J'espère que t'as emmené ton maillot. [ft. Mateo]

J'espère que t'as emmené ton maillot.

Siobhan profitait d'une bonne grasse matinée. En tout cas, c'est ce qu'elle aurait aimé faire. Mais ça n'allait pas se passer comme ça. Dans sa vie de chirurgienne, dormir était devenu un concept abstrait. Elle avait appris pendant son internat qu'elle pouvait dire adieu aux bonnes nuits de sommeil et aux réveils tardifs. Quand on travaillait à l'hôpital, on apprenait à dormir assis sur une chaise, entre deux interventions, vingt minutes par-ci, dix minutes par-la. C'était un véritable mode de vie auquel elle avait fini par s'habituer. Ça et l'addiction au café, les deux seules façons de survivre en chirurgie. Siobhan était très bien rodée à ce rythme. Ses multiples tasses de café et son mal de dos à force de dormir de travers pouvaient en témoigner. Alors même quand elle en avait l'opportunité, elle avait du mal à faire une nuit entière. Mais elle pouvait quand même se laisser emporter par Morphée pour plusieurs heures.
Ce matin la, ce ne fut pas son réveil, ni même la sensation d'être totalement reposée qui la tira de son sommeil. Au contraire, elle avait passé une très mauvaise nuit. En soit, le songe dans lequel elle était plongée était tout ce qu'il y avait de plus plaisant : elle avait rêvé du jour de son mariage. Elle s'était revue en train de remonter l'allée centrale en direction de l'autel. Les convives ne regardaient qu'elle et elle n'avait d'yeux que pour Jay et son sourire. Elle avait ressenti la même joie incommensurable que quand elle avait dit oui la première fois. Mais ce bonheur qu'elle avait goûté depuis des années laissait désormais un sentiment bien amer. Et c'était exactement cette sensation de malaise qui avait agité son sommeil. Lorsqu'elle avait ouvert les yeux, il était à peine 6h du matin. Elle ressentait une douleur au niveau de la poitrine et ses joues étaient légèrement humides des larmes qui avaient coulé sans qu'elle s'en rende compte. Plongeant sa tête dans ses paumes, Sio essaya de rassembler ses esprits et de retrouver un semblant de contenance. La jeune femme détestait se sentir faible. Mais malheureusement, elle devait bien se rendre à l'évidence : elle ne vivait pas la situation aussi bien qu'elle voulait le faire croire. Dès qu'elle pensait ne serait-ce qu'un instant à son passé commun avec Jayden, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir ce pincement dans la poitrine. Il était la source de sa faiblesse, il l'avait toujours été à vrai dire.

Siobhan mit un temps qui lui sembla être une éternité à se calmer. Il était inutile d'essayer de se rendormir, elle était beaucoup trop perturbée pour retrouver un sommeil serein. Elle se leva et alla jeter un coup d’œil dans la chambre de sa fille. Le plus discrètement possible, elle s'avança et regarda par la porte entre-ouverte. Lindsay dormait paisiblement, seul le bruit de sa respiration régulière emplissait la pièce. Instinctivement, elle sourit en la voyant aussi paisible. Elle referma tout doucement la porte et descendit dans la cuisine. Sans surprise, elle commença par satisfaire son addiction à la caféine. A peine avait-elle terminée sa première tasse qu'elle s'en resservit une deuxième. Adossée au plan de travail, elle se repassait son rêve de la nuit, se demandant comment ils avaient pu en arriver la.
Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas Lindsay arriver comme elle ne se rendit pas compte non plus qu'elle pleurait. « Bonjour Maman... » dit la petite voix encore ensommeillée de sa fille. Siobhan se tourna légèrement et essuya rapidement les quelques larmes perdues sur ses joues. « Bonjour ma chérie, tu as bien dormi ? ». La demoiselle s'installa sur une chaise et Sio lui prépara son petit déjeuner. Enfin "préparer" était un bien grand mot. Elle lui sortit un bol qu'elle remplit de céréales et de lait. Elle n'avait jamais été douée en cuisine. Les brunch du dimanche, c'était plutôt Jay qui s'en occupait. « C'est bon les cérales Maman. ». Sio esquissa un sourire. « C'est cé-RE-ale ma chérie. ». Elle déposa un baiser sur le front blond de sa fille.
Après avoir débarrassé le bol de Lindsay et sa propre tasse de café, la jeune femme alla aider la petite à s'habiller. Lorsque ce fut chose faite, elle put s'attaquer au ménage de la maison. Poussière, lavage des sols, rangement... quand elle s'y mettait, elle ne le faisait pas à moitié. Elle avait toujours été une fée du logis et il était hors de question que ses problèmes personnels nuisent au bon fonctionnement de la maisonnée. Bizarrement, se plonger dans les tâches ménagères lui permettaient de penser à autre chose. Après quelques temps à briquer la maison du sol au plafond, Siobhan s'attaqua désormais à la machine. Elle attrapa le panier et commença à fourrer le linge dans le tambour. Elle lança le programme avant d'aller voir ce que faisait Lindsay. La petite était en pleine tea party avec ses peluches et elle la laissa s'amuser tranquillement. Siobhan retourna dans sa chambre et commença à chercher une tenue pour son rendez-vous du lendemain. En effet, Siobhan devait aller voir son avocate pour le divorce. Ils devaient se voir avec Jayden et son propre défendeur pour discuter des modalités de leur séparation. L'idée ne la réjouissait pas, bien qu'elle était à l'origine de cette procédure. Elle finit par opter pour une tenue classique, un tailleur gris clair. Elle rangea ses différents essais dans sa penderie et décida d'aller prendre une douche.

Elle attacha ses cheveux et alors qu'elle commençait à se débarrasser de ses vêtements, la machine commença à faire un drôle de bruit puis plus rien. De toute évidence, elle avait rendu l'âme et comme si ce n'était pas suffisant, la porte s'ouvrit laissant le contenu du tambour se déverser sur le sol. Les pieds dans l'eau, Siobhan réfléchissait à une solution. Elle commença par éponger ce qu'elle pouvait mais elle s'avoua vite vaincu sachant que de l'eau continuait de couler de la machine. Si d'habitude, Jay aurait géré la situation, elle ne pouvait malheureusement plus compter sur lui. Elle alla chercher son téléphone pour envoyer un message à Mat. Elle ne voyait que lui pour l'aider avec ses problèmes de plomberies. Le texto avait bien atteint son destinataire puisqu'il lui répondit qu'il se mettait en route mais qu'il devait emmener Tom. Accroupie dans la flotte, elle acquiesça tout en essayant de contenir la marrée dans la salle de bain. Lorsqu'elle entendit la sonnette, ce fut une Siobhan trempée et décoiffée qui ouvrit la porte. « J'espère que t'as emmené ton maillot. ». Elle laissa Mateo entrer avec Tom à sa suite. Elle proposa au petit garçon d'aller jouer avec Lindsay. La petite fut ravie de voir son ami. « Je suis désolée de te faire déplacer comme ça mais ma machine a rendu l'âme et il y a de l'eau partout. ». Elle laissa échapper un petit rire nerveux. Sans doute valait-il mieux en rire qu'en pleurer. Ils montèrent les escaliers pour se rendre sur les lieux du crime. Mais quand Sio entra dans la salle de bain, elle se retrouva nez à nez avec Lindsay et Tom en train de s'amuser dans l'eau. Quand elle leur avait dit qu'ils pouvaient aller jouer, elle avait pensé qu'ils iraient naturellement dans la chambre de la petite. « Maman c'est trop bien la piscine ! En plus il y a de la mousse. ». Et elle souffla sur un petit nuage de lessive. Sio soupira. Elle ne savait pas si elle devait se fâcher ou bien en rire. Les joies d'être parents.

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J'espère que t'as emmené ton maillot.

Siobhan était une maman wonderwoman. Elle était typiquement le genre de personne à combiner l'équilibre parfait entre vie privé et vie professionnelle. Elle était toujours au top que ce soit à l'hôpital ou à la maison. Toujours à l'heure, enchaînant les heures de garde comme si de rien n'était. Son taux de réussite en chirurgie était l'un des meilleurs parmi ses collègues. Elle s'occupait de chacun de ses dossiers avec une attention particulière, gérait les internes... Quant à la maison, elle s'occupait de toute la logistique : le ménage, les courses... sans oublier Lindsay : aller la chercher à l'école, les devoirs, la douche. Mais si elle avait toujours été capable de se donner à 200% dans tous les aspects de sa vie, c'était parce qu'elle avait l'équilibre psychique qui allait avec. Elle adorait son travail et avait une vie de famille digne d'un script de publicité. Mais aujourd'hui, tout était bien différent et Sio commençait à laisser apparaître, derrière ses images de femmes parfaites, les faiblesses qu'elle ne pouvait plus nier. Depuis le départ de Jay, c'était devenu difficile. Pourtant, lorsqu'il avait été déployé en Afghanistan, elle avait déjà du gérer seule. Mais les circonstances étaient différentes. Elle se rendait compte chaque jour à quel point ils s'étaient toujours complétés et combien vivre sans lui était douloureux. Rien que ce matin avec la machine à laver. C'était bête mais d'habitude, c'est Jay qui aurait tant bien que mal tenté de réparer les dégâts. Elle le voyait, les pieds dans l'eau en train de pester, Lindsay derrière lui à l'encourager et elle, en train de rire devant son air renfrogné. Elle imaginait très bien la scène virer à la bataille d'eau entre la petite famille. Ils auraient peut-être même attrapé un rhume à être restés dans leurs vêtements mouillés trop longtemps. Sauf que la réalité était tout autre maintenant et ce n'était pas son mari qui allait s'occuper de chantier. Ni elle d'ailleurs.

C'était pour ça qu'elle avait du faire appel à Mateo. Il était homme à tout faire et donc le candidat parfait pour cette mission. Mais si elle le connaissait, ce n'était pas parce qu'elle avait déjà eu besoin de ses services. Non pas du tout, ils s'étaient rencontrés grâce à leurs enfants. En effet, il avait un fils, Tom, du même âge que Lindsay. Il s'avérait que les deux bouts de chou étaient dans la même classe et qu'en plus ils étaient amoureux l'un de l'autre. Quelle ne fut pas la surprise de Siobhan quand un jour sa fille lui avait dit qu'elle aussi avait un n'amoureux comme Papa et Maman. La chirurgienne trouvait ça très drôle et particulièrement mignon. Jayden avait beau essayer de s'amuser de la situation, il n'en restait pas moins un vrai papa poule à l’affût du moindre prétendant faisant la cour à sa fille. « Je pense que tu n'as pas à t'en faire pour le moment. » avait-elle dit avant d'enlacer son mari.
Tous les jours, Lindsay racontait ses journées d'école en compagnie du petit Tom : un jour ils avaient fait des dessins avec des feutres et des gommettes, une autre fois de la pâte à sel. Un jour elle avait partagé son gâteau avec lui pour le goûter et il lui avait même fait un bisou sur la joue. Siobhan avait failli s'étouffer en voyant la tête déconfite de Jay. Et puis un jour, à la sortie de l'école, Lindsay était arrivée main dans la main avec le fameux Tom. Ils étaient vraiment mignons ensemble et elle se dit que Jay aura été au bord de l'attaque cardiaque devant ce spectacle pourtant si touchant. La chirurgienne avait salué Tom avant d'entendre le petit garçon crié "Papa" et courir dans les bras d'un homme un peu plus loin. Elle était alors allée se présenter et c'était ainsi qu''ils avaient fait connaissance. Depuis, ils avaient plusieurs fois fait des sorties au parc avec les petits, des après-midi jeu ou bien s'étaient rendus des service en gardant chacun leur tour Lindsay et Tom. Puis un jour, alors qu'ils étaient assis sur un banc à discuter et que les enfants jouaient à la balançoire, le petit garçon fit une crise d'asthme. Sio intervint immédiatement auprès du fils de Mat. Plus de peur que de mal mais depuis, la jeune femme avait fait une affaire personnelle de s'occuper de Tom. Elle gérait désormais son suivi médical et les infirmières avaient pris sur elle de biper la chirurgienne lorsqu'ils arrivaient aux urgences.

Mateo arriva avec son fils et c'était une Sio dépassée par les événements qui avait ouvert la porte. Devant le spectacle qu'elle offrait, le jeune homme ne put s'empêcher de rire. Elle devait vraiment avoir une sacrée dégaine. Entre deux tentatives de retenir ses éclats de rire, il lui demanda si un tsunami avait ravagé sa maison. Il l'informa que malheureusement, il n'avait pas pensé à s'équiper mais en même temps pour sa défense, elle n'avait pas prévenu que c'était pool party dans la maison. Elle lui lança un regard mi-amusé mi-désespéré avant de répondre. « Si tu savais, je m'en serai bien passée. La salle de bain est inondée. Entre, tu constateras par toi même l'étendu des dégâts. ». Et alors qu'elle s'excusait du dérangement, Mateo lui affirma qu'il n'y avait pas de mal. Il était vrai que l'idée d'appeler quelqu'un d'autre ne lui avait pas effleuré l'esprit. Elle avait tout de suite pensé à lui. Et elle avait eu de la chance qu'il fasse une croix sur une partie de son week-end pour venir lui prêter main fore. Il commença à demander ce qu'il s'était passé pour qu'elle en arrive à jouer les sirènes dans sa maison. Il n'eut pas l'occasion de terminer son interrogatoire puisqu'ils se retrouvèrent devant Tom et Lindsay qui pataugeaient allègrement dans l'eau et la mousse. Mateo resta interdit avant d'assurer qu'elle voulait vraiment transformer sa salle de bain en piscine. « Je t'avais dit que c'était l’inondation. ». Le jeune homme se concentra ensuite sur son fils. Son premier réflexe fut de s’inquiéter de son asthme puis ensuite de l'état de ses affaires et des traces qu'il faisait partout dans la maison. Siobhan s'adressa alors à Lindsay « Toi aussi jeune fille. C'est pas ici qu'on joue mais dans ta chambre et maintenant il va falloir te changer. ». Les mains posées sur les hanches, elle prenait un air faussement énervé. « Aller, venez tous les deux, je vais vous trouver de quoi être au sec. ». Elle leur prit la main et les emmena dans la chambre de Lindsay. Elle leur fit retirer leurs affaires mouillées pendant qu'elle cherchait du change. Une fois le problème réglé, Sio attrapa les vêtements trempés et alla rejoindre Mateo. « Maintenant vous restez la pendant qu'on répare la machine ! ». Et alors qu'elle s'éloignait, elle ne vit pas les petits sourires espiègles qui se dessinaient sur leurs lèvres.
De retour dans la salle de bain, la chirurgienne lâcha un soupir. « Désolée de t'avoir laissé mais c'est bon ils s- ». Elle ne put terminer sa phrase. « Regarde Papa, on est pareil avec Lindsay ! ». Les deux garnements étaient de nouveau sur le pas de la porte. Heureusement ils avaient évité de repatauger dans l'eau. « Je sens qu'il y a de petits enfants qui vont finir dans mon ventre si je les attrape. ». Ni une ni deux, ils partirent en criant et rigolant en direction de la chambre de Lindsay. Se tournant vers Mateao, elle lui lança le regard désespéré des parents dépassés par les événements. « Bon ! La machine. Alors euh, j'allais prendre ma douche et elle a fait un drôle de bruit. Comme si j'avais mis des objets lourds dans le tambour. Puis plus rien. J'ai essayé de relancer le cycle mais sans succès. Puis la porte s'est ouverte et je me suis retrouvée avec de l'eau partout. ». Et elle désigna la flaque qui s'étendait à leur pied.

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Siobhan se disait qu'elle avait vraiment de la chance que Mateo soit venu à son secours. Elle n'osait imaginer si elle avait du gérer la crise toute seule. La chirurgienne avait beaucoup de compétence mais le bricolage n'en faisait clairement pas partie. Si il n'avait pas été la, elle aurait dû chercher sur internet un dépanneur qui lui aurait sans doute demandé les yeux de la tête rien que pour se déplacer. Et une fois sur place, pas sûr qu'il aurait été d'un quelconque secours ! N'y connaissant rien, il aurait été tellement pratique de l'arnaquer. Non vraiment c'était une aubaine que son ami puisse la sortir de ce pétrin et elle réfléchissait déjà à la façon dont elle pourrait le remercier. Évidemment, elle comptait déjà le rémunérer pour le dépannage puisque tout travail mérite salaire. Mais elle lui devait bien un déjeuner pour la dérangement.

Devant le spectacle de leurs deux petits monstres en train de s'amuser dans l'eau savonneuse, Sio et Mat ne savaient pas vraiment si ils devaient rire ou pleurer de la situation. Le jeune homme commença par s'inquiéter pour son fils puis de l'état dans lequel il allait mettre le sol de la maison. Ce qui en soit, n'était pas tellement grave, Sio n'allait pas se formaliser pour ça. Mais pour éviter que ça ne dégénère, la chirurgienne prit les choses en main et emmena les enfants se changer. Et à peine les bambins furent au sec qu'ils trouvèrent drôle de venir fureter autour de la salle de bain. Tom semblait vouloir montrer à père la façon dont il était habillé et qui était la même que sa copine puisque c'était ses vêtements. Siobhan n'ayant rien d'autre sous la main, elle lui avait prêté des affaires de sa fille ce qui leur donnait une allure amusante de faux jumeaux. Il était difficile de résister à tant de mignonnerie mais il le fallait bien. Pour éviter de devoir une nouvelle fois les faire se changer, elle décida de les menacer de les manger si ils restaient dans les parages. Sur le coup, ça eu l'effet escompté même si ça n'allait pas durer.
Mateo commença à poser des questions sur les circonstances de la panne, cherchant d'éventuels indices qui pourraient le mettre sur une piste. Après tout, il fallait savoir d'où venait le mal pour pouvoir en venir à bout. Siobhan réfléchit quelques instants essayant de se rappeler quand elle avait acheté sa machine et si elle avait déjà eu ce genre de problèmes. Elle se rappela alors son emménagement dans cette maison avec Jay et une Lindsay d'un an tout juste. Elle avait fait appel à Sigrid pour s'occuper de la déco intérieure et si ses souvenirs étaient bon, la machine était neuve, comme tout l'électroménager de la maison d'ailleurs. Ils n'en avaient pas changé depuis donc elle était aussi vieille que leur emménagement. Et en ce qui concernait un possible précédent, elle n'était pas très sûre. « Alors, il me semble qu'on l'a acheté en arrivant ici donc elle a environ 4 ou 5 ans. ». Ce qui d'après elle, n'était pas très vieux mais elle n'était pas une experte. « Et jusqu'ici je n'avais pas spécialement eu de problème. A part une fois où elle s'était arrêtée en plein milieu du cycle mais j'ai réussi à la relancer et au final j'ai pu récupérer mon linge sans soucis. ». Siobhan essaya de faire appel à sa mémoire pour voir si autre chose lui revenait mais rien. « A part ça je ne vois pas, désolée. ». Elle n'était pas sûre d'être une grande aide et elle espérait que Mat puisse trouver l'origine du problème malgré ses infos un poil inutile. Elle espérait vraiment qu'il fasse un miracle car l'achat d'une nouvelle machine n'était pas vraiment prévue dans le budget de ce mois-ci. Certes, son emploi de chirurgienne lui assurait un revenu plutôt confortable mais depuis qu'ils étaient séparés avec Jayden, elle devait assurer les charges de leur maison seule et autant dire que ce genre d'événements n'était pas le bienvenu.

Quand Mat l'interrogea sur une éventuelles panne de courant, elle répondit par la négative. Ce qui en soit était rassurant puisqu'il y avait de l'eau partout et un soucis d'ordre électrique serait plus que problématique voire dangereux. Il lui proposa alors de l'aider à éponger avant de se mettre au travail lui demandant s'il pouvait emprunter une serpillière ou autre. Siobhan acquiesça et alla chercher de quoi essuyer les dégâts. Et alors qu'elle s'emparait d'une serviette, elle entendit Mat proposer aux deux petits garnements qui espionnaient de venir mettre la main à la patte. Décidément, ils n'écoutaient rien aujourd'hui. Cela dit, ils repartirent aussi vite qu'ils étaient arrivés, préférant jouer à cache-cache avec leurs nerfs que de s'improviser Cendrillon. « Tiens. » dit-elle en lui tendant la fameuse serviette. « Je vais aller chercher un seau pou- HOU ». Sio glissa et atterrit dans les bras de Mateo in extremis. Elle s'assura de tenir debout avant de le lâcher. « Merci. ». Si il n'avait pas été la, elle se serait sans doute cassée quelque chose. C'était vraiment son sauveur aujourd'hui. « Ça devient urgent de nettoyer tout ça avant que quelqu'un ne finisse à l'hôpital ! ». Elle prit la plus grande précaution pour ne pas glisser de nouveau et aller chercher son fameux seau. Elle fut de retour à peine une minute plus tard et ils commencèrent à éponger la pièce comme ils pouvaient.
A genou dans l'eau, Siobhan était encore plus trempée que lorsqu'elle avait ouvert la porte. Son débardeur clair commençait à laisser apparaître ses sous-vêtements et ses cheveux étaient complètement détachés. Sio cherchait une nouvelle serviette pour remplacer celle qu'elle avait et qui était beaucoup trop humide pour être encore efficace. Une fois qu'elle eut trouvé ce qu'elle voulait, elle se débarrassa de la précédente en le jetant dans le seau. Malheureusement, ce ne fut pas la bassine mais Mat que sa cible atteint. Lui aussi se retrouvait pas mal mouillé par sa faute. « Désolée. ». Oui elle s'était excusée mais en la regardant se débattre avec son fou rire, il était plus qu'évident qu'elle ne l'était pas vraiment. Pas besoin de Tom et Lindsay, il y avait une autre enfant dans les parages. Alors qu'ils reprenaient leur tâche, elle profita d'un moment d'inattention pour l'éclabousser de nouveau, volontairement cette fois. « Pardon, je suis vraiment maladroite aujourd'hui. ». Les mains levées et les yeux emplis d'une  espiègle innocence, elle ne put retenir ses éclats de rire plus longtemps devant la tête qu'il faisait. Une vraie gamine.

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