I'm back sis' - Elena.

Ces derniers temps n'avaient pas été faciles à vivre pour moi. j'enchaînais les mauvais choix et j'avais du mal à sortir la tête hors de l'eau. Tous mes proches s'inquiétaient pour moi mais je ne le méritais pas, j'avais trompé Léo et je l'avais quitté.. Je ne méritais pas tant d'égard à mon encontre. Je n'arrivais même plus à me regarder dans un miroir, et l'idée que Léo puisse me pardonner m'est insupportable. Je ne pouvais pas l'expliquer. J'étais si paradoxale car j'étais malheureuse à la simple idée de ne plus être avec lui mais pour autant, je n'étais pas prête à me remettre avec lui. Je ne sais pas ce que demain serait fait mais Léo ayant le coeur sur la main, il serait très certainement plus heureux avec une autre femme plus sincère et qui se fichait de l'engagement.
Cet après midi, j'avais reçu un appel un peu particulier. En effet, un numéro inconnu s'était affiché sur mon écran d'Iphone et j'avais timidement répondu. L'armée m'avait appelée pour me conter les mésaventures de mon frère aîné. Sean avait eu un grave accident avec plusieurs militaires et il avait été pris en charge sur place depuis deux semaines. Rapatrié ici à Washington pour ses soins de suite et de réadaptation, je me devais d'aller le voir. L'armée m'avait contactée moi car j'étais la personne de confiance du militaire. Prévenant mes parents, ils l'avaient accueilli à bras ouverts et même chouchoutés plus que de raison si vous voulez mon avis. L'armée ne nous avait pas prévenus plus tôt pour la simple et bonne raison qu'ils étaient sur une mission classée secret défense. Je leur en voulais énormément mais c'était le risque quand on est militaire on fait malheureusement face à ce genre de situation qui aurait pu être bien pire.
J'avais pris la fin de mon après midi, prévenant Aedan que j'avais un problème familial j'avais annulé mes rendez vous. J'avais besoin de voir mon ainé. Sean et moi étions très proches autrefois. Son engagement dans l'armée nous avait un peu éloigné puisqu'il n'était jamais là de l'année mais avouons le nous, notre complicité restait inchangée à son retour du front. Ses opérations extérieures étaient complexes et si dangereuses que je suivais l'actualité militaire à la lettre. J'avais trois frères militaires et un frère médecin humanitaire, c'était des super héros qui risquaient leur vie pour sauver celles des autres. J'aurais aimé qu'ils aient une vie un peu plus rangée et tranquille mais je respectais mes frères et leur choix téméraire.
Arrivant à la maison de mes parents, je remarque que leur voiture n'est pas là, sans doute ont-il été faire deux courses pour l'arrivée de leur fils. Je remarquais surtout la voiture de mon frère, brillant au soleil, c'était son bébé son bijou, il devait être content de la revoir après autant de mois sans avoir pu la conduire.

Dans la maison familiale, on ne toquait pas, on faisait comme chez nous. J'entrais sans frapper puis en fermant la porte, la voix de mon frère me fit sourire. Neuf mois que j'attendais son retour patiemment, dans quelques mois je pourrais revoir les autres aînés de la fratrie. J'étais proche de ma famille, les avoir aussi loin de moi me fendait le coeur.

Coucou frérot.

Dis-je en entrant dans le salon, profitant de ce moment privilégié entre lui et moi pour lui donner un accolade délicate évitant de lui faire mal. L'homme que j'avais eu au téléphone n'avait pas été dans les détails de sa blessure, secret médical je suppose ? J'attendais que mon frère m'en dise plus mais pour le moment c'était l'heure des embrassades.

Tu m'as manqué tu sais.

Retrouver mon aîné me faisait tellement chaud au coeur. Je ne sais pas s'il allait reprendre du service dans peu de temps mais je profitais de lui un peu encore dans mes bras avant de mettre un terme à cette étreinte maternelle.

ça va? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu vas bien? Le militaire que j'ai eu au tél avait pas l'air très bien mais pas alarmant pour autant.

Sans doute un haut gradé. Je l'inspecte avant de m'assoir à côté de lui sur le canapé, enlevant ma veste par la même occasion pour me mettre à l'aise.

Les parents sont où d'ailleurs? C'est si calme... et j'ai pas vu leur voiture.

Avoir mon frère en ville m'emplissait de joie évidemment. Nous avions toujours été proches et le savoir en opération extérieure me rendait terriblement anxieuse. Même si j'avais appris récemment qu'il avait été grièvement blessé, il s'en était sorti et pour moi, c'était tout ce qui comptait. Je n'étais qu'une simple petite avocate, je ne connaissais en rien le monde qu'affrontait mon frère là bas dehors, au front et peut être étais-je dans le déni, car je ne voulais pas savoir. Il devait vraiment être atteint psychologiquement. Il aurait pu mourir tout comme son meilleur ami avant lui voilà quelques années. Aller chez mes parents le voir me faisait du bien. J'avais besoin de lui dans ma vie et même si c'était un malheur pour lui d'avoir été congédié par l'armée, j'étais heureuse de le savoir près de moi, égoïstement parlant.

Arrivant chez mes parents, je remarque qu'ils ne sont pas là et quelque part, je suis contente car nous allons pouvoir profiter d'un moment rien que tous les deux, lui et moi. Le retrouver me fait du bien car nous avons perdu malgré tout notre complicité d'antan et le savoir près de moi désormais, nous permettra certainement de garantir notre fusion comme autrefois. Son étreinte me fit du bien je dois bien l'admettre. J'avais besoin de mon grand frère pour avancer dans la vie. J'étais très proche de ma famille et j'aspirais sincèrement à en avoir une plus tard.
Alors qu'il me taquinait sur ma taille, je le regardais en lui donnant un coup de poing dans l'épaule, signe d'affection malgré tout. Je n'étais pas vraiment petite mais je n'étais pas grande non plus, avec mon mètre soixante huit, j'étais dans la moyenne dirons-nous sauf que comparée à mon frère et ses cent quatre vingt six centimètres, j'étais petite et il aimait s'en vanter. Il me tapote la tête et ça m'agaçait et ça, il le savait bien. Je lui vire sa main d'un coup sec et le regarde avec un air méchant.

Arrête Parker, commence pas sinon je te renvoie à l'hôpital !

Je le regarde d'un air encore sérieux avant de rire. Je tournais évidemment la situation à la dérision. Mes parents m'auraient sans doute reprise sur cette mauvaise blague mais je savais que Sean ne le prendrait pas mal. Lorsqu'il se rassit sur le canapé, je l'imitais et l'écoutais attentivement. C'était un sujet très sérieux. Je fronçais les sourcils, dans son métier tout était top secret et ça me gonflait mais c'était comme ça.

Un truc dans la cuisse?? Et tu vas y retourner après ce grave accident Sean? Je crois que c'est bon là non?

Je craignais que les parents arrivent et j'avais vraiment besoin d'une discussion qu'avec Sean. Je voulais vraiment pas réfléchir avec ce que je disais. Il parlait d'un barbecue, je supposais qu'ils insisteraient pour que je mange chez eux ce soir, j'envoyais donc un message à Tyler pour le prévenir que je ne mangeais pas à l'appartement pour le dîner. Je fixe alors mon frère avec une moue inquiète.

Comment tu te sens malgré tout ? y'a eu beaucoup de blessés ?

Je m'inquiétais beaucoup car mon frère avait tout de même perdu son meilleur ami à cause de l'armée il y a quelques temps ce qui lui en avait mis un coup au moral. S'il avait encore perdu des frères d'arme, j'imaginais que son moral n'était sans doute pas aux beaux fixes et à juste titre.

Et quand tu dis que tu vas rester là un moment tu veux dire que...tu vas rester là longtemps? Avec toi je me méfie toujours sinon je suis vite déçue si je m'emballe.