Never give up

How to save a life raisonne au sein de de ta maison, ces murs que tu désires tant quitter. Finalement, est-ce quitter Washington ne serait pas une meilleure option? Pourquoi n'irais-tu pas découvrir tes origines ? Tu reviendras, bien-sûr que tu reviendras. Après tout, tes enfants sont ici, ta maison d'édition l'est également. Mais là, tu as surtout besoin de t'éloigner de cette ville. Le coeur meurtri par ces rêves envolés, avortés bien trop prématurément à ton goût. Ça te laisse une sensation amère, une plaie béante à la douleur encore bien trop présente. Ce soir, tu l'as vu avec une autre femme. Es-tu simplement destinée à souffrir en amour ? C'est peut-être pas fait pour toi, finalement... Trop de réflexion, beaucoup trop. Ton cerveau pense bien au delà du raisonnable. La réflexion tue, tue la réflexion avant qu'elle ne te tue.

Affalée dans le canapé, un énorme pot de glace et une cuillère à la main, tu ressasses tout ce qu'il s'est passé. Depuis le début de votre rencontre, plus particulièrement depuis le début de cette histoire, mais aussi tout ce que tu as vu ce soir. Les larmes coulent en abondance le long de tes joues, à croire que tu n'es plus que l'ombre de toi-même... Certes, tes propos ont été assez durs. Devant lui, la colère a pris le dessus. Mais là, tu t'effondres. À croire que le monde s'écroule autour de toi. Heureusement qu'il te reste ta meilleure amie dans tout ça. D'ailleurs, elle vient d'arriver. Tu poses donc la glace sur la table basse du salon avant de te relever pour lui ouvrir la porte. Rien qu'aux traits de ton visage, on comprend que ça ne va pas. Sans rien dire, tu viens la serrer dans tes bras. Simplement car tu en ressens le besoin.

J'ai connu mieux, tu t'en doutes... Et toi? Entres... Sans réfléchir, tu retrouves ta place dans le canapé, lui laissant de la place pour s'asseoir dans le canapé. Et, évidemment, tu récupères ton pot de glace avant de lui dire. J'ai encore un pot dans le congélateur, et tu sais où sont les couverts. Sers toi. Après tout, elle est un peu comme chez elle, ici.

Tu te sens simplement trahie, ton coeur est dans un état comparable à celui d'un puzzle 2000 pièces à peine déballé. Blessée, déçue, anéantie. Et pourtant, tu le savais, au fond. Tu aurais dû t'en aller au courant dès que tu en avais encore l'occasion. Renier tes sentiments aurait probablement été moins douloureux. À cet instant, tu n'as qu'une seule envie, c'est celle d'anesthésier ton coeur à tout jamais, juste parce que tu es épuisée de ressentir, épuisée d'avoir des sentiments. Même s'il y a une immense part de colère, cette partie de toi qui a envie d'hurler et de tout détruire est bien plus puissante. Sauf que la violence, qu'importe sous quelle forme, tu détestes ça. Cette découverte te laisse dans tous tes états. Tout le long du trajet, tu l'as passé en larmes et ton sort n'est pas bien différent dès que tu poses un pied chez toi. C'est même encore pire puisqu'il n'y a plus personne pour le voir. Plutôt que de te laisser aller, tu as préféré contacter ta meilleure amie. Il s'agit même de ton premier réflexe.

Vu la situation, tu as sorti un gros pot de glace ainsi qu'une cuillère. Tu ne t'encombres même pas d'un bol puisque tu as bien l'intention de le finir intégralement. Comme à ton habitude, tu ressasses. Probablement un peu trop, mais c'est plus fort que toi. Cette femme si proche de lui, toutes ces choses qu'il a soigneusement évité de te dire. Le pire, c'est que tu t'en veux de lui avoir accordé cette confiance aveugle. Si stupide, si naïve. Comme si le bonheur était fait pour toi. Comme si tu le méritais. À trop t'attacher aux autres, tu t'es brûlé les ailes et tu le regrettes amèrement. Heureusement que Tamara ne tarde pas à arriver. La première chose que tu fais, c'est de la prendre dans tes bras afin de la prendre dans tes bras. Simplement car tu en avais besoin. Ensuite, tu l'invites donc à entrer.

Son karma s'occupera de lui, ne t'inquiète pas. Pour l'instant, tu ne lui expliques rien. Dès que tu récupères ton fameux pot de glace et ta cuillère, tu en prends une immense cuillère. Sans aucune culpabilité, tu n'en as rien à faire. Franchement, j'en ai plus rien à faire des clichés. Je veux juste faire une overdose de sucre et ne plus penser. Toi qui n'as pas envie de rire, c'est bien une première. Déjà refuser une sortie, ça en dit long sur ton état. Ton regard se pose ensuite sur elle. J'en suis à un stade où je me félicites d'en avoir une réserve. Pose la sur la table basse, on va en avoir besoin après... Boire pour oublier, quelle divine idée. Enfin, c'est probablement la bouteille que tu vas t'enfiler ce soir. Puis, là, ces propos sortent enfin de ta bouche. Il était très proche d'une fille ce soir. Jeune, jolie, tu vois l'idée. Elle travaille pour lui. Il m'a menti sur ce qu'il faisait et vu les regards qu'elle lui a lancé, je suis certaine qu'il s'est passé un truc entre eux, Tam'... Si je les avais pas vu, qui sait pour combien de temps il aurait continué ce manège ? À me mentir et à cacher des choses...? Et tu en es même persuadée, à tord ou à raison. Il t'as menti, il l'a probablement vue pour autre chose qu'une discussion et ça te rend dingue....

A vrai dire, l'amour te détruis à petit feu. Parce que tu es du genre à te plonger corps et âme dans une histoire. Cela a toujours fais partie de toi. C'était le cas avec ton ex-mari et on sait très bien comment ça s'est fini : La violence physique et psychologique, être rabaissée en permanence, lui se fichait totalement de ton consentement, après tout, selon lui, t'étais là pour ça. Puis, il y a eu Tayron. Une histoire totalement différente. Parce qu'avec lui, tu étais réellement heureuse, il te traitait très bien et avec du respect. Enfin, c'était avant de découvrir qu'il n'était pas honnête avec toi. Que ce soit sur sa carrière ou même très probablement avec cette fille, il t'as menti et la confiance n'est pas quelque chose de simple avec toi. Comment pourrais-tu le lui pardonner comme si de rien était? En même temps, la découverte s'est produite ce soir et tu es encore dans un sale état, encaisser prendra du temps et tu n'es pas prête d'envisager d'avoir une conversation avec lui dans l'immédiat. Non, quand tu souffres, tu es plus du genre à fuir et à t'isoler pour encaisser et, seulement après, une discussion est envisageable. Mais vu ce qu'il s'est passé, tu n'es pas certaine de pouvoir un jour lui pardonner si tout ça est bel et bien vrai.

Oui, justement. Mais au moins, si c'est le karma qui s'occupe de lui, le mien ne deviendra pas mauvais pour autant. Et pourtant, c'est vrai que cette idée t'as vaguement effleuré l'esprit. Bon, ça et te saouler mais l'option sucre est bien plus raisonnable et envisageable. Parce que la gueule de bois soulagera peut-être un peu sur le moment mais le retour à la réalité sera encore plus difficile après. Avec ton pot de glace, un verre de vin et ta meilleure amie,  au moins, tu peux te lâcher sans aucune honte, tout lui admettre. Tamara a toujours été là pour toi, entre vous deux, c'est réciproque. Finalement, votre amitié est presque comme un mariage officieux : Pour le meilleur et pour le pire, mais rien n'a été signé. Je lui ai collé une gifle, on s'est disputé et j'ai fini par partir. Et le pire, c'est même pas elle. C'est lui. Parce que c'est lui qui a agis en connaissance de cause. Parce que oui, c'est lui qui partage ta vie. C'est lui qui t'as baratiné pendant tout ce temps. Il est le responsable principal.  A ses paroles, ton regard se pose sur elle, laissant paraître le fait que tu es totalement brisée. Ouais, moi aussi... Je pensais que c'était le bon. Dis-tu tristement, tel un affreux constat sur lequel tu donnerais tout pour être en tord. Tout dépend de ce que tu entends par là, j'ai pas la tête à faire des folies. Lui avoues-tu avant de prélever une gorgée de ton verre de vin.