Haddy + Boy or girl ?

C’était ma journée de congé aujourd’hui, mais je savais que ce ne serait pas une journée ordinaire. Aujourd’hui, j’avais volontairement pris congé, parce que c’était aujourd’hui qu’Hazel, mon épouse, avait son échographie, celle qui, avec un peu de chance, nous permettrait de savoir si nous attendions une fille ou un garçon. J’étais surexcité, mais aussi légèrement nerveux. Nerveux parce que je n’avais pas connu ça précédemment. La dernière fois, j’étais en déploiement au moment du rendez-vous, Hazel me l’avait annoncé à mon retour. D’une façon bien mignonne, certes, mais je savais que ce ne serait pas la même chose que de le savoir au même moment que ma femme. Ce matin, je m’étais levé tôt. Plus tôt qu’Hazel, ce qui était normal, puisque je devais m’occuper de notre fils, qui allait passer la journée chez un ami. Heureusement, Freddie ne s’opposa pas trop à l’idée de se lever alors qu'il savait probablement qu'il aurait pu tarder un peu plus. Mais non, pas ce matin. Je lui fis un petit-déjeuner, et quand il fut prêt, je l’emmenai chez son ami, qui n’habitait pas trop loin. Sur le chemin du retour, je m’arrêtai dans une boulangerie qui, je le savais, plaisait beaucoup à Hazel. J’allai acheter quelques viennoiseries qui, je le savais, elle aimait, ainsi que deux cafés - dont un sans caféine pour mon épouse - et je rentrai ensuite à la maison. Supposant que vu l’heure, mon épouse serait maintenant debout, j’ouvris la porte, et je lançai un petit: « Mon amour… ? » pour lui faire savoir que j’étais de retour, mais aussi pour voir où elle était dans la maison afin que je puisse la retrouver et la surprendre avec les petits délices achetés il y avait de cela quelques minutes seulement.

Je dus admettre que je fus quelque peu surpris de constater qu’Hazel ne s’était toujours pas levée, sans toutefois que je pense que c’était inquiétant ou quelque chose dans le genre. En effet, il était encore relativement tôt, nous avions encore un peu de temps avant le rendez-vous et elle était en congé. Et tout ça, c’était sans parler du fait que sa grossesse la fatiguait, comme j’avais pu l’observer et ce, depuis le début. Mais j’avais aussi observé les habitudes de vie de ma femme, comme jamais je n’avais eu l’occasion de le faire avant en fait, faute d’avoir le temps de rester auprès d’elle suffisamment longtemps pour ça, et j’avais bien remarqué qu’elle n’était pas du genre à faire la grasse matinée. Mais elle pouvait bien le faire, elle le méritait. L’entendant dans la chambre, j’hésitai un instant, sur quoi faire. Allait-elle se lever ? Devrais-je l’avertir que j’avais apporté le petit-déjeuner ? Ce serait logique, mais bien peu attentionné de ma part de faire une chose pareille. Voyant au bout d’un petit instant - quelques secondes, pas plus, hors de question que je la fasse attendre bien longtemps, planté là sans rien faire - qu’elle ne se levait pas, je décidai de me rendre dans la chambre, café et viennoiseries en main. Je n’avais pas pensé un petit-déjeuner au lit ce matin, mais si cela lui faisait plaisir, pourquoi pas ? Et puis, ça ne voulait pas dire que ça finirait ainsi, à voir. Arrivant à notre chambre, je lui souris doucement en lui adressant un doux:  « Bonjour toi… » Je m’approchai et je déposai un petit baiser sur son front, lui demandant:  « Bien dormi ma chérie ? » Et finalement, en attendant sa réponse, je déposai le sac et les cafés sur la table de nuit, bien en vue pour elle, bien curieux de voir comment elle allait réagir, si elle allait les voir, bien évidemment.

Je ne m’étais pas osé à l’embrasser en bonne et due forme dans un premier temps, histoire de ne pas la prendre trop par surprise, provoquer un malaise. Mais sitôt que j’avais vu qu’elle était encline et visiblement désireuse d’avoir un baiser, je ne me privai pas de me pencher à nouveau sur elle pour l’embrasser doucement, lui demandant qu’après comment elle avait dormi. Sa réponse me fit doucement sourire, et je répondis ensuite:  « Très bien aussi. » En effet, même si bien des choses m’avaient tourné dans la tête au début de la nuit ainsi qu’à mon réveil, j’avais bien dormi, comparativement à comment j’avais pu dormir pendant les années précédentes. Ça ne se comparait pas. Évidemment que j’étais un peu nerveux pour aujourd’hui, parce que je voulais qu’on nous annonce que notre enfant se portait et bien que nous aurions un bébé en santé dans quelques mois, mais j’étais aussi fébrile, impatient, et ce n’était pas une mauvaise chose à mon avis. Mais nous avions encore du temps avant le fameux rendez-vous, et le passer avec ma femme me semblait être la meilleure façon d’en profiter. Tandis que je la voyais porter son regard sur les victuailles apportées plus tôt, je me permis de m’asseoir sur le lit, lui faisant face sans être bien loin. Ainsi, je pouvais être non loin d’elle, mais aussi être près de la table de nuit pour pouvoir lui servir le petit-déjeuner. D’ailleurs, ce dernier rendait Hazel bien curieuse, ce qui eut pour effet de m’amuser. Tout sourire, je pris la boisson prévue pour elle, lui tendis, et je dis:  « Tout d’abord, un café pour toi. » La personne qui avait préparé ma commande avait eu la bonne idée d’indiquer sur le couvercle du gobelet lequel des deux était sans caféine. Naturellement, ce fut ce dernier que je lui tendis. Ensuite, je pris le sac, l’ouvris et je dis:  « Et j’ai pris quelques viennoiseries… Il me semble que ce sont tes préférées, si je ne me trompe pas… » Et à ce moment, je me sentis un peu insécure de mes choix. Je m’étais senti ainsi à la boulangerie quand j’avais indiqué mes choix à la personne derrière le comptoir, mais là, je me sentais vraiment sur le fait accompli. En effet, je n’avais pas eu l’occasion de faire une chose pareille depuis mon retour, alors je m’étais fié à mes lointains souvenirs pour connaître les goûts de mon épouse. J’espérais juste que j’avais visé juste. Heureusement, j’avais fait dans la variété, osant espérer qu’elle trouverait son bonheur dans tout ça, mais je voulais lui faire plaisir, vraiment, et je souhaitais y être parvenu du premier coup.