Certains ont des amis, moi j'ai Gabi ll Gabriella

Je n'ai pas encore réussi à remettre les pieds dans cet appartement que je n'arrive pas à quitter. Je n'ai aucun courage pour arrêter le bail. J'ai de quoi le payer ce n'est pas le soucis, mais je n'arrive pas à tirer un trait noir et épais sur ma relation avec Léo. Depuis que je suis partie de cet endroit l'autre jour, je n'ai pas remis les pieds dans notre foyer. Je vivais chez Savannah deux étages plus haut et notre appartement était désormais vide, sans présence humaine. Je voulais vivre à nouveau dans cet endroit bourré de souvenirs et d'objets rappelant certains moments de notre vie à Léo et moi mais pour le moment je n'étais clairement pas prête.
Ce soir, Savannah était de sortie, sans doute un coup d'un soir qui sait, elle m'avait proposé de les accompagner et m'avait posé quinze fois la questions savoir si ça ne me faisait rien de rester seule, je l'avais poussée à sortir... inutile qu'elle me materne et joue les babysitter avec moi. J'allais bien.
Après son départ, pizza à la main, et sitcom pour éviter de penser, je zappe et tombe sur une émission qu'on ne manquait pas avec Léo, je soupire en pensant à lui et les nombreuses fois où l'on riait devant c'était pas facile. Prenant mon téléphone, je me perds sur son Instagram. C'est peut être du voyeurisme mais ça me permet de voir si lui arrive à faire face à notre séparation ou s'il est dans le même état mais visiblement il y arrive très bien et avec une blonde en plus. Tout ça me met la rage. Je pose mon téléphone à côté et je continue mon safari de changement de chaîne. Ce n'est clairement pas ça qui m'intéresse. Prise de faiblesse, j'envoie un message à celui qu'il ne faudrait pas mais c'est plus fort que moi. Le premier prétexte c'est Pablo, c'est grâce à Léo si j'ai cette affaire dans les mains.
La conversation par sms n'a pas la tournure que j'aimerais, ça me met encore plus mal et je décide de prendre les choses en mains et de proposer à Gabriella de sortir. J'ai besoin de me changer les idées, et il n'y a que Gab pour le faire. Par chance elle accepte ma proposition et je file dans la douche directement. Une fois dessous, les larmes coulent toutes seules... je pleure comme une abrutie, je pleure parce que je regrette d'avoir quitté l'homme de ma vie. Je pleure car l'amour aurait du être suffisant, peu importe si je me marie oui pas. J'en veux sur le moment à mes parents de m'avoir inculquée cette valeur si vieille. Doit-on se marier pour vivre notre vie ensemble au final? Evidemment je rêve d'un joli mariage de princesse mais l'absence de Léo me fait terriblement mal au coeur, je le vis bien plus mal que je ne l'aurais pensé. Je m'accorde quelques instants sous la douche avant d'en sortir et essayer d'arranger mes yeux bouffis et ses rougeurs. Je me maquille comme je peux pour camoufler tout ça et je m'habille avec une petite robe noire. Les cheveux pendants et ébouriffés feront l'affaire après tout, je n'ai pas à plaire à qui que ce soit ce soir.
j'envoie un message à gab pour lui dire que je pars de chez moi et j'arrive peu de temps après devant chez elle. Pour ne pas réveiller les enfants, je lui envoie un sms pour qu'elle sorte et je l'attends devant chez elle.

Gabriella est une amie proche depuis un long moment maintenant. J'aime beaucoup passer du temps avec elle et lorsque j'étais encore avec Léo, nous adorions passer du bon temps avec le couple. Ce soir, le fait d'être seule me rend malade, et Gabriella l'a bien compris. Elle qui doit être bien proche de sa famille, posée ce soir et pourtant elle répond à mon appel à l'aide. J'ai envie de dire... comme toujours. C'est vraiment une amie en or, toujours présente pour moi, je ne la remercierais jamais assez. Milan, son mari est là lui aussi, pour preuve, notre déjeuner de l'autre jour où nous avions passé un agréable moment. Je ne voyais pas ma vie sans mes proches et j'espérais que les gens connaissent une amitié aussi soudée que celle que j'entretiens avec ce couple.
Ce soir, Gabriella est partante pour que l'on aille en boîte de nuit. J'ai besoin de me changer les idées, de voir du monde, de boire, boire beaucoup même...
Ne voulant pas déranger encore plus que ce que je venais de faire en kidnappant Gabriella pour la soirée, je l'avais attendue devant chez elle dans la voiture. Elle arrive rapidement après lui avoir annoncé mon arrivée. Lorsqu'elle entre dans la voiture, sa main posée sur mon épaule me fait éclater en sanglots.

Gab... je fais vraiment n'importe quoi... Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire putain mais regarde...

Je lui donne mon téléphone avec les sms que nous nous sommes envoyés avec Léo ce soir. L'idée qu'il ait passé sa journée Avec cette blonde ne sort pas de mon esprit. J'ai envie de pleurer. Je suis fatiguée.. je la laisse lire un moment avant de lui dire

Tu crois qu'il s'est passé un truc entre eux? Et puis.. là il veut que je revienne? Je suis vraiment perdue Gabriella. Je suis ridicule de lui avoir fait une crise de jalousie, après tout il fait bien ce qu'il veut non ?

J'essuie mes larmes et je démarre la voiture pour aller à l'endroit prévu. Je renifle et j'essaie de me calmer. Je suis capable de prendre la voiture alors j'essaie tant bien que mal de me concentrer sur la route. Par chance, nous n'avons pas beaucoup de route à faire.

Je sais que mon amie est vitale dans ma vie. C'est sûrement idiot à dire j'en suis consciente, mais Gabriella est très importante pour moi, elle a toujours été là pour moi même lorsqu'elle même n'allait pas forcément bien, elle n'a jamais lâché ma main quand elle voyait que je me noyais. Elle a été l'une des seules à tenir ma tête hors de l'eau et rien que pour ça, elle aura toujours ma reconnaissance et je serai surtout toujours là pour elle, car entre nous deux, ça a toujours été comme ça, on s'est toujours rendu la pareille et je peux dire que Gabriella est une amie fidèle.
Ce soir, j'ai besoin d'elle, car j'ai besoin qu'elle me change les idées. Je sais son point de vue sur ce que j'ai fait avec Tom. Ce gros quelque chose que je regrette amèrement. Elle le sait tout ça et bien qu'elle ne comprend pas et ne tolère pas vraiment ce que j'ai fait à Léo, je sais aussi qu'elle ne me juge pas et est toujours là malgré tout. J'éclate en sanglots car oui il ya des situations qui méritent qu'on vole en éclats et c'est ce que je fais, tout simplement parce que Léo est l'amour de ma vie et que j'ai tout gâché. Je ne sais même pas ce que je veux.. Je suis vraiment une abrutie. Une partie de moi aimerait courir le retrouver, effacer les fantômes du passé pour tout recommencer et une autre partie de moi doit avancer, aller de l'avant sans lui et se reconstruire...
J'ai besoin de l'avis de la trentenaire. Je sais qu'elle ne mâchera pas ses mots, elle n'est du genre à dire ce que j'ai envie d'entendre mais au contraire. Elle dit ce qu'elle pense même si cela ne me fera pas plaisir. C'est ainsi que j'ai tendu le téléphone pour qu'elle lise la conversation avec Léo. Elle est silencieuse, et inspecte les messages un à un. Elle reste neutre, je cherche une mimique ou quelque chose mais rien. C'est lorsqu'elle rompt le silence par un petit monologue que je l'écoute attentivement en essuyant mes joues humides. Je hausse les épaules. JE sais qu'elle a raison, elle tient le même discours au mot près que Savannah ou tous les autres proches à qui j'en ai parlé mais alors qu'est ce qui me bloque?

Je sais tout ça... ça ne tient qu'à moi pour preuve son dernier message.. Je suis perdue. Je sais pas si mon amour pour lui est plus fort que mon avis de m'engager pour de bon... mais une chose est sûre je l'aime comme une folle Gab. Je suis folle de lui et je ne m'imagine pas avec quelqu'un d'autre..

Je la regarde en soufflant.. Je regarde devant moi, croiser le regard de Gabriella m'est difficile car je sais qu'elle a de la peine pour moi, je dois faire pitié.. Elle qui n'a pas spécialement l'habitude de me voir dans cet état. Moi qui suis d'ordinaire plutôt joyeuse ce n'est clairement pas le cas. Une fois arrivées sur place, je récupère le mouchoir offert par la jeune femme et me regarde dans le rétroviseur pour enlever le mascara sous mes yeux. J'essaie de m'arranger avant de sortir de la voiture. Je regarde mon amie et la prend par Le Bras.

Je ferais quoi sans toi hein ?

Je lui souris et nous entrons dans la boîte de nuit. La musique est forte et tout ce dont j'ai envie c'est d'alcool.

Je veux boire !

j'en avais tellement ras le cul de tout ça. Je ne sais pas comment nous en étions arrivés là le pompier et moi mais c'était devenu un enfer. Un calvaire sans nom et tout ça était entièrement de ma faute ce qui rendait la chose d'autant plus difficile à supporter. Heureusement que mes proches étaient impartiaux sur notre relation et la situation actuelle. Peut être qu'ils me critiquaient par derrière ce que je doutais mais sait-on jamais... en tout cas, ils ne le faisaient pas en face et étaient plutôt bienveillants à mon égard.
Gabriella n'a jamais mâché ses mots à mon égard, toujours bienveillante mais avant tout franche, elle n'était pas du genre à me laisser entendre ce que je voulais au. contraire elle n'avait pas peur de ce que je pouvais penser de ce qu'elle pouvait me dire. C'est pour ça que j'appréciais autant Gabriella, elle était un peu comme la soeur que je n'avais pas eu. Une grande soeur qui me protégerait et m'aiderait à évoluer car elle avait ce rôle clairement. Je l'écoute attentivement sans en perdre une miette.

Je sais Gabriella, je sais.. J'ai besoin de temps pour y voir plus clair.

Je soupire et je sors de la voiture, très vite Gabriella se met à mes côtés avec un contact physique qui me fait du bien. Je lui souris alors essayant de rester bien ce soir, je vais tenter de ne pas penser au pompier de mon coeur, à cet homme éperdument amoureux de moi et que je repousse sans cesse par manque d'engagement. Les peurs qui l'empêchent de s'engager ont eu raison de nous et j'ai du mal à passer outre pour le moment bien qu'après avec le recul ce ne sera plus le cas. La remerciant d'être là, elle me fait remarquer qu'elle ne fait pas grand chose et pourtant elle en fait énormément. Savannah est ma meilleure amie mais elle n'a pas la classe ni la sagesse de Gabriella. Gabriella est posée, elle a une famille.. mes amies se complètent totalement. Gabriella fait beaucoup pour moi et elle le prouve en étant là ce soir plutôt qu'au chaud avec son mari et ses merveilleux enfants. Elle est du style à débarquer en pyjama à 4 heures du matin si je l'appelais après une crise d'angoisse, j'en suis sûre.
Une fois entrées dans cette boîte de nuit, nous prenons déjà des boissons. Pour la première tournée c'est la jeune maman qui décide le choix des boissons, une fois les verres dans les mains, elle me tend le mien. Je le récupère et éxecute l'ordre qu'elle me donne. Je le bois cul sec et qu'est ce que ça brûle sa mère !

Putain Gabriella, t'as pris quoi? C'est hyper fort ça me brûle. Au moins j'ai l'intérieur désinfecté.

Si j'ai bu d'un coup c'est simplement car je veux que l'alcool me monte vite au cerveau pour oublier. J'espère ne pas devenir alcoolique pour autant mais ce soir j'ai besoin d'oublier mes petits tracas du quotidien. Je regarde mon amie en souriant.

ça fait combien d'années que t'as pas mis les pieds dans un endroit pareil?

Dis-je avec un air amusé.

Est-ce que je savais que je merdais sur toute la ligne avec Léo? Oui.. mais plus ça allait, plus je merdais davantage. Bien que mon entourage tentait de me remettre sur le droit chemin je n'en faisais qu'à ma tête, à croire que j'aimais me faire du mal. D'un point de vue extérieur, j'aurais envie de me claquer le visage pour me réveiller. J'avais un mec en or entre les mains et je savais pas apprécier cela. Comme le disaient si bien mes proches, c'était rare un amour aussi pur et sincère. Je ne faisais rien de bien de toute façon et c'était bien ça le problème. Avoir Gabriella à mes côtés me rassurait pour je ne sais quelle raison mais elle avait toujours eu cet effet sur moi. je la voyais rarement en panique ou stressée, elle essayait de faire bonne figure en règle générale. J'admirais beaucoup la jeune femme, elle était vraiment parfaite à mes yeux, je ne lui trouvais aucun défaut, peut être car c'était mon amie et que je la portais dans mon coeur. Elle était très franche et certains voient cela comme un défaut parfois, pas moi, je trouve qu'elle me bouscule au moins quand d'autres vont dans mon sens, même si je fonce droit dans un mur. J'écoute mon amie et esquisse un léger sourire bien que je n'en ai pas envie, il y a de ceux qui arrivent à vous faire voir la lumière parmi vos ténèbres. C'était ce qu'elle représentait pour moi, la lumière.


Promis.

Je souffle un bon coup afin de décompresser un minimum car oui, j'en ai besoin. L'idée de me marier et de fonder une famille s'envole de plus en plus. Je n'y crois plus. Je pense que j'ai eu des objectifs de vie non atteignables pour le moment et je baisse les bras. Heureusement que Gabriella est là. Je n'ai pas su profiter de l'amour qu'il y 'avait entre nous, me focalisant sur l'après. On se rend compte de la valeur des choses une fois qu'on les a perdues.. cet adage est vrai. Me retrouver dans cet endroit avec mon amie me fait un bien fou même si je peine à profiter pleinement de ma soirée avec elle, la soirée qu'elle aurait sans doute préférer faire avec son mari et ses enfants.
Ce qu'elle me donne comme alcool est très fort et je n'ai pas l'habitude de boire ce genre de breuvage et je le lui fais remarquer. Elle rit en voyant ma réaction.

Je voulais boire mais genre plusieurs verres, pas un verre costaud qui me met direct KO !

Je ris avec elle de bon coeur. Et même si ça me brûle littéralement de l'intérieur, ça m'est égal, si je peux ne serait-ce qu'un soir oublier un peu ma vie devenue si pathétique par ma faute et bien soit ! C'est le meilleur remède qui soit comme dit Gabriella. Mon amie m'imite en terminant son verre d'une seule traite. Je hausse les sourcils plusieurs fois. Je crois que nous sommes bien décidées à ne pas être sages ce soir et profiter un peu pour nous lâcher. Je ne sais pas qui viendra nous récupérer demain ou si le taxi sera le bienvenue mais c'est le cadet de mes soucis. Je n'y pense que brièvement avant que la jeune écrivaine ne m'ôte de mes songes en me disant le programme de la soirée ou de la nuit qui sait! Je suis pour à 100%.

Je suis venue y'a pas si longtemps avec Savannah.. Avec Léo on est plus du genre à fréquenter des bars, boire des verres avec les copains ou jouer au billard.. et encore.. Moi je sors pas beaucoup. Depuis ma rupture, c'est le seul moyen pour ne pas que je m'encroûte et fusionne avec le canapé.

Je souris en haussant les épaules avant de continuer.

Oh je ne comptais pas faire piller de comptoir. J'ai besoin de me déhancher et de danser un peu histoire d'éliminer tout cet alcool que tu vas me faire boire.

je lui tire la langue et inspecte l'endroit, peut être espérais-je tomber sur lui? Je ne sais même pas s'il est du genre à fréquenter ce genre d'endroit. Puis j'entends une chanson qui me plaît passer. Je prends Le Bras de Gabriella en souriant en la trainant sur la piste.

Bon, je suis pas assez pompette mais c'est ma chanson alors allons nous trémousser !

Léo et moi c'était terminé et c'était entièrement de ma faute mais je ne pouvais vraiment pas me regarder dans un miroir.. Je l'avais trompé, il souffrait à cause de moi et je ne pourrais pas me le pardonner. Aujourd'hui j'avais vraiment besoin de me changer les idées et Gabriella était l'une de mes meilleures amies. Elle me connaissait par coeur et je savais qu'elle était là dans les bons comme dans les mauvais moments et à n'importe quelle heure.

Tu sais bien que je ne bois pas des masses, avec un verre je suis finie.

Elle me fait rire mais c'est vrai, quand je sortais avec des amis, en général un verre et j'étais pompette. Je ne buvais pas souvent c'était la plupart du temps, moi qui ramenait Léo à la maison. Lorsque je la vois boire aussi vite son verre je rigole. Elle tient plutôt bien l'alcool. Je ne vais pas suivre longtemps mais si ça peut me permettre de ne plus penser à lui pour un soir ça me va. Je n'ai pas envie d'être raisonnable ce soir au contraire, j'ai envie de m'amuser et je pense que j'en ai réellement besoin et Gabriella le sait pertinemment.

Laisse moi me morfondre. Je vais pas m'amuser tous les soirs Gab', j'ai vraiment pas la tête à ça.. J'ai pas envie de me plaindre mais en ce moment c'est franchement pas l'éclate. Ça ira mieux avec le temps...

Je hausse les épaules en regardant autour de moi les gens heureux qui dansaient avec d'autres personnes. J'aimerais être frivole, me foutre de tout, penser à rien, ni à demain. Malhreuusement, j'avais l'esprit qui travaillait trop pour que je puisse me reposer.

Ton mari va pas être content de te partager avec moi tu sais ça même s'il est gentil.

Je ris, j'adorais le mari de Gabriella et elle le savait. Je lui souris quand soudain un homme me tend un verre avec un clin d'oeil. Je suis très mal à l'aise et je le prends en le remerciant tout en regardant Gabriella.

Tu vois, ça, je n'aime pas. Je suis une coincée moi !