Friends are the family we choose •• Soraya

Soraya & Maeva

Friends are the family we choose

Mains vissées au fond des poches de son sweat trop grand, bonnet délavé sur la tête et la capuche par-dessus, Maeva travers les rues de la ville pour rejoindre son amie Soraya chez elle. Cette fille, elle ne la connait pas depuis longtemps mais depuis qu’elle lui est venue en aide dans une supérette pour la tirer d’un mauvais pas, elle se sent plutôt redevable envers elle. Et puis, autant l’avouer, des amis, Mae n’en a pas énormément, elle est une solitaire qui s’est toujours débrouillée seule. Sa confiance, elle ne l’accorde à personne et elle s’en porte très bien. Pourtant, elle ne peut pas nier que c’est plaisant d’avoir quelqu’un dans son entourage qui se soucie d’elle. Qui prend de ses nouvelles. Qui souhaite réellement l’aider sans rien attendre en retour. Sans en faire trop, toujours avec de la douceur. Soraya est sympa, bienveillante. La brunette a l’habitude de côtoyer des gens peu recommandables mais la rouquine dégage quelque chose d’apaisant. C’est difficile à expliquer mais avec elle, elle se sent plus légère, presque comme une adolescente normale. Et ça, ça fait un bien fou. Parce qu’au fond, c’est tout ce à quoi elle aspire ; avoir une vie normale, une vie où elle trouvera sa place. Parce qu’à l’heure actuelle, elle la cherche toujours, vainement.

Aujourd’hui, Soraya lui a proposé de venir chez elle, Mae n’a pas hésité longtemps avant d’accepter. Impossible de cracher sur ce genre d’invitation, c’est toujours l’occasion de pouvoir manger à sa faim.  Arrivée dans le bon quartier, elle se fraye un chemin jusqu’au bâtiment, monte les escaliers pour atteindre le bon étage et se poste derrière la porte pour appuyer brièvement sur la sonnette. Contrairement à tout bon invité qui se respecte, elle ne débarque pas avec un bouquet de fleurs, des gâteaux et autre connerie d’usage qui vont de paire avec la politesse et une bonne éducation. Maeva se pointe les mains vides parce qu’elle n’a strictement rien à apporter. Pas d’argent pour acheter quoi que ce soit. Rien. Nada. Elle gratifie Soraya de sa présence, c’est déjà pas mal en soit. Lorsque la porte s’ouvre et que son amie apparait dans l’encadrement, Mae sourit légèrement et glisse de nouveau ses mains dans ses poches. « Salut. » Lance-t-elle avec un faible sourire, pas vraiment habituée à se comporter convenablement et normalement avec qui que ce soit. Plutôt habituée à observer le monde qui l’entoure sans se mettre en avant, elle n’est pas vraiment bavarde tant que le moment ne s’y prête pas. Même là, sur le pas de la porte, elle ne se sent pas à sa place.

Soraya & Maeva

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C’est avec un sourire communicatif que Soraya l’accueille en ouvrant la porte. Maeva lui rend son sourire et entre dans l’appartement une fois l’invitation lancée. Elle n’est pas venue très souvent ici, une fois ou deux, trois grand max. C’est plutôt cosy et chaleureux et l’ambiance est assez conviviale pour que n’importe qui s’y sente bien. Mae ne sait pas trop à quoi s’attendre aujourd’hui mais c’est toujours agréable d’avoir quelqu’un sur qui compter. Soraya est un véritable rayon de soleil qui illumine son quotidien chaque fois qu’elle le peut. « Ça va. Et toi ? » Elle lui retourne la question avec un sourire poli, pas vraiment encline à s’attarder sur le sujet pour le moment. Sa vie chaotique, elle l’a subi tous les jours alors elle n’a pas vraiment envie de s’étendre encore davantage là-dessus. Soraya se doute bien que sa situation n’a rien de facile.

La rouquine lui annonce qu’elle a des vêtements pour elle et qu’elle lui a même fait des courses. Waouh. Surprise par tant d’attention, les sourcils de la petite brune se haussent en même qu’un sourire lumineux vient éclairer son visage. C’est tellement généreux de sa part. « Oh, merci ! C’est vraiment trop gentil mais tu sais tu n’es pas obligée. » Parce qu’elle a l’habitude de se débrouiller seule, Maeva. Voilà bien longtemps qu’elle ne compte plus sur qui que ce soit. Cependant, une aide aussi généreuse lui fait réellement plaisir. Et puis, quand il est question de nourriture, il est facile de devenir la meilleure amie de Mae. D’ailleurs, Soraya a prévu de l’emmener manger quelque part, dans l’un des restos de la ville. « On peut peut-être rester ici, si ça ne t’ennuie pas ? » Non pas qu’elle soit feignante pour se déplacer jusque là-bas mais les rues de la ville, elle commence à lu connaitre par cœur. Alors profiter un peu d’un espace douillet, ce n’est pas de refus. Etre au calme, sans le brouhaha des gens autour, dans un espace un peu restreint, elle n’en a tellement plus l’habitude qu’elle apprécie de retrouver ces moments de paix de temps en temps. « Enfin, si tu préfères sortir c’est comme tu veux aussi. » C’est déjà gentil qu’elle l’invite et qu’elle lui offre tout un tas de chose, Mae ne compte pas faire la difficile. « Tu fais déjà tellement pour moi. Je ne sais pas comment te remercier. Je ne pourrais jamais te rendre la pareille, tu sais ? » Parce qu’elle n’a ni les moyens financiers ni les capacités de le faire. « La seule chose que je peux faire c’est te dire merci et je trouve que c’est même pas suffisant. » Bien loin de toute la gratitude qu’elle éprouve envers elle.

Soraya & Maeva

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C’est dingue de constater à quel point les gens sont bienveillants dans cette ville. Depuis que Maeva vit dans la rue, elle a déjà rencontré pas mal de personnes qui lui ont tendu la main pour l’aider. Si au départ, elle squattait sans problème chez des inconnus un peu au hasard, depuis le début d’année, la demoiselle a commencé à se créer un cercle d’amis réellement serviable. Bien qu’elle n’accorde pas sa confiance facilement, elle sent qu’elle peut le faire avec eux. Soraya, Ben, Junon, Jesabel, Noah… ce sont tout un tas de personnes qui semblent réellement décidés à lui venir en aide. A croire qu’elle ne tombe que sur des gens bien ? La chance serait-elle de son côté pour la première fois de sa vie ? Ce serait pas mal que la roue tourne, en effet. Parce que tout ce qui l’attend avec ses parents biologique ne sera pas de tout repos.

En attendant, elle profite de ce que la vie a à lui offrir, ou plutôt ce que Soraya peut faire pour elle dans l’état actuel des choses, en l’occurrence. Les paroles de son amie lui arrachent un sourire un peu timide. Maeva n’est pas habituée à ce qu’on s’occupe d’elle, à ce que quelqu’un se préoccupe de son sort. C’est tout nouveau et au fond, c’est un peu déstabilisant. « C’est gentil. » L’option de commander à manger pour rester sur place l’enchante un peu plus que de sortir à nouveau en ville. Elle n’a pas trop l’habitude du confort d’un lieu d’habitation alors autant en profiter un peu. D’autant qu’elle aime beaucoup l’ambiance qui se dégage de l’appartement dans lequel vit Soraya. C’est chaleureux, coquet, bien décoré. Sans qu’elle ne puisse réellement expliquer pourquoi, elle s’y sent bien. C’est douillet. « Oh tu sais, j’suis pas difficile, je mange de tout alors je te laisse choisir ! » Dans tous les cas, elle dévorera ce qu’on lui présentera. Alors à ce niveau-là, Soraya peut se faire plaisir. Chinois, italien, mexicain, malbouffe américaine… Tout lui convient sans la moindre exception. D’autant que d’ordinaire, elle se contente de ce qu’elle trouve et c’est bien maigre – à l’image de son corps on ne peut plus svelte – on ne peut pas dire qu’on prend énormément de calories en se nourrissant de barres chocolatées ou de chips volées dans les supérettes. Pour le reste, ça dépend des gouts des personnes qui l’hébergent. « Chinois peut-être ? » Qu’elle lance finalement. Parce qu’elle n’a pas pu s’empêcher de réfléchir à la question malgré elle et que ça fait une éternité qu’elle n’a pas mangé de riz cantonais, de nems ou de brochette de poulet.

Soraya se lance dans un monologue pour rassurer Maeva qui se trouve finalement quelque peu gênée de profiter de la rouquine sans rien pouvoir lui offrir en retour. Au fur et à mesure que les mots s’alignent, le sourire de la petite brune se dessine sur son visage. « T’es vraiment adorable Soraya. Tu fais déjà beaucoup tu sais. C’est suffisant, t’inquiète pas ! » Certaines de ses familles d’accueil n’étaient pas très généreuse et ne cessaient d’être sur son dos pour lui prendre la tête. Alors lui offrir à manger et des sourires c’est déjà pas mal. Cependant, Mae n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort très longtemps. Sa vie est tellement difficile qu’elle pourrait se plaindre pendant des heures – voire des jours – si elle devait exposer tous ses malheurs en détail. C’est pour cette raison qu’elle préfère changer de sujet. « C’est sympa chez toi en tout cas. On s’y sent bien, c’est chaleureux. Et le canapé a l’air super confortable. » Un coup d’œil malicieux vers son aînée et Maeva se dirige vers le sofa pour se laisser tomber dedans. Allongée de tout son long, elle soupire et ferme les yeux quelques secondes. « Je confirme, il est top ! » Dormir là-dedans devait être super agréable. Elle en a testé des canapés, mais celui là est vraiment douillet. En tout cas, elle peut attendre ici confortablement en attendant que Soraya passe commande.