Bien émouvants sont les souvenirs des souvenirs.

Avoir des nouvelles de Sorên est pour moi aujourd’hui quelque chose de normal, d'ailleurs je peux même dire que chaque jour j’attends ce moment où lui et moi allons pouvoir parler de tout et de rien… C’est étrange puisque je n’ai jamais été proche de lui autant dire que je ne le connaissais même pas excepté de vue où sur les dires de ma meilleure amie qui n’a jamais rien dit de mal sur lui, mais depuis qu’elle nous a quittés lui et moi nous sommes rapprochés afin de parler d’elle et du manque qu’elle nous a laissé en partant aussi prématurément et les choses ont fait qu’avec les jours, les semaines et les mois nos sujets de conversation se sont diversifiés.
Jusqu’ici, nous n’avons eu aucun contact autre que les réseaux sociaux je ne sais pas pourquoi, il ne m’a jamais proposé de parler face à face, mais je sais que pour ma part au départ je n’étais pas en mesure de voir la souffrance qui devait émerger de son regard. Je n’étais pas capable de prononcer son prénom à haute voix sans me noyer dans une flaque d’eau de larmes alors, je suppose que j’ai simplement laissé le temps faire les choses sans chercher à comprendre quoi que ce soit.

Lire qu’il me propose de se voir m’a un pas mal surpris puisque je ne m’y attendais pas, mais lire qu’il est prêt à faire du vide ma mine de rien fait l’effet d’un coup de poing en plein cœur. Non pas que je sois contre lui puisque je comprends et que je pense qu’il a le droit d’avancer et refaire sa vie, mais ça me fait étrange de me dire que les affaires lui appartenait. Quoi qu’il en soit le jour de l’enterrement j’ai promis à ma meilleure amie d’être présente si l’un des membres de sa famille voulait de l’aide et Soren en fait partie alors il me semble normal de m’y rendre et de l’aider d’autant plus qu’aujourd’hui, il est comme un ami enfin, je crois… Peut-on dire d’une personne qu’elle est son ami alors qu’on n’a parlé que sur le net ? J’avoue que ça me semble un peu surfait, mais bon.

Après avoir enfilé un jeans, un haut noir, j’attrape le reste de mes affaires et je quitte mon logement en me doutant que la journée va être lourde à porter. Sac à main sur les épaules, je marche dans les rues tranquillement et je m’arrête  à la boulangerie ou je prends de quoi déjeuner pour ensuite rejoindre la maison de ma meilleure amie. J’ai la mine fatiguée malgré le maquillage léger que j’ai pris le temps d’étaler sur ma face avant d’enfiler mon jeans. Sachet de viennoiserie à la main, j’intercepte un taxi et je monte dedans donnant l’adresse au chauffeur. En quelques minutes seulement j’arrive devant la maison, je remercie le chauffeur et je lui paye ce que je lui dois avant de me tourner et de regarder la maison, je pince doucement mes lèvres et j’inspire pour prendre mon courage à deux mains et je commence à marcher vers le palier de la maison.
Je me souviens encore du jour où elle m’a montré cette maison avec fierté, elle portait une robe bleu ciel qui lui allait à merveille. Une pointe de tristesse sur le cœur, mon doigt presse la sonnette tandis que mon cœur s’emballe subitement à l’idée de voir Soren.

Le bar fermé, il était temps pour moi de rentrer à la maison, tout le monde était absent, tous partit faire la fête avec les amis. La route qui me conduit à mon domicile est assez rapide, il faut dire qu’à cette heure-ci tous sont entrain de cuver dans un coin ou de pioncer sans se préoccuper du reste. Je ne croise que très peu de véhicules avant d’arriver enfin devant la maison que j’avais acheté il y a 7 ans environ quand j’avais pris la décision d’adopter mes sœurs et mon frère. Je sais que cela n’était pas vraiment une chose simple mais je l’avais fait en connaissance de cause et puis quelques années après, celle qui allait devenir ma femme allait m’aider à faire que mes soeurs se sentent bien, qu’elles ne manquent de rien et surtout qu’elles ont une oreille pour certaines choses malheureusement tout à une fin, j’avoue que j’aurai préféré qu’elle décide de me quitter que de partir comme ça sur un sol froid au beau milieu de la banque.

Alors que je suis à la maison, je regarde une vieille photo de ma femme et de moi, je souris l’espace d’un moment et je finis par me dire qu’il serait peut-être temps pour moi d’enlever ses affaires de l’armoire. Je ne sais pas encore ce que je vais en faire, pour le moment elles iront dans le garage de la maison et je verrai par la suite. Je repose la photo que j’avais prise quelques secondes auparavant avant d’attraper mon téléphone pour regarder mes mails et mes messages. Après avoir répondu à certains, j’envoie un sms à mes soeurs et à mon frère afin de savoir si tout se passe bien pour eux. Je ne me faisais pas plus de soucis que cela mais j’avais besoin de savoir comme un père pourrait le faire. Je soupire et je finis par jeter le téléphone sur le canapé avant d’aller faire couler un café dans la cuisine. Alors que je fixe le liquide couler dans la tasse, mon esprit vagabonde l’espace d’un moment sur tout ce qu’il se passe en ce moment.

Soudain, je me rends compte que je n’ai pas encore envoyé de message à Isabel, depuis la mort de ma femme, on passait beaucoup de temps ensemble à parler, au départ de ce qu’on pouvait ressentir sur la disparition de ma femme et puis avec le temps les choses ont changés. On a commencé à parler de tout et de rien, on a commencé à rire, à se voir en visio et à profiter en fait des choses simples qu’on a jamais fait parce qu’à mes yeux elle était la meilleure amie de ma femme et à part à de rares occasions, je n’avais pas à me mettre entre elle. Alors que je reviens dans la salle avec ma tasse de café, je reprends mon téléphone alors que je m’installe dans le canapé, un premier message simple est envoyé puis d’autres, j’avoue que je ne suis pas fatigué et pourtant je n’ai pas encore dormi. Je crois que j’ai besoin de me changer les esprits et surtout j’ai besoin d’avancer.

Au bout d’un moment et à sa demande, je lui fais part de mon besoin d’aide pour retirer les affaires de ma défunte femme, je sais que je suis incapable de le faire seul et qu’elle est la meilleure personne pour le faire. Quand elle accepte, étrangement un large sourire s’affiche sur mes lèvres et pourtant je ressens une peur que je n’ai jamais eu jusqu’à présent. Une peur de ne pas arriver à être celui que je suis généralement lors de nos conversations habituelles, c’est étrange, je sais que ce n’est pas moi, je ne suis jamais ainsi mais là… là c’est différent peut-être parce que c’est elle tout simplement.. Je bois doucement mon café tout en fumant une clope que je viens d’allumer, je prends un peu de temps et pourtant je sais qu’elle ne va pas tarder à arriver.

Au bout d’un petit moment je quitte le moelleux du canapé pour aller faire une cafetière de café puis je presse quelques oranges histoire d’avoir un jus de fruits frais puis je vais me prendre une douche et me changer passant un simple jean troué et un t-shirt. A peine ai-je quitté ma chambre que j’entends le bruit d’un moteur devant la maison, je regarde rapidement si tout est en place avant d’entendre la sonnette. Je vais à la porte et l’ouvre affichant un sourire alors que mon regard se pose sur Isabel. J’avoue que l’espace d’un moment, j’ai le souffle coupé et je ne sais pas pourquoi. “Salut ! Entre !” Je me pousse pour la laisser se mettre au chaud puis je ferme la porte “Merci d’être venue me donner un coup de main”.

Je passe devant elle, l’emmenant dans le salon “Fais comme chez toi, je vais aller chercher le café” Je prends rapidement la direction de la cuisine pour aller chercher la cafetière puis je reviens vers elle “Toujours mal à la tête ?” Je laisse un moment mon regard sur elle avant de le détourner en posant la cafetière sur la table.

Droite devant la porte de la maison qui était celle de ma meilleure amie et de son mari mon coeur s’emballe à l’idée de poser mon regard sur Soren, c’est étrange puisque je ne suis pas du genre à avoir peur de ce genre de chose, mais il faut dire que je n’ai jamais été proche de lui avant et que venir ici après toutes nos conversations me parait un peu étrange. Avant que la porte ne s’ouvre, j’entends les pas de celui-ci s’approcher et je sais alors qu’il va ouvrir la porte d’une seconde à l’autre, j’inspire fortement pour me donner du courage et c’est le bruit de la poignet qui me signale que la porte s’ouvre mon regard se pose sur la silhouette inchangée de Soren et je lui souris << Salut >> le sourire sur les lèvres j’entre dans la maison que je connais mine de rien assez bien puisque j’ai passer des journées et des soirées ici avec ma meilleure amie pendant qu’il était au boulot. Mon regard observe l’entrée qui n’a pas réellement changé et je me demande si je suis censé lui faire la bise ou quelque chose du genre, mais je me décide à passer cette étape puisque cela serait certainement étrange. Comme à mon habitude je retire mes chaussures à côté du meuble présent dans l’entrée et je soulève le paquet de viennoiserie que je tiens dans mes mains en tournant la tête sur ma gauche pour le regarder << J’espère que tu meurs de faim, j’ai pris un peu de tout >> je souris amicalement avant pincer doucement mes lèvres puisque l’idée de revoir les affaires de ma meilleure amie me peine un peu << ça me fait plaisir >>. Je sais parfaitement qu’elle doit être en train de nous regarder en ce moment et qu’elle doit être heureuse de voir qu’on se s'entraide puisqu’elle a toujours voulu que j’apprenne à connaître davantage Soren, mais le temps nous a manquer. Je le laisse passer devant moi après tout il est le maître des lieux et je le suis marchant doucement pour entrer dans le salon qui lui aussi n’a pas réellement changé, je dépose les sachets sur la table et je retire doucement ma veste la posant sur l’une des chaises. Être ici me fait étrange et la sensation d’être une intruse me titille légèrement, mais le retour de Soren accompagner de la cafetière effacer ce sentiment << ça va le doliprane à fait effet, mais c’est gentil d’y avoir pensé >> je passe une main dans mes cheveux en ajoutant << ça n’a pas changé >> je me racle doucement la gorge et je pose mon regard sur le mari de ma meilleure amie et je tente de rendre l’atmosphère moins tendue << Tu as bonne mine pour quelqu’un qui n’a pas dormi, tu me donnes ton secret ? >> souriant avec tendresse, j’hésite un moment à tirer la chaise pour prendre place, je sais bien qu’il m’a dit de faire comme chez moi, mais je pense que cela n’est pas possible puisque je sais que je suis chez ma meilleure amie… Je suis dans la maison qui la rend heureuse chaque jour, je suis en compagnie de l’amour de sa vie. Je finis par passer mes deux mains dans les poches arrière de mon jean et je mordille l’intérieur de ma lèvre, jamais je n’aurais pensé que les choses auraient pu être aussi étranges… Surtout après nos conversations en ligne, mais certainement que la maison y est pour beaucoup, mine de rien j’ai l’impression de la sentir, j’ai l’impression qu’elle est ici avec nous. Mais cela doit être mon imagination qui me joue des tours, je me décide à me reprendre et je dis à celui-ci << D’ailleurs je te souhaite une bonne année >> je me doute que son année ne sera pas merveilleuse puisqu’il doit souffrir affreusement encore, mais au moins je lui fais par des souhaits que j’ai pour lui. Je frotte doucement mon bras avec ma main gardant mon regard sur lui et je me demande pourquoi je suis aussi coincée en sa présence << Du coup, tu voulais vider l’armoire c’est ça ? >>.

 

Mon regard sur la meilleure amie de ma femme et sur le coups, je ne sais quoi penser, je sais que ma femme m’a toujours reproché de ne pas vouloir réellement la connaître mais ce n’était pas ça, je respectais bien trop leur amitié pour être celui qui jouait parfois les trouble-fêtes pourtant il m’est arrivé de rester un moment avec elles à boire un café, à discuter de tout et de rien mais bien souvent, je finissais pas les laisser seules soit pour aller gérer une crise entre soeurs ou pour aller au bar vérifier que tout se passait bien. C’était souvent comme ça, les seules fois où nous passions vraiment plus d’une heure ensemble c’était lors de l’anniversaire de ma femme ou le sien quand nous étions invités mais cela s’arrêter là. Je lui souris alors qu’elle montre le sac “J’ai faim ouai mais t’en as pris pour un régiment, tu sais on est que tous les deux, tout le monde est partie faire la fête” Je finis par la remercier même si cela n’est pas simple, je le sais, je ne suis même pas sûr d’arriver à mettre dans les cartons certaines de ses affaires pourtant je sais qu’elle n’aurait pas aimé que je reste focaliser là-dessus.

je me souviens encore de certaines de nos conversations où on parlait du fait qu’un jour l’un d’entre nous allait partir et je sais qu’on s’était juré de ne pas se laisser aller et dans un sens je l’ai fait mais pas entièrement parce qu’au fond, je n’ai rien pu enlever, sa photo est toujours présente dans la maison, son gilet est toujours sur la chaise de la chambre même son parfum est toujours sur la commode, il n’avait pas bougé de place. Il m’arrivait parfois de ne pas dormir dans notre chambre simplement parce que j’avais l’impression qu’elle y était encore bien trop présente et que cela était douloureux mais depuis peu, en relisant un de ses mots, je me rendais compte qu’il fallait que j’arrête de regarder derrière moi, elle voulait me voir heureux et pas me voir comme je le suis parfois. Je reviens sur la jeune femme pour lui demander si son mal de tête va mieux, je souris à sa remarque avant de l’entendre dire que ça n’avait pas changé.

Je regarde rapidement dans la pièce et elle n’a pas tort, au fond j’aimais bien ce que Nina avait fait dans la maison, est-ce qu’un jour, cela changera peut-être, je ne sais pas du tout mais pour le moment j’aime ma maison comme elle est là. “J’aime bien ce qu’elle avait fait de la maison, j’avais pas trop envie de changer bien que les filles aiment bien mettre leur bordel partout” C’est vrai que parfois quand je regarde leur affaire partout ça a le don de mon gonfler. Je souris à sa remarque sur le fait que j’ai bonne mine, j’avoue que je ne trouve pas mais si elle le dit “J’ai pas de secrets, j’crois que c’est juste l’habitude de ne pas beaucoup dormir sans compter le sport que je fais dés que je peux !” Mon regard reste sur elle, j’ai l’impression d’être complètement différent de ce que je suis d’habitude avec elle, je ne sais pas, c’est une étrange sensation.

Pourtant avec elle c’est tellement simple de se parler, c’est tellement différent des autres femmes et là je n’arrive pas à être comme sur les réseaux sociaux. “Bonne année aussi à toi” Je regarde sa main sur son bras l’espace d’un moment avant de détourner la tête pour servir le café. “C’est ça, j’ai pas réussi à retirer ses affaires de la chambre et le dressing est plein encore. Tu sais, il y a peu de temps, j’ai trouvé des lettres qu’elle avait écrit…” Je souris toujours mais quelque chose dans le ton de ma voix a changé, oh je ne suis plus triste d’une certaine façon mais peut-être encore nostalgique et en colère pour ce qui lui est arrivée, elle avait la vie devant elle. “Elle disait que si un jour elle partait, il ne fallait pas que je reste cloitré dans mon monde où elle était présente, qu’il fallait que j’avance et que j’essaie de rencontrer quelqu’un”

Est-ce que j’avais envie de rencontrer quelqu’un, je ne sais pas, pourtant je sens que je suis prêt à le faire mais qui voudra d’un homme comme moi, un homme atypique, un homme qui a trouvé refuge dans les combats illégaux. “ça fait bizarre de se dire qu’une page va se tourner mais je crois qu’on en a besoin tous les deux” Je sais qu’elle a souffert tout autant que moi de ce qu’il s’était passé pour Nina mais on se comprend, du moins c’est l’impression que j’ai depuis un moment, avec elle c’est tellement simple, j’ai parfois l’impression de revivre par écran interposé.

 Perdre Nina a été pour moi une des pires étapes de ma vie, elle n’était pas qu’une simple amie à mes yeux, elle était la personne la plus importante de ma vie ! Toujours, présente pour moi à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, elle a fait plus que n’importe qui dans ma vie… Rolland est une personne importante dans ma vie, mais Nina était sure à la première place. Elle n’était pas qu’une meilleure amie, elle était une sœur, une famille et la perdre a été pour moi un enfer. Nina ne m’a jamais jugé même après avoir été salie et laissé dans un coin comme une vulgaire prostituée, elle n’a jamais eu pitié de moi et jamais oh grand jamais elle ne m’a jugé ! Toujours sincère et bienveillante, elle était une boussole pour moi et une confidente sans limites. Je me souviens parfaitement de cette journée où mon portable a sonné pour m’annoncer la nouvelle, j’étais en pause au boulot et les paroles qui sont sorties du combiné m’ont frappé si fort que je me suis écroulé sous la douleur que j’ai pu ressentir. Quand mes esprits sont revenus, j’ai couru à travers les couloirs pour rejoindre le service où elle se trouvait… Certaine que je pourrais faire quelque chose, certaine que je pourrais la ramener, j’ai dévalé les couloirs telle une tornade sans même réfléchir… Quand je suis arrivée dans la salle d’attente mon regard a parcouru celle-ci à la recherche de Soren qui n’était pas présent… Le temps d’un instant, l’espoir que cette histoire n’était qu’un sordide mensonge m’a caressé et réchauffer le cœur et puis, je me suis dirigé vers la morgue et c’est là…. Que je l’ai vu à ses côtés, elle était là inerte. Je n’ai pas osé entrer dans la pièce pour ne pas déranger l’homme qui avait le visage vide et souffrant. J’ai appris par la suite qu’elle a été conduite à l'hôpital parce qu’elle a rendu son dernier souffle dans le camion des secours et qu’en arrivant, elle a directement été conduite à la morgue de l’établissement… De ce fait la réalité m’a frappé, je n’aurais rien pu faire, rien changer et pourtant… Aujourd’hui encore une part de moi s’en veut de ne pas avoir pu la sauver, de ne pas avoir été présente pour elle . Me rapprocher de Soren n’était pas calculé et encore moins volontaire, j’ai gardé mes distances jusqu'à l'enterrement prenant des nouvelles de manières différentes et puis le jour J est arrivé et je l’ai vu… Il était malheureux, mal au point et très franchement je pense que j’étais dans le même état que lui malgré ma peine j’ai réussi à faire un discours qui me semblait vrai, intense et émouvant pour lui rendre hommage et je me suis souvenue de la promesse qu’on s’était faite, il y a des années “ Quoi qu’il se passe dans notre vie, on se promet d'être toujours présente pour nos familles” pour moi ma famille s’était elle, Rolland et mon meilleur ami… Et pour elle sa famille c’était Soren… J’ai tenu ma promesse en trouvant même du réconfort en parlant avec lui, chose dont je ne me serais jamais douté. Jamais, je n’aurais pensé que lui et moi ont aurait réussi à discuter et a gardé un contact jusqu’à créer un lien que je suis incapable d’expliquer… Il était si distant, si froid quand je me retrouvais avec lui et sa femme que jamais j’aurais pu me douter qu’en réalité, il est tout autre chose. Me retrouvant chez eux enfin chez lui, je lui montre le sac en lui demandant s’il a faim et sa remarque me fait sourire << Il vaut mieux qu’il y en est plus que pas assez tu ne crois pas ? Et puis quand tout le monde rentrera ils auront de quoi manger >> sourire aux lèvres et regard tendre je le regarde me sentant un peu de trop… C’est une étrange sensation, mais j’ai l'impression que ma meilleure amie est toujours présente, mais je sais bien que cela n’est pas possible. En observant les lieux, je remarque que la maison n’a pas changé et je lui fais part du fond de ma pensée. Il m’explique le pourquoi et je hoche doucement la tête << Elle avait un don pour faire en sorte qu’une maison soit douce et chaleureuse >> je me racle la gorge doucement en le regardant en me sentant idiote de parler d’elle… Mais dans un sens, c’est inévitable non ? Cette sensation de trop persiste, mais je tente de la repousser en lui disant qu’il a bonne mine dans un sens, c’est une manière de lui dire qu’il est beau avec plus de délicatesse, mais à peine mes paroles dites que je me demande, s’il est normal de trouver le mari de sa défunt meilleur ami beau ? Le sentiment de trahir la confiance de Nina me parcourt, mais heureusement pour moi il reprend la parole en me souhaitant à mon tour une bonne année puisque je lui ai souhaité un peu plus tôt. Malgré cela, cette gêne persiste et je passe ma main sur mon bras tout en le regardant servir le café et je me décide à mettre les pieds dans le plat en lui demandant ce qu’il veut faire. Il confirme et m’avoue une découverte << Des lettres ? Étrangement, je ne suis pas surprise c’est tout Nina… Prévoyante jusqu’au bout >> cette pensée partagée à vive voix me fait sourire et j’ajoute << Des lettres intimes où j’ai le droit de savoir de quoi elle parlait ? >> le regard rempli de curiosité et peut-être d’espoir de retrouver une trace de chaleur qu’elle savait tant partager en la lisant je le fixe et il m’informe de ce qu’elle disait dans ses lettres. Je pince doucement mes lippes tout en l’écoutant et je ne suis pas surprise de ce qu’il me raconte << Nina voulait ton bonheur avant tout, elle a toujours tout fait pour que tu sois un homme comblé >> dis-je en souriant doucement sachant cela parce qu’elle me l’avait dit et surtout parce que j’avais pu le remarquer << Je pense qu’elle n’aurait pas pu avoir mieux comme mari Soren et je sais que toi aussi tu l’as rendue heureuse >> j’ignore pourquoi je lui dis cela, mais j’en ressens le besoin << J’ai retiré toutes les photos d’elle et moi le lendemain de l’enterrement… Chez moi, il n’y a plus rien qui peut me la rappeler… >> ma gorge se serre doucement malgré moi et j’ajoute << Si, tu es prêt à passer à autre chose alors je suis prête à t’aider >> je me penche doucement pour prendre la tasse de café qu’il vient de servir et pose mes mains autour puisqu’elles sont encore fraîches de l’extérieur << J’ai tout retiré parce que je suis le genre de personne qui a besoin de le faire tout de suite où je ne le ferais jamais, mais je pense à elle tous les jours tu sais >> doucement je porte la tasse à mes lèvres et celle-ci effleure la porcelaine pour ressentir la chaleur que le liquide rejette en buée sur mes lippes << Tu te sens prêt à rencontrer d’autres femmes ? >> mon regard reste sur lui.

La vie est un loin d’être un long fleuve tranquille et quand je regarde la femme devant moi, je me dis que cette année, on a traversé beaucoup de choses, je me souviens aussi d’une conversation avec Nina qui m’avait dit qu’elle avait eu un passé douloureux mais je n’ai pas cherché à savoir quoi simplement par respect pour leur amitié. Oh c’est sûr que je n’aurai rien dit mais c’était une confidence entre elle et seulement entre elle. Ma femme était tout pour moi, elle était ma moitié, ma confidente, mon amie, mon tout, avec elle tout était simple et j’ai l’impression qu’avec Isabel quand on se parle via les réseaux sociaux que tout est simple et puis je ne peux nier que cette jeune femme est magnifique tout en étant l’opposé de ma défunte femme physiquement. Je me souviens de nos conversations sur le futur, de ce qu’elle voulait pour nous, pour moi si elle n’était plus là, à croire qu’elle savait déjà qu’un jour un connard allait me la retirer à jamais. Le jour où mon téléphone a sonné, mon cœur a été brisé, je me suis écroulé au sol alors que j’étais avec l’une de mes sœurs.

J’ai eu l’impression que ma vie s’est arrêtée le même jour qu’elle mais étrangement grâce à la femme qui se trouve actuellement dans la même pièce que moi, j’ai retrouvé le sourire que j’avais perdu. “Oui tu as raison, vaut mieux trop que pas assez, merci pour eux” Je souris à Isabel, je sais que mes sœurs vont me poser des questions de qui a ramené ça. Ma soeur me demande souvent pourquoi je parle tous les jours à Isabel, que c’est étrange mais à chaque fois je réponds la même chose que c’est mes histoires et qu’elle n’a pas à s’en mêler malgré qu’elle pense qu’il y a bien plus entre elle et moi. Elle n’a pas tort quand elle dit que Nina avait le don pour rendre la maison chaleureuse, “Oui et puis elle aimait bien changer les choses aussi de place juste parce que ça lui plaisait mais là c’est resté tel quel” Je souris, j’avoue que peut-être un peu de changement ferait du bien mais j’ai peur de ne pas retrouver mes repères.

Je parle des lettres et de ce qu’il y avait dedans enfin me concernant, elle parlait de ses moments intimes, de ce qu’elle ressentait quand nous étions ensemble, quand mes mains parcouraient son corps, elle parlait des projets, de ce projet d’avoir un jour un enfant à nous et puis du reste… “Si tu veux les lire, il n’y a pas de soucis. J’ai rien à cacher mais tu risques juste d’avoir quelques détails de notre vie de couple donc si tu n’as pas peur de découvrir cela alors je te les passerai pour que tu les lises” J’attrape la tasse de café tout en me mettant dans le fauteuil sans la quitter du regard, je souris alors qu’elle parle de ce qu’elle voulait. Je sais qu’elle a tout fait pour moi, déjà rien qu’en acceptant de prendre en charge des ados et puis il y avait le reste. “J’ai essayé de faire mon maximum même si je sais que ça n’a pas été facile pour elle de se retrouver un peu comme une mère pour deux adolescentes un peu rebelles mais elle a toujours réussi à faire face et si mes soeurs en sont là c’est grâce à elle en partie”

Je l’écoute me parler des photos qu’elle a retirées et je ne peux pas la blâmer pour cela, je la comprends parfaitement et dans un sens je l’admire, car elle a été plus forte que moi. Pour ma part, je ne suis arrivé à rien et il suffit de regarder encore aujourd’hui, j’ai besoin d’aide pour le faire. “Oui je suis prêt et je comprends ton choix ! Tu sais je pense aussi à elle tous les jours ! Il suffit de rentrer dans notre chambre pour voir qu’elle a toujours sa place mais parfois c’est trop pour moi alors je me réfugie dans… les..le travail” Non il ne faut pas qu’elle sache pour les combats, elle ne comprendrait pas ou peut-être que si, je ne sais pas mais lui dire serait aussi avoué que j’ai peut-être réellement besoin de quelqu’un pour me sortir de cet engrenage dans lequel je suis tombé.

“Je ne sais pas si je suis prêt mais il faut que j’ouvre les portes maintenant je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas donc on verra bien” Je lui souris alors que je bois mon café avant d’attraper une viennoiserie qu’elle a ramené. “On commence quand tu veux, j’crois que plus vite ça sera fait plus vite on pourra se reposer… enfin… tu m’as compris” j’avais l’impression d’être un gros boulot face à elle c’est étrange cette sensation que j’ai alors que je me retrouve en face d’elle.

 La relation de couple que Nina pouvait entretenir avec Soren je ne la connais pas réellement puisque Nina était mine de rien discrète sur son compagnon, elle était ouverte sur bien des sujets, mais quand le sujet touchait son compagnon elle savait parfaitement garder les choses intimes pour elle. Je ne me suis jamais posé de question simplement parce que j’ai toujours estimé qu’elle avait le droit comme tout le monde de garder des choses pour elle et que mon rôle de meilleure amie ne signifiait pas que j’avais le droit de tout savoir. Bien sûr elle m’a parlé plus d’une fois de leurs disputes, de leurs rapports charnels en me disant à quel point s’était fantastique où trop maigre pour qu’elle est prit du plaisir, mais ce genre de conversation sont des confidences simplistes que deux femmes partagent lors d’un petit déjeuner sur une terrasse ensoleillée. Ce que Nina ne partageait pas avec moi s’était réellement la vie de Soren puisqu’elle ne m’a jamais réellement parlé de son enfance, de sa famille et tout le reste… Je sais simplement qu’elle a accepté de vivre avec les deux sœurs de Soren parce qu’elle l’aimait et que ce qui était important pour lui l’était pour elle également… Mais autrement, je ne sais rien et dans un sens je pense que sa capacité à être discrète de la sorte sur l’histoire personnelle de chacun m’a poussé à m’ouvrir davantage à elle. Je lui confiais tout sans limites tout dans le moindre détail sans aucune gêne et elle me conseillait toujours du mieux que possible sans jamais me juger… Elle était merveilleuse, douce, unique et aucune femme n’arrivera à sa cheville.  

 La conversation sur les viennoiseries que j’ai apportées me fait sourire quelque peu et je suis loin de me demander ce que les sœurs de Soren pourraient penser en voyant des petites gourmandises dans leurs domiciles << De rien, ça me fait plaisir… D’ailleurs tu es proche d’elles ? >> ne connaissant rien sur sa vie privée outre sa vie avec Nina, je m'interroge un peu. Naturellement, je parle des dons de Nina concernant la maison et il confirme en ajoutant une petite anecdote sur celle-ci qui me fait sourire encore plus et qui me rappelle une nouvelle fois à quel point elle était géniale. Je pince doucement mes lèvres pour la dixième fois depuis que je suis chez lui et j’ajoute << Si, tu te sens bien avec cette disposition alors tu fais bien de tout laisser ainsi… Aujourd’hui, tout ce qui compte c’est ton bien être >> en disant cela ma voix est douce, calme, posée, mais surtout sincère. Malgré la femme géniale qu’elle était aujourd’hui elle n’est plus… La nouvelle des lettres attise une nouvelle fois ma curiosité et sans réfléchir plus que cela je lui demande, si je peux les lires, fidèle à lui-même il me répond avec simplicité << Est-ce qu’elle parle de moi ? >> je penche doucement la tête sur le côté droit pour le regarder d’un regard plus présent << Parce que ton intimité avec Nina bien que j’étais une oreille attentive lors de ses confidences, je dois t’avouer que je ne me vois pas forcément lire vos débats >> je ris doucement d’un rire pur et fruité puis, je continue sur le sujet de ma meilleure amie qui me manque trop et qui est à mon goût bien trop présent dans cette maison. J’ignore, si c’est les photos, les affaires qui me donne la sensation qu’elle est ici dans un coin de la pièce à nous surveiller où, si c’est juste une sale impression << Tu as réussi Soren je t’assure, tu l’as rendue heureuse comme personne n’aurait pu le faire >>.  

Mon regard glisse une nouvelle fois sur la décoration de la maison qui est du Nina tout cracher et mon regard s’arrête sur une photo d’elle où elle respirait le bonheur, je lui avoue que je le suis débarrasser de tout enfin débarrassé est un grand mot puisque j’ai simplement tout mis dans un coin de ma cave enfoui dans un carton << Je ne pouvais pas la revoir encore et encore… J’ai tout enlever et tout ranger dans la cave >> je mordille doucement l’intérieur de ma joue << Très franchement Soren… Il suffit de rentrer dans la maison pour qu’on pense à elle >> un petit sourire plissé prend forme sur mon visage et je hoche doucement la tête << Dans ce cas, si tu es prêt à rencontrer d’autres femmes je suppose que tu vas les conduire chez toi à un moment donné >> je pose doucement ma tasse de café sur la table et je m’avance vers lui posant ma main sur son épaule comme pour lui donner une dose de courage supplémentaire, mais ce contact ne me fait pas l’effet escompté puisqu’au lui de lui donner du réconfort c’est une décharge délicieuse qui envahit mon être. Je retire ma main en déglutissant doucement et je me reprends en marchant vers le mur posant doucement mon doigt sur le cadre de la photo de ma meilleure amie. J’hésite un court instant et je tourne mon regard vers Soren plongeant mon regard dans le sien et doucement je décroche la photo du mur << Pour tourner la page chaque pièce compte >> le regard toujours dans le sien la photo en main je recule doucement arrivant devant une photo de Nina de dos qui montre le nom sur son t-shirt << Chaque détail est important >> je m’avance doucement vers lui et je dépose sur la table les deux photos ajoutant << La touche féminine de ta maison… >> je tourne la tête pour regarder les photos que je viens de retirer du mur et dans un sens j’ai l’impression d’être la garce qui l’élimine de la vie de Soren, mais s’il me dit être prêt alors, je le fais pour lui. Pour son bien être et son bonheur peu importe ce que ça me coûte, je reprends les photos et je lui tends doucement le regard à nouveau dans le sien << Si tu veux tu peux les remettre en place… Ou les mettre dans le sac vide à côté du fauteuil >>. Ce moment précis déterminera la suite de la journée et surtout, s’il est réellement prêt pour avancer autrement je comprendrais totalement.

Mon coeur a été meurtri le jour où Nina a disparu, j'aurai pu ce jour-là me réfugier dans l'alcool, je me demande si ça n'aurait pas été plus simple et moins dangereux que de faire ce que je faisais aujourd'hui. Mais cela n'aurait pas eu le même goût à mon sens, j'aurai plus ressemblé à une loque qu'à l'homme que j'ai toujours été. Pourtant, il m'est arrivé des fois de boire pour oublier mon chagrin, de baiser une fille de passage juste histoire de me vider mais sans suite pourtant il y a peu, une s'était accrochée mais à quoi bon s'accrocher à un homme comme moi, ce n'est pas ce que je recherche, enfin temps soit peu que je recherche quelque chose. Malgré tout ça, j'ai compris il y a peu en lisant ses lettres que ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu pour moi. Que ma vie était loin de se résumer à ce que je suis aujourd'hui, que j'avais encore cette possibilité de prétendre au bonheur mais pour cela, il me faut retirer toutes traces du passé. Je sais qu'elle sera toujours là en moi d'une certaine façon mais on ne vit pas avec le passé, on ne doit pas vivre avec, la vie est bien plus belle sans fantômes..

La conversation que nous avons me fait un bien fou et pourtant j'ai l'impression de ne pas être celui qui parle avec elle via les réseaux sociaux depuis un peu plus d'un an. Jamais je n'aurai pensé qu'une femme puisse à nouveau me faire ressentir cela alors qu’au fond nous n’étions que des inconnus tout simplement. “On est très proche, faut dire qu’il y a 7 ans, quand on a perdu nos parents, j’ai tout fait pour éviter que l’on soit séparé alors j’ai pris la décision de les adopter. Depuis la mort de Niva, Kirsten est très protectrice, un peu trop et Erika quand à elle est souvent jalouse, elle a beau avoir 21 ans aujourd’hui, il lui arrive de venir dans la nuit dormir un peu avec moi” C’est étrange quand on regarde bien mais c’est ainsi, je ne peux pas la changer et tant qu’elle aura besoin de moi je serai là. “C’est étrange quand on regarde bien mais je ne peux pas lui dire non si elle a besoin de cela mais va falloir qu’elle prenne un peu son indépendance”

J’avoue qu’elle n’a pas tort dans le fait que si j’aime comment c’est là, je ne dois pas changer, c’est le cas j’aime peut-être manque-t-il juste une touche masculine mais pour le moment, je suis en minorité. On finit par parler des lettres que Nina a laissé, des lettres qui parlent de nous, d’elle mais aussi d’Isabel. Je souris alors qu’elle parle de lire nos débats, c’est bien une chose qu’elle n’a pas parlé ou succinctement sans détail “T’en fais pas elle ne parle pas de nos débats mais de notre vie et oui elle parle de toi, elle dit souvent que tu es une magnifique personne, qu’elle ne pouvait pas se passer de toi, tu étais comme sa soeur à ses yeux” Il est vrai qu’elle est magnifique dans tous les sens du terme, je me surprends à la détailler du regard et il est vrai qu’elle est sublime. Je détourne le regard gêné, quand Nina était encore là, je ne faisais pas attention à ce genre de chose, mais en lui parlant tous les jours, j’avais fini par le voir il y a quelques mois de cela, j’avais fini par voir tellement de choses.

Je souris alors qu’elle dit que je l’ai rendu heureuse, en tout cas, j’ai toujours fait pour même si parfois j’ai un caractère de merde, je ne suis pas si simple à vivre avec mes habitudes comme celle d’ouvrir tout à peine levé peu importe le temps dehors mais on arrivait toujours à passer “Alors si j’ai réussi, j’en suis heureux” Je laisse échapper un soupire alors que la conversation retourne sur les changements, sur mes décisions actuelles mais aussi sur le fait qu’elle avait besoin de retirer tout. Je l’écoute et je comprends parfaitement ce qu’elle veut dire, je me rends compte que j’aurai dû le faire y’a bien longtemps. Alors qu’elle se rapproche et qu’elle pose sa main sur mon épaule, j’ai l’impression que mon corps est envahi de petites décharges électriques, c’est étrange, je lève les yeux vers elle “Je n’en suis pas là mais tu as raison c’est une possibilité" La preuve, elle était là…

Je la regarde alors qu’elle va vers la photo de Nina, ma mâchoire se crispe un court instant avant de revenir à la normale. Je sais qu’elle a raison, je sais que je dois le faire. Mon regard vient se poser sur les deux photos qu’elle vient de poser sur la table, je reste un moment silencieux alors que j’entends ses dire, je m’avance un peu avant de prendre les photos qu’elle me tend, j’en regarde une avec attention, je reste un moment à la regarder, je me souviens encore du jour où elle a été prise, il faisait chaud ce jour-là et le pire c’est que l’on s’était pris la tête parce que j’étais trop sur le dos d’Erika. Je soupire et je finis par me lever me trouvant proche d’Isabel, son parfum enivre mes narines, mon regard ne quitte pas le sien alors que j’ai toujours les photos en main “Il…. Il est temps…. de le faire” je suis troublé et je sais que cela se voit, c’est bien une des choses que je n’ai jamais réussi à cacher. Je me retourne rapidement pour les mettre dans le sac.

Je reste quelques secondes dos tourné pour reprendre mes esprits avant de venir de nouveau la regarder “On continue ?” Le premier pas était fait et maintenant il fallait que je continue, je lui souris “On va faire le plus gros et certainement le plus compliqué ? je pense qu’une fois ça de fait, le reste sera plus simple” j’attrape les cartons que j’avais préparé avant qu’elle n’arrive et la regarde “On monte !” Je lui emboite le pas avant d’ouvrir la porte de ma chambre et de la laisser entrer. Un rapide coup d’oeil et on peut voir que depuis un an rien n’a bougé que ce soit son parfum, son peignoir “Si tu as envie de récupérer quelque chose n’hésite pas à le prendre… J’me rends compte que j’aurai dû le faire bien avant, c’est malsain en fait, je comprends pourquoi je n’arrive pas à dormir ici souvent. Elle est bien trop présente et je pense que tout ça a fait que j’ai toujours repoussé le truc et qu’au lieu d’avancer, je me suis perdu”

Je laisse mon regard sur son peignoir de soie que je frôle des doigts avant de le saisir et de le plier pour le mettre dans le carton avant d’ouvrir le dressing, je soupire en voyant tout ce qu’elle avait, je n’avais vraiment pas fait attention à cela. “J’ai jamais fait attention à tout ce qu’elle avait… Et dire qu’elle me disait souvent qu’elle n’avait rien à se mettre” Je passe une main sur mon visage tout en rigolant, c’était une chose à laquelle je ne prêtais pas attention mais là… wahou… “Aller c’est partie”dis-je en prenant le carton pour le mettre devant la porte sans savoir par où commencer.

"je ne sais pas si c'est admirable mais c'est ma famille et je me dois de tout faire pour eux ! Tu as raison il n'y a pas grand chose aux normes dans ce monde et je te dirai pour certaines choses tant mieux sinon on se ferait chier." dis-je en répondant à ses paroles. "Non elle ne veut pas et je 'e peux pas l'obliger, si elle n'en a pas envie" ma soeur l'a été pendant un an parceque notre tante l'a obligé mais je ne suis pas comme ca. Je soupire et la conversation repart sur ma défunte femme, longtemps je me suis demandé si je n'avais pas fait quelque chose de mal pour qu'on me la retire du jour au lendemain mais j'ai fini par comprendre que je n'étais en rien responsable de cela pourtant dans un sens en combattant dans des combats illégaux, je me punis d'une certaine façon tout en me sentant vivant. J'ai perdu des combats mais jusqu'à présent, je n'ai pas encore été au tapis, je n'ai pas encore été mis KO peut-être que ça arrivera un jour, ou peut être pas mais je sais que de ne plus monter sur un ring aujourd'hui je n'en suis pas encore capable même si j'avance dans mes démarches de refaire ma vie. J'ai mis un an à faire en partie le deuil de ma femme et alors que je tiens ses deux photos dans ma main ce deuil va prendre fin en même temps. Oh je n'oublierai jamais cette femme qui m'a tant donné, qui m'a appris le pouvoir de l'amour mais tout ça, j'ai envie de le faire profiter à une autre femme. A ce moment précis, alors que mon regard est toujours sur les photos, je l'imagine me dire que ce n'est pas trop tôt, je souris avant de me lever et de me retrouver proche d'Isabel. Son parfum vient enivrer mes narines, cette proximité je ne l'ai plus eu avec une femme depuis longtemps, enfin pas comme ça. J'ai couché avec des femmes, souvent un coup rapide dans les toilettes du bar, dans une chambre d'hôtel mais jamais je ne me suis attardé, aucune femme est venue ici…. Aucune sauf elle…  "Je te les passerai après"

Elle me trouble, son regard dans le mien me perturbe, je ne sais quoi penser, je ne sais quoi dire alors que j'ai l'impression d'être un autre homme et en même temps non, je n'arrive pas à comprendre pourquoi là maintenant, mon coeur vient de s'emballer l'espace d'un court instant qui m'a paru être une éternité. Elle était la meilleure amie de ma femme, elle était comme sa soeur alors pourquoi je ressens ça ? Pourquoi là maintenant je ressens ce besoin de la toucher ne serait-ce que du bout des doigts. Je finis par me retourner pour mettre les photos dans le sac. Il est temps, temps de voir l'avenir et non le passé, temps d'essayer de reconstruire quelque chose et de laisser le reste derrière moi. Je lui propose d'aller dans la chambre pour avancer un peu et puis je me dis qu'elle doit avoir à faire aujourd'hui, qu'elle va vouloir aussi se reposer tout comme je pense qu'à un moment donné, le sommeil même court aura raison de moi. Avant d’aller dans la chambre, je lui dis qu’elle pourra prendre ce qu’elle veut, au fond je sais que Nina aurait voulu que cela arrive, elle aurait voulu qu’elle récupère quelque chose d’elle. Pour ma part, à part garder dans un coin une photo et les lettres, je pense qu’il est temps pour moi de passer entièrement à autre chose, il est temps pour moi de regarder l’avenir qui s’offre à moi. Nina sera toujours avec moi parce qu’elle est gravée quelque part sur ma peau parce qu’il y a un tatouage pour elle mais maintenant stop, il faut tourner cette page, je sais que je me répète en me disant cela mais je crois que j’ai besoin de me le dire maintes et maintes fois pour être sûr de cela, pour me dire qu’il est temps et rien de plus. Je souris alors qu’elle dit que c’était une vrai femme alors que j’ai l’impression d’avoir l’air d’un con devant l’armoire grande ouverte. Je ne me rends compte qu’elle a des tonnes et des tonnes et je suis persuadé qu’elle n’en mettait pas la moitié.

Je me tourne vers elle alors qu’elle dit de la laisser faire, je passe une main dans mes cheveux mal à l’aise de tout ça “Merci” sur le coup je ne sais pas quoi dire, sur le coup tout est tellement étrange. Je prends la robe qu’elle me tend et je la mets dans le carton avant de regarder la robe qu’elle tient dans sa main. Je me souviens de ce jour-là un repas qu’elle avait organisé pour notre anniversaire de mariage mais je dois dire qu’elle n’avait pas fait long feu sur elle. “Elle l’avait mis pour un de nos anniversaire de mariage, elle avait tout préparé, on était que nous deux, elle avait le don pour organiser de petit truc même simple qui avait une signification importante à nos yeux” Je prends la robe alors que nos regards se croisent, je reste silencieux alors que tout est là sous mes yeux, je comprends qu’aujourd’hui la femme devant moi à une place plus qu’importante dans ma vie mais aussi dans mon coeur mais ce n’est pas le jour de parler de tout ça, ce n’est pas le moment et puis je dois réellement comprendre ce que je ressens.. enfin je le sais déjà et c’est plus que troublant. je finis par mettre la robe dans le carton avant de l’entendre. Je relève la tête pour voir la robe qu’elle sort de l’armoire. Sans m’en rendre compte, je viens la frôler des doigts, je souris en repensant à ce jour où elle est devenue ma femme. Elle descendait l’escalier de la grande demeure qu’on avait loué exprès, je suis resté sans voix en la regardant, elle était tellement belle, une larme avait même coulé sur ma joue, un moment magique, un moment tellement simple mais magique. Je soupire et je l’attrape venant la plier “Elle était magnifique ce jour-là quand elle est descendu les escaliers, c’était une cérémonie simple mais ça lui ressemblait tellement” Je la mets dans le carton restant un moment à le regarder mon regard vient se perdre une nouvelle fois sur Isabel.

Elle est tellement belle, et encore c’est un faible mot, elle est magnifique, je sais que l’on se voit souvent en visio mais là même en étant fatiguée, je la trouve encore plus magnifique, son corps est un appel à la tentation, est-ce que je la désire, je crois que la réponse est oui mais je ne veux pas qu’elle fasse juste partie de ses femmes où j’ai été me glisser entre leur cuisse juste histoire de baiser. Ce que je veux avec elle, j’en sais rien, je sais qu’il y a un truc, un truc en plus, un truc qui n’existe qu’entre elle et moi. “Je crois que je n’ai pas prévu assez de carton, au pire ça ira dans un sac poubelle. J’essaie de me concentrer sur autre chose que sur elle mais j’avoue que là c’est un peu plus compliqué.

Je sais depuis longtemps que je serais maudite le jour où je quitterais cette terre et que mon âme quittera mon corps astral, je le sais depuis des années maintenant et ce que je ressens en ce moment même confirme parfaitement ce que je pense depuis tout ce temps. Je ne suis pas une bonne personne, il est clair que je ne peux pas être une bonne personne bien que je tente de faire le bien autour de moi que ce soit par le biais de mon métier ou par le biais des réunions narcotiques puisqu’aujourd’hui je suis un peu comme un mentor pour les nouveaux, je sais que je ne suis pas une bonne personne ! Quel genre de personne bien ressent ce que je ressens en ce moment ? Quel genre de bonne personne trouve le mari de sa meilleure amie séduisant ? Je sais que ce que je ressens est mal, je le sais et je me demande, s’il m’a toujours attiré ou si c’est réellement cette année à discuter qui a changé les choses… Non, mais sérieusement quel genre de meilleure amie trahit sa sœur de coeur ? Je sais que Nina aurait voulu que je sois présente pour lui dont je l’aide à remonter cette tragédie, mais je sais qu’elle doit me haïr aujourd’hui de ressentir l’envie d’être dans ses bras !

J’ai conscience que cette envie est absurde et que je ne suis que la meilleure amie de Nina à ses yeux voir une amie tout au plus aujourd’hui et c’est ce qui fait mal. Mais est-ce que je suis fautive ? Après tout, on ne choisit pas pour qui on développe des sentiments si ? Alors que je suis devant l’armoire que je vide doucement, je tombe sur cette robe qui autrefois était la mienne puisque je lui ai prêté et qu’elle n’a jamais déniée me la rendre, je pourrais lui en vouloir, mais honnêtement ? Je m’en contre fiche et je ne compte pas la reprendre. J’écoute Soren me parler de cette journée d’anniversaire de mariage et je souris en l’entendant une fois de plus ses paroles me confirment que Nina était parfaite… Et moi, je ne suis que son opposé. Après avoir écouté ses paroles qui viennent de me fouetter intérieurement, je continue à retirer les vêtements de l’armoire avant de tomber sur “ La Robe”, je lui tends doucement avec un regard triste pour lui, car je me doute que cette robe doit être pour lui une pièce de sa vie… Il me raconte son souvenir et je souris en ajoutant << Moi je me souviens surtout de la crise de panique qu’elle a faite quand elle a réalisé qu’elle allait devenir Madame Einarsson ! >> j’écarquille les yeux en rigolant doucement << J’ai quand même dû lui mettre une petite gifle et lui faire la leçon de morale pour qu’elle se reprenne ! >> je le regarde avec un sourire amusé puisque ce souvenir m’amuse << Elle avait peur de ne pas être à la hauteur, mais nous le savons personne n’était à la hauteur de Nina >> je hoche doucement la tête puisque je suis d’accord avec lui sur le fait est que cette cérémonie lui ressemblait << Je suis d’accord avec toi, la simplicité la représentait totalement >> sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi l’idée qu’il ne se mariera plus jamais parcours mon esprit et me peine plus qu’il ne faudrait. Me rendant compte des pensées qui me passent par la tête, ma raison attrape une batte de baseball pour venir frapper mon coeur et celle mini moi qui divague à des pensées qui signifierait que le malheur/accident de ma meilleure amie ferait mon bonheur. Je regarde la pliée pour la mettre dans le carton et je ne dis plus rien le laissant à son moment qui malgré moi me vole une pointe de jalousie. J’ai conscience que c’est malsain et que je n’ai pas le droit de ressentir ce que je ressens d’autant plus que je ne suis pas certaine de ce que je ressens, mais je n’y peux rien… Alors que mon regard se repose sur l’armoire, j’imagine Nina m’insulter de garce… Cette idée me fait frissonner et je reviens les pieds sur terre à ses nouvelles paroles << Oui des sacs poubelle ça ira très bien. Tu sais ce que tu comptes faire de toutes ses fringues où tu veux juste les mettre à la cave ? >> il pouvait en faire bien des choses comme les données aux oeuvres caritatives, les vendre, les brûlés… Malgré le nombre de vêtements que Nina pouvait avoir, l'armoire se vide assez rapidement << Ok, il reste les pantalons >> dis-je en me baissant pour prendre la pile que je pose sur le lit en me tournant, je me permets de prendre deux minutes pour retirer mon pull puisque la chaleur se fait ressentir alors qu’en temps normal je suis du genre à toujours avoir froid ! Je pose mon pull sur le côté restant en débardeur classique noir et je relève mes cheveux qui depuis mon arrivée ne cessent de venir dans mon visage. Maintenant que mes cheveux sont attachés dans un chignon rapidement mes mains attrapent les jeans et je dis a Soren << Ouvre le sac >> je m’approche de lui me retrouvant face à lui pendant qu’il ouvre le sac poubelle et que j’y mettre la pille de jean de sa défunte femme. Je pose mes mains sur mes hanches comme une petite déménageuse organisée et je dis << Ne me dis pas qu’elle avait une autre armoire >> je ris malgré l’activité que nous sommes entrain de faire puisque oui, je devrais souffrir et dans le fond c’est le cas… Mais je ne peux m’empêcher d’être de bonne humeur certainement parce que je suis avec lui. Je marche vers la coiffeuse et je prends le parfum de celle-ci, sa brosse à cheveux << Qu’est-ce que tu veux faire de ça ? >> je ne pense pas qu’il désire garder ce genre de chose puisque cela n’est pas réellement utile, mais avant de les mettre dans la poubelle qui est dédiée à être ramassée dans la semaine par le camion, je préfère m’assurer d’être certaine qu’on pense la même chose. Je pourrais bien récupérer le parfum de Nina, j’ai toujours trouvé qu’elle sentait bon, mais je ne le ferais pas parce que je ne suis pas Nina et que j’ai déjà mon propre parfum que j’utilise depuis des années. Le regard sur lui, je penche doucement la tête me demandant alors << ça va ? Tu veux qu’on fasse une pause ? >> 

L’armoire commence à se vider doucement, étrangement plus elle se vide et plus j’ai l’impression d’avoir un poids en moins, j’ai l’impression que tout est entrain de changer en moi, je ressens comme une sensation de légèreté, une sensation de bien-être. Je ne suis pas stupide, je sais qu’il n’y a pas que ça, la présence d’Isabel y est pour quelque chose, j’ai remarqué que depuis un moment, je ressens un besoin presque maladif de lui parler quotidiennement, de la regarder via les réseaux sociaux, elle est devenue comme une drogue  encore plus dernièrment. Sa façon d’être face à moi, sans me juger, d’être à l’écoute, d’arriver à me faire rire avec des choses futiles c’est ce qui fait d’elle une personne unique. Quand un peu plus tôt, elle a posé sa main sur mon épaule, mon coeur s’est affolé, j’ai senti le besoin de la toucher, de la prendre dans mes bras et étrangement de l’embrasser mais j’ai refoulé tout ça, j’ai caché cette envie soudaine par de la gêne qui dans un sens était également prévu. Je regarde la robe de mariée, je reste un moment silencieux avant de reprendre la parole pour un petit souvenir mais ce jour-là des souvenirs j’en ai pleins la tête quelques mauvais mais surtout des bons où l’amour était là et nos familles, amis rigolaient, s’amusaient et surtout profitaient de ce moment.

Je la regarde alors qu’elle me parle de son souvenir et je rigole, je ne savais pas, Nina ne m’en avait pas parlé, je suis surpris, je me dis que si elle n’avait pas été là, le mariage n’aurait peut-être pas eu lieu. J'entrouvre la bouche mais aucun son ne sort mais ce qui me chagrine c’est sa façon de dire que personne n’est à la hauteur de Nina mais elle a tort, elle est largement à sa hauteur tout en étant elle “Ne dis pas de bêtises Isa, tout le monde est à la hauteur de tout le monde, il faut arrêter de se dévaloriser. Personne ne se ressemble, chacun apporte une complémentarité que l’autre à besoin d’une façon ou d’une autre.” Je lui souris alors que je mets la robe dans le carton, avec cette action, je mettais un terme à tout ça, je mettais un terme à nos 5 ans de mariage. C’était un bon moment mais aujourd’hui il était temps que j’écrive des nouveaux chapitres de mon livre de vie sans elle mais avec celle que je suis entrain de choisir. je sais que c’est compliqué et puis je ne suis pas doué pour faire comprendre certaines choses, au fond je ne l’ai jamais réellement été même si Nina disait le contraire.

Quand je vois tout ce qu’il y a à ranger, je me dis que les cartons ne sont pas assez, quand elle confirme, je souris avant de réfléchir à la fin de sa question “Franchement j’y avais pas réfléchis mais je pense qu’aller les donner à une association, je vais aller chercher ça” Je souris et je finis par aller directement chercher les sacs avant de revenir dans la pièce quelques minutes après pour la voir dans une tenue plus à l’aise, je déglutis en l’observant, bordel elle est attirante, je me rapproche et reviens à ses côtés alors que j’essaie de garder mon calme. J’ouvre le sac quand elle me le demande et la laisse mettre tout ce qu’il y a dedans “Non pas d’armoire, il reste ses sous-vêtements dans le tiroir de la commode et après je crois que c’est dans la salle de bain, y’a encore ses produits Je soupire et ferme les sacs avant de la regarder faire alors qu’elle prend le parfum sur la commode.

Je me souviens d’avoir à plusieurs reprises parfumées son oreiller juste pour sentir son odeur mais cela fait un moment que je ne l’ai pas fait. “On jette, je crois qu’il faut vraiment tout virer à moins que tu le veuilles” On ne sait jamais même si j’avoue que cela me ferait bizarre de sentir ce parfum sur elle mais après tout, elle a bien le droit ce n’était pas la propriété de Nina. Je regarde l'armoire vide et mon regard se ferme un court instant avant de la regarder à nouveau. “Oui tout va bien, tu vas me paraître fou mais j’ai l’impression d’avoir un poids en moins, je ne sais pas l’expliquer mais même si je sais qu’elle aura toujours une place infime dans mon coeur, je… je me sens prêt” En fait je ne sais pas l’expliquer, je ne comprends pas moi-même mais je sais que cette page vient de se tourner. “Bon reste quoi à faire ?”

 D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours mis Nina sur le podium, il faut dire qu’à mon sens elle était une femme merveilleuse, douce, rigolote, magnifique… Elle avait toutes les qualités requises pour être simplement une perfection ! Autant dire que quand elle m’a dit qu’elle avait rencontré un homme, j’avoue que je n’avais pas été surprise puisqu’elle a toujours su attirer le regard. À mes yeux Nina a toujours été une femme faite pour le mariage et tout le reste. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours vu Nina comme une femme exemplaire à qui la vie souriait sans limites et à mon sens, elle méritait tout cela alors que moi ? Je me suis toujours vu comme une espèce de sous merde qui tente d’avancer dans ce monde. Je suppose que mon manque d’assurance vient de ce que j’ai pu vivre…
Naturellement, j’en fais part a Soren et l’entendre me dire qu’il faut qu’on arrête de se dévaloriser me fait sourire un peu puisque je le trouve comme toujours très gentil << C’est beau ce que tu dis, tu sais ! >>.
Rapidement, je viens de continuer ce que j’étais en train de faire en me demandant si mon armoire est dans le même état que celle-ci. Alors que nous sommes en train de tout ranger les cartons ne suffisent pas et l’idée des sacs poubelle me semble bonne alors je lui confirme que cela fera l’affaire avant de lui demander ce qu’il compte faire de tout ça, je me pince les lèvres me retenant de lui dire l’idée qui me traverse l’esprit puisque dans le fond, je ne suis pas certaine qu’il soit d’accord.

Alors qu’il quitte la chambre pour chercher des sacs afin de pouvoir continuer à faire du trie, je me permet de me mettre à l’aise étant loin de me douter que je pourrais lui faire un effet quelconque ! Il est vrai qu’à moi il me fait un effet que je ne contrôle pas pour preuve le contact de ma main sur son épaule m’est littéralement retourné et envoyer une décharge dont je ne m’étais pas attendu sur le moment, mais ce n’est pas parce que moi je ressens ce genre de chose que lui doit forcément le ressentir également d’autant plus… Que tout ici me rappelle sans cesse qui il est et ce qu’il était pour celle que je considérais comme ma sœur, ma meilleure amie. Est-ce que craquer pour lui fait de moi une mauvaise personne ? Cette question tourne en boucle dans ma tête et bon sang, c’est simplement horrible ! Quand il revient, je lui souris en lui demandant de me rassurer face à la possible existence d’une autre armoire. Je souffle de soulagement quand il me dit qu’il n’y a plus d’armoire, mais simplement des sous-vêtements et un peu de bordel << J’avoue que je n’avais pas imaginé qu’elle avait autant de choses >>.

Je m’approche de la commode ou je prends le parfum pour le sentir doucement et je secoue la tête quand il me dit que je peux le prendre << Oh non, je pense que nous avons chacun notre odeur et celle-ci n’est pas la mienne >> je hoche doucement la tête quand il me dit qu’on jette et je le mets dans la poubelle sans hésitation puisque pour moi, il est plus facile de faire ce genre de chose depuis le début comme j’ai déjà fait les choses chez moi… Il est certain qu’elle n’avait pas d’affaire perso chez moi, mais les photos, les souvenirs tout est allé dans le fameux carton présent à la cave. Je jette doucement tout ce qui se trouve sur la commode quand mon regard se pose sur lui et le néant qui l’habite doucement je lui demande, si tout va bien ou si, il ressent le besoin de faire une pause. Sa réponse me fait sourire et je porte le sac poubelle qui ira réellement à la poubelle << Tu n’es pas fou et je comprends ce que tu veux dire ne t’en fait pas ! Je ne sais réellement pas comment tu as fait pour vivre avec tout ça aussi longtemps alors je comprends que ça te libère >> je souffle doucement sur la mèche qui provient de ma frange trop courte pour tenir correctement et longuement dans mon chignon et je vais dans la salle de bain << Tout ce qui est femme est a Nina ? >> j’attends la réponse de celui-ci et quand je l’obtiens je jette toutes les affaires avant de revenir vers lui le sac en main << Je pense que nous avons fait pratiquement tout, il reste les photos sur les murs, si tu en as d’autres quelque part >>. Je pose le sac sur le côté et je m’approche de lui venant certainement bien trop prêt puisque mon cœur s’emballe et doucement ma main vient prendre la sienne. Directement au contact de sa peau, une chaleur m’envahit tandis qu’une nouvelle décharge me prend pour cible.
Le regard dans le sien, j’entrouvre les lèvres et je ne sais comment je ravale cette envie folle en lui disant << Quand tu seras sur le point d’aller voir une femme… Pense a retirer ton alliance en temps normal les femmes n’aiment pas avoir le sentiment d’être une maîtresse >> mes doigts sur les siens, je lui souris doucement laissant mon regard glisser sur son alliance, je déglutis doucement et je relâche sa main en inspirant et lâchant énergiquement pour cacher cette gêne, envie qui me parcours << Bon et si on mettait déjà tout ça dans le garage et qu’on regarde ensuite ce qu’il reste ? >>  

Un regard sur la jeune femme, je comprends qu’elle se sent inférieur à la femme que j’ai aimé et pourtant, c’est totalement faux, elle est ce qu’elle est, elle est unique en son genre et je ne comprends pas le fait qu’elle se sente ainsi, personne ne doit ressembler à l’autre, sinon qu’est-ce que l’on se ferai chier et puis je sais déjà que je ne pourrais pas ressentir ce que je ressens si elle est l’équivalent de ma défunte femme. J’ai pas envie aujourd’hui d’avoir une copie de Nina, je veux quelque chose d’unique et plus je regarde Isabel et plus je sais que c’est avec elle que j’ai envie d’être. J’ose enfin l’avouer mais rien ne sera fait aujourd’hui, pour le moment, qu’on fasse tout ce qu’il faut pour avancer et ça passe par retirer les affaires de Nina. Je souris alors qu’elle dit qu’elle n’avait pas imaginé une seconde qu’elle avait tant de choses, j’avoue que je n’avais pas vraiment remarqué non plus simplement parce qu’au fond tout ça c’était elle qui gérait, c’était son armoir et pas la mienne. “ Tu sais j’en suis au même point, j’me demande comment je n’ai pas pu voir qu’elle avait tout ça” Je me mets à rire légèrement avant de regarder sur la commode où son parfum s’y trouve, elle le saisit et je lui dis qu’elle peut le prendre si elle en a envie sinon il part à la poubelle, j’ai pris la décision de ne plus rien avoir.

Je finis par lui parler de ce sentiment qu’il m’anime à ce moment précis, j’ai vraiment cette impression d’avoir un poids en moins, de ne plus avoir ce fantôme quotidien qui me bouffait dans un sens une partie de ma vie mais aussi de mon énergie. Chaque jour, j’avais cette impression qu’elle était en permanence là, qu’elle me dictait parfois les gestes que je faisais pour elle souvent. Je regarde autour de nous avant de regarder dans la salle de bain “Oui tout est à Nina… aucune femme n’est venu ici, tu es la seule que j’autorise à entrer dans mon univers enfin à part mes soeurs” Je mordille l’intérieur de ma lèvre sans la quitter du regard, au fond c’est la vérité et puis, à mes yeux aujourd’hui aucune ne lui arrive à la cheville et emmener mes coups d’un soir ou d’un moment chez moi c’est totalement impossible, ça serait un manque de respect aux personnes qui vivent sous mon toit mais aussi à tout ce que cette maison représente. Je lui souris et je réfléchis à sa demande, je ne crois pas qu’il y en a d’autres à part notre album de mariage.

“Il y a notre album de mariage dans le bureau et je crois que c’est tout, il n’y a rien d’autre” Quand elle attrape ma main, je perds mes moyens, je me demande ce qu’elle va faire, je me demande si ce qu’il se passe est bien réel, est-ce qu’elle est réellement devant moi, je devrais me pincer pour le comprendre. Je soupire et mon regard se perd dans le sien, mon coeur s’emballe alors que mon souffle est plus saccadé et pourtant j’essaie de me maîtriser mais comment voulez-vous vous maîtriser alors que cette femme vous la désirer bien plus que vous n’osiez le dire. Je regarde mon alliance, elle n’a pas tort, je n’y avais pas pensé et puis jusqu’à présent ça m’était égal de ce que pensaient les gens mais là… Là c'était différent parce que… parce que ce que je veux est différent. Mon pouce vient caresser l’anneau argenté et je viens de le retirer, je le garde dans la main, je réfléchis et je finis par me dire qu’il est hors de question que je le jette. Le reste je m’en fous mais pas ça.

Je fais quelques pas après qu’elle m’ait lâché la main et je prends la direction de ma table de nuit, j’ouvre le tiroir pour en sortir une petite boîte où les alliances de mes parents y sont et je pose la mienne dedans. Je reste un petit moment à la regarder avant de la fermer et de la ranger à sa place avant de revenir vers Isabel. “Oui c’est parfait pour moi ! aller, j’prends le carton le plus lourd.” Je lui souris et j’attrape le carton "Tiens, donne-moi un sac aussi s’il te plait” Je pouvais en prendre un. Quand elle me donne le sac, ma main frôle innocemment la sienne, une fois de plus je ressens comme un électrochoc mais j’essaie de garder mon calme qui n’est pas légendaire. “Go” Je descends doucement les marches afin d’avoir accès au garage où je pose tout dans un coin...

 De tête Nina était toujours habillée pareil alors jamais je ne m’étais douté qu’elle avait autant de choses dans son armoire, il faut dire qu’elle ne m’a jamais laissé entrer dans sa chambre qui pour elle était quelques choses d’intimes, de personnel qui lui appartenait à elle et a Soren et j’ai toujours respecté cela. L’entendre me dire qu’il en est au même point que moi me fait rire puisque les hommes ont bel et bien cette réputation de ne jamais faire attention à ce genre de détail qui parfois peut se montrer être important pour une femme. Rire mélodieux, je m’avance vers la salle de bain prête a y faire du ménage comme si j’étais chez moi alors qu’en réalité ce n’est pas le cas, heureusement pour moi, il n’y a pas de placard présent dans la salle de bain excepté cette énorme étagère qui permet de ranger les serviettes et compagnie. Le fait est qu’il me précise qu’aucune femme n’est venue ici me vole un sourire satisfait, mais celui-ci ne peut le voir puisque je suis encore dans la salle de bain. Après avoir tout ramassé sur mon passage, je reviens vers lui et je lui demande, s’il reste encore des choses sa réponse me fait légèrement grimacer << Ranger dans un tiroir je dirais que tu peux le garder tu sais, les photos sont faites pour marquer un moment… Créer un souvenir >> je cligne doucement des yeux et je m’approche de lui pour prendre sa main. Ce contact dépasse tout ce que j’ai pu ressentir jusqu’ici, mais je prends sur moi puisqu’il est clairement pour moi interdit de craquer pour le mari de ma meilleure amie et pourtant, bien que cela soit interdit et que j’en ai parfaitement conscience, mon cœur s’emballe dans un rythme jusqu’ici inconnu.  Le regard dans le sien, je pourrais m’y perdre sans l’ombre d’un doute. Douée pour cacher ce que je ressens puisque j’ai passé ma vie à faire semblant même dans les pires situations, je ne laisse rien paraître alors qu’en moi, c’est une symphonie qui me parcours. Je lui parle de son alliance laissant malgré le contrôle que je m'efforce d’avoir ma main traîner sur la sienne. Je remarque cependant la perte d’équilibre mental de l’homme en face de moi puisque son souffle saccadé se fait entendre, mais je mets ce moment de faiblesse sur l’idée de retirer cette alliance qui je suppose doit avoir la même signification qu'un diamant.   Naturellement et pour mon bien, si je ne tiens pas à faire un arrêt je me recule tout en relançant l’activité que nous avions commencée. Je lui propose de prendre les affaires et de les mettre au garage avant de faire un petit tour rapide, je commence à réunir les sacs et les cartons en le regardant ouvrir le tiroir de sa table de chevet, je souris doucement en le regardant faire quelques secondes avant de continuer pour lui laisser quelques minutes d’intimité. Il revient finalement vers moi plus rapidement que ce que j’aurais pu penser et je hoche la tête quand il me dit qu’il prend le carton le plus lourd.  Puis je lui donne le sac qu’il me demande << Hé ! Fais doucement ne te fais pas mal non plus >> dis-je ne voulant pas qu’il force et puis parce que mine de rien je m’inquiète pour lui. Je prends pour ma part deux sacs et je le suis tranquillement. Nous passons par la porte intérieure qui mène au garage et je loupe la dernière petite marche !  Directement et par réflexe, je soulève à la force de mes bras les sacs que je tiens dans mes mains pour ne rien casser alors qu’il n’y a que des vêtements et des chaussures à l’intérieur. Je me retrouve sur les fesses sur la fameuse marche que je viens de louper le regard écarquillé par la surprise puis, je viens à rire << Bordel ta maison me fait des blagues ! >>. Il est évident que j'aurais pu me faire mal et mal tomber, mais ce n'est pas le cas et puis j'ai bien l'habitude d'être maladroite. 

Tout avait une fin et là maintenant la fin que je signais était celle de mon mariage, celle de ce couple qui n’est plus depuis maintenant un an. Je me rends compte que ce n’est pas si simple que cela mais c’est un mal pour un bien tout simplement. Il faut aujourd’hui que j’arrête de n’être que mon ombre, il est temps que je retrouve la lumière, oh je ne me suis pas effacé, j’ai continué de vivre mais ce n’était pas pareil, je n’avais pas le goût à certaines choses mais j’espère vraiment que cela va changer et que demain je vais redevenir l’homme que j’ai toujours été, cependant je sais aussi qu’il y a une ombre au tableau… Ma deuxième activité, celle que je fais pour me sentir vivant, celle que je fais sans avoir un jugement concret sur les conséquences de tout ça et pourtant, je sais très bien que je peux avoir des séquelles si je me prends un mauvais coup, et même pire encore mais c’est plus fort que moi, c’est tellement étrange cette sensation que je ressens vraiment.

Quand je lui parle de l’album de notre mariage, je ne sais pas ce que je vais en faire sur le coup mais je ne me vois pas le jeter, c'est une partie de moi, de nous tous. “Oui tu as raison, je le rangerai dans un tiroir et après on verra” Alors que sa main touche la mienne, mon souffle se saccade et c’est à ce moment qu’elle parle de mon alliance, je l’observe la touche et je finis par me dire qu’elle a raison, si je veux aller devant, il faut que je laisse mon alliance dans un endroit mais pas dans un sac, il est hors de question alors c’est naturellement qu’elle va prendre sa place avec celles de mes parents. Une fois que j’ai repris mes esprits, il est temps de tout descendre, au fond elle doit avoir des choses à faire et j’essaierai aussi de dormir un peu avant de reprendre le boulot un peu plus tard. J’attrape un carton avant de lui demander de me donner un sac et je souris à sa remarque qui est mignonne “Je vais pas me faire de mal, j’suis pas en sucre”

Je descends vers le garage et alors que je pose tout au sol, un bruit sourd se fait entendre, je me retourne rapidement voyant Isabel sur les fesses. Je suis surpris de la voir là et je me demande ce qu’elle a pu faire mais très vite l’inquiétude prend place sur mon visage juste avant de la voir rire “Tu tombes et ça te fais rire ? Tu… Tu t’es pas fait mal t’es sûr ?” Non je ne suis pas entrain de paniquer même si je peux en avoir l’air mais c’est surtout que je me fais du soucis pour elle “Tu sais que tu aurais pu lâcher les sacs, c’est juste des fringues dedans” Je m’approche encore plus tout en lui prenant les sacs pour les poser un peu plus loin puis je reviens vers elle lui tendant la main pour l’aider à se relever. “vas-y doucement on ne sait jamais”

J’attends qu’elle prenne ma main et je l’aide, nos corps se frôlent, son parfum vient une fois de plus enivrer mes narines. Mon regard se pose dans le sien alors que je viens remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. “Tu es sûr que ça va ? ‘fin tu t’es pas fait pas ?” Bon ok je m’inquiète vite surtout quand ça concerne une personne que j’aime… et cette femme… Bordel cette femme je sais que je ne veux pas que ça s’arrête et pourtant rien n’est commencé à part une amitié qui s’est faite via les réseaux sociaux. Je finis par me reculer un peu venant mettre un peu de distance, une nouvelle fois troublée par tout ça. Je lui souris et pousse du pieds les sacs attendant de voir si réellement tout va bien pour elle.

Alors qu’elle vient de tomber dans les escaliers, j’avoue que sur le coup j’ai eu peur simplement parce qu’elle aurait pu se faire mal et que j’étais dans un sens responsable de cela si elle ne m’avait pas aidé à porter tout ça, elle ne serait probablement pas tombée. Je soupire et je regarde la marche avant de la regarder de nouveau dans les yeux “Ouai mais bon tu aurais pu te faire mal bien plus que là.” Je laisse mon regard sur elle alors que doucement, je glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille, cela aurait pu être un geste innocent mais je ne peux pas nier qu’il me fait un effet que je ne contrôle pas. Oh n’allait pas imaginer que rien que ça me fait bander non mais mon coeur s’emballe, mon souffle est court, oui elle me fait de l’effet, oui je ressens des choses que je n’avais pas ressenti depuis un an et même si cela me fait du bien, ça me fait peur aussi.

Je l’écoute alors qu’elle parle de sa maladresse, je souris, j’en apprends un peu plus chaque jour et cela me fait un bien fou, elle ne peut pas imaginer à quel point. “Préviens moi la prochaine fois que tu penses que tu vas tomber, je te rattraperai si je ne suis pas loin” Je souris mais dans un sens je suis sérieux, cela sera une façon de l’avoir dans mes bras sans qu’elle ne pense à autre chose. Je finis par me reculer un peu et je pousse un peu tout ce qu’il y a. Je tourne la tête pour la regarder alors qu’elle parle du garage, c’est vrai que ce n’est pas un lieu où tu emmènes du monde et mon garage à part ma moto, il n’y pas grand chose, pour moi les voitures c’est devant, ça peut supporter la pluie mais ma moto hors de question qu’elle passe la nuit dehors.

Au moment où j’entrouvre la bouche pour prendre la parole, un bruit strident se fait entendre, je fronce les yeux et la laisse répondre, je ne suis pas con, je sais ce que cela veut dire. Je grimace alors qu’elle parle de bloc. Je détourne le regard avant de revenir sur elle, ce baiser sur la joue me procure un électrochoc “J’y compte bien et pas de soucis t’en fais pas, j’vais finir et certainement aller pioncer un peu” Je lui souris “Fais attention à toi quand même et oui on s’appelle tout à l’heure” Mon regard se perd sur sa silhouette alors qu’elle entre dans le taxi. Je reste un moment comme un con devant la porte puis je retourne à l’intérieur pour tout mettre en ordre avant de manger une des viennoiseries qu’elle avait ramené et de monter me coucher un peu.