Am I interrupting something ? ı Thiago Ღ

Je savais que côtoyer Charlène était risqué. Enfin, du moins c’était ce que je pensais. J’avais peur que Gabriella l’apprenne et qu’elle le prenne mal. Je savais que ma fille n’était pas du genre capricieuse et ne souhaitait que mon bonheur, mais en ce qui concernait Charlène, je ne savais pas trop comment elle réagirait si elle apprenait que nous avions une relation… Après tout, ces deux-là entretenaient une relation professionnelle et elles devaient chacune pouvoir se faire confiance. J’espérais que si un jour Gabriella apprenait ma relation, non officielle, avec Charlène, elle ne m’en voudrait pas et surtout n’en tiendrait pas rigueur à son éditrice pour ne pas lui avoir parlé de ça. En me rendant au bureau de Charlène ce matin, je n’imaginais déjà pas du tout ce qu’il se passerait entre nous deux, je voulais simplement la voir, et passer un peu de temps avec elle. Mais je n’imaginais encore moins que je tomberais nez à nez avec ma fille Gabriella en quittant le bureau de Charlène. « Oh tient, salut Gabriella ! » J’eus un petit sourire un peu timide. J’étais gêné, je ne m’attendais pas à la trouver là. Peut-être aurais-je dû me renseigner en amont pour savoir si elle devait passer aujourd’hui ou non… Je me sentais comme un enfant pris sur le fait en train de faire une bêtise. Je ne savais absolument pas comment j’allais me défaire de cette histoire… Je lâchais un petit rire à sa question que je savais ironique. Je savais qu’elle n’était pas idiote et qu’elle comprendrait certainement ce qu’il venait de se passer entre son éditrice et moi. « Moi dans l’édition ? Mais je ferais faillite ! » répondis-je d’un ton amusé. Je me sentais pris au piège, et je ne savais pas ce que j’allais lui répondre sans me griller complètement. Mais après tout, même si elle se doutait probablement de ce qui était arrivé, elle ne semblait pas fâchée. Ce n’était pas pour autant que j’avais envie d’avouer ouvertement ce que je venais de faire avec Charlène sur ce bureau. J’arquais un sourcil à ce qu’elle me demandait ensuite. C’était totalement ironique, clairement j’étais grillé et je me sentais un peu mal. « Je ne vois pas de quoi tu veux parler ? » J’essayais de me sortir de ce pétrin un peu comme je le pouvais mais je ne savais pas du tout si j’allais m’en sortir. Et comme si ça ne suffisait pas, elle venait me taquiner en me demandant comment j’allais réussir à m’en sortir cette fois. Je haussais alors les épaules. Il allait falloir que je trouve une excuse qui tienne la route. Toutefois je savais que même si je trouvais la meilleure excuse du monde, elle saurait sans doute que je mentais. « Ce n’est pas du tout ce que tu crois… Je passais voir Char… Madame Stappord à ton sujet. Pour ton cadeau de Noël… Je ne suis pas très fort pour ça… » A ce moment-là, j’avais l’impression que le mot « menteur » clignotait rouge sur mon front. J’étais foutu, elle n’allait pas me lâcher.

@gabriella belloua