Sorry but not sorry ! [ft. Noah]

Sorry but not sorry !

« Nom ? », « Lovenstein. », « Prénom ? ». Elle serra les dents. « Jesabel... ». Jes' détestait son prénom que ce soit au quotidien ou dans un poste de police. « Pouvez-vous énumérer les faits ? ». La rouquine soupira, croisant les jambes et les bras. « Ce connard m'a peloté le cul, je lui en ai mis une, fin de l'histoire. ». Alors qu'elle tapait machinalement du pied, l'officier en face d'elle semblait prendre un malin plaisir à faire durer son calvaire. Ses yeux se posèrent sur l'horloge du mur en face d'elle. Ça faisait déjà une heure qu'elle était la et elle commençait vraiment à s'impatienter. A croire qu'il lui avait collé le plus incompétent de tous les flics de Washington ! Il tapait son procès verbal avec une telle lenteur que c'en était exaspérant surtout pour la prodige de l'informatique qu'elle était. « Et vous n'avez montré aucun signe de... "consentement" ? ». Elle n'en croyait pas ses oreilles. Le regard qu'elle lui lança était meurtrier. Oui, elle s'habillait sexy et alors ? C'était pas une invitation pour tous les pervers de la ville à faire ce qu'ils voulaient. Jes' décroisa les bras et se pencha vers l'officier. « Écoutez j'ai rien demandé à ce type ! Je faisais la queue pour récupérer mon café et il s'est permis de passer sa main sous ma jupe. Alors moi je suis permise de lui coller la mienne dans la gueule ! Maintenant si vous n'y voyez pas d'inconvénient je vais rentrer chez moi ! ». La jeune femme se leva et récupéra ses affaires. Avant de partir, elle se tourna vers l’officier « Pas la peine de me raccompagner, je vais me débrouiller. ». Elle fit demi tour et prit le chemin de la sortie. En passant devant un des bureaux, elle reconnut le connard qui l'avait prise pour une pute. Il semblait outré de la voir partir comme ça. Il commença à s'énerver mais il se calma rapidement en attrapant ses côtes qui semblaient douloureuses. A la vue de cette scène, elle esquissa un sourire avant de lui faire un magnifique doigt d'honneur. Elle franchit la porte du poste, quelques agents étaient dehors en train de discuter avec un café ou une cigarette à la main. Sans doute la pause syndicale. Elle sortit son propre paquet de cigarettes de son sac et s'en alluma une. Elle tira une longue bouffée et les effets de la nicotine ne se firent pas attendre. Elle se calma un peu avant de reprendre son chemin. C'était quand même un comble. Elle n'avait rien demandé à personne, elle s'était juste arrêtée au Starbucks pour s'acheter un café. Et alors qu'elle patientait tranquillement, le type derrière elle avait commencé à la tripoter. Quand elle s'était retournée pour lui dire de se calmer, un sourire de séducteur du dimanche s'était étalé sur son visage. A peine avait-elle reprit sa place dans la file qu'il recommença allégrement son petit manège. Son sang ne fit qu'un tour. Elle fit volte-face et le gifla puis lui balança son 38 fillette dans les parties avant de l'achever avec un coup de genou dans les côtes. Étalé par terre à se tenir les couilles, il faisait moins le malin. Sauf que malheureusement pour elle, une des clientes avait appelé les flics. Elle avait donc fini au poste. Par chance, elle avait un témoin des attouchements de ce pervers et elle s'en tira plutôt bien pour cette fois.

Jes' se dirigea vers le métro pour rentrer chez elle. Avec toutes ces conneries, elle se retrouvait trop loin de son appartement pour rentrer à pied. Comme si elle avait que ça à foutre de se taper tout Washington aux heures de pointe ! Comble du malheur, elle se retrouva coincée dans la rame à cause d'un incident voyageur. Encore un crétin qui avait du oublier son sac... Une fois le trafic revenu à la normal, elle arriva enfin devant son immeuble. Elle grimpa le plus vite possible les escaliers qui la séparaient de son appart, souhaitant désespérément se retrouver tranquille chez elle. Elle rêvait d'une clope et d'une douche. Peut-être était-elle trop pressée ou trop énervée. En tout cas, quand elle enfonça la clé dans la serrure, celle-ci se brisa... Jes' lâcha un juron avant de mettre des coups de pieds dans la porte. Ça n'avançait à rien mais au moins ça lui faisait du bien. Elle finit par se laisser glisser le long du mur attrapant ses genoux calant sa tête entre ses jambes. Elle essaya de se clamer et de réfléchir à une solution. Comme si elle n'avait pas déjà passé une journée assez pourrie, il fallait en plus qu'elle se trouve un serrurier. Heureusement la divine providence vint à son aide en la personne d'Adam. Il avait entendu le boucan qu'elle avait fait et était sorti de son appart pour voir ce qu'il se passait. Pour toute réponse, elle lui montra le morceau de clé rester sur son trousseau et il rigola. « Si c'est pour te foutre de ma gueule tu peux retourner chez toi. ». Ce mec était vraiment le plus gentil de la terre car au lieu de se vexer et de se barrer, il alla chercher de quoi ouvrir la porte. En cinq minutes c'était fait et elle se demanda pourquoi il avait ce genre de matos chez lui. Il esquiva en lui promettant de lui raconter une prochaine fois et qu'il devait partir car des potes l'attendaient. Elle le remercia chaleureusement avant d'enfin rentrer chez elle. Une fois la porte refermée, elle se jeta sur le paquet de clopes posé sur la table basse. Elle s'en grilla deux à la suite tellement elle était sur les nerfs. Une fois un semblant de calme retrouvé, elle se mit à poil avant de profiter d'un bon bain chaud. Quand elle sortit de la baignoire, elle était complètement détendue. Posée sur son canapé, son pc sur les genoux, elle s'était perdue sur un site de vidéo de chats. A la voir devant son écran, en peignoir avec un mug rempli de chocolat chaud et à s'esclaffer devant grumpy cat, on aurait dit une petite vieille. Heureusement, un sms arriva pour lui proposer une activité de son âge et pas de celui d'une sexagénaire. Une petite virée dans un bar. L'idée la séduisit tout de suite. Après la journée qu'elle avait passé, boire et s'amuser semblait un plan parfait. Elle s'habilla dans ce style grunge et sexy qui la caractérisait et qu'elle affectionnait tant.

Le bar était bondé, Jes' pouvait s'en rendre compte depuis l'extérieur alors qu'elle attendait l'ami qui l'avait invitée. Au bout de 20 minutes, elle commença à s'impatienter et se grilla une cigarette en attendant. Puis arriva un nouveau sms : finalement, il ne viendrait pas, il avait d'autres obligations ailleurs. La rouquine soupira. Elle allait faire demi tour quand elle se dit qu'il serait dommage de rentrer maintenant. Elle était la, autant en profiter ! Elle se faufila à l'intérieur, essayant de se frayer un chemin entre les clients jusqu'au bar. Elle commanda alors une tequila. En attendant son verre, elle sentit une main sur son derrière. C'est pas possible.... Jes' se mordit la lèvre, essayant de rester diplomate. Il y avait du monde, beaucoup de monde et c'était peut-être involontaire. Mais elle fut vite détrompée quand la main en question lui attrapa le cul sans ménagement. Fuck la diplomatie ! Elle se retourna, trouva rapidement le propriétaire de la main baladeuse qui la regardait avec un grand sourire. Elle lui sourit également avant de lui mettre son poing dans la figure. La douleur qui traversait ses phalanges était irradiante mais voir l'autre abruti avec le nez en sang était des plus satisfaisants. Quelques clients s'approchèrent pour aider l'autre con alors que d'autres suggéraient d'appeler la police ou les urgences. Pas sûre que si les flics s'en mêlaient, elle s'en sortirait aussi bien que plus tôt dans la journée. Elle s'assit au comptoir, attrapa sa tequila qui était arrivée entre temps et l'avala cul-sec. Journée de merde, soirée de merde...

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Sorry but not sorry !

Boire un verre après un service plutôt calme te semblait une bonne idée, à croire que l’alcool était pour toi ce qu’un bon film était pour d’autres, un moyen de décompresser et de terminer une journée. Entrant dans The Tombs, tu fus un instant tenté de faire demi-tour, le lieu était bondé et tu n’étais pas certain d’avoir envie de jouer les âmes solitaires au milieu de ces groupes venus profiter de leur jeunesse ou noyer leurs espoirs dans une soirée arrosée. Malgré tout, tu te dirigeas vers le bar et commanda une pinte qui mis un certain temps à arriver. Tu ne pouvais pas en vouloir aux serveurs qui semblaient dépasser par la situation mais tu avais tout de même envie d’écourter ton séjour dans ce lieu trop plein. Alors une fois la bière en main, tu en vidas la moitié presque d’une traite sous le regard étonné de certains de tes voisins. Tu n’avais pas demandé leur avis sur ta personne mais le jugement que tu lisais dans leurs yeux étaient sans équivoque. Leur adressant un magnifique sourire, aussi faux que cruel, tu te dirigeas vers une autre partie du bar, plus sombre et moins peuplée, là tu pourrais surement passer une meilleure soirée. Tu avais l’habitude de ce genre de regard lorsque tu étais dans un bar et d’une certaine manière tu les comprenais, un mec seul dans un coin qui enchaine les bières où les cocktails, qui décide sans raison d’aborder une fille ou de simplement se barrer au bout d’un certain temps, cela pouvait mener à de nombreuses conclusions mais aucun d’eux n’était proche de la vérité sur ton passé, aucun d’eux n’avait conscience de ce que tu pouvais être, de ce que tu avais été et surtout de ce que tu avais vécu. Certains soirs, tu te fichais éperdument des regards des autres, d’autres soirs, tu préférais t’isoler et ne plus les subir. Ce soir était l’un de ces soirs. Cherchant le calme malgré la foule, tu t’assis à une table qui te permettait de conserver une bonne vision de tout ce petit monde sans pour autant être au cœur de l’attroupement. Passant machinalement la main dans tes cheveux, tu t’arrêtas une seconde sur ta marque de naissance, logée derrière ton oreille gauche, chose que tu faisais toujours. Cette marque était comme un rappel que quelque part, qu’une fois dans ta vie, tu avais été plutôt heureux et aimé de tes pairs, qu’une fois dans ta vie, l’avenir semblait radieux. Cette période te semblait tellement loin et bien que vingt-cinq ans s’était écoulé, tu avais l’impression que ces souvenirs appartenaient à quelqu’un d’autre, que cette vie sans accroc n’avait pas été la tienne. Ta réflexion fut cependant interrompue par un mouvement de foule inexpliqué. Cherchant la source du chaos, tu entendis quelqu’un mentionné l’appel au premier secours. Soupirant et conscient que si quelqu’un avait besoin d’aide, il était de ton devoir de lui apporter malgré ta fin de service, tu te levas et te fraya un chemin vers la source de cette situation. L’un de tes voisins pleins de jugement était au sol, le nez en sang et hurlait comme si on venait de lui arracher un organe vital. Relevant les yeux vers l’origine de cette scène, tu découvris une jeune femme qui se rasseyait et vidais un verre cul-sec d’une main pleine d’égratignures sans équivoque. La frêle rousse venait d’exploser le nez de ce type et il ne fallait pas avoir un diplôme d’Harvard pour comprendre ce qui avait bien pu se dérouler pour en arriver là. Jouant des coudes, tu finis par arriver au plus proche de la scène alors qu’un des barmans appelait les secours. Tu lui fis signe et lui ordonna d’apporter la trousse de secours. Devant son air hagard, tu lui montras ta carte professionnelle. Le temps qu’il parte chercher le nécessaire pour arrêter l’hémorragie, tu finis par atteindre le blessé qui recula en te voyant. On se calme, je suis ambulancier, je vais juste regarder votre nez et arrêter le saignement le temps que mes collègues arrivent… L’un de ses amis, aussi débile que porteur de jugement éclata de rire à l’annonce de ton métier. Mais bien sûr et moi je suis prince héritier. Laisse mon pote tranquille espèce d’alcoolique ! Haussant les épaules, tu regardas le blessé qui semblait partager l’avis de son ami. Vous refusez les soins ? Question à laquelle le blessé hocha vigoureusement la tête. Tant pis pour lui, tu n’étais même pas tenu de lui en faire, n’étant pas en service. Tu te dirigeas donc vers l’autre blessée de la bagarre. Mademoiselle, il faudrait nettoyer les plaies sur votre main et peut-être faire une radio des phalanges. Les nez des connards sont souvent plus durs que la moyenne… Dans le cadre de ton travail, tu ne devais pas porter de jugement sur les interventions que tu réalisais mais ici, dans ce bar bondé où tu avais reçu un tas de jugement sans fondement, tu ne te fis pas prier pour partager ton ressenti. Surtout que tu n’étais pas dupe et que tu savais parfaitement ce qui avait pu conduire la jeune femme à lever le poing sur l’homme. Le barman a appelé une ambulance mais pas les flics, est-ce que vous souhaitez que je le fasse pour porter plainte ? Attrapant la trousse de secours fourni par le barman, tu sortis des compresses, du désinfectant et des gazes pour t’occuper de la main de la jolie rousse. Au fait moi c’est Noah.

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Sorry but not sorry !

Être une fille pouvait parfois se révéler être un véritable calvaire. Oui, bien sûr, rien que la visite mensuelle de mère nature était suiffante pour dire que c'était l'enfer de porter des chromosomes X. Mais ce n'était pas la seule incidence insupportable. Considérées comme le sexe faible, leur position dans la société n'avait rien d'enviable. Elles avaient souvent du se battre pour obtenir la reconnaissance qui leur étaient dues ! Aujourd'hui, on pouvait penser que tout ça était du passé. Il était inimaginable qu'à notre époque, les femmes soient moins payées que les hommes, qu'elles ne puissent pas sortir dans la rue sans se faire insulter pour leur façon de s'habiller, qu'un "non" soit interpréter comme un "oui"... Et pourtant. On vivait dans un monde où les combats étaient encore bien trop nombreux. Loin d'être une féministe chevronnée, elle n'en était pas pour autant une soumise de la société. Jes' était confrontée tous les jours à ce genre de problèmes. Les regards lubriques sur ses courbes mises en valeur par ses tenues sexy. Les réflexions sur ces mêmes tenues, la drague de comptoir sans oublier ceux qui pensaient que c'était open bar. Le consentement, une notion surfaite pour beaucoup trop de personnes... Il était vrai que Jes' n'était pas un modèle en ce qui concernait le respect de la vie privé et de l'intimité des autres. Plus précisément celle de ses voisins chez qui elle faisait comme si c'était chez elle. Mais elle n'avait jamais porté atteinte à leur intégrité physique ni ne les avait obligé à quoi que ce soit. Elle les traitait avec considération . Il était vrai que l'impression générale que dégageait Jes' n'était pas celle d'une fille farouche. Elle aimait plaire et jouer de ses charmes. Oui, elle pouvait coucher avec un mec le premier soir. Mais rien de tout cela n'était une invitation à se croire tout permis. En aucun cas le fait de s'habiller sexy ne signifiait qu'elle pouvait se faire tripoter par n'importe qui. Sans son approbation, il valait mieux garder ses mains dans ses poches ! Et deux crétins présomptueux l'avaient appris à leur dépens aujourd'hui. Loin de se sentir désolée pour eux, elle était même déçue de ne pas leur avoir cassé autre chose que le nez.

Assise sur sa chaise, Jes' observa le tocard qu'elle venait d'étaler en train de hurler. A savoir maintenant si c'était son nez ou son ego qui le faisait le plus souffrir. Toujours était-il qu'au milieu de la foule des curieux qui filmaient la scène pour la mettre dans leur story, un homme s'approcha. Il se présenta comme étant ambulancier et voulu aider l'autre con. Mais a priori, les crétins se baladaient en meute et un de ses potes se moqua ouvertement du jeune homme qui voulait lui venir en aide et la refusa catégoriquement. L'ambulancier ne sembla pas s'en formaliser et il délaissa l'abruti pour reporter son attention sur elle. Il se rapprocha et examina sa main puis lui suggéra de désinfecter et de faire un radio au cas où. Il semblait habitué à voir des jeunes filles casser le nez des mecs incapables de garder leurs mains dans leurs poches. Jes' arqua un sourcil. Elle ne s'attendait pas à trouver un allié parmi la gente masculine. Elle n'était pas du genre à penser "Tous les mêmes, tous des connard !" mais elle fut surprise de constater que ce n'était vraiment pas le cas. Il lui demanda si elle souhaitait qu'on fasse venir la police pour qu'ils recueillent sa déposition. « Pas la peine, je les ai assez vu pour aujourd'hui. ». Pas sur qu'il comprenne mais elle n'avait clairement pas envie de se retrouver de nouveau face à face avec les flics. Avec la chance qu'elle avait depuis ce matin, il ne fait aucun doute que si ils se pointaient, ils finiraient par l'embarquer. Autant éviter de terminer la soirée derrière les barreaux. D'autant qu'elle prenait une tournure inattendue et intéressante. Le jeune ambulancier s'occupait de sa main avec délicatesse et doigtée. Forcément, il avait l'habitude avec son métier. Il se présenta et elle en fit de même. « Enchantée Noah, moi c'est Jes'. ».

Alors qu'il jouait de la compresse stérile avec agilité, la rouquine le regardait faire sans broncher. Si l'autre abruti n'avait pas voulu de son aide, elle, elle était plutôt contente du traitement dont il la gratifiait. La douleur qu'elle avait ressenti quelques minutes auparavant commençait à s'estomper et elle espérait que les soins de Noah suffirait à lui éviter un examen plus approfondi. Comme hypnotisée par le beau brun, elle le regarda ranger le matériel qu'il avait utilisé dans la trousse de secours. Elle craignit alors qu'il reparte vaquer à ses occupations. « C'est le deuxième pervers que j'étale aujourd'hui. Vous devriez peut-être éviter de vous éloigner au cas où j'en éclate un troisième. ». Très subtil comme façon de lui dire qu'elle voulait qu'il reste dans le coin. « Je vous fais travailler pendant votre soir de repos. Laissez moi vous offrir un verre pour me faire pardonner. ». Sur ce, elle fit signe au serveur qui vint prendre leur commande. Lorsqu'il revint avec leur verre, Jes' leva le sien pour trinquer et elle lui fit un clin d’œil avant de porter le liquide ambré à ses lèvres. Après avoir bu quelques gorgées, elle reprit. « Alors comme ça vous êtes ambulancier. Vous devez être accro au boulot si vous passer vos jours off dans les bars. La propension de bagarre est plutôt élevée. ». Et pas seulement à cause d'elle. L'alcool avait tendance à échauffer les esprits et il n'était pas rare que certains ressortent en mauvaise état.

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Sorry but not sorry !

Lorsque tu étais petit, tu accordais une importance particulière à ce que les gens pouvaient penser de toi. Comme beaucoup d’enfants, tu te construisais à travers le regard des tes parents, à travers les regards des copains et à travers le regard de Sigrid mais rapidement la vie t’avait appris que ce que tu lisais dans les prunelles de tes pairs n’étaient pas un quart de ce qu’ils pensaient réellement. Au fil des années, tu avais aussi appris de manière brutale que tu ne pourrais jamais plaire à tout le monde si tant est que tu pouvais plaire à un seul autre être sur cette planète. Personne n’était parfait mais chacun s’amusait à trouver les défauts de l’autre pour se sentir supérieur. Ces crétins un peu trop portés sur la bouteille ne semblaient pas en reste quant aux jugements hâtifs et non fondés. C’était un fait, tu étais entré dans ce bar seul et avait commandé une pinte que tu avais descendu à une vitesse déconcertante mais à ce que tu en savais, leurs verres n’étaient pas pleins de soda quand tu avais choisi de quitter le comptoir, le seul fait d’être à plusieurs ne les rendaient pas étrangers à l’alcoolisme qu’il t’associait. Boire en compagnie rendait le fait de boire socialement acceptable, cela n’en restait pas moins une porte ouverte à une addiction. Et les addictions, tu connaissais, ton passé en était pavé. Les agressions aussi et en découvrant le nez en sang de l’abruti et la main amochée de la jolie rousse, tu n’eus pas besoin que le serveur te fasse un dessin pour comprendre ce qui s’était passé. Ce dernier avait d’ailleurs dû avoir la même lecture de la scène que toi car il n’appela pas les flics et ne demanda pas à la jeune femme de sortir, conscient que la scène n’était pas de son dû, il se contenta de te tendre la trousse de secours alors que tu rejoignais la première victime de la soirée. Le coup était propre et bien que tailladées, les phalanges de celle qui se présenta comme « Jes’ » ne semblaient pas trop abimées, aucun gonflement pouvant laisser suspecter une fracture et aucun entaille très profonde pouvant atteindre les nerfs. Tu ne levas même pas les yeux à sa remarque sur les flics, pas vraiment intéressé par son passé mais plus par ses blessures présentes.

Les entailles sont toutes superficielles, une radio permettra d’être certain qu’il n’y a aucune fissure mais ça peut attendre demain sans problème. Rangeant les compresses non utilisées et le désinfectant, tu te levas pour rendre le matériel au barman. Cette trousse devait être dans bien des cas son kit de survie, les bagarres n’étaient pas rares dans les bars tout comme les coupures dus aux verres brisés ou encore les foulures liées aux danses endiablées. L’homme au sol continuait d’attirer l’attention sur lui en hurlant à qui pouvait l’entendre des noms injurieux envers la rousse mais cette dernière en faisait fi et t’annonça même que l’homme aux mœurs douteuses n’était pas le premier de la journée. Un sourire en coin naquit sur tes lèvres. Ou peut-être devrais-je fuir si je tiens à conserver ma gueule d’ange intacte ? Tu n’avais pas spécialement prévu de rester dans les parages, surtout avec l’autre qui hurlait des obscénités dans l’attente de tes collègues. Son pronostic vital ne semblait clairement pas engagé vu la puissance qu’il mettait dans chacune de ses injures, à croire que son nez n’était même pas cassé. A moins que ce soit la douleur du désespoir, la perte de son égo qui le faisait hurler ainsi, il ne voulait pas perdre la face devant ses copains qui semblaient, eux, tous prêts à l’abandonner à la seconde où les secours arriveraient pour continuer à profiter de cette soirée. Le concept de l’amitié semblait à cet instant bien moins important qu’une bonne pinte et une possibilité de ramener une femme chez soi.

Avant que ta fuite ne soit amorcée, la boxeuse en herbe te fit une proposition qui te fis reposer ton derrière sur le tabouret du comptoir. Qui étais-tu pour refuser ce verre gentiment offert par une très jolie jeune femme ? Une fois la boisson en main, tu trinquas avant d’avaler une gorgée du liquide ambré. Une sirène se fit entendre, laissant quelques secondes plus tard place à des collègues que tu ne connaissais pas. Reportant ton attention sur la jeune femme, tu secouas négativement la tête. Ce n’était pas ton boulot l’addiction qui te poussais dans un bar chaque soir… D’ordinaire je ne viens pas quand il y a autant de monde. La proportion d’abrutis a tendance à être trop importante. Tu désignas d’un signe de tête le groupe d’ « amis » du blessé qui avait rejoint leur table alors que leur pote n’avait même pas encore été évacué. Mais je dois bien avouer que la compagnie est plutôt agréable ce soir… ajoutas-tu en replaçant ton regard sur elle. Est-ce que tu faisais du rentre-dedans à une jeune femme que tu avais rencontré cinq minutes plus tôt alors qu’elle s’amusait à confondre un mec et un punching ball ? Complètement. Mais pour ta défense, c’est elle qui avait proposé ce verre dont tu pris une nouvelle gorgée en maintenant ton regard sur elle.

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Sorry but not sorry !

Jes' n'aimait pas passer pour une victime. Elle s'était complu dans ce rôle pendant bien trop longtemps. Elle avait déjà beaucoup trop souffert d'avoir été assez faible pour se laisser harceler par une caricature de poupée barbie doublée d'une pétasse. Cette période de sa vie lui laissait toujours un goût amer lorsqu'elle se plongeait dans ses souvenirs. Des souvenirs qu'elle préférerait oublier si c'était possible. Elle avait passé des années à se laisser insulter, moquer, brimer... Elle n'avait pas trouvé le courage à l'époque de se rebeller ni même de demander de l'aide. Elle avait eu une conversation à ce sujet avec son meilleur ami il y a peu. Même si il n'avait pas arrêté de dire qu'il n'avait rien d'un brave, elle n'était pas de cet avis. Toujours était-il qu'elle avait fini par sortir de ce gouffre mais pas parce qu'elle avait finalement trouvé la force de dire stop. Si il n'y avait pas eu le fameux dérapage aux ciseaux, ça aurait pu encore durer très longtemps. Mais ça avait au moins eu le mérite de déclencher quelque chose en elle. "Plus jamais ça". Voila ce qu'elle avait pensé lorsqu'elle avait changé d'établissement. Elle s'était alors forgée un caractère bien différent de ce qu'elle était quelques temps plus tôt. Pendant les quelques mois où elle était restée chez elle, elle avait pris conscience que tout ceci n'était certes pas de sa faute mais qu'elle ne donnerait plus l'occasion à personne d'autre de penser qu'il avait tous les droits sur elle. Aujourd'hui, c'était donc une Jes' beaucoup plus affirmé et beaucoup plus forte qui marchait la tête haute. Les événements de la journée avaient démontré qu'elle n'avait clairement plus l'intention de se laisser faire. Lorsque cet ambulancier avait déboulé pour s'occuper d'elle, elle avait d'abord voulu refuser son aide. Sa main avait beau lui faire mal et montrer des traces de lutte, elle ne voulait pas passer pour une fragile. Mais voyant seulement de la bienveillance dans ses intentions, elle se laissa faire. Son joli minois n'y était pas pour rien non plus.

Alors que Noah s'occupait avec doigté de sa petite mimine, l'autre abruti ne cessait de hurler après elle. Déjà que d’ordinaire, elle s'en serait complètement foutue, alors la, son attention était totalement absorbée par son sauveur. Après avoir désinfecter ses plaies, il lui conseilla d'aller faire une radio pour être sur qu'elle n'ait rien de cassé mais il se voulait optimiste. Et alors qu'il allait retourner à ses occupations, Jes' avança la pire excuse du monde pour le retenir. En vrai, elle aurait carrément pu le faire fuir mais le sourire qu'elle vit se dessiner sur ses lèvres était bon signe. Il émit l'hypothèse qu'il serait peut-être mieux qu'il garde ses distance s'il ne voulait pas passer un sale quart d'heure lui aussi. De l'humour donc. Jes' sourit à son tour. « Si vous gardez vos mains la où il faut, ça devrait bien se passer. ». Il pouvait se rassurer, quand bien même il ignorerait sa mise en garde, elle n'avait pas envie de lui faire subir le même traitement qu'au deux autres. Au contraire, elle n'avait rien contre le fait qu'il se montre entreprenant. Et pour le lui faire comprendre, elle n'hésiterait pas à l'être elle aussi. Elle commença par lui offrir un verre qu'il accepta volontiers, se rasseyant à ses côtés. Déjà un bon point.
Alors qu'ils buvaient tranquillement en essayant d'ignorer les protestations et les propos insultants de l'homme qui n’avait même pas pris la peine de se relever, le bruit caractéristique d'un véhicule de secours se fit entendre. Quelques instants après, trois autres ambulanciers entrèrent dans la boite. Ils commencèrent pas examiner le blessé qui n'avait pas spécialement envie de se laisser faire et encore moins quand ils lui firent comprendre qu'ils devaient l'emmener, anéantissant par la même occasion ses chances de passer le reste de sa soirée en charmante compagnie. Pas un de ses petits camarades ne tint à l'accompagner et une fois qu'ils furent tous sortis, un calme relatif se fit entendre. Pendant que les ambulanciers intervenaient, Jes' s'était faite la réflexion qu'il y avait pas mal de canons dans les services de secours de la ville. Tout le monde fantasmait sur les pompiers mais clairement, Noah et ses collègues n'avaient rien à leur envier. Elle fut tout de même ravie de constater que son accompagnateur était le plus à son goût.

Les deux jeunes gens commencèrent à discuter ? Jes' lui demanda si c'était un accro au boulot pour venir dans les bars pendant ses jours off mais il répondit par la négative. A priori, il évitait ce genre d'endroits quand ils étaient bondés pour la raison qu'elle évoquait, à savoir que plus il y a de monde et plus il y a de risque de tomber sur une bande de cons prêt à se mettre sur la gueule. La rouquine se demanda alors qu'est ce qui avait bien pu le convaincre de venir jusqu'ici. Cette question lui effleura l'esprit quelques instants mais très vite, elle se dit qu'après tout, ça ne la regardait pas. Il avait bien le droit de faire ce qu'il voulait. Et puis, elle n'allait pas se plaindre. Elle esquissa un sourire lorsqu'il affirma qu'il était plutôt satisfait de la compagnie ce soir. « Je dois dire que je m'en sors pas trop mal non plus. ». Si ça c'était pas un message subliminal ! Jes' avala le reste de son verre d'une traite avant d'ajouter : « Finalement il m'a plutôt rendu service ce gros lourd avec ses mains baladeuses. ». Elle émit un léger rire. Posant son coude sur le bar, calant son menton contre sa main, elle le dévisageait avec ses yeux de biche d'un regard qui se voulait aguicheur. « J'espère que t'es pas accompagné parce que je compte bien te garder pour la soirée. ». Elle l'avait tutoyé naturellement, comme si une toute nouvelle intimité s'était installée entre eux. Elle n'avait clairement pas l'intention de le laisser filer sachant que leur attirance avait l'air réciproque. Jes' se leva, repoussant de sa main valide sa longue chevelure rousse. « Ça te dit d'aller danser ? ».

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Sorry but not sorry !

Les gémissements de l’homme au sol alors que tes collègues prenaient soin de lui te firent légèrement tourner la tête vers la scène, laissant une fraction de seconde ton regard dévié loin de la jolie rousse qui avait causé ce chaos. Soudain douillet, il ne semblait pas enclin à se laisser soigner facilement mais n’eus pas d’autre choix que de monter sur une chaise de transport et de suivre les secouristes dans leur véhicule. Son ego était au plus bas mais sn regard indiquait qu’il n’avait pas encore compris la leçon enseignée par Jes’, son vocabulaire non plus. Heureusement la porte de sortie fut vite atteinte par les secouristes qui ne cherchèrent même pas à trouver la seconde victime, probablement rencardés par le barman que la situation avait été gérée de ce côté-là. Pouvant reporter ton attention complète sur ta comparse, tu souris à sa remarque. Tu n’irais pas jusqu’à parler de service rendu mais il est vrai que sans son intervention déplacée, vous n’auriez probablement pas entamé cette discussion qui prenait une tournure très intéressante alors que la rousse passait au tutoiement. Un sourire en coin s’afficha sur ton visage. Tu étais venu seul ce soir mais vu la tournure que les choses prenaient, il y avait des chances que tu ne passes pas la fin de la soirée seul. La jeune femme n’avait pas froid aux yeux et cela te plaisait beaucoup. Les femmes directes, et qui savaient ce qu’elles voulaient, avaient un charme indéniable et cette chevelure de feu ajoutait un côté rebelle qui était loin de te rebuter. Toute la soirée ? la questionnas-tu en plongeant ton regard dans le sien. Ce n’était pas tant une véritable question qu’un défi de révéler ses intentions pour la suite. Mais le contact visuel fut rompu alors que Jes’ se relevait et te proposait une nouvelle activité. Ton sourire s’effaça quelques secondes. Il aurait fallu beaucoup plus d’alcool dans ton sang pour que tu te sentes à l’aise sur la piste de danse. Ce sport n’était pas le tien et ce n’était pas sans raison, aussi raide qu’un balai au niveau du tronc et aussi mélomane qu’un radiateur, tu n’étais pas vraiment ce qu’on pouvait appeler un danseur. Tu étais plus proche du mec qui se trémousse en essayant de ne pas trop se ridiculiser que de Justin Timberlake. La jeune femme semblait pourtant prête à se défouler sur le dancefloor et ne la connaissant que depuis quelques minutes, tu n’avais pas envie de brusquer les choses ou de la voir s’échapper. Le choix fut donc fait. Terminant ton verre d’une traite, tu te levas à ton tour. Je te suis à condition que tu me montres quelques pas de danse… Autant joindre l’agréable à l’agréable et la perspective de voir la jolie rousse se trémousser sur la piste ne te laissait pas complètement indifférent. Arrivant sur la piste de danse, tu constatas rapidement que tu n’étais pas le seul à ne pas être à l’aise, certaines personnes se balançant de manière gênée d’un pied sur l’autre. Tu étais conscient d’être nul dans cette discipline mais cela ne te gênait pas, il suffisait d’apprendre à faire de ce handicap une force comme à cet instant où pour couvrir le bruit fait par les basses, tu te rapprochas de l’oreille de ta partenaire. Que vas-tu m’apprendre ce soir ? La question était ambigüe et ce n’était pas le fruit du hasard. Restant près d’elle, tu entendis la musique changer, passant d’une chanson du hit-parade à une autre, plus rythmée et qui se dansait plus coller serrer si on en jugeait par les couples autour de vous. Un sourire naquit sur ton visage, tu n’étais pas doué en danse mais tu savais apprécier le potentiel de la discipline pour rapprocher les gens. Sans l’intervention de Jes’, tu ne serais probablement jamais monté sur la piste ce soir, tu te serais certainement contenté de boire une pinte ou deux puis de rentrer chez toi pour jouer à la console ou pour plonger dans les bras de Morphée. Selon la tournure des événements, tu serais même peut-être légèrement reconnaissant envers l’abruti qui avait eu ce jugement si hâtif sur toi, on fait tous des erreurs et la compagnie de Jes’ alors que vous dansiez ensemble réparait assez largement l’erreur de cet homme qui allait probablement passer la soirée aux urgences.

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Sorry but not sorry !

Si la soirée – voire même la journée – avait mal commencé, Jes' passait désormais un bon moment et elle n'avait pas l'intention que ça change. On pouvait dire que l’enchaînement des événements était pour le moins assez cocasse : entre son ami qui lui avait posé un lapin et le stéréotype de l'homme de Cro-Magnon qui s'était cru tout permis, elle n'aurait pas pensé que ça se finirait aussi bien. Bon certes, elle avait un peu mal à la main mais c'était peu cher payer pour être en compagnie d'un séduisant jeune ambulancier. Depuis plusieurs minutes, Jes' lui faisait bien comprendre qu'il lui plaisait. Elle lui avait payé un verre et ne cessait de lui lancer des regards équivoques. La rouquine n'y allait jamais par quatre chemins. Lorsque quelqu'un lui tapait dans l’œil, elle le faisait savoir. Elle n'avait pas honte d'être une femme avec des envies qui avaient tout autant besoin d'être assouvies que celles des hommes. Elle avait toujours été cash et ce n'était pas ce soir que ça allait changer. De plus, elle sentait que Noah était plutôt réceptif aux signaux qu'elle lui envoyait ce qui l'encourageait à continuer son petit jeu de séduction. Elle commença à le tutoyer, lui affirmant qu'elle n'avait aucunement l'intention de le laisser partir. Il planta son regard dans le sien la dévisageant alors qu'il la questionnait sur ses intentions de manière faussement innocente. Un léger sourire étira ses lèvres avant de répondre d'une voix suave : « Et même toute la nuit si ça te fait plaisir. ». Puis elle décroisa et recroisa ses jambes de manière bien plus lente que nécessaire. Si cette proposition ne sembla pas le faire fuir, l'idée d'aller danser sembla plus le déranger. Est ce que finalement elle aurait mal interprété les signes ? Ou bien était-il juste gêné à l'idée de devoir montrer ses performances ? Elle eut vite sa réponse puisqu'il affirma qu'il la suivrait uniquement si elle acceptait de jouer les profs. Elle sourit et l'attrapa par le bras pour l'attirer vers la piste de danse.

Une fois au milieu de la foule qui se déhanchait, Jes' lâcha Noah et se laissa directement entraîner par la musique qui était assez forte pour s'entendre depuis l'extérieur. Les voisins ne devaient pas spécialement apprécier. Toujours était-il que la demoiselle commença par passer ses mains dans sa chevelure rousse avant de se retourner vers le jeune homme. On ne pouvait pas dire qu'elle était une professionnelle de la danse mais elle avait cette capacité à s'adapter aux notes qu'elle entendait et de pouvoir alors bouger en rythme. Sans doute grâce au cours de guitare de son père. Alors qu'elle commençait déjà à se caler sur la musique, elle fit signe au beau brun de se rapprocher d'elle. Arrivé à son niveau, il se pencha vers elle pour pouvoir se faire entendre car le son était assez élevé. Quel dommage. Il lui demanda alors qu'est ce qu'elle comptait bien lui apprendre. Jes' se doutait que la question était à double sens et elle appréciait plutôt bien la tournure que prenait les événements. Pour lui répondre, elle fit comme lui. Elle prit légèrement appui sur son épaule pour monter sur la pointe des pieds et lui glisser ces quelques mots : « Tout ce que tu veux. ». Redescendant sur ses talons, elle se recula légèrement et bougea au rythme de la musique qui changea au bout de quelques instants.
Jes' ne se fit alors pas prier en entendant les nouvelles notes qui s’échappaient des enceintes. Ce son invitait au rapprochement. Elle attrapa les mains de Noah qu'elle posa sur ses hanches avant de passer ses propres bras autour de son cou. « Première leçon : si je suis d'accord tu peux mettre tes mains où tu veux. » susurra-t-elle à son oreille. Déjà le corps de la rouquine ondulait contre le sien au rythme de la musique. De toutes évidences, le courant passait bien entre eux, même très bien. Jes' ne se gênait pas pour laisser ses mains parcourir le torse du jeune homme. Tout se passait à merveille jusqu'à ce qu'elle entende des paroles fort désagréable. « Hey regardez c'est la pute qui a envoyé Conrad à l'hôpital. ». Ce genre de propos ne l'affectait pas. Elle se fichait bien de ce que pouvait penser les gens, elle faisait ce qu'elle voulait avec qui elle voulait et c'était pas ce pauvre type qui allait y changer quoi que ce soit. Commençant par l'ignorer, il revint à la charge. « Il était pas assez bien pour toi notre pote ?! ». Il n'avait pas tout à fait tord. Noah était bien plus attirant que son crétin de copain mais la n'était pas la question. Un sourire au coin des lèvres, elle n'avait que faire de ce débile qui s'excitait tout seul au milieu de la foule mais elle se dit que ce serait drôle de le faire vriller un peu plus. Elle se rapprocha encore de l'ambulancier de manière à ce qu'il puisse l'entendre. « Deuxième leçon : faire chier les rageux. ». Et sans demander son reste, elle embrassa son partenaire de danse. Baiser plutôt bien accueilli et rapidement partagé. Tout en profitant des lèvres de Noah, elle tendit le bras en direction de l'autre abruti qui l'insultait et lui fit grâce d'un magnifique levé de majeur. Le baiser prit fin de façon brusque sans qu'aucun des deux intéressés n'aient leur mot à dire. Le mec venait d'attraper le bras de Jes' et l'attirait à lui. « Tu te fous de ma gueule pétasse ? ». La demoiselle vit rouge instantanément. Elle se dégagea de son étreinte avant de le pousser. « C'est quoi ton problème ? Toi aussi tu veux sortir d'ici sur une civière ? ». Encore une fois, le côté téméraire de la jeune femme ressortait. Elle avait un caractère explosif couplé à une très mauvaise appréciation du risque ce qui faisait qu'elle se mettait souvent dans des situations compliquées. Vrillant de ses prunelles l'homme qui devait être un brin éméché, il commença à suggérer qu'il était prêt à passer l'éponge si elle lui faisait une petite gâterie. Loin de calmer le jeu, elle rajouta de l'huile sur le feu. « Tu peux aller te faire foutre ! ».

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