(#17) - you're the light to my darkness (leo)

Enfin une soirée tranquille après plusieurs jours mouvementés. C’était le moment idéal pour profiter d’une bonne soirée en tête à tête avec ta moitié. Tu lui avais tout de suite proposer d’aller manger au restaurant et d’aller au cinéma juste après. Ce qu’elle avait accepté avec grand plaisir. Tu savais pertinemment qu’elle souffrait de ton absence à la maison quand tu enchaînais jour et nuit comme cela avait été le cas ces derniers jours. Mais elle était au courant de ta dévotion pour ton boulot lorsqu’elle a accepté de se mettre en couple avec toi.
En rentrant de la caserne tu avais pris une bonne douche puis tu t’étais aussitôt préparé pour sortir. Demain matin tu réattaquais de bonne heure, alors tu préférais ne pas trop tarder non plus. Tu avais laissé le choix du restaurant à ta chérie et vous étiez donc allé manger chez un italien. Tu aurais pu parier sur ce choix, tu sais que c’est son pêché mignon. Le repas avait été agréable et vous vous étiez donc dirigé tranquillement vers le cinéma. A l’affiche, un gros film que vous attendiez tous les deux avec impatience. Alors ça ne pouvait qu’être bien ! Et ce fût le cas d’ailleurs. Vous étiez ressortie du cinéma, enjoués. Vous aviez ensuite fait le choix finalement de prolonger encore un peu la soirée en allant marcher dans les rues de Washington. Ces derniers temps ce genre de petits moments se faisaient plutôt rare. Alors forcément il était agréable d’en profiter pleinement quand l’occasion se présentait. Une fois rentrés, vous vous étiez glissés dans le lit et quelques temps avoir fait le durer le plaisir encore un petit moment, vous vous étiez profondément endormi l’un contre l’autre. Une soirée de rêve quoi.

Ce qui le fût moins par contre, c’était le réveil un sursaut peu après minuit dû fait de quelqu’un qui toqua à votre porte. Tu tâtonnas sur la table de chevet à côté de toi à la recherche ton téléphone portable afin de regarder l’heure. Qui pouvait bien venir toquer chez toi à cette heure-ci. C’est une blague ?  Après avoir dit à ta chérie de se rendormir, que tu t’en occupais, tu enfilas un pantalon de pyjama et fila à ta porte. Tu étais clairement ensuqué car tu t’étais endormi il n’y a pas si longtemps que ça. Alors le couillon qui s’amusait à toquer chez toi avait intérêt à avoir une bonne excuse, sinon tu… en fait tu avais l’esprit trop embrouillé pour savoir toi-même ce que tu ferais. Tu ne pris même pas la peine de regarder à travers l’œil de biche de qui il s’agissait. Alors que tu t’apprêtais à gueuler sur la personne tout en ouvrant la porte, tu fus arrêté dans ton élan, bouche grande ouverte, quand tu aperçus Haley. Qu’est-ce qu’elle faisait là ?! Pour qu’elle vienne comme ça, sans prévenir, c’est que c’était forcément important… peut-être même grave. Aussitôt ton visage vira à l’inquiétude. « Haley ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui se passe ? Rien de grave j’espère ! ». Tu lui ouvres grand la porte pour qu’elle puisse entrer et dépose un baiser sur sa joue en guise de bonjour… ou bonsoir… tu ne sais plus. Tu te diriges immédiatement vers la cuisine pour lui servir à boire et te prendre un verre par la même occasion, avant de revenir vers le salon et d’inciter ta petite-sœur à s’assoir avec toi sur le canapé. Tu la regardes fixement, toujours inquiet. « Dis-moi tout ! Tu m’inquiètes là ? Ca va ? ». Oui tu n’étais pas habitué à voir ta petite-sœur débarquer comme ça à l’improviste en plein milieu de la nuit alors forcément tu ne pouvais rien présager de bon !

Alors que tu pensais passer une nuit tranquille, bien qu’à tout moment tu pouvais être appelé à la caserne, tu venais d’être réveillé par quelqu’un qui tapait à ta porte. L’air peu enjoué, tu t’étais levé, encore à moitié endormi pour aller, pour aller gueuler sur la personne qui osait la seule nuit tranquille que tu aurais pu avoir depuis un moment. Mais tu étais loin de t’imaginer que lorsque tu ouvrirais la porte, tu allais trouver Haley. Tu passas de l’énervement à la surprise puis finalement à l’inquiétude. Car voir débarquer ainsi ta petite-sœur, à une heure tardive et sans prévenir, cela ne sentait pas bon du tout. Ton cœur se serra quand elle te confirma que cela n’allait pas en te demandant de l’aide.  Tu ouvras grand la porte pour la laisser entrer et l’embrassa en guise de bonjour. Tu t’empressas d’aller à la cuisine pour vous servir un verre d’eau chacun. Elle en profita pour s’excuser de vous réveiller. « Non tu as bien fait de venir ! Ne t’inquiète pas pour ça. ». Si cela avait été une quelconque autre personne que ta petite sœur, pas certain que tu en aurais dit autant… enfin ça dépendait des circonstances bien sûr. Tu te dirigeas ensuite vers le salon et invita Haley à s’assoir avec toi sur le canapé, ce qu’elle fit. Tu étais tellement inquiet que tu n’avais aucune patiente à cet instant précis, alors rapidement tu la pressas de te dire ce qu’il se passait. Une fois son verre posé sur la table basse, elle prit la parole. Elle était nerveuse, tout son corps le criait mais surtout ses mains avec lesquelles elle jouait. Tu attrapas ses mains dans les tiennes pour qu’elle arrête de jouer avec et lui donner du courage pour continuer. Ce qu’elle venait de te dire ne faisait qu’ajouter à ton inquiétude. Il lui était arrivé quelque chose par le passé dont elle ne t’avait jamais parlé et qui fait qu’elle n’allait pas bien depuis tout ce temps ? Comment avais-tu pu louper ça ? De quoi il s’agissait ? Tu ne prêtais même pas attention au fait qu’elle était en parlé à quelqu’un d’autre avant de t’en parler à toi… à cet instant ça n’avait aucune importance ! Tu serrais ses mains dans les tiennes comme pour tenter de la rassurer et lui dire qu’elle pouvait continuer, que tu étais là. Mais au lieu de te dire de quoi il s’agissait, il te notifia que c’était du passé et donc qu’elle ne voulait pas que tu t’énerves pour ça. Elle te demandait même de le promettre. Pour qu’elle fasse ça, c’était que ce qu’elle avait à t’annoncer était forcément très grave et ça tu ne le supportais pas. Elle connaissait par cœur ton caractère, elle savait que tout ce qui lui faisait du mal t’énervais. Cela n’avait rien à voir avec le passé, tu pouvais lire de la peur et de la panique dans ses yeux à cet instant. Cela avait beau s’être passé il y a longtemps, cela l’affectait encore beaucoup aujourd’hui. Et tu ne pouvais t’empêcher de déjà te flageller de n’avoir rien vu jusqu’à présent. Quel grand-frère faisais-tu, si tu n’étais même pas capable de voir que quelque chose la rongeait depuis tout ce temps ? Qu’avais-tu pu louper d’aussi important ? Tu ne le saurais pas tant que tu ne lui promettais pas de ne pas t’énerver. C’était cruel de te demander ça… mais pour elle te ferait du mieux que tu peux pour contenir ta colère, quitte à exploser après. Toujours en serrant ses mains dans les siennes, tu plongeas ton regard dans le sien. « Je te le promets. ».

Cette soirée prenait une tournure vraiment inattendue. Pas un seul instant tu ne t’étais imaginé être réveillé peu après minuit par quelqu’un qui toquait à ta porte et encore moins que ce quelqu’un soit ta petite sœur adoptive, Haley. Vu le contexte cela ne présageait déjà rien de bon, mais quand tu l’avais observé, là devant ta porte, tu pouvais clairement voir que cela n’allait pas du tout. Tu l’avais donc laissé entrer, lui avait servi un verre d’eau et vous vous étiez posé sur le canapé pour qu’elle puisse tout te raconter. A peine avait-elle commencé à prendre la parole qu’elle s’était mise à jouer avec ses doigts, rongée par le stress. Mais tu pouvais aussi voir sur son visage qu’il n’y avait pas que le stress. Elle avait peur également. Par quoi pouvait-elle être si effrayée ? Pour le moment, tout ce que tu savais, c’est qu’il s’agissait de quelque chose qui s’était produit par le passé. Mais quoi ? Apparemment quelque chose qui allait t’énerver… puisqu’elle te demandait de promettre de ne pas t’énerver. D’un côté c’était évident, si elle était dans cet état à l’heure actuelle c’est que ce qu’elle avait à te raconter ne pouvait que t’énerver… Mais tu n’étais pas vraiment en état de réfléchir correctement. Non pas que tu sois encore embrumé par ton réveil surprise, mais tu avais l’esprit extrêmement préoccupé par l’état de ta petite sœur. Tu n’aimais pas la voir comme ça. Tu te sentais si impuissant à cet instant. La seule chose que tu avais su faire, c’était de lui attraper les mains pour qu’elle cesse de jouer avec et surtout pour lui donner du courage pour qu’elle puisse continuer ce qu’elle avait à te dire. Tu te sentais coupable également. Coupable de ne pas avoir su voir avant que quelque chose n’allait pas. Tu ne savais pas vraiment à quand remonté ce « quelque chose » qui lui était arrivé, mais tu étais persuadé que tu avais loupé quelque chose. Tu finis par lui promettre de ne pas énerver, même si tu n’étais pas certain de réussir à maîtriser ta colère selon ce qu’elle allait te révéler. Et finalement, vos regards perdus l’un dans l’autre, elle avait commencé son récit. Elle commença par t’expliquer que cela s’était produit 2 ans avant son arrivée chez vous. Cet élément te permettait ainsi de comprendre pourquoi tu n’avais pas su repérer ce qui aujourd’hui faisait qu’elle était si mal. Mais en réalité tu étais trop concentrée sur les yeux de ta sœur qui commençait à s’humidifier. A mesure que tu voyais son état empiré, ton cœur se brisait un peu plus. Tu exerçais quelques pressions sur ses mains pour tenter de la rassurer, pour lui signalait que tu étais là, que tu ne la lâcherais pas. Elle finit par continuer en précisant qu’elle se trouvait alors dans une grande famille d’accueil où ils étaient six enfants. Maintenant que tu y pensais, c’est vrai qu’elle n’avait jamais vraiment parlé de ce qu’elle avait vécu avant son arrivée dans votre famille. Mais là n’était pas la question. Elle semblait hésitante mais elle fini par lâcher que les parents de cette famille d’accueil étaient des gens affreux, horribles. Cette confession sonnait déjà comme un cri de désespoir dans tes oreilles. Et des larmes commençaient également à monter à tes yeux. A cet instant, ton cerveau était entrain d’imaginer ce que tu pensais être le pire : des gens qui la battait, la maltraitait. Et pourtant tu étais bien loin du compte. D’une voix tremblante la sentence tomba : le père de famille l’avait violé ! Aussitôt elle éclata en sanglot et cacha son visage dans ses mains. Instinctivement, avant de dire quoique se soit, tu l’attrapas dans tes bras pour la réconforter. C’était horrible ! Comment pouvait-on faire ça à une enfant ?! Ou même à n’importe qui, à n’importe quel âge. « Je suis désolée Haley, tellement désolée d’apprendre ça… C’est… c’est horrible ! ». Tu ne savais pas vraiment quoi dire en réalité. Que pouvais-tu dire face à ça ? Que pouvais-tu faire, à part avoir des envies de meurtre envers cet homme… non… ce lâche ! Des larmes se mirent à couler le long de tes joues rien que d’imaginer qu’on est pu faire une chose pareille à ta petite sœur. Tu les séchas rapidement du revers de la main, avant de te reculer légèrement afin de pouvoir mieux la regarder. Tu posas tes mains de part et d’autre de ses épaules et plongea ton regard dans le sien. « Je n’imagine pas le courage que cela a dû te demander de me dire tout ceci ce soir. Je n’imagine pas non plus le courage que cela doit te demander chaque jour pour vivre avec cela… ». Tu marquas une légère pause pour retenir quelques larmes qui menaçaient de glisser le long de ton visage. « Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse Haley ! Tu ne dois jamais douter de ça ! … Tu ne méritais tellement pas ce qui t’es arrivé ! Si je… ». Tu te stoppas. Ta tristesse était entrain de se muer en colère… mais tu n’avais pas le droit, tu avais promis. Tu fis glisser tes mains de bas et en haut de long de ses bras pour continuer à tenter de la réconforter. Puis finalement tu revins chercher ses mains. Ta poigne était un peu plus forte qu’auparavant, transformée par la colère qui t’animait à cet instant. Tu étais entrain d’imaginer ce que tu serais capable de faire à cet homme s’il se trouvait face à toi. Un frisson te parcouru et ta poigne se resserra un peu plus que tu ne l’aurais voulu. Pas de quoi lui faire mal, non… mais de quoi largement trahir ce que tu ressentais à cet instant. Et soudain tu repensas à tous ces cauchemars qu’Haley faisait depuis son arrivée chez vous. Est-ce que… ? Avais-tu vraiment le droit de la questionner après ce qu’elle venait de te révéler ? Tu te mordis la lèvre inférieure, ne sachant que faire. Finalement tu choisis de lui demander. « Mais alors ces cauchemars que tu faisais à l’époque… c’était ça ? ». Elle t’avait toujours raconté tout un tas d’excuses par rapport à tous ces cauchemars qu’elle faisait, tu n’avais pas eu de raison de remettre en doute ce qu’elle te disait bien que tu avais toujours trouvé ça bizarre qu’elle en fasse autant. Tu avais souvent mis ça sur le compte qu’être un orphelin trimbalé de famille d’accueil en famille d’accueil ne devait pas être chose évidente. « Si tu ne veux pas répondre, tu n’es pas obligée surtout. Tu peux juste rester là, tout contre moi, comme quand tu étais petite et que tu venais justement de faire un de ces cauchemars. Je suis là Haley, je serais toujours là... ».

Quand tu avais vu Haley devant ta porte à cette heure tardive tu t’étais immédiatement dit que quelque chose n’allait pas mais tu étais loin de t’imaginer que ce quelque chose serait une pareille révélation. Tu ne savais pas trop ce qui l’avait poussé, ce soir particulièrement, à venir te voir pour tout te raconter, mais cela t’importer peu car, elle le savait, tu serais toujours là pour elle peu importe l’heure du jour ou de la nuit. Elle était l’une des personnes les plus précieuses à tes yeux et savoir qu’on avait pu lui faire autant de mal te déchirer le cœur. Quand elle éclata en sanglot à la fin de sa révélation tu l’as pris instinctivement dans tes bras. Tu n’aimais pas la voir comme ça et tu ne peux empêcher quelques larmes de rouler le long de tes joues également. Tu étais si désolé t’apprendre cela, de ne pas avoir su voir que quelque chose lui peser depuis tout ce temps, de comprendre que ce qui l’empêchait de dormir la nuit était bien plus grave que les cauchemars qu’elle te racontait étant petite. Même si en réalité il t’aurait été presque impossible de deviner pareille chose, tu ne pouvais t’empêcher de t’en vouloir de pas avoir pu l’aider plutôt. Haley avoua que si elle te l’avait caché si longtemps, c’est parce qu’elle avait peur. Peur de quoi ? De ta réaction ? Ou s’agissait-il d’une peur qui l’a hanté depuis ce jour-là ? Peu importe, maintenant que tu savais tout, tu pouvais essayer de te rattraper en étant là pour elle, en la soutenant, en l’aidant ! Alors tu essuyas rapidement les quelques larmes qui coulaient de tes yeux et tu lui donnas les meilleures paroles d’encouragement que tu pues. Toutes ses paroles tu les pensais, sincèrement. Tu avais toujours été admirative de ta petite sœur, mais apprendre qu’elle vivait depuis si longtemps avec ce secret, ne faisait qu’amplifier ce que tu pensais d’elle : elle était clairement la femme la plus courageuse que tu connaisses ! Bien sur pendant les moments de silence, ton cerveau cogitait et de la colère à l’encontre cet homme qui avait osé faire ça à l’un des êtres les plus chers à ton cœur grandissait à toi. Tu faisais de ton mieux pour cacher cette colère à Haley. Parce qu’elle n’avait pas besoin de ça à cet instant. Et parce qu’elle t’avait fait promettre avant de tout te dire. Alors tu lui devais de te contenir. C’était difficile pour toi, tu avais toujours été assez sang chaud. Seul ton métier t’avait aidé à prendre du recul vis-à-vis de tout ça. Elle te répéta qu’elle avait peur, ce qui te faisait instinctivement donner une petite pression pour lui signaler ta présence, ton soutien. Elle t’avoua que sans toi, elle n’aurait probablement plus jamais pu faire une nuit normale, que tu l’avais sauvé de ces cauchemars. Ces fameux cauchemars dont elle avait toujours caché le réel contenu, préférant raconter toutes sortes d’histoires que tu n’avais pas de raison de remettre en doute. Tout était entrain de prendre un nouveau sens.  Tu l’interrogeas à propos de ces cauchemars mais tu te doutais que cela ne devait pas forcément évident d’en parler pour elle-même si elle venait de tout t’avouer. Elle te confirma alors que dans ces cauchemars elle revivait toujours la scène et que c’était toujours le cas aujourd’hui. Savoir ça ajouta à la colère que tu tentais de contrôler. Tu cessas tout contact car tu sentais que tu perdais un peu le contrôle. Tu serras fort les poings pour tenter de te calmer assez rapidement. Après quelques profondes respirations, tu lui proposas de rester ici, tout contre toi, comme quand vous étiez petits. Tu ne pouvais décemment pas la laisser toute seule après cela. A peine eus-tu fini de dire ça qu’elle éclata en pleurs et tu passas ton bras autour de ces épaules pour venir la coller contre toi. D’une voix tremblante elle te remercia. Tu déposas un baiser sur son front. « Tu es une femme forte Haley, même sans moi, je suis certaine que tu aurais réussi à t’en sortir. ». Tu la serras un peu plus fort contre toi et attrapas le plaid qui était posé sur le haut du canapé pour le faire glisser sur elle. Ce soir tu ne retournerais pas te coucher auprès de ta moitié. Mais elle savait à quel point la famille était important pour toi, alors elle comprendrait.