-- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡

no matter how many miles away i go,
you're always less than zero ;

Outfit – Les mains hésitantes, presque tremblantes, ses doigts pianotent sur l’écran tactile du téléphone. Hésitation à plusieurs reprises d’y ajouter quelques emojis avant de se décider à les retirer aux derniers moments, pour ensuite les remettre de peur que son message n’ait l’air trop froid ou distant. Depuis quand envoyer un simple texto semble être devenu une épreuve presque insurmontable ? Cette femme va bien finir par la rendre folle.

Salut Logan, j’espère que tu vas bien et que tu t’es remis de notre petite escapade au bar -- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f61c

-- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f61c

Je t’envoie un message car Ambrose voudrait inviter Elsie à la maison cette après-midi. Je sais que ça se décide un peu au dernier moment mais bon, tu connais les enfants -- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f481

-- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f481

Elle rajoute quelques mots.

Si ça te dit, tu pourrais aussi rester, pour prendre le thé (pas d’alcool cette fois, promis -- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f607

-- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f607

)
Ça me ferait super plaisir.

Elle supprime la dernière phrase, ne souhaitant pas avoir l’air trop désespéré ou quoi que ce soit d’autre, se relit une dernière fois avant d’envoyer le message à sa destinataire. Soupire d’exacerbation devant la façon dont son coeur s’emballe un peu trop vite à l’anticipation d’une réponse, avant de poser le téléphone sur le plan de travail de la cuisine. Cigarette au bec, une main se pose sur ses hanches tandis qu’elle observe une fine pluie tomber à l’extérieur depuis sa fenêtre. Cela n’empêche pas son neveu de courir joyeusement avec d’autres enfants du quartier dans la petite ruelle résidentielle. Vision qui la fait sourire doucement, souhaitant secrètement retrouver le temps de quelques instants cette douce insouciance dorée qui caractérise l’enfance ; tout a l’air toujours plus simple dans leurs yeux innocents. Elle récupère son smartphone puis ses pieds confortablement enfouies dans ses pantoufles rembourrées finissent par la conduire jusqu’à son bureau, à l’étage où elle s’attèle à relire les notes sur ses patients de la semaine passée, son esprit divaguant un peu trop souvent jusqu’à la vibration tant attendue de son téléphone. Message lu presque un peu trop rapidement mais qu’importe, un autre sourire en coin vient orner ses lèvres et elle s’empresse de rejoindre Ambrose à l’extérieur pour lui annoncer la bonne nouvelle.

  Plusieurs semaines se sont écoulées depuis leur fameuse soirée au bar. Dans sa globalité, les événements ne se sont pas du tout déroulées comme prévus ce soir-là ; que ce soit les verres enchaînés tout au long de la soirée en dépit du fait qu’elles n’étaient venues que pour discuter sérieusement, ou sa nausée qui l’a obligé à quitter Logan bien trop rapidement tandis qu’elle se noyait un peu plus à chaque seconde dans le regard cristalline de cette dernière. Par la suite il y a bien eu quelques échanges par message mais peu encline à discuter, ils ont toujours été assez bref, principalement de par son initiative, prétextant être toujours occupée. Honteuse, décontenancée et déboussolée, elle avait une nouvelle fois perdue le contrôle de la situation devant cette femme. À croire que cela devenait récurrent, pourtant c'est une chose rare, qu’elle n’apprécie pas particulièrement en temps normal. Mais quelque chose l’a captivé depuis leur première rencontre et quoi que cela puisse être, elle ne la laisse en tout cas pas indifférente.

La matinée se termine autour de la préparation du repas de midi, que la tante a toutes les peines du monde à faire avaler à son neveu tant il est excité à l’idée de recevoir Elsie chez eux quelques heures plus tard. Le gamin ne tient tout bonnement pas en place, sautille et court partout, aussi son aînée se voit obligée de le menacer d’annuler ce qui le rend si joyeux s’il ne se calme pas rapidement. Paroles regrettées presqu’aussitôt ; Dieu, ce qu’elle pouvait détester devoir endosser ce mauvaise rôle. Dans ces moments-là, son coeur se serre fort et son esprit lui susurre qu’elle fait tout de travers. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, les intimidations fonctionnent et c’est à contrecoeur que l’enfant finit par canaliser son énergie en s'asseyant devant l’un de ses dessins animés favoris.

Ses mains sont plongées dans l’évier, au milieu des assiettes et des couverts sales lorsque l’on sonne à la porte d’entrée. Un juron étouffé s’échappe de sa bouche et elle relève la tête en direction du garçon. « Ambrose, va ouvrir s’il-te-plait, j’arrive dans un instant. » Ce que le temps passe vite par moment, elle n’a pas vu l’heure tourner. Son neveu abandonne la télévision avec enthousiasme pour s’exécuter, saluant d'un geste de la main Elsie et sa maman l'instant d'après. « Coucou Elsie ! Bonjour Maman d’Elsie ! » Elle laisse le reste de la vaisselle tremper dans l’eau savonneuse puis ses doigts assouplissent rapidement les quelques mèches rebelles de sa crinière lorsque ses yeux croisent son reflet dans l’un des miroirs dont dispose la maison, avant de rejoindre à son tour l’entrée. Ses mains maternelles se posent sur les épaules du garçon tout en offrant un sourire chaleureux aux deux silhouettes féminines sur le pallier de la porte. « Bonjour vous deux. Venez, entrez vite vous mettre au chaud, il fait un froid de canard aujourd’hui. » Le vent glacé s’engouffre dans leurs chevilles lorsque la porte se referme derrière eux mais bien heureusement un feu de cheminée réchauffe instantanément la pièce principale, ouverte sur la cuisine et la salle à manger. Presque féline, toute son attention se dirige immédiatement à Logan et ses beaux cheveux de jais ; elle s’approche prudemment pour l’aider à retirer sa veste et l’accrocher au porte-manteau. « Attends, je vais t’aider avec ça. » Dit-elle avec précaution en s’exécutant, tandis qu’Ambrose imite sa tante en l’observant et en faisant de même avec Elsie. Une fois tout le monde déchaussé et emmitouflé dans la chaleur réconfortante de la demeure, la sexologue sourire en coin se place en face des deux convives et s’empresse d’ajouter en croisant ses mains devant ses cuisses. « Eh ben, bienvenue chez nous. »

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Avec un soupir, tu barres d’un trait rouge toute la page que tu es en train de lire. C’est un hors-sujet, malheureusement pour l’étudiant qui a pondu cette dissertation. Tu ne peux pas dire que c’est mauvais, en soi, c’est juste pas ce que tu as demandé. D’un œil mauvais, tu regardes la pile de copies qu’il te reste encore à corriger, essayant de te rappeler pourquoi t’as eu la bonne idée de leur coller un devoir. Les corrections, c’est le bagne de ton existence. Surtout en cette période où tu voudrais juste passer ton week-end enroulé dans un plaid sur ton canapé, à lire des histoires à ta fille. Mais comme ces copies ne vont pas se corriger toutes seules, t’as coupé la poire en deux. Tu les corriges, mais roulée dans un plaid sur ton canapé. Elsie est assise devant la table du salon, et dessine sagement. T’as l’intention de terminer tout ça ce matin, histoire de pouvoir profiter du reste du week-end avec elle. Le temps est à la pluie, vous n’irez donc sans doute pas vous promener, mais il y a déjà tant de choses à faire à l’intérieur que vous n’allez sûrement pas vous ennuyer. Salem saute sur tes genoux, et tu le caresses distraitement, tes corrections déjà oubliées. Ton regard va se poser sur ta fenêtre, et tu regardes la pluie tomber. C’est tellement agréable comme sentiment, d’être chez soi bien au chaud quand il fait mauvais.

La vibration de ton téléphone, et le *ding* qui s'ensuit te sort de ta rêverie. Tu t'extrais de la douceur de ton canapé pour aller récupérer le portable en question, resté posé sur la table de la cuisine. La vue du nom qui s’affiche sur l’écran te fait rater un battement de cœur. Ça te le fait à chaque fois, et à chaque fois t’as envie de t’en coller une. Tu réagis comme une ado en chaleur, et ça ne te plait pas du tout. T’es un peu surprise d’ailleurs qu’elle t'écrive, le peu d’échanges que vous avez eu jusqu’alors n’ayant pas été nécessairement des plus élaborés. A ton grand désespoir, d’ailleurs. T’as failli te demander si t’avais fait quelque chose de mal pour qu’elle abrège toujours la conversation, mais ce message là te rassure. Et t’es du coup bien contente de ne rien avoir de prévu cet après-midi. Reste plus qu’à s’assurer qu’Elsie a bien envie d’aller voir son ami, mais bizarrement t’as pas beaucoup de doute là dessus. Ce qu’elle te confirme par un cri de joie quand tu lui poses la question. Avec un sourire, tu retournes à ton téléphone pour répondre à Gillian.

Hello Gillian ! Ca va, mais je commence à croire que c’est plus de mon âge, ces âneries -- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f605

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Elsie est déjà toute excitée, à quelle heure tu veux qu’on vienne ?

Et avec plaisir pour le thé, ça me changera un peu les idées ! -- No matter how many miles away I go, you're always less than zero // Lolo ♡ 1f60b

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Tu essayes de ne pas le laisser paraître, mais tu as bien plus hâte que tu ne voudrais bien l’admettre. A vrai dire, si elle a déjà accroché ton attention lors de votre première rencontre - menacer un directeur d’école misogyne, ça crée des liens - c’est à la soirée que vous avez passez ensemble au bar que tu t’es rendu compte que cette femme te fascine. Tu n’as pas manqué de le dire une douzaine de fois à l’ami chez qui tu es allée t’écraser pour dormir ce soir-là, trop imbibée pour rentrer chez toi. De ce qu’il t’as répété le lendemain, t’as passé un bon moment après ton arrivé à lui dire à quelle point tu trouvais cette femme belle et intelligente. Évidemment, tu lui as fait promettre de garder le secret, bien trop gênée pour admettre que ce n’était pas vraiment que l’alcool qui parlait.

Tes copies sont maintenant entièrement délaissées, t’as plus du tout la tête à ça. Bah, ça attendra ce soir, voire même demain. Il y a plus important maintenant. Tu décides de te lancer dans la préparation du repas tout de suite. Tu veux manger tôt, qu’Elsie ait le temps de faire une petite sieste avant de partir. Comme tu t’y attendais, la perspective de devoir s’allonger un peu alors qu’Ambrose l’attend ne la ravit pas du tout, mais c’est non négociable. Tu la connais, et tu sais pertinemment que sans ça, elle sera épuisée bien trop tôt. Et t’as pas du tout envie de devoir éventuellement écourter ta discussion avec Gillian parce que mademoiselle devient pénible à cause de la fatigue.

A l’heure prévue, vous êtes toutes les deux devant la porte, emmitouflées dans vos manteaux d’hiver pour lutter contre le froid perfide de cette période de l’année. Par chance, la porte s’ouvre rapidement, et tu as tout juste le temps de dire “Bonjour Ambrose” avant que ta fille ne lui saute littéralement dessus. Ah, la jeunesse. Gillian arrive ensuite et ton attention quitte immédiatement les deux enfants pour se reporter sur elle. “Bonjour Gillian !” Avec son aide, tu te débarrasses de ton lourd manteau, plus du tout nécessaire dans la chaleur de la maison, et tu regardes Ambrose prendre le manteau d’Elsie. Il est bien mignon ce gosse. “Merci ! C’est une très jolie maison que tu as là !” T’es tellement habituée à vivre en appart que bien souvent, les maisons te paraissent presque trop grandes, voire froides, mais celle-ci dégage une chaleur réconfortante qui te plait beaucoup. Du coin de l’oeil, tu vois les deux petits trépigner d’impatience à attendre que vous ayez fini les amabilités pour pouvoir vous abandonner et aller jouer. “Je crois que ces deux petits monstres sont bien contents de se retrouver !” Et toi t’es bien contente de retrouver Gillian, mais ça, tu ne vas sûrement pas le dire.

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Outfit – Les rires et l’enthousiasme débordant des enfants fusent et enivrent instantanément la pièce principale ; c’est tellement agréable d’y voir autant de vie. Le sourire de son neveu est grandissant et communicatif, ses yeux pétillent et ses gigotements trahissent sans concession une douce euphorie. Un clin d’oeil se glisse jusqu’à lui lorsqu’il termine de débarrasser la petite fille de son manteau, sa tante approuvant son geste ; finalement avec de la persévérance, les bonnes manières finissent par entrer dans cette petite tête de mule. Puis elle souhaite à leurs invités la bienvenue chez eux, paroles auxquelles Logan répond par un remerciement et un compliment. Les deux convives semblent presqu’impressionnée par la demeure, alors que la sexologue a déjà vécu une maison bien plus grande autrefois ; cependant elle doit admettre que celle-ci est très bien agencée et décorée, ce qui lui confère un charme certain. « Tout le mérite revient à ma sœur, c’est chez elle après tout. Mais je prend tout de même le compliment. » Répond-elle à la professeure avec une certaine abnégation. Ambrose est déjà bien trop occupé à montrer du doigt les autres pièces de l’habitation à son amie pour percuter que les adultes ont évoqués sa chère maman. « Je crois que ces deux petits monstres sont bien contents de se retrouver ! » Ajoute alors Logan en scrutant d'un oeil de lynx les intéressés. La maîtresse de maison sourit et souffle du nez à cette remarque, les observant à son tour en posant ses mains sur les hanches. « Tu as bien raison. » Et ce ne sont pas les seuls à être heureux de retrouver quelqu’un en ces lieux.

À la lumière éclatante du feu de cheminée, la professeure ne lui a jamais apparue aussi belle ; le reflet des flammes dansent dans l’iris de ses yeux d’un bleu perçant. Cette vision est presqu’irréelle, hypnotisante à tel point qu’elle pourrait en oublier de parler. Bien heureusement pour son intégrité, elle ne marque qu’une minuscule pause avant d’ouvrir à nouveau la bouche, jetant à nouveau son dévolu sur son neveu. « Vous pouvez filer vous amuser les garnements. » Son neveu sourit à pleine dent en acquiesçant et prend sa petite camarade délicatement par la main pour l’emmener avec lui. « Viens je vais te montrer mon lapin ! Et après on va jouer à la Switch dans le salon ! Je l’ai eu pour Noël tu vas voir c’est trop génial ! » Les enfants courent à travers la grande pièce avant de disparaitre dans une autre salle à l’arrière de la maison. « Ambrose, on ne court pas dans la maison ! » La sexologue se tourne alors, se retrouvant face à face avec Logan. Elle fait les gros yeux en soufflant avant de lui sourire, exprimant à sa façon le fait d’être totalement dépassée par le dynamisme de cette jeunesse. Elle s’aventure de quelques pas vers la cuisine ouverte, faisant comprendre à son invitée qu’elle peut la suivre pour continuer leur propre discussion au calme, autour d’une bonne tasse de thé.

Elle s’affaire à sortir deux grandes tasses d’un placard et tous les ustensiles qui vont avec la préparation de la boisson chaude, laissant ainsi le temps à Logan de s’acclimater à ce nouvel environnement et de s’assoir là où elle le souhaite. « Ambrose n’a pas arrêté de parler d’Elsie pendant toutes les vacances de Noël. Et bien que je trouve ta fille absolument adorable, c’était un peu ennuyant à la fin je dois dire. » Dit-elle avec à la fois humour et au fond, une tendre pensée pour son neveu. C’était surtout ennuyant puisque cela l’obligeait d’une certaine façon, à régulièrement penser à la mère de la fillette ; encore plus que d’ordinaire du moins. Une part d’elle voudrait à tout prix la supprimer de son esprit de façon à se protéger ; pour ce qui est de l’autre moitié, c’est une autre histoire. Comme il est agréable d’espérer à nouveau, de sentir son coeur se gonfler d’attente et de souhaits silencieux ; même si tout cela n’est peut-être qu’illusoire, il est un sentiment doux et rêveur qui fait du bien au moral et auquel elle ne peut que céder pour l'instant. Elle remplit sa bouilloire en acier d’eau chaude puis la met à chauffer sur son socle. En attendant, elle prépare les sachets à thé avec une certaine concentration, légère ride du lion se dessinant sur le bas de son front. « Hm, alors, quoi de beau depuis la dernière fois ? Comment se sont déroulées les fêtes de fin d’année ? » Finit-elle par demander, lui souriant furtivement avant de continuer ce qu’elle est en train de faire, de telle façon d’animer un peu la conversation pendant ses préparatifs.

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“Certes. Mais tu vis dedans, donc tu contribues aussi à la beauté du lieu.” A peine les mots sortis de ta bouche, tu les regrettes un peu. Tu réalises que ça sonne comme un compliment un peu kitsch, alors que ce n’était pas l’intention. Tu voulais simplement dire que nécessairement, en y habitant à temps plein, elle avait aussi mis sa patte dans l’ambiance et sans doute un peu la déco aussi. Mais au final, l’autre interprétation n’est pas fausse du tout, et reflète tout à fait ta pensée, ce n’était juste pas destiné à être exprimé à voix haute. Histoire de masquer le rouge qui te monte légèrement aux joues, et qui pourrait pourtant facilement passer pour être du au froid, tu change rapidement de sujet. “Et ta soeur, elle vit avec vous ?” T’es bien consciente que c’est Gillian qui s’occupe essentiellement d’Ambrose, tu en as donc déduit que sa mère n’était pas forcément très présente, mais tu n’en sais guère plus. Non pas que cela te regarde, mais tu es curieuse malgré tout. Vous reportez toutes les deux votre attention sur les deux gamins, que tu aurais presque pu oublier, à te perdre dans le regard profond de ton interlocutrice si l’excitation dégagée par les deux enfants n’était pas aussi contagieuse.

Un simple mot de la maîtresse de maison, et les voilà partis à toute vitesse. Tu as juste le temps d’entendre le programme prévu par Ambrose, qui te fait sourire. Elsie adore les animaux, elle va être tout à fait ravie de pouvoir faire connaissance avec un lapin, quant aux jeux vidéos, tu ne doutes pas un instant qu’elle va adorer ça et qu’elle va te réclamer une console dès votre retour à la maison. Tu sais d’ores et déjà que tu vas lui dire non et que ça va donner lieu à une crise, mais tu la trouve encore un peu jeune pour ça. Qu’elle joue de temps en temps un après-midi avec son meilleur ami ne te pose pas de problème, mais avoir une console à la maison, pour l’instant ça ne te tente pas vraiment. Il est certain que tu n’y échapperas pas, mais tu as bien l’intention d’attendre encore un peu. Tu souris en entendant GIllian leur rappeler de ne pas courir. Aaah, l’éternel combat. Ta fille est une telle boule d’énergie que c’est un combat que tu as perdu depuis bien longtemps. Ce qui ne t’empêche pas de persister à lui faire la remarque à chaque fois. Une fois les loustics disparus dans une autre pièce, tu suis ton hôtesse vers ce qui semble être la cuisine.

Pendant qu’elle se dirige vers le placard, tu prends place sur la chaise la plus proche de toi, éclatant de rire à l’anecdote qu’elle te raconte. Tu n’es pas surprise, tu as vécu exactement la même chose, mais c’est tellement mignon que tu ne peux pas t’empêcher. “Oh comme je te comprends ! J’ai eu droit aux éloges d’Ambrose non stop également. Mais je pense maintenant être en mesure de te raconter absolument tout ce qu’il a pu faire à l’école pendant les deux derniers mois.” Et tu dis ça sans exagérer, ou presque. Elsie t’as littéralement farci les oreilles au sujet de son ami que t’as presque eu l’impression qu’il vivait avec vous. Ce qui ne t’aurais pas dérangé si sa tante avait été avec, mais chuuut. Tu te comptes déjà bien chanceuse de pouvoir la voir de temps en temps grâce aux enfants, ce n’est pas la peine d’aller trop vite en besogne. Tu ne sais même pas vraiment ce que tu ressens, il est bien trop tôt pour le dire. Tu sais juste que ça fait bien longtemps maintenant que tu n’avais pas ressenti une telle attraction pour quelqu’un. Surtout pour quelqu’un que tu connais depuis si peu de temps et que tu as failli assassiner à vos débuts …

Tandis que Gillian s’affaire toujours à préparer le thé, tu en profites un peu pour admirer discrètement la jolie rousse, au point que tu manques presque de rater la question qu’elle te pose, et qui ramène la discussion vers un sujet plus neutre.. “Assez tranquille, on était juste toutes les deux donc on a profité un peu de notre temps en tête à tête. Elle a été pourrie-gâtée par ma mère et mon frère aussi, mais ça c’était à prévoir …” A défaut d’avoir pu passer Noël tous ensemble, elle aura au moins reçu plus de cadeaux que tu n’as de place pour les ranger, mais juste pour voir son regard s’illuminer au matin en voyant le sapin, ça en valait la peine. D’autant que tu ne t’es pas gêné pour faire de même avec ta nièce. Avec un peu de chance, l’année prochaine vous pourrez enfin être tous ensemble et fêter le premier vrai Noël en famille depuis des années. “Et toi alors ? J’ai cru comprendre que tu avais craqué à l’appel de la console de jeu ?”

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Outfit – Pour le moins surprise et décontenancée par le compliment spontané de son homologue -autant dire qu’elle ne s’y attendait clairement pas, la maitresse de maison ne fléchit qu'à peine. Elle se contente de lui offrir un sourire en coin, touchée par ses mots et ses yeux pétillants d’une certaine fierté. Vient-elle de la draguer juste à l’instant ? Prise de court, elle ne sait même pas quoi répondre à vrai dire, c’est comme si toute sa répartie s’était envolée ; et la mine effrayée de son interlocutrice témoigne que les mots semblent de toute évidence, avoir dépassé sa pensée. Peut-être ne vaut-il mieux rien du tout, en fait. Bien heureusement elles changent rapidement de sujet sur l’initiative de Logan, étouffant ainsi le léger malaise avant qu’il ne s’installe, pour le meilleur mais qui sait, peut-être aussi pour le pire ? Devoir évoquer à nouveau sa soeur revient à marcher sur des oeufs, surtout lorsque le fils de cette dernière se trouve à proximité ; Ambrose est pour le moins lunatique concernant sa mère ces derniers temps, ce qui lui vaut souvent des sautes d’humeur. Chose que sa tante souhaiterait à tout prix éviter, surtout devant leurs deux adorables invitées. « Elle… C’est un peu compliqué, disons. » Son visage se ferme et sa mâchoire se crispe ; elle n’a pas envie de parler de ça, pas maintenant, pas lorsque la bonne ambiance semble au rendez-vous. L’attention se reporte rapidement sur les deux enfants et c’est sûrement mieux ainsi, cela permet à ses muscles de se détendre un peu et de déporter ses pensées vers des horizons plus agréables.

Sans se faire prier, les enfants disparaissent dès que l’occasion leur est présentée, laissant les deux femmes seules dans la cuisine. Le compliment de Logan à son égard raisonne encore dans sa tête, telle la plus douce des mélodies, aussi elle a toutes les peines du monde à rester concentré sur la préparation de son thé, ne souhaitant surtout pas le rater pour faire bonne impression auprès de sa compère. Ses iris clairs dérivent régulièrement vers son invitée privilégiée, ne serait-ce que pour vérifier qu’elle se sente à son aise, qu’elle ne manque de rien et surtout pour l’admirer ; la discussion tourne autour des enfants -encore une fois, la sexologue évoquant le penchant de son neveu à parler sans cesse de sa nouvelle amie. « Oh comme je te comprends ! J’ai eu droit aux éloges d’Ambrose non stop également. Mais je pense maintenant être en mesure de te raconter absolument tout ce qu’il a pu faire à l’école pendant les deux derniers mois. » Gillian rit à cette boutade ; elle a eu le droit à le même genre de discours donc elle ne peut que comprendre ce que ressent son homologue sur ce point. « Ils sont vraiment adorables tous les deux. » Commencent-elle à répondre, un trémolo d’émotion dans sa voix pourtant d'ordinaire pleine d’assurance. « Ça me fait plaisir qu’Ambrose s’entende aussi bien avec Elsie. » Non pas qu’il ait des difficultés particulière à se faire des amis, mais jusqu’ici elle ne l’a jamais vu autant tarir d’éloge à propos de quelqu'un que lorsqu’il parle d’Elsie. Elle semble vraiment importante et spéciale pour lui, bien loin des relations qu’il peut entretenir avec ses autres camarades d’école ou du quartier.

Vient ensuite sa question à propos du déroulement des fêtes de fins d’année. Elle ne sait pas grand chose à propos de la famille de la professeure, si ce n’est que celle-ci à un frère jumeau évoqué lors de leur dernière escapade nocturne. « Assez tranquille, on était juste toutes les deux donc on a profité un peu de notre temps en tête à tête. Elle a été pourrie-gâtée par ma mère et mon frère aussi, mais ça c’était à prévoir… » Un nouveau sourire orne ses lèvres, à moins qu’il ne les ait jamais quitté ; les préparatifs pour le thé sont à présent parfaitement ordonnés, il ne reste plus qu’à attendre que l’eau ne termine de frémir jusqu’à la température idéale. Logan semble en tout cas soucieuse que sa fille ne soit pas trop gâtée, une valeur que son interlocutrice partage également pour tout dire ; bien que Gillian ait été élevé dans une famille aisée et qu’aujourd’hui encore, personne ne manque de rien chez les Bright, la sexologue se refuse à céder à tous les caprices de son neveu. C’est aussi la première fois que son invitée évoque sa mère et soudainement, l’intéressée voudrait en savoir plus encore sur sa famille, son enfance, n’importe quoi d'autre en rapport avec la femme aux cheveux bruns. « Et toi alors ? J’ai cru comprendre que tu avais craqué à l’appel de la console de jeu ? » Ses yeux roulent et elle souffle du nez, un air amusé ornant les traits de son visage. Une main sur sa hanche, elle l’observe depuis le comptoir où elle s’est adossée. « Je m’étais pourtant juré de ne jamais négocier avec des terroristes. Mais bon, je n’ai pas besoin de t’expliquer à quel point les enfants peuvent être convaincants… » Dit-elle avec sarcasme, marquant une petite pause pour éteindre la bouilloire et verser l’eau brûlante dans la théière d’une porcelaine immaculée, avant de poursuivre. « J’avais envie de lui faire plaisir, depuis le temps qu’il la demande cette console. L’année n’a pas été simple pour lui. » L’émotion tressaillit dans sa voix ; cette année n’a été simple pour personne à vrai dire.

Sur un petit plateau en acier, elle dispose les tasses, la théière et d’autres ustensile ainsi qu’une boite de gâteaux s’accordant avec la boisson et se rapproche de son invitée, plaçant le tout sur la table et s’asseyant en face d’elle. Elle verse du thé dans leur récipient respectif et attrape un petit gâteau qu’elle déguste avec gourmandise. « Ma soeur a pu se joindre à nous, Ambrose était aux anges. Même si elle n’a pas pu rester très longtemps, c’était tout de même très agréable. J’espère que l’année prochaine nous pourrons tous fêter Noël en Australie, auprès du reste de la famille. » Cela fait déjà plusieurs années que la sexologue émet ce souhait ; mais sa soeur, toujours en centre de désintoxication, ne peut pas quitter le continent pour le moment et l’aînée ne peut se résoudre à la laisser seule durant les fêtes de fin d’année ; ça serait trop cruel de sa part, déjà que la situation est délicate. Cherchant à éviter à nouveau le même sujet dérangeant, Gillian enchaine rapidement sur tout autre chose. « Comment trouves-tu le thé ? En tant que pure souche écossaise, ton avis compte encore plus que celui des autres. » Les atomes crochus entre elles représentant la véritable importance d'une telle critique.

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« Elle… C’est un peu compliqué, disons. » Tu as vu son sourire s’effacer lentement et tu comprends tout de suite que tu n’en sauras pas plus pour l’instant. “Oh, je vois” Tu ne vois rien du tout, évidemment, si ce n’est qu’à priori, elle n’a pas envie d’en parler. Tu peux le comprendre, les histoires de famille, ça n’est jamais facile, t’en sais quelque chose … Et puis, vous n’êtes pas encore si proche que ça, même si vous vous entendez très bien. Qu’elle ne souhaite pas parler de certaines choses est tout à fait normal, comme il est normal que tu ne parles pas à tout le monde de tes histoires personnelles. Mais tu dois bien admettre que ta curiosité n’en est qu’augmentée. Tu laisses donc filer, ayant à cœur de profiter de l’occasion que tu as de passer un peu de temps en sa compagnie, sans aucun autre objectif que de discuter un peu, et avec un peu de chance, sans les enfants dans les pattes. Discussion qui démarre donc dans la cuisine, autour du sujet le plus évident : les deux petites créatures qui vous en font voir de toutes les couleurs. « Ils sont vraiment adorables tous les deux. » C’est vrai qu’ils ont des bouilles de petits anges, et qu’il est très difficile de leur résister. D’autant que dans le cas d’Elsie, elle l’a bien compris et elle s’en sert sans vergogne. "Ça, c’est indéniable. C’est sans doute pour ça qu’ils s’en tirent toujours aussi bien, c’est difficile de ne pas craquer.”

« Ça me fait plaisir qu’Ambrose s’entende aussi bien avec Elsie. » Tu es du même avis. C’est la première fois qu’Elsie est aussi proche d’un de ses camarades, et tu ne peux que t’en réjouir. “C’est vrai que c’est beau à voir, leur amitié. Surtout vu comment ça a commencé …” Ça à commencé un peu comme vous en fait … Sur une dispute. Qui à mené à une convocation chez le directeur qui aura permis à eux deux de se rabibocher, et à toi et Gillian de vous rencontrer. Comme quoi, même de mauvais moments peuvent déboucher sur de belles choses. De très belles choses même. La discussion vire ensuite sur les fêtes, sujet à la fois relativement neutre mais aussi propice à en apprendre un peu plus l’une sur l’autre. « Je m’étais pourtant juré de ne jamais négocier avec des terroristes. Mais bon, je n’ai pas besoin de t’expliquer à quel point les enfants peuvent être convaincants… » Tu éclates de rire à ce propos. C’est une image si juste, et tu t’y reconnais tellement. Être parent, c’est un excellent moyen de passer maître dans l’art de la négociation difficile. Surtout qu’à priori, toi t’es tombée sur une spécialiste en la matière. Faut croire qu’Ambrose est fait du même bois. « J’avais envie de lui faire plaisir, depuis le temps qu’il la demande cette console. L’année n’a pas été simple pour lui. » Un poil énigmatique comme propos, mais tu imagines que ça doit avoir un rapport avec le fait que Gillian n’ait pas voulu parler de sa sœur. “Je comprends, et puis, Noël c’est bien le moment de leur fait plaisir un peu, à ces petits monstres.” Toi même tu ne t’es pas gênée pour offrir à ta fille à peu près tout ce qu’elle avait demandé … Dans la limite du raisonnable bien sûr, parce qu’un poney, c’était moyennement envisageable.

« Ma soeur a pu se joindre à nous, Ambrose était aux anges. Même si elle n’a pas pu rester très longtemps, c’était tout de même très agréable. J’espère que l’année prochaine nous pourrons tous fêter Noël en Australie, auprès du reste de la famille. » Ca répond à ta question en quelque sorte. Sa sœur ne vit donc pas avec eux. Tu réalises d’ailleurs que c’est tout ce que tu sais de sa famille. Qu’elle a une sœur et un neveu. Tu te doutais qu’elle était australienne, son accent l’avait trahi depuis longtemps. Tout comme le tiens te trahis systématiquement dès que tu ouvres la bouche. “Il ne la voit pas souvent ? Ça doit être difficile pour lui, en effet … En tout cas j’espère pour toi que ça pourra se concrétiser, ça serait chouette !” Tu sais ce que c’est que d’être loin de ta famille et de ta terre natale, tu ne peux que comprendre ce besoin de se retrouver. Le thé est maintenant servi et Gillian t’as rejoint à table. Gourmande que tu es, tu attrappes immédiatement un des petits gâteaux qu’elle a placés devant toi. Délicieux ! Puis, alléchée par l’odeur qui émane de ta tasse, tu trempes tes lèvre dans le breuvage encore brûlant. « Comment trouves-tu le thé ? En tant que pure souche écossaise, ton avis compte encore plus que celui des autres. » L’association te fais sourire. En général, quand on parle de l’Ecosse, c’est pas le thé qui est mentionné en premier. Même si de fait, l’influence anglaise a rendu cette boisson relativement populaire dans le nord de l’île. “Excellent ! Il est exactement comme j’aime ! Tu verras, je tiens mieux le thé que le whisky.” Et t’as comme dans l’idée que c’est pareil pour elle.

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Outfit – Silence pesant et énigmatique lorsque le sujet de sa petite sœur est abordé, qui pourrait s’assimiler à de la honte ; en vérité, il s’agit surtout de pudeur. Ce n’est pas facile de dire tout haut et de but en blanc qu’Eleanor a succombé aux malices de la drogue il y a de cela bien trop longtemps ; et son ainée a encore du mal à appréhender la chose, même des années après. En ces fêtes de fin d’année, l’ancienne comédienne fêtait ses soixante jours de sevrage ; le centre lui a donc accordé une permission de quelques jours, sous surveillance de la famille. Encore quelques mois et elle devrait par ailleurs sortir de cure, en espérant que cette fois-ci soit la bonne ; c’est ce que souhaite le plus au monde sa grande sœur en tout cas.

Dans la cuisine, la conversation entre les deux femmes tourne essentiellement autour des enfants. Après tout, c’est par leur intermédiaire qu’elles se sont rencontrées, comme s’il y avait un lien qui les unissait à travers eux. Sans oser s’avouer à soi-même qu’en vérité, la professeure est bien plus que la mère d’une camarade d’école de son neveu, bien plus qu’une acolyte au coeur de causes communes ; frileuse pour plus et pleine d’appréhension alors que ces craintes ne sont sûrement qu’un tissu sans fondement et ça, sans qu’elle ne puisse vraiment les expliquer. Car elle le sait, Logan n’est pas Evelyn, ni son ex-mari, ni personne d’autre que la magnifique femme assise à l’autre bout de cette petite table. Des millions de raisons de vouloir lui plaire, pourtant la confiance de la sexologue s’acquiert avec lenteur et patience ; rien ne sert de précipiter les choses, pour l’instant elle souhaite juste profiter du moment. Même si la tâche peut s'avérer difficile car des parts de mystère et d'ombres semblent toujours un peu planer au dessus d’elle. « Il ne la voit pas souvent ? Ça doit être difficile pour lui, en effet … En tout cas j’espère pour toi que ça pourra se concrétiser, ça serait chouette ! » S’exclame l’invitée tandis que la maîtresse de maison porte sa tasse à ses lèvres pour cacher sa légère gêne. Elle se contente de hocher la tête, cherchant les mots corrects pour exprimer le mieux sa pensée sans en dire trop. Non pas qu’elle veuille cacher certaines choses à la professeure, mais plutôt qu’elle ne la connait pas assez pour appréhender suffisamment sa réaction ; souhaitera-elle toujours laisser sa fille jouer avec un enfant dont la mère est en cure de désintoxication ? « Nous avons l’occasion de la voir de temps en temps, mais pour un enfant de sept ans c’est toujours assez délicat de ne pas grandir auprès de sa mère… Surtout qu’Ambrose n’a également pas de père et la dernière fois qu’il a vu le reste de notre famille… Eh bien, il était bien trop jeune pour s’en souvenir. » Quelques secondes de plus s’écoulent avant qu’elle ne reprenne la parole. « C’est pour ça que passer le prochain Noël là-bas me tient tellement à coeur. » Il n’a que sa tante pour le moment, en gros. Ce qui rend leurs échanges et la cohabitation parfois difficiles, comme c’est le cas ces derniers temps ; au fond, Gillian est effrayée à l’idée que les choses aillent de mal en pire avec le temps et qu’elle ne puisse plus avoir la main sur rien.

Ne souhaitant pas s’étendre sur ces sujets qui lui sont assez désagréables, la sexologue passe du coq à l’âne en demandant l’avis de son invitée sur le thé élaboré par ses soins. Bien qu’elle soit australienne, Gillian sait préparer cette boisson chaude comme une pure souche britannique ; un nouvel avis n’est cependant jamais de refus. Peut-être a-t-elle un peu de sang anglais coulant dans ses veines, qui sait ; elle n’en a aucunement connaissance. Le thé semble en tout cas au goût de Logan et c’est finalement la seule chose qui importe. « ...Tu verras, je tiens mieux le thé que le whisky. » L’intéressée éclate de rire à cette dernière remarque, leur dernière soirée au bar les tourmentant toujours probablement un peu. « Je dois t'avouer que j’ai encore honte de la façon dont s'est terminée cette soirée. C’est rare que je perde à ce point le contrôle sur moi-même... » Son regard divague avant qu’un sourire incertain ne se dessine sur ses lèvres. « J’espère qu’avec le temps je finirai par te donner une autre image que celle de moi à deux doigts de vomir sur la banquette d’un pub irlandais. » Ajoute-t-elle avec auto-dérision en soufflant du nez. L’une de ses mains porte à nouveau la tasse de porcelaine jusqu’à sa bouche pour boire quelques gorgées du breuvage. Et lorsque ses doigts retrouvent leur place initiale sur la petite table, ces derniers frôlent la peau chaude d’une autre main se trouvant sur le passage. Le contact, furtif et certes involontaire au début, subsiste à présent figé ; son auriculaire reste là, à caresser avec autant de fragilité qu’une plume le dos des doigts de la professeure. N’osant qu’à peine plonger son regard dans celui de son invitée, au moindre signe inhospitalier elle cessera mais les quelques secondes qui s’écoulent font palpiter son coeur d’une incertitude plus ressentie depuis bien longtemps.

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Le silence qui pèse sur la pièce est épais, et presque un peu gênant. Tu ne sais pas quelle est son histoire avec sa sœur, mais tu devines assez facilement que ce n’est pas un passif léger. Ton imagination fertile fait surgir plusieurs scénarios dans ta tête, mais tu les chasses aussitôt. Ce n’est pas ta place que de spéculer sur la vie de la jolie rousse. Si elle veut t’en parler, elle t’en parlera, en attendant, tu n’as pas d’autre choix que de respecter son silence. Ce n’est pas comme si tu ne comprenais pas, en plus. Tu sais ce que c’est que les relations fraternelles compliquées, et le nombre de personnes au courant de ces détails de ta vie se comptent sur les doigts d’une main. Le silence dure encore un peu, jusqu’à ce que ton amie ouvre la bouche, brisant ainsi la bulle qui semblait s’être formée. « Nous avons l’occasion de la voir de temps en temps, mais pour un enfant de sept ans c’est toujours assez délicat de ne pas grandir auprès de sa mère… Surtout qu’Ambrose n’a également pas de père et la dernière fois qu’il a vu le reste de notre famille… Eh bien, il était bien trop jeune pour s’en souvenir. » Tant de similitudes avec ta propre histoire. Ta fille n’a pas de père, ou plutôt, elle ne l’a jamais connu, et elle n’a que très peu eu l’occasion de voir le reste de sa famille. Par chance, ce dernier point devrait changer d’ici peu, ta mère, ton frère et ta nièce ayant prévu de venir te rejoindre de ce côté de l’Atlantique. “Pauvre chaton … Heureusement qu’il t’a toi ! Il ne m’a jamais eu l’air malheureux” Ca ne doit pas être simple pour elle non plus, d’élever seule l’enfant de sa sœur, peu importe la raison qui a mené à cette situation. Tu ne l’en admire que plus. « C’est pour ça que passer le prochain Noël là-bas me tient tellement à cœur. » Tu espères sincèrement pour elle que cela pourra se concrétiser. “Oui, je te comprends … C’est dur d’être loin de sa famille, surtout à cet âge là … C’est peut-être pour ça aussi qu’ils s’entendent si bien nos deux loustics. Ils se comprennent.” Tout comme toi tu as l’étrange impression qu’elle et toi, vous vous comprenez.

« Je dois t'avouer que j’ai encore honte de la façon dont s'est terminée cette soirée. C’est rare que je perde à ce point le contrôle sur moi-même... » La discussion a rapidement viré vers des terres plus douces et moins risquées, et tu ne peux retenir un sourire à l’évocation de cette soirée. Quelle aventure. Pour toi c’est un bon souvenir, même si t’as fini pas mal comme un loque, parce que c’est ce jour là que votre amitié à véritablement commencé. Et que tu as commencé à entrevoir la vraie Gillian. “Non mais faut pas, j’en ai vu d’autres tu sais … Et puis, c’est pas comme si j’avais fini en très bon état moi non plus ! J’ai même pas essayé de rentrer chez moi, j’étais tellement plus en état de retrouver mon chemin.” Raison pour laquelle tu as fini la nuit chez un de tes potes avachi sur le canapé à déclamer ton amour inconditionnelle pour une femme que tu connaissais alors à peine pendant que ton ami te fournissais de l’eau pour que tu te retrouves pas ensuite avec la migraine de ta vie. “Mais c’est vrai que j’aurais jamais imaginé te voir comme ça un jour, la première fois qu’on s’est vues”. Faut dire qu'à votre première rencontre, l’impression que tu as eu en premier lieu c’est celle d’une femme froide et coincée, absolument pas marrante. T’es bien heureuse de t’être fourvoyée sur ce point là. « J’espère qu’avec le temps je finirai par te donner une autre image que celle de moi à deux doigts de vomir sur la banquette d’un pub irlandais. » Non pas que tu te sois plaint de quoi que ce soit. Tu as pris suffisamment de cuites dans ta vie pour ne pas être en mesure de juger qui que ce soit. Et puis, ça t’as fait plutôt plaisir de voir que tu avais affaire à quelqu’un capable de lâcher prise. L’inverse ne t'aurait sans doute pas autant plu. “Tu sais, pour être honnête, l’image est assez floue dans ma tête, mes neurones n’étaient déjà plus connectés à ce moment de la soirée. Ce n’est certainement pas la première image qui me vient quand je pense à toi.” Est-ce que tu viens littéralement d’avouer que tu pensais régulièrement à elle ? Tout à fait. En même temps, toute pensée structurée a quitté ton esprit à l’instant où vos doigts se sont touchés, par inadvertance. Comment formuler des paroles censées quand la femme qui hante tes rêves semble prolonger volontairement ce contact ? Tu n’oses plus bouger, de peur qu’elle arrête. Tu n’oses plus rien dire, de peur de briser l’instant que tu cherches à graver dans ta mémoire. T’es comme figée, le regard fixé sur les boucles rousses qui encadrent le visage si doux de ton amie. T’es bien incapable de décrire ce que tu ressens. Un mélange de panique et de bonheur, quelque chose que ton cerveau ne sait plus comment traiter, tant ça fait longtemps que ton cœur n’as pas battu aussi fort. “Gillian …” Son nom s’échappe de tes lèvres dans un soupir, presque malgré toi, brisant la quiétude de la pièce.

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Outfit – La compassion de l’écossaise empli son coeur d’une chaleur réconfortante ; savoir qu’elle la considère comme une bonne tutrice en évoquant le fait qu’à ses yeux Ambrose ne lui a jamais semblé malheureux sonne à ses oreilles comme le plus beau des compliments. Même si tous les jours ne sont pas aussi simples qu’aujourd’hui, cela la rassure sur son rôle au sein de cette famille. L’australienne ne peut en tout cas qu’acquiescer aux dires de son homologue ; les deux enfants se sont bien trouvés et même au delà des apparences, semblent avoir trouvé un certain équilibre autour de leur amitié dû à leurs conditions respectives assez singulières.

Devant leur tassé de thé, les deux femmes reviennent ensuite sur cette fameuse soirée, celles où elles se sont véritablement découvertes ; et il faut l’avouer, la sexologue ne pensait pas découvrir une telle femme, à la fois forte, pleine de conviction et d’humour. Autant dire qu’elle ne pouvait que tomber sous son charme ou tout du moins, se sentir attirée par la professeure. Elle rassemble un peu tout ce que l’écrivaine pourrait rechercher chez un alter-égo et cela lui donne toujours envie d'en savoir plus et de passer du temps à ses côtés. Même au delà du physique, elle sent qu’il y a une sorte d’attraction intellectuelle qui les assemble et à ce stade-là il est déjà très difficile d’ignorer cette évidence. L’hôte tente cependant de se concentrer sur le sujet qu’elle-même amène sur le tapis, évoquant ses regrets quant à la façon dont elle a perdu le contrôle de la situation, de part notamment son ébriété. « Non mais faut pas, j’en ai vu d’autres tu sais … Et puis, c’est pas comme si j’avais fini en très bon état moi non plus ! J’ai même pas essayé de rentrer chez moi, j’étais tellement plus en état de retrouver mon chemin. » Un rire s’échappe d’entre ses lèvres et elle écarquille légèrement les yeux tout en haussant les sourcils. « Ne me dis pas que tu t’es endormi sur un banc en plein courant d’air quand même ? » L’écrivaine semble presque offusquée et inquiète mais elle finit par glousser ; elle se sentirait tout de même atrocement coupable que son amie ait pu se mettre dans une telle situation après son départ.

La belle brune affirme ensuite qu’en rencontrant l’australienne pour la première fois, elle était alors loin de se douter à ce moment-là qu’elle aurait l’occasion de la voir dans un état aussi dépravé, voir déluré à vrai dire ; il faut dire qu’entre ces deux entrevues, c’était un peu le jour et la nuit. Elles ont déjà parcourues beaucoup de chemin dans leur relation et Gillian ne souhaite qu’une seule chose ; que cela puisse encore continuer longtemps, aussi longtemps que cela puisse-être possible. C’est par ailleurs pour cela qu’elle émet le souhait de prochaines rencontres qui permettront à Logan d'entrevoir d’autres facettes de sa personnalité, autre que son penchant pour le whisky un peu trop corsé. « Tu sais, pour être honnête, l’image est assez floue dans ma tête, mes neurones n’étaient déjà plus connectés à ce moment de la soirée. Ce n’est certainement pas la première image qui me vient quand je pense à toi. » Cela suffit à faire manquer à son coeur un battement. A-t-elle bien compris l’allusion auquel la professeur semble s’être essayée ? Le regard incertain de cette dernière le laisse en tout cas présager. « Ah oui ? Parce que ça t’arrive de penser à moi ? » Puis l’instant d’après leurs doigts se frôlent par inadvertance jusqu’à se toucher volontairement par sa propre initiative. Le temps semble s’être comme arrêté tandis qu’elle cherche à décrypter les signaux visuels que lui envoient la professeure ; difficile de savoir ce qu’elle pense de tout ça mais ses doigts restent en tout cas bien accrochés au sien, encourageant la sexologue à continuer de les caresser avec délicatesse. L’écossaise finit par prononcer son prénom et cela suffit à la faire frissonner ; l’effet qu’elle a sur elle est incommensurable et s’en serait presque effrayant si son regard n’était pas aussi envoutant.

Doucement, Gillian remonte sa main sur l’avant-bras de la professeure, puis sur son épaule tout en se penchant petit à petit dans sa direction. Lorsque ses doigts atteignent les alentours de son cou fin et délicat, son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du sien ; accroc de souffle puis d’un coup de langue ses lèvres d’humidifient tandis que ses yeux tombent sur la bouche de Logan. Son coeur pompe si fort que ses oreilles bourdonnent ; leurs nez s’effleurent presque lorsqu’un bruit extérieur à leur petite bulle tout juste crée vient détruire l’harmonie et la douceur du moment. « Tantine ! Elsie veut montrer Dandelion à sa maman ! » Crie Ambrose avec grand enthousiasme en déboulant dans la cuisine à toute allure suivi de près par la petite fille qui tient l’animal entre ses bras protecteurs. La marraine s’éloigne brusquement de sa convive tout en étant prise d’un sursaut, totalement déboussolée et perdue entre l’euphorie d’avoir été à deux doigts d’embrasser la femme de ses désirs et la peur d’être prise sur le fait par son propre neveu. Elle se racle la gorge, tentant désespérément de récupérer ses esprits perdus à dix mille kilomètres dans le cosmos. « Hm, tout doux les enfants, avec le lapin… » Articule non sans difficulté l'australienne tout en regardant la petite fille déposer le léporidé sur les genoux de sa somptueuse mère.

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« Ne me dis pas que tu t’es endormi sur un banc en plein courant d’air quand même ? » L’image qui te vient de toi-même avachie sur un banc en pleine hiver, déclamant aux passants ton amour pour ta nouvelle amie, t’arrache un petit rire. Tu serais probablement morte de froid avant la fin de la nuit, cependant, il était donc bien heureux que tu connaisses quelqu’un pas loin. Sinon tu serais rentrée à pied, mais vu ton taux d’alcool à ce moment-là, tu te serais sans doute perdue quelque part dans la ville. Et te faire ramasser par les flics en état d’ébriété sur la voie publique, c’était définitivement pas une bonne idée. “Haha, non, je te rassure ! J’ai squatté chez un ami qui habite pas loin du bar, le pauvre a dû supporter mes propos incohérents jusqu’à ce que je finisse par m’endormir. J’pense qu’il avait envie de m'assommer à la fin.” Surtout que tes élucubrations concernaient essentiellement un seul sujet, à savoir la beauté de la femme présentement assise en face de toi. Mais ça, hors de question de l’avouer tout de suite. Une chose est certaine, t’as pas encore fini d’en entendre parler de cette fin de soirée. « Ah oui ? Parce que ça t’arrive de penser à moi ? » Damned. T’as encore parlé avant de réfléchir. Parce que oui, t’as pensé à elle. Souvent. Et pas toujours de manière chaste. Evidemment, ça tu ne vas pas lui dire. Pas encore du moins. Mais bon. Puisque ta bouche t’as trahi, il te faut bien lui admettre que son visage est gravé dans ton esprit et refuse d’en sortir. Mais comment dire ça sans passer pour une folle ? “Je ne confirmerai ni ne nierai cela, pas sans mon avocat.” Tu lui adresses un clin d'œil à la fin de ta phrase, bien consciente que derrière l’humour se cache un admission de ta culpabilité.

Les instants qui suivent sont comme suspendus dans le temps. Et resteront brûlés au fer rouge dans ta mémoire. Les doigts fin de la jolie rousse sur ton bras, la caresse de sa mais qui remonte le long de ton bras jusqu’à ton cou. Vos regards qui se croisent et s’accrochent, l’impression que plus rien n’existe autour de vous. Les murs de la cuisine s’effacent de ta vision au fur et à mesure que vos visages se rapprochent. Tu n’oses même plus respirer de peur de briser cette bulle. T’as imaginé ce moment maintes et maintes fois dans tes rêves, et enfin, il devient réalité. Ou pas. C’était sans compter sur deux petits monstres qui débarquent en courant. « Tantine ! Elsie veut montrer Dandelion à sa maman ! » D’un bond, vous vous éloignez, l’une de l’autre, comme deux collégiennes prises la main dans le sac. Tu sens le rouge te monter aux joues, et t’es prise d’une soudaine envie de meurtre à l’égard des deux enfants. Ils n’auraient pas pu plus mal choisir leur moment ces deux là, franchement. T’as encore le souffle court et le cœur qui bat, tu n’oses pas croiser le regard de celle que tu as failli enfin embrasser. L'empreinte de sa main semble gravée sur ta peau. Et ton cerveau peine à émerger de la brume. Jusqu’à ce que ta fille, toute excitée, lâche un lapin sur tes genoux. Et pour le coup, t’as beau adorer les animaux, et la petite boule de poils à beau avoir l'air absolument adorable, t’as juste envie de le transformer en civet. D’accord, c’est une très mauvaise idée, mais elle reste terriblement tentante. “Hum … C’est ton lapin Ambrose ? Il est très mignon !” Tu essayes d'insuffler à tes paroles un minimum de conviction, histoire de ne pas décevoir les enfants, si fiers tous les deux de te présenter la bestiole, mais honnêtement, t’en a pas grand chose à faire, de ce lapin. Le pauvre doit être terrorisé en plus, d’avoir été trimballé en courant dans la maison. Faites des mômes, qu’ils disaient, hein ? Après quelques caresses, tu redonnes l’animal à ta fille, avant qu’il ne se décide à faire ses besoins sur toi, ce qui serait vraiment le comble. Les deux loustics, contents d’eux, repartent aussi vite qu’ils sont arrivés, et tu te retrouves à nouveau seule avec Gillian. T’aurais aimé reprendre où vous étiez avant d’être interrompues, mais le moment est passé. Tes yeux se posent à nouveau sur elle, et tu lui adresses un sourire gêné, incapable de trouver quoi dire. Une chose est certaine, à la prochaine occasion de ce genre, tu enfermeras les enfants dans une chambre pour être sûre.

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Outfit – L’idée de lui demander plus de détails sur les fameux propos incohérents colportés à son ami durant la nuit suivant leur entrevue au pub est très tentante ; sûrement car un espoir né dans l’esprit de la sexologue, lui faisant espérer qu’elle serait la cause de ces divagations. Il devient de plus en plus difficile de le nier ou même de le cacher, l’écossaise lui plait ; actuellement elle la considère comme une amie certes, mais l’attraction ressentie est de plus en plus forte à mesure que le temps passe en sa présence. Finalement l’australienne n’a pas le temps de réagir là-dessus, envie subite bien vite remplacée par celle de la taquiner lorsque son interlocutrice lui avoue à demi-mot penser à elle. L’occasion est encore plus belle que la précédente et cette fois pas question de la manquer ; la perche est saisie dans la seconde sous un petit air badin, ses doigts caressant les siens. « Je ne confirmerai ni ne nierai cela, pas sans mon avocat. » Lui répond-elle tout en lui offrant un magnifique clin d'œil ; cela finit de la convaincre de continuer ses attentions sur sa main, faisant doucement remonter ses doigts jusqu’à son cou.

Sa peau est douce sous sa paume et leur souffle s’accroche, visages et nez se frôlant. À ce moment-là, plus rien n'existe et sa seule certitude est celle de vouloir l’embrasser, s’aventurant à se demander si ses lèvres scellées aux siennes seraient aussi agréables qu’elles en ont l’air. Malheureusement les deux femmes sont interrompus par les enfants et le lapin, déposé sur les genoux de la professeure dans la foulée. Chacune a repris sa place initiale sur sa chaise, tentant de faire mine de rien tandis que leurs joues sont encore en feu ; heureusement pour elles, les enfants sont encore trop jeunes pour relever de tels détails et bien trop euphoriques à l’idée de présenter Dandelion à l’écossaise, totalement prise au dépourvue. « Hum … C’est ton lapin Ambrose ? Il est très mignon ! » La conviction dans ses paroles bernent suffisamment les deux écoliers, le garçon hochant la tête avec fierté, mais certainement pas la sexologue qui l’observe caresser l’animal avec un certain agacement. Elle se débarrasse par ailleurs bien rapidement de lui en le refourguant à sa fille presque aussi vite qu’il n’était arrivé sur ses jambes. « Bon les enfants, et si vous remettiez Dandelion dans son enclos et que vous retourniez jouer un peu hein ? » C’est plus fort qu’elle mais à ce moment précis, la sexologue maudit en silence d’être tutrice de son neveu et de ne pas pouvoir être tranquille avec son interlocutrice ; en même temps si Ambrose n’était pas sous sa garde, elle n’aurait probablement jamais rencontré celle qui hante ces pensées depuis quelques temps à présent.

À nouveau seules, leur regard se croise et l’hôte finit par se lever tout en observant sa convive lui sourire avec un certain malaise. Elle se poste devant la petite fenêtre de la cuisine dont elle actionne l’ouverture, scrutant les enfants dans le jardin en train de reposer l’animal dans sa lapinière ; puis l’australienne s’adosse ensuite au plan de travail, attrape une cigarette au passage pour l’allumer et la placer à son bec, croisant ses bras contre son torse tout en se raclant la gorge. « Hum, le moment fut un peu gênant. » Elle rit nerveusement tout en expirant de la fumée. Ses doigts replace une mèche de ses cheveux roux derrière son oreille tandis que ses yeux jettent à nouveau leurs dévolus dans ceux de son invitée. « Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, c’était assez inconvenant de ma part, j’imagine. » Dit-elle pourtant sans grande conviction ; elle ne ressent aucune once de remord, seulement le regret d’avoir été stoppé dans son élan. Dans ses iris azurs, elle cherche à savoir ce que pense son interlocutrice de tout ça. La professeure n’avait pas l’air de désapprouver ce rapprochement sur l'instant, l’ayant même sentie se pencher sur le toucher de ses doigts au niveau de sa gorge. Déplore-elle aussi l’intrusion des enfants ? Ou au contraire pense-t-elle que leur éruption est survenue juste à temps ? « Est-ce que… ça va ? » Lui demande alors la sexologue, soudainement inquiète d’avoir été trop audacieuse envers sa convive, ou encore trop impudente.

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No matter how many miles away i go, you're always less than zero ft. @Gillian Bright

La distance physique soudaine qui s’installe entre vous te laisse presque chancelante, et si tu n’étais pas déjà assise, tu aurais sans doute dû te rattraper à quelque chose. Là où ses doigts ont frôlé ta peau, des milliers de petites flammes dansent, comme pour te marquer à jamais. Ton champ de vision, alors entièrement réduit au doux visage de ta belle s’est brusquement élargi, et t’es comme perdue. Cet instant entre vous n’a duré que quelques secondes, mais déjà ça te manque, et tu ne demanderais qu’à y revenir. Mais pas devant les enfants. Tu feint l’intérêt envers la bestiole qui à été brutalement larguée sur tes genoux, mais le coeur n’y est pas. « Bon les enfants, et si vous remettiez Dandelion dans son enclos et que vous retourniez jouer un peu hein ? » Excellente idée. C’est pas que t’es vraiment pas dans le mood pour faire mumuse avec un lapin, mais c’est un peu l’idée. En temps normal, t’aurais sûrement pris le temps de t’extasier avec ta fille sur la petite boule de poil, mais là … Non. “Gillian a raison, allez profiter un peu !” ~~Et lâchez nous la grappe.~~ Ce soir, en rentrant chez toi, quand tu regarderas ta fille dormir, t’auras sans doute honte, un peu, d’avoir pensé ainsi, d’avoir tout fait pour ne pas l’avoir dans les pattes. Mais sur le moment, tout ce qui occupe ton esprit, ce sont les lèvres que tu as été si proche d’embrasser. Les enfants ne paraissent rien remarquer de suspect, et très vite ils débarrassent le plancher, lapin en main. Gillian se lève pour les observer par la fenêtre. Toi tu restes plantée sur ta chaise.

« Hum, le moment fut un peu gênant. » Quel moment ? Celui où vous avez failli vous embrasser ? Absolument pas. Celui où les enfants vous ont interrompu ? Ouais, un peu gênant, en effet. Et encore, c’était un moment relativement chaste. Peut-être est-ce une bonne chose, finalement, qu’ils soient arrivés à ce moment-là. Non pas que tu n'aie pas eu envie de l’embrasser, bien au contraire. Mais qui sait où vous aurait mené ce baiser ? « Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, c’était assez inconvenant de ma part, j’imagine. » Si ce n’était du ton de sa voix, qui te semble peu convaincu de ce qu’elle dit, tu pourrais croire qu’elle regrette ce qui vient de se passer. Toi, tu ne regrettes rien. Si ce n’est bien sûr d’avoir failli se faire griller par les enfants, mais dans le fond, est-ce que cela aurait été si grave que ça ? Certes, ça aurait sans doute engendré bien des questions auxquelles vous n’auriez pas eu les réponses, mais t’es à peu près certaine que ça en aurait valu la peine. « Est-ce que… ça va ? » Toi même tu ne sais pas vraiment. T’es incapable de comprendre exactement ce que tu ressens. Mais c’est ni vraiment le temps ni l’endroit pour démêler tes sentiments. T’es confuse, mais t’es à peu près certaine que tu vas bien. Mais ça pourrait aller mieux. Ca aurait pu aller mieux si vous n’aviez pas été interrompues. "Ça va. Même si j’ai, l’espace d’un instant, regretté l’existence des enfants …” T’as bien conscience que c’est assez moche à dire, et que dans le fond, c’est pas vraiment vrai … quoique. Non, en fait, ce que tu regrettes véritablement, c’est leur présence, par leur existence. Mais sur le moment, ça revenait au même. Ils ont quand même interrompu ce qui aurait pu être un des plus beaux moments de ta vie, et certainement un des plus attendus de ces dernières semaines. Consciente de l’inquiétude dans la voix de ton amie, tu te lèves pour la rejoindre. Te plaçant face à elle, tu prends celle de ses mains qui n’est pas occupée à tenir une cigarette, et tu sers légèrement pour la rassurer, avant de plonger ton regard dans le sien. “C’était pas inconvenant du tout.”

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you're always less than zero ;

feat. @Logan McLeod ☾

Outfit – Au premier abord, les mots de l’australienne donnent peut-être l’impression qu’elle regrette ce qui a failli arriver tandis que dans son esprit c’est tout le contraire. Mais que peut-elle dire d’autre après tout ? Il devient difficile de réprimer la fascination que lui inspire en permanence son interlocutrice, son charme provoquant chez la sexologue les mêmes effets que ceux d’une drogue dure ; euphorie, impulsivité, état d'extrême bien-être, lâcher prise, pour ne citer que ces quelques exemple. Pourtant elle s’en voudrait d’avoir brisé quelque chose avec son amie en cédant à ses envies passagères, raison pour laquelle l’écrivaine s’inquiète de l’état mental dans lequel se trouve la femme toujours assise, confusion indescriptible qu’elle lit sur son visage et qu’elle a besoin d’entendre exprimée sous des mots concrets. « Ça va. Même si j’ai, l’espace d’un instant, regretté l’existence des enfants… » Cigarette au bout des doigts, Gillian ne peut pas s’empêcher d’éclater de rire, tout en approchant le mégot de ses lèvres lorsqu’elle parvient à se calmer. « Tu aurais dû voir ta tête quand Elsie a posé le lapin sur tes genoux. J’ai cru que tu allais étriper le pauvre animal, ou l’un des deux gamins. » Répond-elle, à la fois amusée et en même temps soulagée de bien avoir interprété ses réactions ; heureuse d’être sur la même longueur d’onde que son interlocutrice.

Son sourire s’estompe quand elle observe la professeure venir jusqu’à son niveau, puis lui attraper doucement la main. La professeure la rassure finalement, lui confirmant que son geste n’a pas du tout été inconvenant et il n’en faut pas plus pour que toute la tension centrée sur les épaules de la sexologue ne s’envole alors. Elle écrase sa cigarette à moitié entamée dans le grand évier à proximité et ses doigts rejoignent chastement l’encadrure du visage de l’écossaise, replaçant une mèche brune qui gâche la contemplation de ses magnifiques yeux bleus derrière l’une de ses oreilles. « J’espérais un peu que tu dises ça. » Lèvre coincée entre ses dents, comme une confession sa voix se fait plus douce mais aussi plus grave, son regard s’abaissant sur la bouche entre-ouverte qui l'appelle. Mais cette fois il n’y a pas d’hésitation à avoir et pas de temps à perdre. Fermant l’espace entre elles, ses lèvres se posent sur les siennes tandis que sa main s’accroche paisiblement à la naissance de sa nuque. Sensuel, le baiser n’est pas affamé ou trop sage mais il suffit à l’écrivaine pour faire bondir son vieux coeur dans sa poitrine et la faire trembler d’émotion. Ses autres doigts sous ceux de la professeur se dégagent temporairement de leur emprise, préférant s’accrocher fermement à sa taille fine pour l'inciter à coller son corps au sien. Sans pour autant la lâcher, elle finit par se séparer de la femme aux cheveux bruns, caressant tendrement sa mâchoire, son front collé au sien. « J’hésite encore à les enfermer dehors, juste pour qu’on soit tranquille un peu plus longtemps. Mais je crois que ça ferait de moi une très mauvaise tutrice, non ? » Dit-elle en plaisantant, un léger rire s’échappant de sa gorge ; quoi qu’elle en serait bien capable, si cela ne remettait pas en cause son intégrité de tante et d’adulte qui se veut responsable.

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« Tu aurais dû voir ta tête quand Elsie a posé le lapin sur tes genoux. J’ai cru que tu allais étriper le pauvre animal, ou l’un des deux gamins. » T’as toujours été plutôt expressive, surtout quand t’es contrariée. Heureusement pour toi, les gamins étaient bien trop préoccupés par le lapin et leur excitation pour remarquer la tête que tu as pu faire en les voyant arriver. “Est-ce que ça fait de moi une mauvaise mère si je te dis que l’idée m’a traversé l’esprit ?” Il faut dire aussi, pour ta défense, que c’est la première fois depuis la naissance de ta fille que tu te retrouves dans une situation comme celle-ci. C’est la première fois depuis qu’elle est là que tu ressens quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un d’autre qu’elle. C’est donc aussi la première fois qu’elle a l’occasion de t’interrompre en plein milieu d’un moment intime, et c’est pourquoi tu ne t’attendais pas à ce que ça arrive. Ça t'apprendra. En attendant, par chance, les enfants sont repartis aussi vite qu’ils sont venus, et surtout, ils n’ont pas entièrement détruit l’ambiance. Très vite, vous êtes à nouveau face à face, et la bulle se reforme autour de vous.

« J’espérais un peu que tu dises ça. » A peine ces mots prononcés, son visage s’approche du tien. Tu retiens ta respiration, figée, comme si le moindre mouvement risquait d’interrompre à nouveau ce que tu attends depuis si longtemps. Puis enfin, ses lèvres sont sur les tiennes et ton monde s’arrête. Les mains qui tiennent ta nuque et ta taille te font frissonner, et les tiens, de leur propre accord, viennent s’emparer à leur tour de la taille de ton amie. Ce baiser est tout ce que tu espérais, et même plus. Doux, sensuel, presque délicat, et tu aimerais qu’il ne s’arrête jamais. Ton cœur bat vite et fort, ratant quelques battements au passage. Les yeux fermés, tu savoures toutes ces sensations. Mais puisqu’il faut bien respirer, ce que tu as bien failli oublier, vos lèvres sont obligées de se séparer. A ton plus grand regret. Mais t’as bon espoir que ce ne soit pas le dernier baiser que vous partagerez. Si vos lèvres se sont éloignées, vos corps eux sont toujours collés, et si tu le pouvais, tu prolongerais cette étreinte jusqu’à la fin des temps. « J’hésite encore à les enfermer dehors, juste pour qu’on soit tranquille un peu plus longtemps. Mais je crois que ça ferait de moi une très mauvaise tutrice, non ? » Le rire qui s’échappe de sa bouche tinte délicieusement à tes oreilles, et tu ne peux t’empêcher de rire avec elle. Ton regard se détourne d’elle un instant pour observer les deux loustics qui s’enjaillent dehors, malgré le froid, avant de se poser à nouveau sur les traits délicats de ton amie. Traits qui te paraissent encore plus magnifique maintenant que tu les vois de près. “L’idée est tentante, je te l’accorde … Mais je crains qu’ils risquent de finir en glaçons si on cède à la tentation ...” Ce qui serait tout de même dommage. Après ça fait de la paperasse ...

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Outfit – Nichée entre les bras de la professeure, la sexologue n’aspire à rien d’autre si ce n’est pouvoir y rester éternellement. Sans vraiment se l’avouer c’est un moment qu’elle avait déjà espéré et imaginé à plusieurs reprises et ce depuis quelques semaines ; elle sent l’écossaise se fondre sous son toucher et ses attentions ce qui la conforte dans l’idée de prolonger le contact de ses lèvres sur les siennes jusqu’à ce que l’air vienne à manquer dans ses poumons. Leur front à présent joint, elle ferme à nouveau les yeux, appréciant ce moment de complicité, se délectant de la douceur du visage de son amie sous ses doigts. Elle matérialise son envie de prolonger leur moment quitte à enfermer les enfants dehors pour ne pas être dérangé, au travers de quelques mots ironiques qui passent la barrière de ses lèvres ; même si une part de vérité se dissimule, il parait évidemment que l’australienne n’est pas assez irresponsable pour négliger de la sorte son neveu et la fille de la femme qu’elle convoite. « L’idée est tentante, je te l’accorde … Mais je crains qu’ils risquent de finir en glaçons si on cède à la tentation … » Finit par lui répondre Logan. La sexologue sourit tout en se mordant la lèvre mais semble un peu déçue ; pas de la réponse de son amie mais de constater que cette dernière a raison. Aussi dérangeant que leurs interventions puissent être, les enfants restent sous leur responsabilité et il ne faut pas pousser leur égoïsme trop loin. La sexologue soupire longuement, baissant son regard sur les quelques tâches de rousseur disséminées à la naissance du cou de la professeure. Ses yeux remontent ensuite jusqu’à ses lèvres qu’elle embrasse une ou deux fois de plus avant de s'éloigner légèrement d’elle. « Tu as raison, ça ne serait pas très raisonnable. » Elle lui sourit avec tendresse, traçant la ligne de sa bouche avec son pouce puis finit par se séparer totalement et à contre-coeur de l’écossaise.

Le reste de l’après-midi est plutôt calme mais joyeux, les deux enfants rejoignent inexorablement la pièce principale de la petite maisonnette pour retrouver les deux femmes discutant de tout et de rien. Ils s’installent ensuite dans le canapé pour jouer avec la fameuse switch. Leur choix se portent sur Mario Kart et de loin les deux femmes les regardent alors s’amuser, s’accordant de temps à autre des regards à la fois amusés, complices et des petits rires partagés. Elles se laissent même convaincre de disputer même quelques manches avec Elsie et Ambrose ; évidemment l’australienne n’ayant aucune compétence dans ce domaine se lasse bien vite d’arriver toujours dernière et laisse avec son amie s’affronter les deux enfants ensemble pour déguster une autre tasse de thé de leur côté. Les minutes finissent par défiler pour se transformer en heures et l’après-midi touche à sa fin. Le jour se couche et le début de soirée est déjà bien entamé lorsque les convives enfilent leur manteau et chaussures devant la porte d’entrée. C’est avec une pointe au coeur que la sexologue regarde son amie se rhabiller, s’apprêtant à la laisser partir mais espérant déjà la retrouver très bientôt. « Bon et bien, faites attention sur le retour et passez une agréable soirée. » Elle sourit chaleureusement à Logan, plongeant son regard clair dans le sien, un peu trop longtemps d’ailleurs. Puis elle dépose un baiser sur sa joue avant de faire de même avec la petite fille. Ambrose enlace sa camarade d’école avec toute l’innocence et la tendresse qu’ont les enfants de leur âge puis les invitées s’en vont ; l’australienne referme la porte derrière eux après un dernier salut de la main. Elle soupire et passe une main dans les cheveux de son neveu en lui souriant, des étoiles dans les yeux et une étrange frénésie aux creux de sa poitrine qu’elle avait depuis bien longtemps oublié.

codage par aqua

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