Have a break, have a KitKat ! ft. Elena

Have a break, have a KitKat !

Aedan & Elena

La journée avait été longue et Aedan avait passé une bonne partie de son temps sur un dossier compliqué. Mais c’était justement les affaires compliquées qui passionnaient le plus l’avocat. Quand c’était trop facile, ça en devenait presque louche. Quoiqu’il en soit, il avait également défendu un client lors d’un procès au matin, un procès qui se terminerait dans quelques jours. Aedan espérait évidemment que le verdict serait en leur faveur. Il ferait tout pour que ce soit le cas, de toute façon. Il ne lâchait jamais rien et faisait toujours son possible pour que sa partie gagne. Il était connu pour être assez impitoyable au tribunal et c’était probablement vrai. Mais quand il était convaincu de pouvoir gagner, quand il était convaincu que ses clients étaient innocents, il ne lâchait rien. D’ailleurs, il mettait un point d’honneur à n’accepter que les affaires qui semblaient justes, des affaires qui ne le feraient pas culpabiliser. Généralement, il n’acceptait de défendre que les personnes innocentes. Evidemment, il ne pouvait pas toujours être sûr de leur innocence à cent pourcent, mais il faisait au mieux. Il ne cherchait pas la gloire comme certains gros noms de la profession, il ne cherchait pas non plus à s’enrichir par tous les moyens. Il n’avait pas besoin de ça. C’était peut-être en partie à cause de ça que son petit cabinet avait bonne réputation. Ils commençaient peu à peu à se faire un nom, une petite place dans ce monde parfois trop impitoyable, dépourvu d’empathie. Aedan pouvait paraître sans merci lors d’un procès, mais en réalité, il était probablement bien trop empathique envers ses clients, parfois.

Quoiqu’il en soit, il avait récemment engagé une nouvelle avocate. Elle lui avait fait bonne impression lors de son entretien et elle était compétente. Cela ne faisait certes pas longtemps, mais Aedan ne regrettait pas son choix. Elle semblait d’ailleurs s’être parfaitement adaptée au travail ici. Le jeune homme était toujours disponible en cas de besoin, de toute façon. Il ne savait pas encore grand-chose sur elle, outre ses compétences et son expérience professionnelles, mais il espérait pouvoir apprendre à mieux la connaître avec le temps. Comme ils n’étaient pas nombreux, il voulait qu’il y ait une bonne ambiance au cabinet, presque familiale, où tout le monde s’entendait bien. C’était peut-être un peu trop idéaliste, mais quand on n’était qu’une poignée de personnes, c’était possible, non ? Toujours était-il qu’il était resté plus longtemps que prévu au bureau – comme souvent. Et comme souvent, il avait fait des heures supplémentaires, n’ayant pas vu le temps passer. Il soupira et se massa la nuque avant de s’étirer et de décider d’arrêter là pour aujourd’hui. Les autres devaient déjà être rentrés depuis au moins quelques heures. Il attrapa sa veste pour l’enfiler et prit ses affaires avant de quitter son bureau. Ce fut là qu’il vit qu’il n’était pas seul. Il y avait toujours de la lumière en provenance du bureau de la dernière recrue. Aedan haussa un sourcil, puis se dirigea vers le bureau en question, frappa un coup à la porte, puis entra sans attendre. « Qu’est-ce que tu fais encore là ? » Qui disait ambiance familiale disait tutoiement. Pas de politesse inutile entre eux. « Je pensais être le seul à faire des heures sup’. » Il appréciait l’investissement de la jeune femme, mais il ne voulait pas qu’elle se tue à la tâche alors que ça ne faisait même pas un mois qu’elle était là. « Allez. Pose-moi ce dossier et termine ta journée. Je pensais justement aller manger un morceau, si ça te dit. » De toute façon, si elle refusait, il avait déjà un plan B.

Voilà deux semaines que j'avais intégré ma nouvelle équipe, je dois dire que j'étais plutôt contente car j'avais été drôlement bien accueillie et intégrée. Ils étaient tous plus chaleureux les uns que les autres, c'était très familial. Evidemment dire que mon ancien cabinet ne me manquait pas serait mentir, après tout j'y étais bien, j'avais de bons collègues et j'avais eu un sacré pincement au coeur en partant mais je me le devais pour moi puis pour Léo. Même si aujourd'hui nous n'étions plus ensemble, je me devais tout de même de le respecter. Je l'aimais encore, je l'aimerais sans doute toute ma vie. Nous avions passé 3 ans de notre vie ensemble tout de même ça ne s'oublie pas en quelques jours.
La rupture était fraîche, deux ou trois jours tout au plus... Et pourtant j'avais fait mine de rien au travail, je ne voulais pas que l'on me prenne en pitié d'une part mais également je ne voulais pas qu'on me prenne pour une fragile.
J'avais donc fait mine de rien et la seule chose suspecte c'est que je ne comptais évidemment pas mes heures, je ne marquais même pas sur un papier pour les rattraper plus tard. Être au travail ça me permettait de ne pas y penser ou d'y penser moins surtout... J'étais plongée dans mes dossiers parfois difficiles ou prise de tête mais c'était bien mieux que de broyer du noir dans un appartement. Je me demandais souvent ce qu'il faisait.. Etait-il avec Elijah ou peut être avec une autre fille pour un soir? Ou alors était-il dans le même état que moi? L'ombre de lui même? Si j'étais dans cet état, je me demandais si j'avais réellement fait le bon choix en rompant... Après tout, je l'aimais ça aurait du suffire non ? Je soupirais alors en regardant l'heure encore une fois et mon téléphone.
Un message de ma meilleure amie pour prendre de mes nouvelles, elle était aussi affectée que moi, elle connaissait Léo depuis presque dix ans, et elle avait été la plus heureuse lorsqu'elle avait réussi à nous faire mettre ensemble.. Notre rupture l'avait touchée. Elle essayait donc de jouer les mamans poules pour savoir si j'allais bien sans doute qu'elle le faisait avec Léo, je n'en doutais d'ailleurs pas du tout.

Reprenant le travail sur le dossier actuel, je suis dérangée agréablement par celui qui m'a embauché. Je ne vois pas en lui un patron mais plutôt un associé, un collègue de travail. Aedan est très gentil et j'apprécie beaucoup bosser pour et avec lui. Alors qu'il est surpris de me voir, je le suis tout autant, ne m'attendant pas vraiment à ce que quelqu'un veille aussi tard au cabinet. Je lui souris en levant enfin le nez des documents que je triais.

Je pensais pas qu'il y aurait quelqu'un d'autre non plus à cette heure-ci.. J'avais envie d'avancer sur le dossier alors je suis restée plus.

Ce n'était qu'à demi vrai, cela aurait très bien pu être vrai mais je voulais surtout fuir la réalité. Je ne sais pas vraiment s'il me croira, est-ce qu'il fuit quelque chose lui aussi? Je lui souris alors en gloussant légèrement. Inutile de lui dire la vérité je ne veux pas être pathétique plus que ce qu'est la situation actuellement. Je devais rentrer pour éviter tout soupçon, qu'il ne me trouve pas louche. Il me proposa alors de diner, pourquoi pas après tout, cela m'évitera de rentrer et puis je pourrais penser à autre chose. Aedan avait l'air d'être quelqu'un de fort sympathique je ne doutais pas sur le bon moment que je passerais en sa compagnie.

Allé, tu m'as convaincue, je te suis.

J'éteins l'ordinateur et me lève pour prendre mon manteau et mon sac à mains.

Qu'avais-tu prévu de manger ce soir?

Have a break, have a KitKat !

Aedan & Elena

Aedan ne connaissait pas encore très bien sa nouvelle collaboratrice, mais il comptait bien changer ça. Comme le cabinet était petit, tout le monde se connaissait et tout le monde était plus ou moins proche. De toute façon, le jeune homme veillait toujours à engager des personnes de confiance, des personnes compétentes qui partageaient les mêmes valeurs que lui. Et Elena l’avait convaincu tout de suite. Il était persuadé qu’ils pourraient faire un bon bout de chemin ensemble, professionnellement parlant. Il ignorait si leur relation irait au-delà pour devenir une relation amicale, mais il n’y était clairement pas opposé. Dans tous les cas, il espérait qu’elle s’était habituée à son nouveau lieu de travail et que ça lui plaisait. Travailler dans un environnement agréable, où on se sentait bien, où on se sentait sûr, c’était le plus important. Il connaissait les grands cabinets de renom pour y avoir effectué quelques stages, mais il n’avait pas particulièrement apprécié l’expérience, bien qu’elle lui ait été évidemment bénéfique pour la suite.
Quoiqu’il en soit, il avait travaillé tard et pensait être le seul encore eu bureau, comme souvent. Du moins, avant qu’il n’embauche Elena. Car c’était bien elle qu’il vit encore en train de travailler, manifestement très concentrée sur un dossier. Il ignorait évidemment qu’elle tentait juste de fuir quelque chose. Parfois, il était arrivé à Aedan de faire pareil, mais à l’heure actuelle, il était plutôt heureux dans sa vie, n’avait pas de soucis majeurs – ça changeait d’il y a quelques semaines – alors quand il travaillait tard, c’était vraiment juste pas conscience professionnelle et passion du métier. Ça, on ne pouvait pas le lui retirer. Il était passionné par ce qu’il faisait.

Il adressa un petit sourire à la jeune femme lorsqu’elle leva enfin le nez de son dossier. « Je vois et je comprends. J’ai fait pareil. Mais il faut savoir s’arrêter au bout d’un moment. Je ne voudrais pas que tu tombes d’épuisement après même pas un mois ici ! » Hors de question ! Après, on allait penser qu’il était tyrannique et qu’il obligeait les gens à travailler beaucoup et tard. Alors que ce n’était évidemment pas le cas. Chacun bossait comme il l’entendait, il ne donnait pas vraiment de consignes à ses collaborateurs. Quoiqu’il en soit, il tenta de faire bouger Elena en parlant d’un repas. A vrai dire, il ignorait si elle accepterait son invitation, mais il l’espérait. Alors, quand elle s’avoua vaincue, il esquissa un large sourire. « Parfait ! Tu m’épargnes l’effort de te traîner jusqu’à la porte. » Il lâcha un petit rire, signe qu’il plaisantait, évidemment. L’image d’un Aedan qui traînait Elena jusqu’à la sortie était tout de même assez drôle. « J’avais envie de sushis. Ça te dit ? » Evidemment, il s’adapterait si elle avait envie d’autre chose ou si elle n’aimait pas ça. Il n’était pas là pour l’obliger à quoique ce soit, après tout.
Ils se dirigèrent donc vers la sortie et quittèrent le bâtiment. Une fois dehors, Aedan ne résista pas à l’envie d’allumer une cigarette. Il s’était retenu bien trop longtemps. Ne sachant pas si Elena fumait, il lui proposa son paquet, au cas où. « Le resto est juste en bas de la rue. »

Je dois bien avouer que changer de cabinet est quelque peu intimidant et déstabilisant mais pour ma part, étant plutôt sûre de moi dans mon domaine, je n'avais pas de mal à aller au boulot sereinement. J'étais juste un peu craintive à l'idée de bien m'entendre avec mes collègues travaillant dans le même cabinet. Je voulais surtout trouver dans ce nouveau cabinet rempli de nouveaux collaborateurs une bonne entente et des relations cordiales sans ambiguïté. C'est ce qui avait eu raison de ma démission à cause de Tom, ses avances, et mon erreur. Maintenant dans ce nouveau cabinet où je l'espère personne n'était au courant de ma vie privée, je voulais aller de l'avant, pourquoi pas avoir de bonnes relations amicales mais ça s'arrêterait là. D'ailleurs, je ne suis absolument pas prête pour retrouver l'amour j'ai encore beaucoup trop Léo dans la peau pour m'engager ailleurs.
Echappant à mes tracas du quotidien, je pensais vraiment être seule ici mais je m'étais tout bonnement trompée en voyant Aedan. Il avait l'air bienveillant et ne me reprochait absolument pas d'avoir gratté quelques heures en plus au boulot. Je ne comptais pas mes heures de toute façon, j'étais beaucoup trop passionnée par mon travail pour me soucier réellement du fric que ça rapportait. Je n'étais pas comme ces requins là qui essayaient d'escroquer les pauvres honnêtes gens pour une petite affaire.

Oh tu sais, à mon ancien cabinet, j'avais l'habitude de bûcher tard sur des affaires. Là j'ai été prise par le temps, je m'en suis pas vraiment rendue compte. Oups.

MENSONGE évidemment. Il m' arrive de rester tard mais lorsque j'étais avec Léo, je m'arrangeais pour rentrer quand il était là pour profiter un peu de lui, maintenant que j'étais seule, je n'avais pas de raison de faire attention à l'heure qui tournait pour retourner chez moi. Je vivais un peu chez Savannah pour le moment car l'idée de rester seule m'était insupportable.. Aller dans cet appartement aussi d'ailleurs. Je voyais bien que l'avocat en face de moi culpabilisait un peu de me voir ici seule.. à bosser et me proposa d'aller manger un bout histoire de me faire sortir de mon bureau. Je trouvais ça touchant cette marque d'attention car il prêtait vraiment attention au bien être de ses collaborateurs, je ne pouvais donc pas refuser son invitation puis ça me changerait les idées. Sa plaisanterie me fit glousser. Il avait l'air sympa et très doué pour détendre l'atmosphère. Récupérant mes affaires, j'écoutais son idées de sushis qui me convenait parfaitement.

J'aime ça, ça tombe bien, je te suis !

Je lui fais un large sourire et un clin d'oeil avant d'éteindre les lumières et fermer la porte vitrée donnant accès à mon bureau. Arrivant dehors avec Aedan, je l'observe fumer. Je prie une cigarette, en me disant que ça me détendrait un peu sans doute. Je l'allume avec le briquet qu'il me tend et je tire une latte. Roh que ça fait du bien. Je regarde l'endroit qu'il me décrit et je le suis.

Tu m'as donné faim, j'espère qu'ils seront bons alors. Je suis fan de la nourriture asiatique de toute manière, ça et la nourriture espagnole;

Je souris en traversant la rue. Je fume et plus je fume ma cigarette plus ça me détend. Je n'ai pas fumé depuis des années, et je dois avouer que je regrette de ne pas l'avoir fait avant. Ce n'est certainement pas bon pour la santé mais tellement bien pour le moral. J'écrase mon mégot par terre, et je souffle la dernière fumée emprisonnée dans ma bouche avant d'ouvrir la porte du resto.

Après vous collègue.

Dis-je à Aedan en souriant.

Have a break, have a KitKat !

Aedan & Elena

Bien sûr, Aedan ignorait tout des tracas d’Elena. Ils n’avaient pas encore vraiment pris le temps de se parler outre que dans le cadre du travail et puis, au fond, elle n’avait aucune raison de se confier à lui et de lui raconter sa vie. Généralement, on faisait ça entre amis et ces deux-là n’étaient pas amis, mais seulement collègues. Néanmoins, le jeune homme espérait qu’un jour, ils pourraient se rapprocher un peu. Il l’aimait bien, alors il avait envie d’en savoir plus sur elle. Bien entendu, il n’allait pas forcer les choses. On ne pouvait pas obliger quelqu’un à devenir son ami, ces choses-là devaient se faire naturellement. Du coup, il n’avait aucune idée que ce que la jeune femme lui avait dit était faux. Du moins, en partie. « Je comprends. C’est ce qui arrive quand on prend son travail trop à cœur et qu’une affaire nous passionne un peu trop. » Il esquissa un petit sourire. Il y avait évidemment des affaires moins intéressantes que d’autres, des affaires dont on voulait se débarrasser au plus vite. Et puis, il y avait celles qui passionnaient, qui rappelaient pourquoi on avait choisi ce métier et pourquoi on l’aimait. Quoiqu’il en soit, le jeune homme avait proposé à Elena de se joindre à lui pour manger. Il se sentirait un peu coupable de partir alors qu’elle était encore là. En soi, il faisait ce qu’il voulait, il était le patron. Mais c’était plus fort que lui. Il voulait le meilleur pour ceux qui travaillaient avec lui et il ne voulait surtout pas qu’ils s’épuisent inutilement et qu’ils finissent par faire un burn-out. Il proposa donc d’aller manger des sushis et Elena accepta, pour son plus grand plaisir. Du coup, à la manière d’un gamin, Aedan leva un bras, tout sourire. « Sushis, on arrive ! » Il pouvait se montrer assez enjoué en privé, voire même enfantin selon le contexte et la personne avec laquelle il se trouvait. Sans parler de son sens de l’humour totalement pourri qui ne faisait généralement rire que lui. Peut-être qu’Elena allait découvrir une autre facette de cet avocat si consciencieux et sérieux au travail. En espérant que ça ne la ferait pas fuir. Ce serait dommage.

Ils quittèrent donc le bâtiment et Aedan proposa une cigarette à la jeune femme, en allumant une pour lui-même. Voyant qu’elle avait accepté la clope, il se dit qu’elle au moins ne l’embêterait pas pour qu’il arrête. Et puis, comparé à d’autres, il ne fumait pas tant que ça. Quoiqu’il en soit, il se dirigea donc vers le restaurant qui n’était qu’à quelques pas. « Ahaha ! Je suis affamé aussi. Fallait bien que ce soit équitable ! » Il sourit et tira sur sa clope, se disant que la soirée allait probablement être bonne. Ils avaient déjà la nourriture en commun, peut-être allaient-ils se découvrir d’autres points communs, ce soir. « Et moi, j’aime la nourriture tout court ! » Oui bon, il y avait bien quelques aliments et plats qu’il n’aimait pas, mais en général, il n’était pas très difficile. Ils finirent par arriver devant le restaurant et Aedan écrasa sa clope avant de rire en voyant Elena ouvrir la porte et l’inviter à entrer. « Hey ! C’est à moi de faire ça normalement ! » Lui qui avait voulu se montrer galant, c’était raté ! Mais il joua le jeu et entra donc, puis annonça au serveur qui les accueillit qu’ils étaient deux. Ils furent emmenés à une table libre et s’installèrent. L’ambiance était agréable, zen, avec un décor typiquement japonais. « J’aime beaucoup ce restaurant et son atmosphère. Et tu verras, leurs sushis sont à tomber ! Le reste aussi, d’ailleurs. » Il avait sans doute déjà goûté à presque toute la carte. « Tu bois quoi ? » Le serveur était revenu pour prendre la commande de leurs boissons. Aedan commanda une bière japonaise pour commencer. Peut-être demanderait-il un petit saké plus tard, mais le but n’était évidemment pas de se saouler. « Je suis content que tu aies accepté. » Il lui sourit avant de se concentrer sur la carte. Tout le faisait saliver. « Tu sais quoi ? Prends ce que tu veux, je t’invite. Ce n’est pas négociable ! »

Arriver dans un nouveau cabinet n'est jamais quelque chose de facile et pourtant, en arrivant ici, je me suis tout de suite sentie à l'aise. L'ambiance est vraiment super et même si j'avais tissé de profonds liens avec l'ancien endroit où je travaillais, je dois bien avouer qu'ici je me sentais vraiment à l'aise. A mon arrivée, j'avais tout de suite trouvé mes repères et j'avais eu des affaires à gérer. Me faisant confiance, les responsabilités me sont tombées dessus à mon grand plaisir.
Ce soir, alors que j'essayais d'oublier un peu mes déboires, Aedan en avait décidé autrement ne voulant certainement pas que je me tue à la tâche. C'était prévenant de sa part. J'appréciais son idée d'aller manger un bout quelque part tous les deux, ça me permettrait de ne pas partir et surtout aller directement au lit sans manger, je pourrais me forcer un peu.. et puis parler avec quelqu'un de sujets divers me permettrait sans doute de ne pas penser à ce que j'avais vécu récemment. Alors qu'il pense que le sujet que je traite me passionne, je souris franchement pour qu'il ne se doute de rien.

Exactement !

Je tombais rarement sur des affaires qui ne me convenaient pas. La branche dans laquelle je m'étais spécialisée me passionnait, c'était sans doute la raison pour laquelle je ne trouvais pas que les affaires étaient ennuyantes mais il est vrai, il faut bien l'admettre que certaines étaient simples ou du moins plus prenantes que d'autres et ça, tous les avocats vous le diront. On choisit ce métier pas pour le fric ni les heures supplémentaires à n'en plus finir, et dans ma spécialisation, il n'était pas rare que la question d'argent saute comme pour Pablo l'ami de Léo.
Aedan avait l'air d'être un garçon plein de vie et pétillant et le genre à motiver le moral des troupes. Sans s'en rendre compte il venait de me faire sourire sincèrement. Il amusait bien la galerie tout en étant toujours classe est distingué pour le peu que j'avais observé. Toujours à trouver le mot qu'il faut pour motiver, détendre l'atmosphère etc. De bonnes qualités pour driver une équipe à mon sens.
En prenant la clope proposée par Aedan ce n'était pas une habitude mais un échappatoire sur le moment. Cela nous ferait très certainement du bien à notre esprit en tout cas je m'apaise dès les premières respirations de nicotine. Depuis des années je n'y avais pas touché mais comme on dit aux grands maux les grands remèdes.
J'aimais la bouffe en règle générale, mais ces derniers temps je n'avais clairement pas faim du tout. J'avais sans doute perdu quelques kilogrammes d'ailleurs... Je n'osais pas monter la balance pour ne pas me faire peur. Après ce petit moment clope fort appréciable, je tins la porte à mon associé, sa remarque me fit glousser.

Oh tu sais, je suis pour l'égalité.

Je ris en entrant dans ce restaurant qui avait l'air assez cosy. La table où on nous installa était libre et bien située. Finalement, ma soirée n'allait pas s'avérer si catastrophique au final. J'observais un peu le coin quand Aedan pris la parole.

J'ai hâte de goûter alors, je trouve la déco assez sympa et puis y'a pas de brouhaha insupportable comme tu peux entendre parfois dans des restaurants. Là c'est très cocooning, j'aime beaucoup. Au moins, je saurais où commander la prochaine fois que je veille tard au cabinet.

Je lui souris alors que le serveur arriva pour prendre la commande de ce que nous voulions boire. N'étant pas une grande adepte des boissons typiques japonaises, je laisse mon collègue choisir avant de répondre de façon très original.

La même chose que toi.

J'attends que le serveur s'éloigne avant de sourire en regardant l'avocat

En réalité.. Je ne connais pas vraiment les boissons japonaises, je me contente d'ordinaire de la nourriture.

Je hausse les épaules en faisant une petite moue. Je joue avec les baguettes présentes sur la table comme pour m'occuper les mains. Les paroles qui sortent de la bouche de Aedan me font plaisir.

Moi aussi, ça m'évitera de passer la nuit au travail. Et puis, comme ça, on apprend un peu à se connaître !

Je lui fais un clin d'oeil. Rien d'ambigu entre nous et surtout aucune arrière pensée, j'avais accepté son invitation en tout bien tout honneur et j'étais persuadée que l'avocat n'avait aucune vue sur moi, il avait voulu simplement montrer sa sympathie à mon égard et m'éviter de devenir un bourreau de travail. C'était très avenant de sa part. L'idée qu'il m'invite me gène un peu à dire vrai?

T'es sûre? Je veux pas abuser... En tout cas, c'est très gentil de ta part.. La prochaine fois, c'est moi qui régale hein !

Je souris en regardant un peu la carte du menu, pleins de choses que je connais d'autres pas du tout, connaissant ce restaurant, Aedan a peut être des suggestions à me faire. Demandons lui conseils !

Que me conseilles-tu de choisir pour le dîner toi qui connait l'endroit?

Have a break, have a KitKat !

Aedan & Elena

Ce petit dîner serait l’occasion d’apprendre à mieux connaître Elena et Aedan avait hâte. Il ne la connaissait qu’au bureau, après tout, dans un cadre purement professionnel. Mais il espérait qu’avec le temps, leur relation soit plus amicale, qu’ils soient plus proches. Il aimait avoir une ambiance familiale au cabinet, une ambiance où tout le monde se sentait bien et presque comme à la maison, malgré le travail parfois très prenant. Selon lui, la bonne entente était essentiel pour être efficace et il voulait réellement offrir un environnement agréable aux personnes avec lesquelles il travaillait. Au moins, ses petites tentatives d’humour n’avaient pas encore fait fuir la jeune femme. Au contraire, elle semblait plutôt enjouée et ça faisait plaisir. « Tu as raison ! Je suis pour l’égalité aussi ! » Il sourit avant de rejoindre la table qu’on leur avait assignée, ayant déjà hâte de manger. La remarque d’Elena sur l’endroit lui fit d’ailleurs plaisir. « Je suis content que ça te plaise ! Au moins, on s’entend parler et on ne va pas ressortir d’ici avec un mal de crâne pas possible. » Il n’était pas friand des endroits trop bondés et bruyants non plus. Du moins, ça dépendait des circonstances. Car il aimait aller boire un verre au bar avec des amis, de temps en temps. Mais ce n’était clairement pas la même chose. Il aimait le calme quand il mangeait – mais pas trop non plus. Il ne tenait pas à ce que tout le monde l’entende mastiquer.

Ils commandèrent donc leurs boissons qui n’allaient certainement pas tarder à arriver. « Oh tu sais, ils ont aussi des sodas tout simples, voire…de l’eau ! » Il se moquait gentiment, mais en réalité, lui non plus n’était pas un expert. Il connaissait juste les boissons les plus classiques, soit bière, saké et thé. Il hocha ensuite la tête aux propos de la jeune femme. « Carrément ! J’ai envie d’en savoir plus sur toi que ce qui est inscrit sur ton cv. J’aime connaître les personnes avec qui je travaille. Evidemment, j’essaierai de ne pas me montrer trop indiscret ! » Le but n’était pas de la faire fuir ou de la voir se fermer complètement, telle une pauvre petite huitre. Vive l’image. « Oui, je suis sûr ! Ça me fait plaisir de t’inviter, t’en fais pas ! » Il aurait même eu l’impression d’être un goujat s’il ne l’invitait pas. « Ahaha ! La prochaine fois ? On verra si tu auras toujours envie de passer du temps avec moi en-dehors du boulot ! » Il la taquinait gentiment, mais qui savait. Elle en aurait peut-être marre d’ici la fin du repas. Même si c’était peu probable. Mais trêve de bavardages ! Il avait faim ! Il attrapa donc la carte et commença à contempler le menu lorsqu’Elena lui demanda conseil. « Hum…je te conseille un petit assortiment de différents sushis. C’est parfait pour goûter un peu de tout ! Et leur soupe miso est à tomber aussi ! » Leurs boissons arrivèrent entretemps et Aedan remercia le serveur avant de reporter son attention sur sa collègue. « On peut aussi se partager un plateau. Y en a spécialement pour deux. C’est comme tu préfères ! » Ce serait peut-être même plus convivial.

Une fois leur choix fait, il posa sa carte et attendit que le serveur revienne pour passer commande. Puis, il leva son verre en direction d’Elena. « Kanpai ! » Non, il ne parlait pas japonais, il connaissait juste quelques mots et puis, il trouvait que ça faisait mieux que de sortir un truc du genre « A la tienne ! » ou « Santé ! » Il but ensuite une gorgée de sa bière, puis reposa son verre. « Alors, dis-moi…qu’aime faire Elena dans son temps libre ? » Peut-être se découvriraient-ils des intérêts commun, qui sait.

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