Connor & Zayn + A nice evening... to work ?

Voilà maintenant un peu plus de trois ans que j’étais sobre, que je ne buvais pas d’alcool, que je ne consommais pas quoi que ce soit. Bien des gens qui m’avaient connu avant ça auraient bien du mal à y croire et pourtant, c’était la vérité. Heureusement, j’étais à un stade de ma vie où j’étais capable de me comporter de façon normale, sortir comme la normale des gens, sans ressentir un besoin urgent de consommer quoi que ce soit. Ça m’avait pris du temps mais j’y étais. Après, ça ne voulait pas dire que je faisais exprès de me rendre dans un bar pour le simple plaisir de le faire, encore moins seul. Bien souvent, quand j’avais ce sentiment d’urgence, je finissais plutôt dans une réunion pour alcooliques anonymes, parce que j’avais développé le réflexe. Mais ce soir, c’était différent. J’allais sortir, j’allais passer du temps dans un bar avec un ami. Mais il y avait une autre raison, une raison que personne savait, pas même le principal concerné. En effet, j’avais appris, dans mes recherches, qu’une personne que je devais surveiller pour un client allait régulièrement dans ce bar. Est-ce que j’allais lui dire à un moment ? Fort possible, mais l’idée m’était venue à la dernière minute d’aller à cet endroit, parce que l’idée de voir Connor, elle ne datait pas de là, mais bien d’avant. Nous avions convenu une heure, convenu du fait de se retrouver sur place. Refusant d’arriver en retard, j’avais laissé tomber mes dossiers à une heure qui me semblait sommes toutes raisonnable, pris une douche, et une fois l’heure arrivée, j’avais quitté mon appartement, direction le bar. J’avais pris ma voiture. Pas de danger que je ne sois pas en mesure de conduire à mon retour. Connor était au courant de ma situation, j’étais en contrôle, tout irait bien de ce côté, je supposais. Pour le reste, c’était à voir avec le déroulement des évènements. Arrivé le premier - et d’avance par rapport à d’autres, puisque nous allions aussi regarder un match en même temps - je m’installai à une place de choix au bar - bien placée pour voir tout, et tout le monde - et j’attendis l’arrivée de mon ami, nullement pressé de commander pour le moment.

La journée avait été plutôt tranquille au bureau aujourd’hui. De corvée d’archivage, tu n’avais pas vraiment vu la lumière du jour en arrivant avant le lever du soleil sur la capitale et en repartant après dix-neuf heures du boulot. Mais n’étant pas spécialement un oiseau de jour, cette situation ne te dérangeait pas, surtout si on considérait que chacun des avocats du cabinet devait se coltiner les archives une fois par trimestre. De plus tu avais prévu de rejoindre ton ami Zayn ce soir, tu n’avais donc aucune raison de vouloir jouer les gazelles et sortir absolument respirer l’air pollué des rues de Washington. Après avoir pris une bonne douche et enfiler un jean et une chemise propre, tu pris le chemin du bar. Toujours en retard, tu savais que Zayn ne t’en tiendrais pas rigueur tant que tu arrivais avant le match. Enfin c’était sans compter sur les bouchons qui rendirent ton trajet en bus plus long que prévu. Miraculeusement, tu réussis à passer la porte du bar quelques secondes avant le lancement de la partie. Repérant ton ami au bar, tu t’approchas de lui et lui serras la main. Je crois que je fais honneur à ma réputation, je suis presque à l’heure… Tu souris d’un sourire d’excuse alors que la foule amassée dans le bar s’exclama, le match commençait sur les chapeaux de roue avec un point marqué par l’une des équipes. Le coup d’envoi venait d’être donné mais l’intensité du jeu ne faisait aucun doute. Hélant le serveur, tu commandas une petite bière. Ce serait la seule de la soirée, tu savais que Zayn ne buvait pas et que te voir boire ne le tenterait pas comme un fruit défendu mais tu préférais rester raisonnable ce soir, tu devais te rendre tôt au tribunal le lendemain matin. Bon alors comment ça va ? Quoi de beau ? Des questions banales que tu eus de la peine à faire passer au-dessus du bruit ambiant pour te faire entendre de ton ami pourtant à quelques centimètres de toi. Regardant de temps en temps le match, tu attrapas la bière que l’on venait de te servir et la payas. Puis tu te tournas vers ton pote. Trinquons à cette soirée ! Tu levas ta bouteille pour la faire s’entrechoquer avec la boisson du brun. Cela faisait un moment que vous ne vous étiez pas vu et au-delà de l’affaire qui vous avez permis de vous connaitre, tu étais content d’avoir trouvé un pote comme lui dans une aussi grande ville que Washington !

Voyant que mon ami n’arrivait pas et étant trop orgueilleux pour être le seul individu assis au bar sans boire quoi que ce soit, je décidai de ne pas attendre et profiter du fait que le barman passa devant moi pour lui commander une boisson. Une bière, sans alcool. J’eus droit au regard classique de la personne pathétique qui allait dans un bar sans commander de l’alcool, mais après plus de trois ans de sobriété, j’avais l’habitude, je ne m’en faisais plus. Évidemment, ce n’était pas bien long à préparer. J’eus donc ma consommation assez rapidement, tout juste avant que Connor fasse son entrée dans le bar. Je n’avais pas eu besoin trop d’attendre, ce qui, en mon sens, était plus que convenable. Le voyant s’approcher, je souris doucement à son commentaire, ne voulant pas lui reprocher quoi que ce soit, parce que je trouvais que ça n’avait pas raison d’être. À moins qu’il tenait à ne pas rater le début du match, alors c’était tant pis pour lui, mais ça ne semblait pas le cas. Et personnellement, je savais que je n’allais pas regarder. Je préférai adresser la parole à mon ami et lui dire:  « Je vais bien, et toi ? » Il était évident que j’aurais pu le prévenir immédiatement que j’avais autre chose à faire en même temps, mais je ne le fis pas, pas tout de suite. Attendant la réponse de Connor, je regardai les environs du coin de l’oeil, discrètement. Rien à l’horizon pour le moment, je pouvais en profiter un peu, trinquer avec lui, prendre une première gorgée de ma boisson non alcoolisée, et répondre à sa nouvelle question. Haussant les épaules, je dis:  « Oh rien de bien spécial… Le travail surtout dernièrement… » Je me trouvai ironique de lui répondre une telle chose alors que je savais que j’allais être un minimum distrait à un certain point, sans être impoli envers Connor évidemment. J’allais le prévenir, à un certain moment, c’était dans mon plan. Là, mon plan immédiat fut de lui demander:  « Et toi alors ? », en espérant qu’il soit plus éloquent que moi pour le coup, curieux de voir ce qu’il aurait à me dire.

La soirée s’annonçait vraiment sympa, un match de football américain, un bar plutôt peuplé sans être bondé, une bonne bière fraîche à consommer avec modération et un bon pote avec qui échanger les dernières nouvelles. Demander à quelqu’un comment il allait était d’une banalité sans nom mais la réponse t’intéressait sincèrement, après tout ce n’était pas comme quand tu demandais à un collègue comment il allait, dans ce cas précis, tu voulais connaitre l’état de Zayn et l’écouter se plaindre ou se vanter selon son humeur du jour ce qui était loin d’être le cas de tes collègues. Ca va aussi Tu souris à sa remarque sur le travail qui lui prenait tout son temps ces derniers temps. Zayn était un bourreau de travail tout comme toi et malgré vos deux univers complétement différents, vous aviez ce point commun de ne pas compter vos heures. A son retour de question, tu haussas les épaules avec un sourire avant de prendre une gorgée de bière que tu reposas ensuite sur le dessous de verre fourni par le serveur. Pas mal de boulot aussi… Tu ne devineras jamais ce qu’il m’est arrivé la semaine dernière par contre. Laissant le suspens monter d’un cran en regardant ton ami, tu finis par lui raconter l’histoire. Je me suis retrouvé coincé dans l’ascenseur de la boite pendant près d’une heure et demie avec une de mes collègues… Tu levas les yeux au ciel. Et c’est même pas la meilleure partie de cette histoire parce que la collègue en question c’est la meilleure pote de ma petite sœur… Tu t’arrêtas brusquement de parler, pas convaincu qu’il faille que tu partages plus sur la relation que tu entretenais avec Abigaïl. Tu ne craignais pas spécialement le jugement de Zayn bien qu’un peu, tu craignais surtout de donner de l’importance à toute cette histoire en la mentionnant à ton ami. Tu ne voulais pas que cette nuit vécue il y a bien des années refasse surface et prenne une signification qu’elle n’était pas censée avoir. Tu ne voulais pas non plus avoir à justifier tes sentiments ou tes émotions, bien qu’il y ait peu de chance que ce soit le cas dans une conversation avec Zayn, ce n’était pas comme si l’une de tes sœurs étaient en train de te tirer les vers du nez.