I'll be there for you ı Leo

Il y a à peu près une semaine, après une période post nouvel an assez mouvementée au boulot, tu avais eu la désagréable surprise de voir celle que tu considérais déjà comme ta femme depuis bien longtemps t’attendre de pied ferme en rentrant du boulot, non pas pour la joie d’enfin profiter de ta présence au domicile, mais pour remettre sur le tapis une discussion qui provoquait constamment des étincelles entre vous. Elena avait depuis un petit moment déjà envie de fonder une famille et de se marier avec toi. Le problème c’est que toi, tu ne t’en sentais clairement pas prêt. Non pas que tu doutes d’Elena ou que tu ne l’aimes pas suffisamment pour mener le restant de ta vie à ses côtés, mais l’idée de t’engager que ce soit par un mariage ou par un enfant te faisait flipper. Mais ça tu n’étais pas vraiment prêt à l’avouer. Alors à la place tu te cachais derrière des excuses souvent liées au boulot. Tu m’étais un point d’honneur à rappeler à ta moitié que ton boulot était dangereux, que personne ne savait où tu serais demain et que s’il venait à t’arriver quelque chose, elle se retrouverait toute seule à devoir élever un enfant qui sera orphelin de père. C’était une vision des choses très sombres et c’était également assez cruelle d’appuyer là-dessus alors qu’elle vivait déjà constamment avec la peur qu’ils puissent quelque chose à chaque intervention, mais ce risque elle l’avait accepté quand elle avait décidé de se mettre en couple avec toi. Mais tout ceci ne l’empêchait pas pour autant de retenter sa chance sur le sujet de temps en temps, même si l’issue était finalement toujours la même. Sauf que cette fois-ci la conversation ne pris pas la même tournure que d’habitude. Elena se fit plus insistante, osant même remettre en cause l’amour que tu lui portais. Et ça tu ne l’acceptas pas. Tu savais que tu n’étais pas le petit ami parfait puisque souvent absent, mais tu faisais ton maximum pour lui montrer que tu l’aimais en lui accordant pleins de petites attentions dès que l’occasion se présentait. La conversation vira donc à la dispute et, excédé, tu finis par claquer la porte et disparaître pendant plus de 24h. Tu n’étais pas allé bien loin, après quelques tours de moto du quartier pour calmer tes nerfs, tu avais pris le chemin de l’appartement de ta petite sœur adoptive Haley où tu avais passé la nuit, puis tu avais pris ton service à la caserne avant d’enfin dédaigner rentrer chez toi. Depuis ce jour, l’ambiance à la maison était plutôt froide. Vous sembliez tous les deux faire votre maximum pour ne pas vous retrouver trop longtemps ensemble dans la même pièce, voire même dans la maison tout court. Les quelques mots que vous échangiez n’étaient même pas dignes du mot « discussion ». Rien n’allait plus entre vous, et tu ne savais pas comment arranger ça. Il te paraissait impensable d’accepter de te marier ou d’avoir un enfant juste pour vous réconcilier. Cela ne ferait certainement qu’empirer les choses entre vous, jusqu’au point de non-retour, peut-être au moment le moins opportun. Tu te sentirais pris au piège, victime d’un chantage qu’Elena n’avait certainement jamais voulu. Dans l’impasse totale, tu avais donc décidé pour le moment de te concentrer sur ton boulot et au sport pour évacuer tout ce stress qu’engendrait la situation.

Quand tu reçus un SMS il y a quelques jours de ton ami Gabriella te proposant de vous voir autour d’un café, tu avais donc accepté avec plaisir. Tu n’étais pas dupe, tu te doutais qu’Elena avait certainement dû parler à Gaby de votre situation, mais malgré ça cela tu pensais que la voir pourrait te faire du bien et puis cela te permettrait de prendre de ses nouvelles et surtout de celui de son petit bout de chou né assez récemment. Quelques minutes avant l’heure prévue de votre rendez-vous, tu pris donc le chemin du Starbucks d’Adams Morgan confortablement installé sur ta moto. La circulation était plus dense que tu ne l’aurais pensé et tu avais donc quelques minutes de retard quand tu passas la porte du café en retirant ton casque. Tu repéras immédiatement ton amie qui se leva afin de te faire la bise. Tu déposas également un baiser sur sa joue en guise de bonjour et te tournas naturellement vers la poussette posée non loin d’elle pour regarder la petite Hailee. « Coucou toi ! Tu sais que tu es toute mignonne ? ». Tu avais un grand sourire. Si tu ne te sentais pas prêt pour avoir des enfants, cela ne t’empêchait pas de les aimer. Tu finis par contourner la poussette et t’installais sur la chaise en face de celle de Gaby, comme elle venait de te le suggérer. Tu retirais tes gants que tu glissas dans ton casque quand ton amie te demanda comment tu allais. « Cela me fait plaisir de te voir aussi Gaby. », lui répondis-tu d’abord avec un sourire sincère. Ouvrant ta veste, tu enchaînas. « Ça va… Enfin ça va physiquement parlant… Moralement, tu dois bien te douter que ce n’est pas trop ça. ». Tu n’avais aucun doute sur le fait qu’elle soit au courant de ce qu’il se passait entre toi et Elena. « Je suppose qu’Elena a dû tout de raconter déjà. ». Tu fis une grimace, peu fier de ce que vous étiez en train de traverser. « Mais avant d’aborder le sujet, comment ça va toi ? Tout se passe bien avec la petite Hailee ? D’ailleurs je réalise mais je ne t’ai pas félicité ! ». Tu n’avais pas eu l’occasion de la voir depuis la naissance de la petite, et bien que aies appris la nouvelle sur Instagram, tu n’avais pris le temps de laisser un commentaire. « Félicitations pour ce petit bout. Elle est magnifique, vraiment. ».