[#688] There's something inside of me, that just hurts all the f*cking time // Marnie&Maeva

There's something inside of me,
that just hurts all the f*cking time ;

feat. @Marnie Spellman & @Maeva Espinosa ☾

OUTFIT — La chanteuse lyrique ouvre la porte, assure bien aller puis lui retourne la question. À son tour il hoche simplement la tête comme simple réponse, n’ayant pas vraiment envie de s’attarder sur ses états d’âmes ni de lui mentir. Car non il ne va pas bien, il est stressé, angoissé, impatient ; sa cage thoracique l’oppresse et palpite comme s’il n’arrivait qu’à peine à respirer, il a des nausées et des douleurs dans la mâchoire auquel il essaye de ne pas penser de peur de gâcher le moment. Le sourire qui se dessine sur ses lèvres n’en  demeure pas moins sincère, il est content de la revoir et son aura bienveillante l’illumine. Il sent le regard de l’américaine sur lui et fait mine d’observer partout autour de lui, se demandant bien ce qu’elle peut penser à cet instant. Trouve-t-elle aussi qu’il a l’air fatigué ? Pense-t-elle qu’il a mal vieilli ? Elle, en tout cas, est toujours aussi belle ; il l’avait déjà remarquée lors de leur retrouvaille mais à la lumière du jour c’est encore plus flagrant. Elle a des petites poches sous les yeux mais c’est à peine si le mexicain y fait attention ; lorsque son regard se pose à nouveau sur son interlocutrice, il ne voit que ses grands yeux bruns, sa jolie bouche bien dessinée et ses longs cheveux bruns brillants. L’odeur de sa maison a quelque chose de réconfortant ; un mélange de propre et de parfum qui embaume la pièce principale. Cette dernière est décorée avec soin tout comme l’ensemble de la demeure semble être lumineuse et bien agencée ; il imagine sans mal que leur fille puisse s’épanouir ici, si tant est qu’elle accepte la proposition qu’ils s’apprêtent à lui faire. « Je veux bien un verre d’eau s’il-te-plait. » Répond-il à Marnie lorsque celle-ci lui propose quelque chose à boire ; peut-être que ça lui fera du bien de se désaltérer un peu.

Son cœur continue à s’emballer drastiquement et les palpitations sont de plus en plus désagréables. Il continue d’observer le moindre recoin de la pièce, malgré tout curieux et finit par s’appuyer sur un meuble, comme si même la force de tenir seul l’avait quitté. Il scrute la trentenaire revenir avec son verre d’eau et il la remercie chaleureusement, son regard plongeant dans le sien tandis que des espérances sont prononcées à voix haute. « Ne t’inquiète pas, je suis certaine qu’elle sera là dans pas longtemps. On avait pas précisé d’heure dans nos sms, mais je pense qu’elle ne devrait pas tarder. » Heureusement que la chanteuse lyrique est là ; elle a toujours eu cette flamme réconfortante en elle et momentanément il arrive même à la croire. « Ouais, t’as sûrement raison… » Répond-il en marmonnant, son regard s’abaissant sur leurs pieds. Comme toujours il est juste trop impatient, il voudrait que tout aille vite ; et puis les douleurs lancinantes de son vieux corps n’arrangent rien à cette envie de précipiter les choses. Se tenant à nouveau la poitrine et toujours adossé à ce qui ressemble à un confiturier, l’eau fraîche qu’il avale d’une traite coule le long de sa trachée. Sa gorge est moins sèche mais il ne se sent pas particulièrement mieux ; bordel, mais qu’est-ce qui lui arrive ? Pourquoi doit-il se sentir aussi mal en ce jour si spécial ?

Un silence latent se fait ensuite ressentir ; Marnie le rompt en reprenant la parole, demandant à l’homme en face d’elle comment va Frida. Le visage de poupon de sa petite dernière lui vient en mémoire et comme un automatisme ses traits s’adoucissent. « Bien, elle va bien, je l’ai déposé chez ma sœur. Et Daisy ? Elle est ici ? » Répond-il en haussant les sourcils et ses lèvres se déforment dans un autre sourire sincère ; pour sûr il adorerait rencontrer cette enfant, ne serait-ce que pour voir à quoi elle ressemble. Il imagine sans mal qu’elle doit être adorable tout comme sa mère.

Puis la sonnette à l’entrée retentit et le cœur de l’ambulancier rate un battement ; avec son homologue féminin ils se précipitent vers la porte, laissant à la chanteuse lyrique le loisir de l’ouvrir. La silhouette chétive de Maeva se tient finalement là, sur le pallier, les mains dans ses poches, sa tête légèrement rentrée dans ses épaules et le regard incertain. Tout comme lors de leurs premiers échanges, elle donne l’impression d’un oisillon fraîchement tombé du nid voulant prendre la fuite ; elle les salue et il déglutit, les yeux légèrement écarquillés comme s’il ne pensait pas réellement qu’elle viendrait. « Bonjour Maeva. » Arrive-t-il à articuler, un petit rictus aux lèvres. C'est étrange de les avoir toutes les deux à côté de lui ; ce n'est certainement pas des retrouvailles idéales mais ça lui fait tout de même quelque chose d'avoir réussi à les retrouver. Ils lui cèdent le passage pour que la jeune fille puisse entrer et cette fois c’est l’homme qui se charge de refermer la porte derrière eux. « Comment tu vas ? » S’empresse-t-il de demander à la gamine car forcément son état actuel l’inquiète beaucoup. « N’hésite pas à nous dire si tu as besoin de quoi que ce soit surtout, hein. » Ajoute-t-il par la suite, ne lui laissant qu’à peine le temps de répondre ; sa main s’accroche à nouveau au premier meuble à proximité tandis que l’autre se cramponne à son thorax ; furtivement une grimace s’esquisse sur son visage mais il reprend contenance l’instant d’après lorsqu’il sent à nouveau le regard de Marnie sur lui.

Ayant l’impression de sentir du jugement dans son regard -à moins que ça ne soit juste que de l’inquiétude-, il se sent obligé de se justifier l’instant d’après, ne souhaitant pas donner un sentiment d’étouffement à la jeune fille qu’il sait, n’a pas l’habitude qu’on se préoccupe autant d’elle. Il passe une main dans ses cheveux et lui sourit avec gentillesse.  « Désolé, j’voulais pas te donner l'impression de te brusquer d'entrée de jeu. Je, je crois que je suis un peu nerveux. Enfin on l’est tous, toi aussi j’imagine, ça ne doit pas être rassurant cette situation… » Il cherche une sorte d'approbation chez la chanteuse lyrique, de peur de dire encore quelque chose de travers. Peut-être devrait-il la laisser parler puisque par message elle avait l'air de s'être davantage mieux débrouillé que lui pour communiquer avec la gamine.