de lui. - Tu ne serais pas resté ! Pourquoi tu l'aurais fait ? Déjà le lendemain matin tu m'avais quitté. Penses-tu clairement que j'aurais utilisé cette raison pour te faire rester? Non. Tu ne voulais plus et ta décision était déjà prise. T'étais le seul avec qui j'avais couché de toute ma vie. Cette situation me semblait énorme en même temps. Je me retournais, lui faisant dos pour aller un peu plus loin dans le salon, histoire de ravaler mes larmes. - Tu penses vraiment que c'était facile pour moi de me faire avorter de l'homme que j'aimais . Je m'en suis arraché le coeur. Je me disais que c'était mieux pour moi. Je n'aurais pas supporté de voir un petit visage qui te ressemblait à chaque jour, sachant que toi ... t'étais pas là.

Lentement, je m'approcha du canapé pour finalement m'affaler dessus, vidée de toute mon énergie à cause de la colère et de la tristesse. - Aujourd'hui, ça ne change rien. On a fait nos choix, on en est là .. Mon visage s'enfouit dans mes mains, alors que j'essuyais les larmes. - Pourquoi t'es là en fait ? Tu venais pour qu'on s'engueule ? Pourquoi Sean ?

Pourquoi l’amour c’est si compliqué ? Pourquoi faut que l’on tombe amoureux ? Tant de questions, tant de réponses différentes. Une chose était sûre concernant Bella, je l’aimais de tout mon cœur, c’était la femme de ma vie, du moins avant que je merde et prenne la plus mauvaise décision de ma vie. Quels hommes ne voudraient pas d’une femme si belle, si gentille, si aimante ? C’est tout ce qu’un homme demande de nos jours, moi, j’avais merdé tout simplement, à cause de la rancune tenace et de devoir couvrir un minable, voilà ce que m’avait apporté l'alcool et une course d’un soir entre deux potes ainsi qu'une promesse d'être redevable envers quelqu'un. Être pote avec la femme que j’aimais, que j’aime encore ? Était-ce raisonnable, faisable ? Je n’en savais rien, mais je voulais y croire. Pourquoi on ne pourrait pas, si on le veut, je me suis dit que c’était envisageable pour qu’elle reste dans ma vie, qu’elle soit présente pour moi tout comme je le serais pour elle. « On pourrait essayer… au moins. ». Dis-je en plantant mon regard dans le sien. Ouais, essayons dans un premier temps au lieu de se braqué et de jeter l’idée à la poubelle. Elle était énervée, à bout, je lui en mettais autant qu’elle m’en mettait dans la gueule, un vrai ring de boxe, c’était ça nos embrouilles, heureusement qu’à l’époque elles étaient tellement rare. « Tss ! Tu crois que c'était facile pour moi ? De quitter la femme de ma vie comme ça... Je te rassure que tu n'était pas seule à chialer dans ton coin... ». Dis-je sur un ton sincère en la fuyant du regard.

L’écoutant ensuite me dire que les lettres étaient en réalité une facette pour me faire revenir. Un hochement de tête en la fixant du regard, sans un mot, l’écoutant tout simplement. Perdu dans mes pensées, me demandant mais si c’était pour me faire revenir, pourquoi ne pas l’avoir clairement dit ? Pourquoi dans ces satanées lettres, il n’y avait rien y faisant allusion. « Drôle de façon de convaincre la personne, si dedans y a rien d’explicite lui disant directement la chose… ». Dis-je sur un ton direct mais sur une fréquence basse pour éviter qu’elle ne le prenne trop mal. Je suis peut-être niais, tout ce qu’elle voudra mais si on me dit pas formellement les choses, je suis du genre à ne rien y voir, elle le savait que trop bien. Le temps de latence avant que je comprenne qu’elle voulait sortir avec moi avait était tout bonnement monumentale. Voilà elle venait de la lâcher sa bombe, elle avait était enceinte, mais me l’avait caché, même pour me faire rester, elle n’avait pas utilisé cette arme en sa possession ? Pourquoi ? * Si tu tenais tant à ce que je reste, pourquoi pas s’en servir… * J’étais paumé, largué par mes pensées, par ce qu’elle venait de me dire. Elle l’avait appris juste avant la mort de son frère, certes c’était horrible, mais pourquoi ne pas essayer de me le dire pour essayer de me faire sortir de la dépression que j’avais eue après la mort de Jason. Hochant la tête en l’écoutant m’expliquer un peu ce qu’elle avait à en dire, rien qui pouvait m’enlever de la tête que j’aurai pu avoir un enfant à l’heure actuelle.

Elle me connaissait pas si bien que cela pour prétendre que je ne serais pas resté pour elle, pour le bébé si bébé il y avait. Le regard morose, me dégageant la gorge pour évacuer la tristesse se nouant à l’intérieur. « C’est… je ne suis pas partit parce que je ne t’aimais plus, que je voulais faire passer mon boulot avant toi ou autre… Tu vois ! Tu me dis que tu m’aimais comme une folle, tu avais entre tes mains, l’arme qui m’aurait fait rester… tu t’en sers même pas ! ». Dis-je en décroisant les bras tout en me touchant la nuque pour marquer mon agacement, mon mécontentement, ma frustration qu’elle ne comprenne pas mon point de vue. Une larme coulant le long de ma joue, tout en fixant Bella avec un regard triste, paumé. « Tu vois… te faire avorté, c’était autant mon gamin que le tiens, une décision qui ne te revenais qu’à moitié… ». Reprenant une grande inspiration avant de reprendre sur un ton toujours aussi franc, cash, direct. « Désolé ! Tu penses que ça me fait quoi de savoir que tu étais enceinte, que tu as avorté de mon enfant, de NOTRE enfant sans mon accord… ». Dis-je en me retournant pour essuyer les quelques larmes et surtout d’essayer de rester fort pour ne pas flanché de suite. « Ouais on fait tous des mauvais choix dans la vie… Toi la première en me cachant que tu étais enceinte… Moi en me barrant mais sans le savoir… Parce que tu le sais dans le fond que je serais resté, jamais je laisserais un gosse sans un père. ». Dis-je en fonçant me prendre quelques choses à boire, me servant rapidement un verre d'eau pour revenir rapidement devant elle qui était affalée sur le canapé.

Pourquoi étais-je là ? Cela coulé pourtant comme de l'eau de source non ? Je pensais qu'elle avait capté depuis tout ce temps. « Je suis là… Parce que je tiens à toi, ça ne changera jamais, tu le sais, je le sais ! Non je n’étais pas partie pour qu’on s’engueule, faut croire que c’était inévitable. ». Dis-je avant d’aller lui chercher la boite de mouchoir poser non loin du salon avec un verre d’eau avant de poser le tout sur la table et de la rejoindre sur le canapé. « Si je suis venu… c’est parce que… J’en sais rien, je suis venu comme par instinct quand j’ai su ce qui t’était arrivé. J’étais inquiet pour toi, tout simplement. ». Même moi, je ne savais pas réellement comment je m’étais retrouver ici, je voulais savoir comment elle allait, pourquoi m’avait-elle dit ça dans le parc, c’était tout un tas de chose…

@Bella Reacher

Sean & Bella

can't you see

Je sais que j’aurais pu me servir de cette phrase ‘’arme’’ pour faire rester Sean. Par contre, une partie de moi avait refusé catégoriquement de le faire puisque j’avais le sentiment que je faisais du chantage. Il serait resté uniquement pour le bébé et non pour moi. Je ne pense pas que j’aurais été heureuse dans cette situation. – Je ne m’aurais pas servi du bébé comme .. arme ! Ce n’était pas une monnaie d’échange! Franchement Sean. Une larme coula lentement contre sa joue. Je ne savais pas si je devais me sentir mal ou pas. En même temps, il m’avait largué la veille. – Je sais que je remets encore ça sur le tapis mais .. tu m’avais quitté. Je n’aurais pas voulu que tu restes uniquement à cause de l’enfant, parce que tu te sentais obligé. Je voulais que tu restes ! Cependant, je voulais que tu restes parce que tu étais énormément amoureux de moi et que tu ne voulais pas me laisser! Ce n’est pas ce qui est arrivé mais c’est que j’aurais souhaité qu’il arrive .. Oui, j’assumais que je m’étais fait avorter sans son consentement et sans même le prévenir de la chose. Cependant, si je recule loin en arrière dans mes pensées, c’était vraiment difficile comme situation. Tout ce qui était arrivé dans les jours entourant cette nouvelle ne m’avait certainement pas aidé à prendre une décision éclairée. – Je sais. Je ne te dirai pas que je suis fière de moi sur ce coup-là mais .. mais.. Oh et j’ai même pas d’excuses. Essaie juste de te mettre à ma place deux secondes. Il prit une grande respiration, ce qui me fis stresser pendant un instant, puisque je sentais qu’il allait me lancer une bombe. Finalement, je sentais plutôt du désespoir, une tristesse profonde. Il était en colère, c’est certain mais il était aussi extrêmement blessé de ce qu’il avait appris et je le comprenais totalement. Je ne lui en voulais pas tellement de me parler sur ce ton finalement, puisque si moi je me mettais à sa place, j’aurais réagis pareil. Surtout que, je sais que Sean voulait des enfants, voulait une famille. Sauf que .. Mon cerveau ne pouvait se départir de l’idée qu’il m’avait quand même quitté. – Autant toi que moi on a pris des mauvaises décisions dans ce cas précis..

Il s’en alla vers ma cuisine, se prendre quelque chose à boire. J’eus une drôle de sensation en le voyant aller. Comme s’il connaissait la maison par cœur, comme avant quand on s’engueulait et qu’on se réfugiait chacun dans une pièce parce qu’on ne voulait pas se voir. Il revint rapidement près de moi, tandis que je m’étais affalé sur le canapé. Évidemment, je me demandais pourquoi il était venu ici aujourd’hui. Cherchait-il juste à venir me prendre la tête et me remettre mes erreurs à la gueule ? Qu’est-ce qu’il voulait. Après tout, je sais que j’ai des choses à me reprocher. Je ne mérite cependant pas que quelqu’un se pointe à ma porte, chez moi pour me les remettent en pleine poire. Ma question semblait l’avoir étonné. Pourtant .. Je me posais une tonne d’autres questions, j’en devenais presque folle. – Je ne comprends pas pourquoi tu tiens encore autant à moi .. Depuis toutes ces années, t’as eu le temps de tourner la page, non ? Je baissais la tête, timidement. – Parce que .. toi tu ne restais pas avec des questions sans réponses. Gentiment, il ramena la boîte de mouchoirs ainsi qu’un verre d’eau. Un faible sourire se dessina sur le coin de mes lèvres. C’était Sean tout craché ça, il veillait quand même sur les gens même lorsqu’il y avait une certaine tension. – Merci. Dis-je discrètement avant de m’essuyer les larmes, moucher un coup et boire une gorgée. Pendant ce temps, Sean me rejoignit sur le canapé et mon regard le suivait durant tous ces mouvements.

Ma main se glissa lentement dans la sienne, tandis que j’entremêlais nos doigts. Timidement, nos regards se levèrent l’un vers l’autre. Je ne devais pas être particulièrement mignonne à cet instant précis. Les yeux probablement rouges et extrêmement gonflés de ma crise de larmes. Je mentirais si je disais que cette engueulade, ce brassement d’émotions et de souvenirs ne venaient pas chercher quelque chose en moi. Mon âme et mon corps resteront toujours attirés vers Sean et ça, je ne pouvais m’en cacher. Lorsque nous étions ensemble, je ne calcule même plus le nombre de fois que nos engueulades s'étaient réglées avec des situations plutôt charnelles... Ma main se posa sur sa joue, la caressant délicatement avec mon pouce. Mon front aussi se posa contre le sien. – Qu’est-ce qui nous arrive .. ? murmurais-je faiblement. Sentir son souffle à mon cou me rappelait tant de choses, je fermais les yeux pour profiter de ces souvenirs.