Fantôme du passé ft. Niklaus

Quelle mouche l’avait piqué ? Il se posait lui-même la question, alors qu’il prenait la direction d’un salon de tatouage dont il avait entendu de bons échos. Aedan n’avait pas de tatouages, même pas un tout petit. Jusqu’à récemment, il n’avait même pas songé à en faire un, alors pourquoi cette envie, tout à coup ? C’était probablement un coup de tête, mais même si ça en était un, il ne le regretterait pas. En réalité, il avait toujours trouvé les tatouages beaux, mais n’avait jamais osé franchir le pas et puis, il se voyait mal avec de l’encre sous la peau. Peut-être était-il en train de faire une petite crise de la trentaine. Ou peut-être avait-il juste changé d’avis. Toujours était-il qu’il en avait envie, même s’il se sentait déjà nerveux avant même avoir franchi la porte du salon. Il était évidemment bien loin de se douter qu’il allait bientôt faire face à un vrai fantôme du passé, quelqu’un qu’il n’avait jamais oublié, mais qu’il n’avait jamais pensé revoir non plus. Pour l’heure, il profitait simplement du trajet pour prendre l’air et pour se dégourdir les jambes. Il avait passé trop d’heures enfermé dans son bureau, le cul sur sa chaise. Alors même si le salon était un peu éloigné, il avait décidé de s’y rendre à pied. Il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, mais il était hors de question de se dégonfler. Lorsqu’il décidait de faire quelque chose, il allait jusqu’au bout. Toujours. Ou presque.

Il avait déjà une petite idée de ce qu’il voulait, mais évidemment il comptait voir tout ça avec le tatoueur. Tatoueur qu’il ignorait être son ancien meilleur ami qu’il n’avait pas vu depuis une bonne vingtaine d’années. Lorsqu’ils s’étaient quittés, ils n’étaient que des gamins et surtout, ça s’était fait dans de mauvaises circonstances. Une photo postée, une accusation à tort, le refus de croire en l’innocence de son meilleur ami. Voilà comment ça s’était soldé, voilà comment une relation qui aurait pu être belle et durable s’était terminée. C’était étrange à quel point certaines rencontres pouvaient nous marquer. Finalement, Aedan et Niklaus ne s’étaient pas connus longtemps et ne s’étaient pas fréquentés très longtemps non plus et pourtant, ça avait suffi pour qu’Aedan ne l’oublie pas, pour qu’il se surprenne à penser à lui encore maintenant, pour qu’il se demande ce que serait devenue leur amitié sans ce quiproquo.
Quoiqu’il en soit, il finit par arriver à destination et tira un dernier coup sur la clope qu’il avait allumée plus tôt avant de l’éteindre et d’entrer dans l’établissement. C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans un tel endroit et il fallait bien avouer que l’atmosphère y était particulière.

Il avait pris son après-midi pour venir ici, chose très rare chez lui. Mais il savait aussi qu’il devait faire une pause de temps en temps s’il ne voulait pas finir totalement épuisé ou, pire, en burnout. Pour l’instant, il en était loin. Et puis, il adorait son travail, ça aidait beaucoup. Il était juste rapidement passé chez lui pour se changer, ne tenant pas spécialement à se rendre dans un salon de tatouage en costard. « Bonjour ! » Il aperçut un jeune homme non loin et en déduisit qu’il s’agissait du tatoueur en chef. « J’aimerais me faire tatouer. » Sans blague ? En général, on n’allait pas chez un tatoueur pour boire le thé. « Mais c’est la première fois que je viens, alors je ne sais pas trop comment ça se passe. » Il lâcha un petit rire gêné. Il devait avoir l’air bien idiot, là, tout de suite. « Vous êtes libre ou j’aurais dû prendre rendez-vous ? » Ce n’était que maintenant qu’il pensait à prendre rendez-vous ? Bien joué, Aedan. D’ailleurs, il avait une sensation étrange en voyant ce tatoueur. La sensation de l’avoir déjà vu quelque part sans pouvoir resituer le contexte.

"Alors Elvis, tu sens encore ton bras ?" Elvis ça n'est pas son vrai nom. Mais ce client en est tellement fan que ça fait longtemps que tout le monde le surnomme comme ça. "Qu'est ce que tu crois, j'viens ici pour faire ma sieste moi ! Avec les doigts de fée de Jizzy c'est toujours un bonheur !" son rire accompagne celui plus gras de son client. Un habitué du salon, qui demande toujours à être tatoué par la même personne. Elle lui finit sa manchette aujourd'hui. Elle ne compte d'ailleurs plus les tatouage qu'elle a pu lui faire en rapport avec Elvis. Il se penche sur lui, Klaus, et murmure sans aucune discrétion "Fait attention à être bien gentil avec elle sinon elle va devenir féroce et la je ne donne pas cher de ton bras" il adore ce mec, il est bon vivant. Mais il le sait un peu lourd parfois avec la tatoueuse donc il préfère s'assurer qu'il ne dépasse pas certaine limite. Verbalement parlant, parce qu'il n'a jamais eu aucun geste déplacé envers elle. Mais bon, il sait que Jizzy est une femme de caractère aussi, s'il la dragouille un peu trop et qu'elle en a marre elle saura lui faire comprendre gentiment. L'un comme l'autre sont habitués. Ils sont au milieu de la semaine, le jeudi est un des jours où il y a le moins de fréquentation, voilà pourquoi ils ne sont que deux aujourd'hui. Dans les jours les plus chargés ils sont tous la, ils sont quatre. Des quatre il n'y a que Klaus qui ne soit pas tatoué un peu partout. Ca surprend en général, les gens étant habitués à un certain stéréotype. Mais il aime dire que la plus part des dealeur ne se drogue pas et que personne n'a besoin d'être tatoué de la tête aux pieds pour être un bon tatoueur. Lui il n'en a que deux. Celui derrière l'épaule gauche et une lettre sur le côté de son annulaire gauche. Il augmente le son de cette vieille musique qui sort de la radio. Du Jazz, il adore ça. Il retourne ensuite pour nettoyer et remettre en place le matériel utilisé avec le client qui vient de partir. Et c'est à ce moment la qu'il entend la porte s'ouvrir puis un « Bonjour ! » il prend tout de même le temps de finir de ranger sans pour autant l'ignorer "Salut !"  il n'a même pas besoin de se déplacer vers l'entrée que celui ci viens de lui même à lui « J’aimerais me faire tatouer. » il tourne la tête vers lui et un sourire amusé étire ses lèvres "Ca tombe bien c'est ce qu'on fait ici" il se moque gentiment, le taquine, mais se redresse pour venir lui tendre la main. Il le capte tout de suite qu'il n'a pas l'habitude des salons de tatouage. Il pourrait même parier que c'est une première. Et ça n'est pas uniquement parce qu'il ne voit aucun tatouage sur les partie visible de sa peau « Mais c’est la première fois que je viens, alors je ne sais pas trop comment ça se passe. » Bingo ! Ce qui est marrant par contre c'est que, bien que ça soit la première fois qu'il vienne il lui semble familier. Mais c'est peut-être juste une impression. Il lui demandera où il travaille, si ça se trouve il l'a déjà croisé dans son boulot à lui. Ou bien il le confond juste avec quelqu'un d'autre. « Vous êtes libre ou j’aurais dû prendre rendez-vous ? » "Alors !" il lève un index "un autre jour je t'aurais peut-être dis que c'était mieux avec un rendez-vous mais aujourd'hui comme tu le vois on est pas trop chargé donc si, toi, t'as du temps devant toi je peux m'occuper de toi maintenant" le fait qu'il débarque sans rendez-vous fait qu'il va devoir rester la le temps de préparer le tatouage aussi vu qu'il n'a eu aucune indication à l'avance. A moins de se barrer et de revenir plus tard dans la journée. Il rebaisse un peu la musique pour qu'ils puissent mieux s'entendre et retourne vers le comptoir de l'entrée. Il sort un calepin à dessins qui se trouve en dessous et le pose dessus "Déjà pour commencer la première règle c'est de me tutoyer. Si je dois passer plusieurs heures à te tatouer autant le faire dans une bonne ambiance, le vouvoiement c'est trop formel" tutoyer les gens ça permet d'être un peu plus comme chez soit, plus détendu, et pour se faire tatouer mieux vaut être plus détendu. "Ensuite il va falloir que tu me décrives un peu ce que tu as en tête, où est ce que tu veux ton tatouage aussi puis en couleur ou non, bref tu me donnes toutes tes exigences" oui il arrive parfois que certain lui donne juste un nom d'animal et lui dise de laisser aller son imagination. "Ensuite, je te fais une proposition en dessin et je te montre ça. Bien sûr le plus important c'est d'oser dire non si ça ne te plait pas, moi je corrige ou je recommence en fonction de ce qui te plait. Et c'est seulement quand tu tombes d'accord que je te colle ça à l'endroit où tu veux le faire pour que tu puisses avoir un aperçu de ce que ça va rendre, en tout cas les contours, la place que ça prend etc.. et si c'est okay on y va !" bon c'est dit un peu grossièrement mais comme il ne connait probablement pas tout les termes ça sera plus simple pour lui. "Faudra juste patienter le temps que je dessine mais on a de quoi bouquiner et on est tous très bavard" ça fait partis du métier ça, savoir faire la conversation pour que le client ne s'ennuie pas.

Il était tout de même surpris lorsqu’il vit le tatoueur en question. Du moins, il supposait qu’il était tatoueur ici. Il s’était toujours imaginé tous les tatoueurs limite recouverts de tatouages de la tête aux pieds, avec peut-être quelques piercings en prime. Bonjour, le cliché ! Mais c’était probablement l’image que la plupart des gens se faisaient des tatoueurs. Alors voir ce jeune homme à première vue pas du tout tatoué, eh bien, ça faisait bizarre. Il ne pouvait évidemment pas voir celui qu’il avait au niveau de son épaule et il n’avait pas vraiment observé ses doigts. Peu importe, au fond. Tant qu’il faisait bien son job, le reste n’était que secondaire. Aedan remarqua tout de suite que ce type avait un certain sens de l’humour ou, du moins, il semblait proche des gens. C’était probablement un atout quand on faisait ce genre de travail. Il fallait savoir mettre les clients à l’aise. « Ah bon ? C’est pas la boulangerie, ici ? » Sérieusement ? Ouais, niveau sens de l’humour pourri, Aedan était un champion quand il s’y mettait. Il sourit bêtement avant de serrer la main à son interlocuteur et de lui avouer que c’était la première fois qu’il venait et qu’il ne savait donc pas vraiment comment ça se passait. De toute façon, même s’il n’avait rien dit, ça se voyait probablement sur sa tronche. D’ailleurs, en parlant de tronche. Aedan avait toujours cette impression bizarre d’avoir déjà vu celle du tatoueur. Cette impression n’allait probablement pas le quitter jusqu’à ce qu’il ait le fin mot de l’histoire. Ou alors, il avait juste l’un de ces visages qu’on croisait parfois et dont on se souvenait. Mouais. Il y avait autre chose, il en était persuadé. Mais quoi ?

Et puis, l’autre le tutoya. Cela prit Aedan un peu de court. Pourquoi se montrait-il aussi familier ? Certes, ils devaient avoir à peu près le même âge, mais ça restait une relation entre professionnel et client. Était-ce comme ça qu’on faisait dans les salons de tatouage ? D’ailleurs, Aedan se sentit un peu con lorsqu’il eut confirmation qu’il aurait dû prendre rendez-vous en temps normal. Il avait juste du bol que les choses soient assez calmes, aujourd’hui. « Ah. Désolé. Mais s’il le faut, je prendrai rendez-vous et je reviendrai une prochaine fois ! Je ne voudrais pas vous importuner. » Quel idiot. L’autre ne venait-il pas de dire qu’il avait du temps ? Et puis, il lui expliqua le fonctionnement, dont le tutoiement. En effet, ça tenait la route. « Et oui, j’ai le temps. J’ai pris mon aprem juste pour ça. » Et autant dire que c’était rare. Très rare. Il se demandait d’ailleurs comment ça se passait au bureau, en ce moment. Non, stop. Il devait arrêter. Déconnecter du boulot pendant quelques heures. Ça ne lui ferait certainement pas de mal, au contraire. Mais l’aiguille, elle…est-ce qu’elle ferait mal ? Bah, il avait survécu à une balle dans l’épaule, il survivrait à une aiguille chez un tatoueur ! Aedan écouta donc les explications, puis hocha la tête. « Ça me paraît assez simple. Merci ! » Et puis, il savait déjà ce qu’il voulait, il ne mettrait donc pas trois ans à hésiter entre tel ou tel motif. « Eh bien…j’aimerais une balance…qui symbolise la justice. Sur mon omoplate droite. » Evidemment. Il vivait pour son travail, il aimait son travail, c’était sa passion. Et puis, ça correspondait aussi à son sens parfois trop accru de la justice. Et pourquoi à cet endroit ? Il avait songé à se faire tatouer au niveau de sa cicatrice pour qu’elle soit moins visible, mais finalement, elle faisait partie de lui, maintenant. Et puis, faire ce tatouage de l’autre côté aurait un certain sens aussi.

« V…Tu penses pouvoir me faire ça ? » Evidemment qu’il pourrait. Pourquoi ne pourrait-il pas ? Ce n’était pas quelque chose de très compliqué non plus. En attendant, il n’avait pas remarqué qu’il s’était mis à fixer l’autre pendant plusieurs longues secondes. L’impression de déjà-vu, l’impression de familiarité de ses traits refusait de le quitter. Bordel ! Il lui rappelait qui ? Qui ? Il l’avait sur le bout de la langue et c’était terriblement frustrant.

C'est pas si courant que ça que quelqu'un débarque pour un premier tatouage, mais ça arrive. Lui c'est le cas et ça ne le surprend pas du tout. C'est presque à se demander si c'est pas la première fois qu'il entre dans salon de tatouage tellement il n'a pas l'air habitué aux ambiances dans ce genre d'endroits « Ah bon ? C’est pas la boulangerie, ici ? » un léger sourire amusé étire le coin de ses lèvres "Non mais parfois on a des croissants !"  c'est vrai ils en ramènent certains jours mais en général ils ne font pas long feu, l'après midi y'a plus rien. Ici ils sont tous pas très gros mais ils bouffent tous pour quatre c'est assez impressionnant parfois. Bon, lui, il prend du poids plus facilement du coup il doit faire plus attention que ses autres collègues et le sport aide pas mal aussi. En tout cas cette touche d'humour promet au moins qu'il est du genre cool à vouloir sympathiser. Parce que les personnes super froides... le temps parait long ! Il peut comprendre que ça soit pas toujours évident de se détendre, c'est pour ça qu'il essaye de mettre les clients à l'aise dès le départ, qu'ils aient un peu l'impression d'être chez eux, dans leur canapé, les pieds sur la table basse. « Ah. Désolé. Mais s’il le faut, je prendrai rendez-vous et je reviendrai une prochaine fois ! Je ne voudrais pas vous importuner. » il secoue la tête "Non t'inquiète, à moins que tu veuilles un super gros tatouage tu devrais pas avoir besoin de prendre de rendez-vous" il n'est pas encore très tard, tout peut être terminé aujourd'hui si le tatouage a un format classique. Bon après, tout dépend de sa résistance à la douleur aussi. « Et oui, j’ai le temps. J’ai pris mon aprem juste pour ça. » il écarte les bras, paumes levées vers le ciel et sourire aux lèvres. "C'est parfait ! Ca me change de clients qui débarquent pour la première fois en me disant qu'ils ont une heure de libre et qu'ils veulent se faire tatouer une tête de loup" Rien contre les têtes de loups, mais en une heure en comptant tout ce qui est à faire autour faut pas y compter. Mais lui visiblement il s'est renseigné sur le temps que ça peut prendre, ou simplement, il fait preuve d'un peu de bon sens. Pour le coup s'il a pris son aprem juste pour ça d'ailleurs il a du cul qu'ils ne soient pas trop chargés. « Ça me paraît assez simple. Merci ! » il sourit en hochant la tête. S'il a tout bien compris tant mieux ! « Eh bien…j’aimerais une balance…qui symbolise la justice. Sur mon omoplate droite. » une balance, le symbole de la justice. Quelque chose d'important pour lui du coup, forcément, sinon il ne voudrait pas l'avoir d'ancré dans la peau au sens propre. Ca il le comprend parfaitement. Certaines injustices dans le passé l'ont rendu barge. Il en a créé aussi, volontairement ou pas on ne va pas se mentir. Mais il comprend cette valeur. « V…Tu penses pouvoir me faire ça ? » petit sourire qu'il esquisse quand il se reprend "Bien sûr que je peux, j'te laisse te mettre à l'aise, assied toi tranquille et je te dessine ça" il le fixe, c'est assez perturbant. A ce moment la il est en train de se demander s'ils se connaissent réellement et que l'homme en face de lui est vexé qu'il ne le reconnaisse pas. D'ailleurs plus il le regarde plus il est persuadé de le connaitre. Pas de juste l'avoir croisé comme ça. Il n'arrive juste pas encore à le replacer. Bon, il rebaisse la tête sur son carnet et attrape ses crayons de papiers pour se mettre à lui dessiner quelque chose. Il fait ça avec sa pate, son style, il est donc conscient que, peut-être, ça ne lui plaira pas. Mais si c'est le cas il s'adaptera. Il passe quelques longues minutes sur ce dessin tout en continuant à réfléchir à d'où il peut connaitre ce mec. Il se redresse et vient s'asseoir sur la table basse face à lui et lui tend son grand carnet "Dit moi ce qui te conviens ou non, surtout t'hésites pas" il insiste mais c'est important. Faut oser. Il lui laisse le temps d'observer et de réfléchir pendant que lui s'attarde un peu plus sur ses traits "J'vais paraître très indiscret mais toi et moi on a jamais.. fini une soirée ensemble ?" on va dire que de cette façon il est moins cash qu'il aurait pu l'être. Avec ses clients il fait plus attention, pour ne pas les faire fuir. Mais il est clairement en train de lui demander s'ils ont déjà couché ensemble oui. En quête d'une réponse à cette question qui ne le lâche pas. A savoir, où est ce qu'il l'a déjà vu ?

Sa petite note d’humour n’avait pas provoqué l’hilarité générale, mais elle avait au moins fait sourire son interlocuteur. Dès lors, Aedan décida qu’il aimait bien ce tatoueur. Sans se douter encore de la raison pour laquelle il lui semblait si familier. D’ailleurs, il fit une petite moue lorsque ce dernier mentionna des croissants. « J’imagine que j’arrive trop tard pour les croissants… » S’il y en avait eu, ça aurait été un beau service client, un petit truc en plus. Mais il ne fallait pas abuser non plus. Il n’était pas venu pour manger, même s’il se ferait très probablement plaisir une fois qu’il en aurait terminé ici. Dans tous les cas, il comptait bien aller jusqu’au bout. Il était donc soulagé d’apprendre que même sans rendez-vous, il allait pouvoir faire son tatouage aujourd’hui. « Ouais, t’en fais pas, je ne compte pas me faire tatouer tout le dos. » Non, clairement pas. Ce n’était pas son genre, même s’il trouvait ça joli chez d’autres, selon le motif. Il laissa échapper un petit rire à la réflexion du tatoueur concernant les clients qui pensaient pouvoir se faire faire un tatouage super élaboré en une petite heure. « Je prends ça pour un compliment. Je suis un adulte responsable, moi ! » Tout dépendait de la situation. Et puis, là, c’était surtout un hasard. Il ne s’était pas forcément renseigné avant, mais il s’était dit qu’il vaudrait mieux prendre toute l’après-midi étant donné qu’il ne savait pas réellement à quoi s’attendre.

Il fit donc part de sa requête au jeune homme, puis s’installa et sortit son portable pour consulter ses mails, le temps que le dessin se fasse. Il avait certes pris son après-midi, mais il restait joignable par mail en cas d’urgence. Comment ça, il ne pouvait pas réellement se passer de son travail ? C’était faux, voyons ! D’ailleurs, ses collègues avaient été pas mal surpris lorsqu’il avait posé cette demie journée. Comme quoi, c’était vraiment exceptionnel. Et puis, lire ses mails lui permettait d’arrêter de se demander d’où il pouvait connaître ce mec. C’était si frustrant ! Finalement, au bout de quelques minutes, le dessin était prêt. Aedan rangea son portable dans sa poche pour regarder ce qui serait peut-être son futur tatouage. « J’aime beaucoup ton style. » C’était sincère. Et sa proposition lui plaisait. Beaucoup, même. « Je dirais que ça me convient totalement. » Il leva les yeux vers lui et lui adressa un petit sourire. Oui, ça lui plaisait du premier coup. Par contre, il ne s’était pas du tout, mais alors pas du tout attendu à la question qui suivit. Que…Quoi ? Aedan fixa l’autre d’un air totalement ahuri l’espace de quelques secondes. Pourquoi diable demandait-il un truc comme ça ? Est-ce que, lui aussi, avait l’impression de le connaître ? Cherchait-il à savoir où ils auraient pu se rencontrer ou au moins se croiser avant aujourd’hui ? L’avocat tenta de se reprendre, de se redonner un semblant de contenance et secoua la tête avant de finalement rire doucement. « Non, définitivement non. Je pense que je m’en souviendrais. » Déjà, il n’avait pas l’habitude de finir la soirée avec des gens qu’il connaissait à peine et puis, des soirées…il n’en faisait pas beaucoup. Il fronça les sourcils alors qu’il observait l’autre. « Par contre, si c’est une tentative de drague… elle est nulle. » Il se remit à rire, se doutant bien que ce n’était pas ça, mais bon… humour pourri oblige.

Il rendit son carnet au tatoueur tout en affichant un air plus sérieux. « Je pense qu’on peut partir sur ça, du coup ! » Encore une fois, il examina ses traits et encore une fois, quelque chose lui disait qu’il le connaissait. Il aurait pu s’arracher les cheveux tellement c’était énervant ! « Toi aussi, tu as l’impression qu’on se connait ? J’avoue que…je ne comprends pas. Depuis tout à l’heure, j’essaie de savoir si on s’est déjà rencontré quelque part, mais rien ne me vient. » Il se serait quand même souvenu de lui s’il avait été l’un de ses clients, non ? « Tu n’as jamais fait appel à un avocat, par hasard ? » Sans doute que le jeune homme ferait vite le lien entre sa demande de tatouage et son métier, maintenant. Pas qu’Aedan s’en cachait, pas du tout.

« J’imagine que j’arrive trop tard pour les croissants… » main gauche qui viens se placer sur son cœur il prend un air désolé et compatissant "Je plaise coupable, c'est moi qu'ai mangé le dernier tout à l'heure" pas de bol ! Il serait passé ce matin ça l'aurait fait ! Mais bon, tant pis pour le croissant du coup. Il se rattrapera avec un beau tatouage ! « Ouais, t’en fais pas, je ne compte pas me faire tatouer tout le dos. » le voilà rassuré ! Pas de demande disproportionnée par rapport au temps disponible.  De toute façon, tout le dos, même avec tout l'après midi de libre, ça n'aurait pas été fait en une fois. Il n'a absolument rien contre les gens qui veulent se couvrir toute une partie du corps, au contraire, après tout ça lui fait du job lui. En revanche il préfère quand ces clients sont un minimum réalistes sur le temps que ça va prendre. Il sait tatouer mais pas faire de miracles  « Je prends ça pour un compliment. Je suis un adulte responsable, moi ! » il rit à nouveau et hoche la tête "Il semblerait !" et tant mieux pour eux deux dans un sens ! Il le laisse se poser tranquillement le temps de lui faire un dessin. C'est assez inspirant pour lui cette idée de balance du coup il n'a pas besoin de trop réfléchir, simplement de laisser aller sa main au gré de ses pensées. Résultat dont il est plutôt satisfait ! Résultat qu'il lui expose en attendant son avis. Qu'il prenne son temps pour tout examiner, histoire d'être sûr de ce qui lui plait ou non « J’aime beaucoup ton style. » sourire de satisfaction qui étire ses lèvres "Merci" ça fait toujours plaisir à attendre et si son style lui plait ça veut dire qu'il a des chances de finir par faire un truc qui lui plaira « Je dirais que ça me convient totalement. » il hausse les sourcils. Donc tout le dessin lui convient ? Il frappe une fois dans ses mains puis les écarte "Et ben c'est parfait !" super même ! En trop grand curieux qu'il est il se permet tout de même une question qu'en général, on ne pose pas à ses clients. Bon c'est vrai qu'ici c'est très détente comme ambiance mais il se serait quand même tenu à ce niveau la s'il n'avait pas cette furieuse impression de le connaitre. A voir la tête qu'il fait il a comme l'impression qu'il s'est trompé. Bon.. Au moins ça retire une éventualité. Heureusement en le voyant rire il ne semble pas le prendre mal. Parce qu'il aurait pu le comprendre « Non, définitivement non. Je pense que je m’en souviendrais. » son sourire s'étire à nouveau "Okay ça marche, j'voulais être sûr" lui non plus il n'a pas de souvenir d'une nuit endiablée avec cet homme mais sait on jamais, il lui est déjà arrivé d'oublier certaines coucheries parce qu'il avait trop bu alors c'était pas non plus totalement improbables « Par contre, si c’est une tentative de drague… elle est nulle. » Il rit de bon cœur cette fois ci. Son éclat de rire raisonne même dans toute la pièce. C'est vrai que vu comme ça pouvait en donner l'impression mais non il se posait réellement la question "Mince, moi qui pensait que ça allait te faire tomber sous mon charme, va falloir que je revois ma technique alors !" quelque part heureusement qu'il n'essaye pas de draguer de cette façon. Ceci dit quand il drague on ne peut pas vraiment dire que ça soit de la drague pure. Il s'intéresse à la personne comme il s'intéresse à n'importe qui en fait, et ensuite c'est plutôt du flirt. C'est vrai en y réfléchissant à part justement quand il était fin déchiré, et encore, il connaissait déjà pas mal de choses sur chaque personne avec qui il couchait. « Je pense qu’on peut partir sur ça, du coup ! » et ben good ! Il récupère son carnet et s'apprête à se relever quand finalement le brun reprend la parole et s'accapare à nouveau son attention « Toi aussi, tu as l’impression qu’on se connait ? J’avoue que…je ne comprends pas. Depuis tout à l’heure, j’essaie de savoir si on s’est déjà rencontré quelque part, mais rien ne me vient. » Ah ! Hallelujah ! Il n'est pas fou ! Enfin si, mais pas la dessus. "Mais oui putain ! Donc on se connait bel et bien de quelque part !" ah ben forcément la, y'a plus de doute possible ! Ils ne pouvaient pas avoir tout les deux cette forte impression par pur hasard. Que l'un des deux ai cette impression et finalement confonde c'est possible mais les deux ? Non. Non ils se connaissent c'est sûr à présent « Tu n’as jamais fait appel à un avocat, par hasard ? » Donc il est avocat. Il l'imagine avec sa tenue et ça lui va bien, en tout cas dans sa tête. Mais non ça n'est pas de la "A l'époque où j'en ai vu un tu étais trop jeune donc ça peut pas être ça. On doit être pas loin d'avoir le même âge. Enfin t'es peut-être même un peu plus jeune que moi je sais pas" mais pas beaucoup plus vieux si c'est le cas. Bref de toute façon lui il avait quatorze pige à ce moment la donc c'était vraiment y'a trop longtemps pour que ça soit possible. Il se relève "Va falloir que tu retire ton haut du coup" ça il doit s'en douter un peu. Il prépare la version ancre bleutée de son dessin qu'il posera sur sa peau pour une première impression tout en continuant à réfléchir "Ca fait combien de temps que t'es en ville ?" ça pourrait déjà aidé à situer un peu sur quelle période ils devaient chercher. Enfin sauf s'ils s'étaient croisés en dehors de la ville "T'es pas allé en centre de rééducation à tout hasard ?" ouais du coup en cherchant il lui dévoile forcément quelques trucs sur sa vie passée. Mais faut bien explorer des pistes. Pour un avocat il parierait pas la dessus ceci dit mais sait on jamais. Après tout les délits des mineurs ne figurent pas toujours sur dossier judiciaire.

Oui, ça pouvait peut-être paraître fou, mais Aedan était totalement satisfait du dessin proposé par le tatoueur. C’était exactement comme il l’avait imaginé. Non, c’était mieux encore. Du coup, il était fin prêt à passer le reste de sa vie avec ce motif sur la peau. C’était quelque chose d’important, de très symbolique pour lui et qui caractérisait finalement bien qui il était. C’était donc parfait et il ne regretterait pas plus tard. Même si la décision avait été un peu faite sur un coup de tête. Il ne se souvenait même plus pourquoi il en avait soudain eu envie. Mais il était là à présent et bientôt, il ne pourrait plus faire machine arrière. De toute façon, il n’avait jamais été du genre à se dégonfler. Quand il voulait quelque chose ou quand il se mettait quelque chose en tête, généralement, il allait jusqu’au bout. Il avait bien vu le haussement de sourcils de l’autre, sans doute n’avait-il pas trop l’habitude qu’un client soit satisfait dès le premier jet. Pourtant, il l’était, lui. « Franchement, oui ! C’est comme si tu avais lu dans mes pensées ! » Il esquissa un petit sourire. C’était certainement un compliment pour le tatoueur. Et Aedan n’avait pas peur d’exprimer ce qu’il pensait et ressentait. S’il n’était pas satisfait, il l’aurait dit. Or, ce n’était pas le cas.
Mais voilà que le sujet changea totalement lorsque le jeune homme lui demanda s’ils n’avaient pas passé une nuit ensemble. Heureusement, Aedan l’avait pris avec humour et puis, il lui en fallait plus pour s’offusquer. Bien plus. Néanmoins, il en apprit un peu plus sur son interlocuteur par la même occasion. Même s’il se serait bien gardé de connaître ce genre de détail sur la vie sexuelle de son tatoueur. « Ouais, revois ta technique parce que là… » Il lâcha un petit rire, se doutant bien que ce n’était pas comme ça que ce jeune homme s’y prenait habituellement.

Et puis, Aedan lui avoua que, lui aussi, avait l’impression de l’avoir déjà vu, essayant alors de trouver comment ils auraient pu se connaître. Il commença évidemment par lui demander s’il n’avait jamais fait appel à un avocat. Encore une fois, il en apprit plus sur la vie de son interlocuteur qui avait donc dû avoir quelques démêlés avec la justice par le passé. Il y a longtemps. Sans doute quand il était encore ado. Donc non, ça ne collait effectivement pas. « Je vois. J’aurais essayé, au moins ! » Il ne comptait pas l’interroger sur ce qui s’était passé, ce n’était pas sa place et puis, ils se connaissaient à peine. Non ? Cette petite voix dans un coin de sa tête lui disait autre chose. Si seulement cette voix pouvait aussi lui dire qui était cette personne, elle serait peut-être un peu moins inutile !
Ses pensées furent interrompues par la voix du tatoueur qui lui demanda de retirer son haut. Ah, oui. Ce serait mieux, en effet. Aedan s’exécuta donc, exposant ses petits muscles et ses abdos, tout comme sa cicatrice. Puis, il s’installa, commençant tout de même à se sentir un peu stressé, même s’il ne le montrait pas. « Hm ? En ville ? J’y suis depuis toujours. Si on ne compte pas les premiers mois de ma petite vie. » Les premiers mois qui avaient précédé son adoption.

Le tatoueur enchaîna en lui demandant s’il n’était pas allé en centre de rééducation. Tout était possible, après tout. « Non, jamais. » Il ne voulait pas poser de questions, mais il devenait vraiment curieux quant au passé de ce jeune homme. Quelque chose lui disait qu’il n’avait pas dû avoir une vie facile. « Peut-être qu’on aura une illumination bientôt. » Ou peut-être pas. D’ailleurs, il se disait que ce serait sans doute plus simple de juste se présenter et voir si son nom parlait à l’autre. Mais autant attendre que le tatouage soit fait pour ça. On ne savait jamais. « Et toi ? Tu es en ville depuis combien de temps ? »

« Franchement, oui ! C’est comme si tu avais lu dans mes pensées ! » et bien qu'il ai pu capter aussi précisément ce que le client avait en tête c'était plutôt une très bonne chose ! "Je crois que j'aurais eu de l'avenir en tant que médium !" satisfait, il l'est oui. Pas que ça ne lui soit jamais arrivé auparavant mais simplement que le pourcentage de personnes ne demandant absolument aucune retouche au premier jet est assez peu élevé. Un peu comme celui de réussir à séduire quelqu'un en lui demandant directement s'ils ont pas déjà couché ensemble. Mine de rien il est presque persuadée que comme approche ça pourrait suffisamment en faire rire certains ou certaines pour s'ouvrir une chance. Tout aussi bizarre que ça puisse être « Ouais, revois ta technique parce que là… » le sourire qui finalement quitte bien peu souvent ses lèvres depuis qu'ils ont commencé à papoter. Au mois ça a fonctionné, il semble à l'aise. Suffisamment pour le charrier en tout cas, ce qu'une personne tendue ou intimidée n'aurait probablement pas fait. Bon ! Visiblement il n'y a pas que lui qui a cette forte impression de déjà vu avec lui. A deux ils devraient bien finir par mettre le doigt dessus non ? Bon les premières tentatives ne sont pas très concluantes « Je vois. J’aurais essayé, au moins ! » Yep ! Tout comme lui juste avant. Mais il va falloir creuser encore. Klaus ne parle pas franchement de son passé aux gens habituellement. Simplement parce que quand il repense à avant il repense à sa mère et toute la merde qu'elle a apporté dans sa vie. Du coup il préfère mentir en général. Il évite de partir dans les détails. Mais la, pour retrouver d'où il a pu le croiser, il est bien obligé de parler de faits réels. « Hm ? En ville ? J’y suis depuis toujours. Si on ne compte pas les premiers mois de ma petite vie. » d'accord donc ça laisse un champ de possibilités assez large tout ça ! Autrement dit ils vont probablement en chier, à moins d'avoir une fulgurance. Du coup il tâte le terrain, cherche des pistes « Non, jamais. » il hausse les épaules "Encore raté !" ils finiraient bien par trouver, faut espérer. « Peut-être qu’on aura une illumination bientôt. » ça doit le frustrer autant que lui. Toujours frustrant de pas savoir d'où on connait une personne en même temps "Mais en attendant !" non parce qu'il était tout de même venu pour autre chose qu'un jeu de devinette à la base, il ne faut pas non plus l'oublier. Il vient se placer derrière lui et positionne le calque pour que l'ancre bleue vienne s'imprimer sur sa peau. « Et toi ? Tu es en ville depuis combien de temps ? » c'est la qu'il va lui aussi comprendre que ça ne va pas être si simple "J'y suis né" et jamais réellement partis si ce n'est pour quelques vacances ou petits voyages. Il décale le grand miroir pour le positionner devant lui puis va en chercher un plus raisonnable pour le positionner dans son dos et lui permettre de voir l'arrière de son épaule. "Alors niveau emplacement ça te parait bon ? Si oui je te laisse t'allonger sur le ventre là-bas" d'un signe de menton il lui désigne l'endroit où aller se caler. Et en attendant il ne peut pas s'empêcher de continuer à réfléchir à comment ils auraient pu se connaitre "Tu connais River peut-être ? River Whitaker ça te dis quelque chose ?" possible qu'il l'ai rencontré grâce à elle. Y'a beaucoup de personnes qu'il a rencontré grâce à elle, en tout cas quand il était ado puisqu'avant il a eu une longue période sans amis.

« Médium ? J’ai une idée ! Et si tu faisais du deux en un ? Tu lis l’avenir des gens tout en les tatouant ! Je suis sûr que ça pourrait faire un tabac ! » Ou pas. Aedan et ses idées farfelues, parfois. C’était tout de même étrange à quel point il se sentait à l’aise en présence de ce jeune homme. Bon, en général, il n’avait jamais vraiment de mal à se sociabiliser et à faire connaissance avec les gens, mais là, ça semblait particulier. Le courant semblait passer tout de suite et il avait limite l’impression de parler à un vieil ami. Il ignorait encore qu’il n’était pas si loin de la vérité. Pas loin du tout. Dans tous les cas, cette bonne ambiance s’annonçait positive pour la suite et ça rendrait l’expérience plus agréable, c’était certain. Aedan ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, après tout. Il ne savait pas s’il allait avoir mal ou si ce ne serait qu’un picotement sans importance. Même si, présentement, ce qui occupait toutes ses pensées, ou presque, était cette impression de connaître l’autre. Ils avaient même commencé un petit jeu de devinettes, tentant chacun de savoir comment ils auraient pu se connaître. Et pour l’instant, les échecs s’enchaînaient. Ce n’était pas possible ! Au moins, il en apprenait plus sur son interlocuteur et ça le rendait vraiment curieux. Mais il garda ses questions pour lui. Ce serait vraiment trop indiscret.

Comme si le tatoueur avait lu dans ses pensées, il proposa de passer à la suite et ça convenait très bien à Aedan. Il avait certes pris son après-midi, mais il ne comptait pas passer la nuit ici non plus. Et s’ils continuaient à jouer aux devinettes, c’était ce qui allait se passer. Non, ce n’était pas du tout exagéré, voyons. Il observa donc l’aperçu de ce que serait son tatouage dans la glace. C’était quand même bien classe ! Aedan esquissa un sourire et hocha la tête. « C’est parfait ! » Maintenant qu’il avait vu à quoi ça ressemblerait, il avait hâte. Il alla donc s’allonger à l’endroit indiqué alors que la nervosité s’emparait à nouveau de lui. Un peu. Le jeune homme lui demanda alors s’il connaissait une certaine River. Aedan fronça les sourcils. Il cherchait toujours à déterminer d’où ils se connaissaient ? « Hum. Non. Ça ne me dit rien du tout. » Bon sang. C’était quoi ? Qui était cette personne ? Pourquoi son visage lui paraissait si familier ? Et pourquoi n’arrivait-il pas à le replacer ? C’était frustrant, mais il allait de voir prendre son mal en patience et puis, il ne voulait pas déconcentrer le tatoueur lorsqu’il commencerait à travailler. « Ça prendra combien de temps environ, au fait ? Je ne suis pas pressé, mais j’aime bien connaître tous les détails. » C’était son petit côté perfectionniste, ça. Et l’envie, voire le besoin, de connaître le déroulement exact du processus. « Tu sais quoi ? Quand on aura terminé, on s’échangera nos cartes. Peut-être que ça nous aidera à resituer. » Peut-être qu’en connaissant leur nom respectif, ils trouveraient enfin.

Aedan était évidemment loin de se douter que son ancien meilleur ami était sur le point de marquer sa peau à vie. Cet ami à qui il pensait encore souvent. Il regrettait vraiment ce qui s’était passé, même s’il n’y avait été pour absolument rien. Même s’il s’était senti terriblement frustré et triste, en colère même, que son ami refuse de le croire. Oui, ils n’étaient que des gamins à l’époque, mais justement. Ce qui s’était passé les avait probablement privés d’une belle et longue amitié. « J’ai remarqué que tu ne sembles pas avoir beaucoup de tatouages. J’avoue que c’est surprenant ! On imagine toujours le cliché du mec tatoué de la tête aux pieds. » Il sourit bêtement. Sans doute que l’autre avait régulièrement droit à ce genre de remarque. « J’ai droit à un massage en plus du tatouage ? » Après tout, la position s’y prêtait. Oui, il était idiot, mais c’était surtout pour essayer de se détendre.

« Médium ? J’ai une idée ! Et si tu faisais du deux en un ? Tu lis l’avenir des gens tout en les tatouant ! Je suis sûr que ça pourrait faire un tabac ! » Mais il est tombé sur un petit comique visiblement ! Mais le pire c'est probablement que ça le fait réellement rire. Et puis le contact passe toujours mieux avec des personnes qui s'amusent à plaisanter. En plus de ça il a cette impression de le connaitre depuis toujours. Ce qui n'est peut-être pas totalement faux vu qu'ils sont d'accord sur le fait qu'ils se connaissent "Franchement c'est un concept ! Faudrait que j'y pense !" y'a du blé à se faire non ? "Les boules de cristal c'est dépassé" lire dans la peau et faire de tes prédictions un tatouage c'est pas mal ça non ? Non vraiment ils tiennent un truc ! Plus sérieusement ça y est, il a son tatouage de prêt si l'emplacement lui convient, ils devraient pouvoir passer à la suite « C’est parfait ! » et ben super ! Il l'invite donc à venir s'installer et sort son matériel pour pour le stériliser à nouveau. Tout en s'en occupant il continue à réfléchir. Même si a tatouage leur promet un petit moment ensemble il préfère cogiter maintenant. Il n'a pas envie qu'il reparte sans qu'ils aient réussi à retrouver d'où ils se connaissent. « Hum. Non. Ça ne me dit rien du tout. » Flute ! Une piste de moins, encore. Ils vont bien finir par mettre le doigt dessus tout de même. « Ça prendra combien de temps environ, au fait ? Je ne suis pas pressé, mais j’aime bien connaître tous les détails. » retour à la réalité. C'est vrai qu'il ne lui as pas donné d'estimation et il comprend le questionnement. C'est logique. C'est quand ils sont sur allongé que tout se concrétise. Qu'ils réalisent que ça y est, ils vont se faire tatouer, et c'est la que tout un tas de question arrivent "C'est pas une trop grosse pièce, une heure devrait suffire" ça pourrait être pire "Après si t'as besoin de faire une pause au milieu faut pas hésiter à le dire, y'a aucun soucis pour ça" vraiment aucun, ça fait même partis du job « Tu sais quoi ? Quand on aura terminé, on s’échangera nos cartes. Peut-être que ça nous aidera à resituer. » sourire qui étire à nouveau ses lèvres "Peut-être bien oui, qui sait ?" ça peut tout à fait être une révélation à ce moment la. Enfin, peut-être que d'ici la ils auront trouvé quand même « J’ai remarqué que tu ne sembles pas avoir beaucoup de tatouages. J’avoue que c’est surprenant ! On imagine toujours le cliché du mec tatoué de la tête aux pieds. » toujours oui, parce que c'est très souvent le cas. N'importe qui voulant dessiner un tatoueur le représentera avec des tatouages de partout. "Si tu savais combien de fois j'entend ça par jour. Mais je comprend la surprise" un léger rire soulève son torse "Ceci dit j'en ai deux, seulement ils sont assez discrets" de toute façon il ne les a pas fait pour que les autres les voit, il les a fait pour lui « J’ai droit à un massage en plus du tatouage ? » un rire spontané s'échappe de sa gorge. Ca on avait déjà fait le coup plusieurs fois à Jizzy mais lui pas encore ! "C'est moi qui vais finir par me demander si tu me dragues ! Mais j'ai pas les mains très douces tu sais" à fricoter comme ça ils vont vraiment finir dans le même lit. "Allez prêt ? Souffle un bon coup et on y va" il lui laisse le temps de se détendre et enfin, entame le travail. Et bien qu'il soit concentré il reprend la parole. L'habitude. L'habitude d'occuper l'esprit des clients pour leur rendre le moment moins douloureux ou moins long "Peut-être que c'était en cours, mais si on avait fait plus que seulement se croiser je pense que je m'en souviendrais quand même" et pourtant il n'est pas foutu de savoir d'où il le connait "Et puis pendant un assez long moment de ma vie j'étais du genre sans amis du coup ça éloigne pas mal de pistes aussi. Je pense pas qu'on se connaisse de notre adolescence" pas de sortie pour faire la fête, rien de tout ça, tout son temps libre il le passait chez lui. Parce que plus sécure, soit disant.

Le courant passait bien entre eux, c’était même un peu étrange. Aedan avait presque l’impression de connaître ce tatoueur depuis toujours. En même temps, ils étaient tous deux sociables, ça aidait sans doute, mais…il ne parvenait vraiment pas à se défaire de l’impression de le connaître. Il espérait bientôt être fixé car ça commençait à le rendre un peu fou. Et à le frustrer, surtout. Aedan était du genre à chercher et à chercher tant qu’il ne trouvait pas la réponse à une question ou à un problème. Mais pour l’heure, il s’apprêtait à se faire tatouer pour la première fois. Il ne savait pas à quoi s’attendre, mais il ne tarderait pas à le savoir, de toute façon. Apparemment, ça allait durer environ une heure. « Parfait. Je m’attendais à peu près à ça. » Une pause ? C’était bon à savoir, mais il espérait pouvoir en finir d’une traite. Sauf si le tatoueur avait besoin d’une pause de son côté. « Ça marche, merci ! » Tant qu’à faire la conversation, il fit remarquer à son interlocuteur qu’il ne ressemblait pas du tout au cliché du tatoueur. « Ahaha, j’imagine ! Désolé d’être la millième personne à te poser la question. » Ce n’était pas sa faute s’il était curieux ! « J’imagine que tu préfères apposer ton art sur la peau de tes clients que sur la tienne. » De toute façon, chacun faisait ce qu’il voulait, finalement. Aedan enchaîna en plaisantant sur un éventuel massage, ne pouvant s’empêcher de rire doucement aux propos du jeune homme. « Crois-moi, si je voulais te draguer, je m’y prendrais autrement. » C’était de bonne guerre et ça détendait l’atmosphère. Car Aedan avait beau faire le malin, il était tout de même un peu stressé.

Le tatoueur annonça donc qu’il allait commencer, Aedan n’avait donc plus intérêt à commencer à rire comme un débile. Ça picotait un peu, mais ça restait tout à fait supportable. Il était confiant, il pourrait tenir toute une heure. Du moins, il l’espérait. Après un court moment de silence, le tatoueur reprit la parole, tentant une nouvelle fois de deviner d’où ils pouvaient bien se connaître. En cours ? C’était pas mal comme théorie, mais ils se seraient probablement reconnus s’ils s’étaient connus pendant leur adolescence, non ? A moins d’avoir tous deux beaucoup changé. Néanmoins, Aedan ne pensait pas avoir tant changé depuis le lycée. « Je ne pense pas que ce soit ça. » Il fronça les sourcils. C’était si frustrant ! « Comment ça, tu étais sans amis ? » Loin de lui l’idée de s’immiscer dans sa vie privée ou quoi, mais ça le rendait vraiment curieux. Certes, il ne savait rien de ce mec, mais à première vue, il avait l’air d’être quelqu’un de tout à fait sympathique et agréable à vivre. Mais encore une fois, il ne fallait pas toujours se fier aux apparences. Aedan n’imaginait même pas sa vie sans amis. Il n’en avait pas des masses, mais il avait ses amis d’enfance, ceux qu’il connaissait depuis le collège. Ensuite, il y avait Rosylia, mais elle, c’était particulier. Leur relation était spéciale et ils étaient sans doute les seuls à vraiment la comprendre.

Quoiqu’il en soit, Aedan tint bon jusqu’au bout, mais il fut tout de même soulagé lorsque ce fut fini. Il commençait à se sentir un peu engourdi à force de rester allongé comme ça. Non mécontent de pouvoir se relever, il se dirigea d’abord vers la glace pour admirer son premier tatouage. « Trop classe ! Tu as fait de l’excellent boulot ! J’adore ! » Oui, il aimait vraiment. C’était exactement ce qu’il avait imaginé. « Je suppose que je vais devoir faire attention pendant quelques temps ? » Il s’était renseigné vite fait, mais il préférait tout de même s’informer directement auprès du tatoueur. D’ailleurs, il n’attendit pas pour aller chercher une carte de visite dans sa veste. Il en avait toujours quelques-unes sur lui, au cas où. Chaque personne rencontrée pouvait être un client potentiel. « Tiens. Ma carte. » Il ne se doutait absolument pas de la suite des événements. Il n’y était probablement pas du tout préparé.

« Ahaha, j’imagine ! Désolé d’être la millième personne à te poser la question. » un sourire amusé étire ses lèvres. Effectivement c'est le cas. Enfin façon de parler. Mais bon il comprend que les gens se posent la question, ils ont l'habitude de voir des tatoueurs tatoués du coup ça les surprends. Il ne le prend pas mal, à vrai dire il s'en fiche un peu en soit. « J’imagine que tu préfères apposer ton art sur la peau de tes clients que sur la tienne. » il hausse les épaules "En partie. J'aime bien me faire tatouer aussi mais que si y'a vraiment une signification importante, pas juste pour le plaisir de me faire un tatouage de plus. J'ai rien contre ceux qui le font, ça serait plutôt ironique, c'est juste pas mon cas" si un jour il a tant de choses qu'il juge suffisamment importantes et symboliques à faire graver sous sa peau alors soit, il se retrouvera peut-être très recouvert. Mais pour l'instant il sélectionne. Il y a beaucoup de choses qu'il garde dans sa tête et qui font partie de lui mais qu'il n'a pas forcément envie d'ancrer sur son corps. Parce qu'il y a beaucoup de choses qu'il voudrait oublier. « Crois-moi, si je voulais te draguer, je m’y prendrais autrement. » juste retour des choses. Taquinerie bon enfant. C'est vraiment quelque chose qu'il aime en bossant ici, dans son propre salon. Le fait de pouvoir parler et rire facilement avec ses clients. Suffis de voir à quel points ils se comportent comme des potes alors qu'ils ne se connaissent même pas depuis une heure. Ca change tellement tout, de son point de vue. L'impression que peut se faire un client dans un salon. Les souvenirs qu'il va en garder. Il serait lui même plus apte à retourner dans un salon comme ça qu'un endroit plus formel où il ne faut pas trop plaisanter. Ceci dit, en général dans les salons de tatouages, ça va. Bon ! Temps de passer aux choses sérieuses ! Il commence à tatouer. Ayant l'habitude des clients qui peuvent avoir quelques spasme de surprise au début il y fait attention, ça fait partis du job, s'adapter. Mais ça a l'air de bien se passer, il ne semble pas très sensible à cette douleur ou alors il le cache bien. En tout cas il a un bon pressentiment Klaus, ça va probablement pouvoir être terminé aujourd'hui. « Comment ça, tu étais sans amis ? » ouais, réaction logique en fait. Fallait s'y attendre. "Hm mère possessive, c'est assez compliqué" en vrai ça pourrait être simple à raconter mais ça n'est pas vraiment un sujet des plus joyeux pour faire connaissance et puis, la plus part du temps il ment la dessus pour ne pas avoir à partir sur ce sujet. Le tatouage est fait d'une traite ! Pour un premier il a vraiment bien géré. Plus qu'à voir s'il est satisfait maintenant. C'est probablement le moment dans son travail qui lui fout le plus la boule au ventre. Il le laisse aller se regarder dans la glace en croisant les doigts mentalement. « Trop classe ! Tu as fait de l’excellent boulot ! J’adore ! » YESS ! Le voilà rassuré ! Pas qu'il doute trop de son travail mais simplement que ça peut arriver que les clients ne soient finalement pas satisfait. Hors un tatouage ça ne s'efface pas comme du stylo plume. "Vraiment content que ça te plaise" c'était peu de le dire ! « Je suppose que je vais devoir faire attention pendant quelques temps ? » il hoche la tête "En effet, déjà la je vais te désinfecter la zone tatouée et te mettre un film que tu pourras retirer dans 6/8h pour le laisser respirer. Je vais te passer une pommade a appliquer deux fois par jour pour nettoyer et éviter les risques de cicatrices. Je te conseil aussi d'y laver à l'eau tiède avec un savon pH neutre, enfin bref de toute façon je vais te donner tout ça par écrit et si tu as la moindre question tu peux appeler" ouais y'a pas mal de soins à faire, mieux vaut prendre les précautions nécessaires. Alors qu'il sort de quoi désinfecter il relève la tête pour poser les yeux sur la carte qu'il lui tend et la prend "Merc.." bug. Son regard arrêté sur le nom sur la carte, son sourire peu à peu s'efface. Bordel de merde. L'évidence lui frappe le front à cet instant. Il ne sait même plus ce qu'il ressent sur le moment, un tas de sensations différentes venant l'assommer sans préavis. Ses yeux se relève sur lui, sourcils légèrement froncés "Aedan..." un mélange étrange de joie de le revoir après tout ce temps mais aussi de honte maintenant qu'il sait la vérité. Qu'il sait qu'il a préféré croire sa mère et le sortir de sa vie plutôt que de le croire lui. Certes les preuves allaient contre lui mais il aurait pu lui laisser le bénéfice du doute. Trop jeune. Trop influençable. A penser que les adultes et en particulier ses parents, savent tout et ont toujours forcément raison. Il ne peut se contenter de réagir le plus normalement du monde, il essaye, mais son hypersensibilité rend ça bien plus compliqué. Après tout ce temps... Il déglutit. Se retrouve démunis "C'est moi, Klaus.." voilà pourquoi ils ont cette foutu impression de se connaitre depuis le début. Et pourtant ça lui semble si évident maintenant. Comment n'a-t-il pas pu y penser avant ? Comme paralysé à cet instant qu'il ne peut contrôler. Parce qu'il ne sait pas comment va réagir son meilleur ami d'enfance. Il ne sait pas à quel point il lui en a voulu et s'il lui en veut encore. Et après tout ce temps il s'en veut et se rend compte qu'il tien toujours à lui. Pour ça que ça lui importe, ce qu'il pense. Pour ça que cette peur se resserre comme une chaine rouillée autour de sa gorge.

Aedan faisait de son mieux. Oui, ça faisait mal, mais ça restait supportable et puis, il n’était pas quelqu’un de très douillet en général. Et puis, il se disait qu’il devait rester tranquille pour ne pas risquer de gâcher son tatouage et de trop déranger le travail du tatoueur. D’ailleurs, tout ça le faisait un peu penser à un salon de coiffure. Là aussi, les coiffeurs discutaient généralement avec les clients, certains se confiaient même un peu. Après tout, il paraissait que se confier à un inconnu était parfois plus facile. Mais tout ce que l’avocat apprit au sujet du tatoueur était finalement le fait qu’il ait eu une mère possessive et il en déduisit qu’elle lui interdisait d’avoir des amis. C’était dingue, quand même. Comment pouvait-on interdire à son enfant d’avoir des amis ? Bizarrement, ça lui rappelait vaguement quelque chose. Ou quelqu’un. Mais il n’y prêta pas plus attention que ça.
Quoiqu’il en soit, il n’insista pas et attendit sagement que le tatouage soit terminé. Content du résultat, il demanda plus d’informations au tatoueur et l’écouta en hochant la tête. « D’accord, ça marche, merci ! » Il allait probablement devoir demander à quelqu’un de l’aider un peu à appliquer cette pommade. Ça allait vite être relou s’il devait appeler quelqu’un deux fois par jour, par contre. Mais il aviserait.

Pourquoi diable avait-il eu l’idée de lui donner sa carte maintenant ? Sans doute pour ne pas oublier plus tard…mais tout de même. Le timing n’était pas idéal. Mais ce qui était fait, était fait. Et inutile de dire qu’il ne s’était pas du tout attendu à une telle réaction de la part du tatoueur. Il semblait soudain victime d’un bug. Aedan fronça les sourcils. Venait-il de se rappeler d’où ils se connaissaient ? Vu sa tête, il ne savait pas si c’était une bonne chose, finalement. Heureusement qu’il avait décidé de lui donner sa carte après le tatouage, hein. Et de ne pas lui dire son nom avant, non plus. Il ne savait pas combien de temps s’était écoulé, mais ça lui semblait avoir duré une petite éternité. Jusqu’à ce que son interlocuteur lui dise que c’était lui. Klaus. Aedan ne réagit pas tout de suite car la situation était tellement improbable qu’il fallait un temps à son cerveau avant de réaliser. Il ne connaissait pas grand monde qui portait ce prénom. En fait, il ne connaissait qu’une seule personne. Une personne qu’il pensait perdue à jamais, une personne jadis chère à son cœur et à qui il pensait encore souvent. Inutile de dire qu’il devait avoir l’air bien con à fixer l’autre sans un mot, la bouche à moitié ouverte. « K…Klaus ? » Il avait enfin réussi à sortir un son. Prononcer ce nom après tout ce temps lui faisait bizarre, ça lui paraissait même surréaliste. « Je…Quoi ? C’est vraiment toi ? » Pourtant, plus il le regardait, plus ça lui semblait évident. Il se demandait soudain comment il n’avait pas pu reconnaître son ancien meilleur ami. Mais 20 ans s’étaient écoulés, c’était un peu normal. Ils n’étaient que des gamins lorsqu’ils s’étaient vu pour la dernière fois.

Aedan ne savait pas quoi penser ni quoi ressentir. D’un côté, il était content, vraiment content. Il était aussi soulagé de voir que son ancien ami avait réussi sa vie. Du moins, professionnellement. Pour le reste, il n’en savait rien du tout. Et de l’autre côté, il se sentait soudain envahi d’une certaine mélancolie. Il se souvenait encore de ce qu’il avait ressenti le jour où son meilleur ami l’avait accusé de quelque chose qu’il n’avait pas fait avant de couper les ponts. Avec le temps, la tristesse et la colère s’étaient atténuées et il avait appris à relativiser. Ils n’étaient que des gosses, à l’époque. Et là, il était soudain pris de l’envie de le serrer dans ses bras. Mais il ne le fit pas. Déjà, il venait de se faire tatouer et il était toujours torse nu. Et ensuite…quelque chose le bloquait malgré tout. « Je ne sais pas quoi dire. Je ne m’y attendais pas. Je ne pensais pas te revoir un jour. » C’était étrange. « J’ai souvent pensé à toi. Je me suis souvent demandé ce que tu étais devenu. » Dans tous les cas, il n’y avait aucune colère ou autre dans sa voix. « Tu as le temps de parler ou tu attends d’autres clients ? » Ils seraient probablement mieux ailleurs, dans un cadre plus privé ou autour d’un café pour parler de tout ça.

Dire que s'il ne lui avait pas passé sa carte. S'ils ne s'étaient pas échangés leurs prénoms, Aedan serait repartis d'ici sans qu'ils ne sachent d'où ils se connaissaient. Vérité à laquelle il ne s'attendait absolument pas. Presque seule piste non explorée en fait. Parce que c'était si lointain. Parce que sa mère l'a arraché tellement violemment à cette vie que ça ne lui semble même pas être la même que celle qu'il vie aujourd'hui. Et pourtant, ça semble tellement évident maintenant. Il n'a même pas beaucoup changé au final. Il aurait pu le reconnaitre. Peut-être bien qu'inconsciemment il avait peur de le confronter et de confronter son passé et sa bêtise avec. Il n'a jamais réussi à se pardonner. Il sait qu'il est peut-être un peu dur envers lui même qui n'était qu'un enfant, n'empêche que c'est lui, son ami, qui a payé les pots cassés. Pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Et il le voit ce choc dans son regard au moment où il réalise. Il le voit se taper le même bug que celui qu'il a pu avoir juste avant. « K…Klaus ? » mince sourire qu'il ose. Comme tout à coup redevenu l'enfant qui a honte. Etat d'esprit dans lequel il n'a plus l'habitude d'être depuis belle lurette. Comme projeté en arrière. Se retrouvant dans la tête de ce gamin qu'il n'a pas pu continuer à être. « Je…Quoi ? C’est vraiment toi ? » il hausse une épaule en penchant brièvement la tête sur le côté "Ben j'crois bien oui" perturbé mais pas encore au point d'oublier qui il est. On va dire que c'est bon signe ! Donc... Son meilleur ami de l'époque est devenu avocat. C'est marrant comme ça peut facilement se lier à ce qu'il a vécu. L'injustice, l'envie de rétablir la vérité et de défendre les victimes. « Je ne sais pas quoi dire. Je ne m’y attendais pas. Je ne pensais pas te revoir un jour. » ah ben la dessus ils sont deux. C'est bien la dernière personne qu'il s'attendait à voir débarquer dans son salon. Pourtant ça n'était pas des plus improbable en y réfléchissant. A moins d'avoir déménager ça veut dire qu'ils vivent tout les deux depuis presque trente pige dans cette ville donc, pas si surprenant que ça qu'ils finissent par se recroiser. Certes la ville est grande mais ne dit-on pas que le monde est petit ? « J’ai souvent pensé à toi. Je me suis souvent demandé ce que tu étais devenu. » la dessus encore c'est la même pour lui "J'vais pas te mentir moi aussi, même quand je pensais encore que tu m'avais trahis" ce qui signifie qu'il sait à présent que ça n'est pas le cas. Et depuis un bon moment d'ailleurs même. « Tu as le temps de parler ou tu attends d’autres clients ? » Il prend une seconde pour regarder sa montre, il a encore du temps avant le prochain rendez-vous  "On peut se poser sur la terrasse du café à côté comme ça je garde un œil sur l'entrée" c'est une occasion trop belle pour qu'il l'a laisse filer. Il tourne la tête vers sa collègue toujours occupée avec Elvis "Jizzy je vais juste à côté, tu m'appelles si je loupe un client qui rentre ou si t'as besoin de moi" pour toute réponse elle lui fait un salut militaire qui lui arrache un sourire. Elle est géniale cette fille, il a bien fait de l'embaucher. "Mais avant !' parce que non, il ne va pas le laisser comme ça. Il sort la crème et viens se mettre derrière cet ami retrouvé pour lui appliquer sur son tatouage. Le voilà le mini massage. Ca en devient presque bizarre d'ailleurs en sachant qui il est à présent. Il lui applique le cellophane pour recouvrir le tatouage puis se nettoie rapidement les mains "C'est bon tu peux te rhabiller" il se dirige jusqu'à la caisse et sort un fascicule avec tout les soins à faire détaillés et pendant combien de temps. Ainsi que le numéro si besoin d'une information. Il attend qu'il soit prêt pour lui donner le prix et terminer de régler tout ça. Il est impatient c'est vrai et en même temps il appréhende un peu aussi. Normal après tout non ? Il attrape son portefeuille qu'il glisse dans sa poche arrière et sort du salon avec Aedan pour aller s'asseoir à une tes petites tables rondes juste à côté sur le trottoir "Je t'avoue que.. je sais même pas par où commencer. Peut-être par: désolé de t'avoir accusé à tort ?" c'est un bon début non ?

C’était invraisemblable et surréaliste et pourtant, Aedan savait qu’il ne rêvait pas, que c’était bel et bien la réalité. Le tatoueur en face de lui n’était nul autre que son tout premier meilleur ami. Il avait beau n’avoir été qu’un gamin à l’époque, il se souvenait très bien du temps qu’ils avaient passé ensemble. Cette époque l’avait marqué, elle avait été importante pour lui aussi. Bien entendu, il n’avait jamais réussi à oublier ce qui s’était passé et comment ils avaient fini par ne plus jamais se revoir. Alors oui, c’était un choc de tomber sur Klaus comme ça. Il avait déjà imaginé mille scénarios, mais jamais un salon de tatouage ne lui était venu en tête. Un premier meilleur ami, c’était un peu comme un premier amour – ça ne s’oubliait pas. L’avocat avait encore du mal à le croire, mais oui, c’était bien lui. Aedan finit par lui avouer qu’il avait souvent pensé à lui et apparemment, c’était réciproque. Néanmoins, le jeune homme grimaça légèrement lorsque Klaus parla de trahison et du fait qu’il avait pensé que son ami avait été capable d’une telle chose. Certes, c’était derrière eux maintenant, mais ça faisait tout de même un pincement au cœur. « Donc…tu as fini par découvrir la vérité ? » Ce n’était peut-être pas le moment ni l’endroit pour parler de ça, mais il n’avait pas pu s’empêcher de poser la question. Il se doutait déjà de la réponse, mais il voulait l’entendre de la part de son interlocuteur. « J’ai envie de dire que t’as changé, mais en même temps, t’as pas tant changé que ça non plus. Enfin, je veux dire…j’aurais dû te reconnaître. Maintenant que je sais que c’est toi, c’est si évident ! » Il lâcha un petit rire. Ce qu’il venait de dire était parfaitement con, en fait. « Au moins, je suis rassuré de voir qu’on fait quasiment la même taille. Ça m’aurait chagriné que tu me dépasses d’une tête. » Il plaisantait, évidemment. C’était aussi sa façon à lui d’essayer de se détendre, de minimiser la situation. Pourquoi se sentait-il bêtement nerveux, tout à coup ? C’était complètement idiot.

Quoiqu’il en soit, il proposa donc à Klaus d’aller discuter ailleurs et, par chance, il semblait avoir un peu de temps. Aedan esquissa un petit sourire. « Super ! » Avec tout ça, il avait failli oublier qu’ils n’en avaient pas encore totalement terminé avec le tatouage. Il laissa donc Klaus appliquer la crème, puis le cellophane, mais ça faisait vraiment bizarre maintenant qu’il savait qui il était. « Merci, mon brave ! » Il s’inclina un peu théâtralement devant le tatoueur avant d’aller récupérer sa chemise pour l’enfiler doucement. Pourquoi avait-il fait ça ? Encore une fois, il tentait de détendre l’atmosphère avec un peu d’humour. Une fois rhabillé donc, il rejoignit Klaus au comptoir pour payer, puis le suivit à l’extérieur, vers le café d’à côté. Son ancien meilleur ami reprit la parole en premier et commença par s’excuser. Aedan secoua doucement la tête. « On était des gamins et les gamins sont influençables. T’en fais pas, de l’eau a coulé sous les ponts. Je mentirais en disant que je ne t’en ai jamais voulu, mais ça a fini par passer. Et puis, l’essentiel, c’est que tu aies réalisé que je n’étais pas un aussi gros connard que tu le pensais. » Il rit doucement avant de porter son attention sur la serveuse et commanda un café. Une fois qu’elle fut repartie, il posa son regard sur Klaus. « Ça te dérange si je fume ? » Après tout, ils étaient en terrasse, il pouvait bien en profiter. Sauf si ça dérangeait l’autre. « On a perdu tellement de temps à cause d’une connerie…Mais je compte bien le rattraper ! Si tu es d’accord, bien sûr. » Oui, il voulait rattraper le temps perdu, renouer avec cet ami qui avait toujours une place spéciale dans son cœur.

« Du coup…tu as fait quoi, toutes ces années ? Je vois que tu sembles avoir plutôt bien réussi ta vie ! » C’était l’impression que ça donnait, tout du moins. « Au moins professionnellement… » Il avait préféré l’ajouter pour ne pas faire de bourde. Après tout, il ne savait plus rien sur la vie du jeune homme. « Alors...je t'ai manqué ? »

Il y aurait pu se passer tellement de choses dans cette journée qui les aurait empêché de se retrouver. Rien que le fait qu'il soit déjà occupé et qu'Aedan décide d'aller voir ailleurs. Et pourtant ils sont la face à face comme deux cons à caler enfin d'où ils se connaissent. « Donc…tu as fini par découvrir la vérité ? » quand il a fini par caler toute la vérité à propos de sa mère ça a été une grande tarte dans sa gueule. Quelque chose de violent "Ouais mais, un peu trop tard malheureusement, enfin beaucoup trop tard même" des années et des années après. Quel temps perdu. Quel gâchis. « J’ai envie de dire que t’as changé, mais en même temps, t’as pas tant changé que ça non plus. Enfin, je veux dire…j’aurais dû te reconnaître. Maintenant que je sais que c’est toi, c’est si évident ! » son rire fait écho à celui de son ancien meilleur ami. A vrai dire il se dit exactement la même chose. Mais c'est vrai il le sait que son visage n'a pas énormément changé depuis qu'il est gosse. « Au moins, je suis rassuré de voir qu’on fait quasiment la même taille. Ça m’aurait chagriné que tu me dépasses d’une tête. » il rit à nouveau et le pointe du doigt "Je suis un peu plus grand que toi !" le revoilà le comportement de gamin. Mais ça fait du bien. Aedan a raison, ils seront mieux dehors pour causer de tout ça. C'est pourquoi Klaus se charge des derniers soins nécessaire qu'il voit agrémenté d'un « Merci, mon brave ! » et d'une révérence qui le fait sourire en secouant la tête. Puis ils passent à la caisse et peuvent enfin sortir pour se poser juste à côté. Il préfère rester proche le blond. Mine de rien il est sur ses heures de travail donc s'il doit aller bosser vaut mieux qu'il puisse s'y rendre vite et non devoir faire vingt minutes de marche. La première chose qu'il fait c'est de s'excuser. Comment faire autrement ? Il n'a rien oublié. Et ça le touche tout ça. Un peu trop comme d'habitude. S'il essaye toujours de réagir le plus normalement du monde intérieurement il a toujours cet exacerbation de ses émotions qu'il ne peut contrôler. Et à ce moment la la culpabilité le ronge plus qu'elle ne le devrait. Il sait qu'il n'était qu'un gosse mais il sait qu'Aedan en était un aussi et qu'il n'avait pas mérité ce qu'il s'était passé « On était des gamins et les gamins sont influençables. T’en fais pas, de l’eau a coulé sous les ponts. Je mentirais en disant que je ne t’en ai jamais voulu, mais ça a fini par passer. Et puis, l’essentiel, c’est que tu aies réalisé que je n’étais pas un aussi gros connard que tu le pensais. » son sourire s'étire tout de même. Il ne lui en veut pas. Il est passé à autre chose alors que lui même ne sait pas le fin mot de l'histoire en fait. Il ne sait pas qui a foutu les photos ridicules qu'ils avaient pris sur son blog. Il commande la même chose que le brun quand la serveuse se pointe « Ça te dérange si je fume ? » il secoue la tête "Non, d'ailleurs je vais faire pareil" il sort son paquet et le lui tend pour qu'il en choppe une avant d'en coincer lui même une entre ses lèvres. « On a perdu tellement de temps à cause d’une connerie…Mais je compte bien le rattraper ! Si tu es d’accord, bien sûr. » il allume se clope avec son briquet avant de le poser sur la table entre eux au cas où lui il ai la flemme de sortir le sien "Tu sais ça fait des années que je rêve d'avoir l'occasion de rattraper cette connerie alors je risque pas de te dire non" à vrai dire ça va même le libérer d'un poids. Et il sera ravis d'apprendre à le connaitre à nouveau. Puis du peu qu'il a pu voir de lui pour l'instant il n'y a aucune raison pour qu'il ne s'entendent pas. « Du coup…tu as fait quoi, toutes ces années ? Je vois que tu sembles avoir plutôt bien réussi ta vie ! Au moins professionnellement… » c'est vrai qu'il s'en est pas trop mal sortis à ce niveau la. En tout cas il fait quelque chose qui lui plait et ça c'est déjà quelque chose dont beaucoup de personne ne peuvent se venter malheureusement. Alors il s'estime chanceux. Certes il ne doit qu'à lui sa réussite mais il n'a pas eu trop de bâtons dans les roues pour en arriver à la "Pas autant que toi monsieur l'avocat !" c'est un métier de grand, le genre de métier auquel beaucoup de parents rêvent pour leurs enfants. Dans la même veine que médecin ou scientifique. Métier de prestige. Il a dû se taper un paquet d'études pour en arriver la mais franchement ça en le surprend pas « Alors...je t'ai manqué ? » sourire qui encore une fois étire ses lèvres, presque nostalgique cette fois ci. Il tire une latte sur sa clope "Tu m'as manqué même quand je pensais encore que t'étais celui qui m'avait valu cette humiliation publique" ouais même la, alors qu'il lui en voulait comme jamais et bien, son meilleur ami lui manquait. "C'était ma mère Aed" surnom qu'il n'a pas utilisé depuis bien longtemps mais qui revient naturellement. Il tapote sa clope au dessus du cendrier pour en faire tomber la cendre "C'était ma mère toute cette merde et toute celle qui a suivit" regard qui se perd dans le vide un instant avant de se relever sur lui "Voilà pourquoi je t'ai pas cru, parce que c'était te croire toi ou ma mère et je pensais pas qu'une maman ça pouvait mentir à l'époque. Je buvais toutes ses paroles" il a besoin de lui dire. Besoin qu'il comprenne. Alors il se confesse sur une partie de sa vie qu'il a pourtant l'habitude de taire ou de déformer, se réinventer "Elle a pris ton portable pour poster les photos. Ensuite elle a attendu que je les découvre pour me dire que tu n'avais toujours fait que me manipuler pour pouvoir me faire du mal, que tu m'aimais pas vraiment. Et c'est assez dur à entendre pour un gosse... Elle m'a fait croire que tout le monde était comme ça à l'extérieur. Que tout le monde se manipulait, qu'on ne me voudrait que du mal et qu'elle était la seule qui me voulait que du bien. Elle m'a éloigné de tout Aed, pendant des années et des années j'ai vécu dans le mensonge presque cloitré chez moi en dehors des cours. Elle m'a éloigné de tout et j'osais parler à personne" il tire à nouveau une grande taff "Désolé que t'ai dû en faire les frais, c'était pas mérité"

La vérité. Cette vérité qui aurait pu leur éviter de perdre au moins vingt ans de leur vie, vingt ans d’amitié potentielle. Non, pas potentielle. Aedan était certain que sans cet incident, leur amitié n’aurait fait que grandir et ils auraient été inséparables jusqu’à aujourd’hui. Hélas, la vie nous jouait parfois des tours par très agréables. De ce fait, le jeune homme avait bien l’intention de rattraper ce temps finalement perdu inutilement. Après tout, il n’était pas trop tard. Il n’était jamais trop tard si tous deux le voulaient bien. Aedan secoua doucement la tête et posa une main sur l’épaule de Klaus. « Il n’est jamais trop tard. Tu as fini par t’en rendre compte et c’est l’essentiel. » Que pouvait-il dire d’autre, de toute façon ? Ce qui s’était passé appartenait au passé, maintenant. Il fallait aller de l’avant, recommencer à zéro. Après tout, ils s’étaient connus lorsqu’ils étaient enfants. Les choses avaient certainement beaucoup changé et pour l’un et pour l’autre. Ils devaient réapprendre à se connaître. Dans tous les cas, ça commençait bien. Les voilà déjà en train de se charrier bêtement. « Franchement, ça se voit à peine ! Arrête de chercher la petite bête ! » Il sourit à nouveau comme un con. Il était content. Il était réellement heureux d’avoir décidé de se faire tatouer aujourd’hui, de ne pas s’être dégonflé et d’avoir franchi le seuil de cette porte. Sans quoi, il n’aurait peut-être jamais revu son ami d’enfance.

Ils se posèrent donc sur une terrasse non loin de là pour discuter plus tranquillement. Et ça commençait par une clope pour tous les deux. Aedan ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire amusé. « Je vois qu’on a au moins un point commun. » Il accepta la clope proposée par Klaus et lui piqua son briquet par la même occasion. Tant qu’à faire. Une fois la clope allumée, il tira un bon coup dessus. Niklaus semblait vouloir la même chose que lui. A savoir, rattraper le temps perdu. Aedan se sentit bien plus heureux de l’entendre qu’il ne l’aurait cru. Il sourit comme un con à ses propos, d’ailleurs. « Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de l’entendre ! De toute façon, si tu avais refusé, je t’aurais harcelé jusqu’à ce que tu acceptes. » Un rire franc passa le seuil de ses lèvres avant qu’il ne prenne une nouvelle bouffée de ce tabac nocif, mais dont il avait bien du mal à se passer.
Aedan finit par s’enquérir sur la vie de Niklaus, à commencer par son travail. Il semblait avoir bien réussi. Les propos de son ami lui firent hausser les épaules. « Je ne sais pas si j’ai réussi, mais je fais de mon mieux. Disons que c’est ce que j’ai toujours voulu faire, ou du moins, depuis longtemps, alors je me suis donné le moyens d’y arriver. » Il avait beau jouer les modestes, il était tout de même fier de sa réussite. « J’ai ouvert mon propre cabinet. Il est petit, mais on s’en sort bien ! Et puis…tu devineras jamais qui bosse avec moi. » C’était sa petite fierté. L’ancien président de ce pays avait choisi son cabinet pour y travailler. Le sien. Pas un grand cabinet renommé. Quand il y repensait, Aedan avait parfois encore du mal à le croire.

Et puis, tout à coup, Klaus lui dit que sa mère avait été à l’origine de tout. En effet, ça expliquait pas mal de choses, après coup. « Hey. C’est normal de croire sa mère à cet âge-là. Ne t’en fais pas, c’est oublié. » Il eut tout de même un pincement au cœur en repensant à tout ça et en se disant que son ami devait avoir vécu des choses pas très cools par la suite – de ce qu’il venait de lui dire. Bordel. Il posa sa main sur l’avant-bras du jeune homme, compatissant. « Je n’avais aucune idée de ce que tu vivais à l’époque. Mais je pense que toi-même, tu ne devais pas en avoir conscience à ce moment-là. Par contre…je ne sais même pas quoi dire. Comment une mère peut faire ça à son enfant ? L’isoler de tout le monde ? C’est pas comme ça qu’on s’épanouit… » Il retira sa main, mais observait toujours Klaus. Ce qu’il aurait aimé pouvoir être là pour lui pendant les moments difficiles. « Je suis désolé de ne pas avoir été là quand tu en avais besoin… » Idiot. Pourquoi commençait-il à culpabiliser ? Il savait qu’il n’y était pour rien, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il aurait dû insister pour le revoir. Il poussa un soupir et secoua doucement la tête. « Je sais que ça ne sert à rien de ressasser le passé, mais si tu as envie d’en parler davantage, n’hésite pas. » Il lui adressa un petit sourire sincère. C’était la moindre des choses. « Et sinon, tu as quelqu’un dans ta vie ? » Comment ça, il passait du coq à l’âne ?

« Je vois qu’on a au moins un point commun. » pas forcément le meilleur mais c'est amusant de l'amener comme ça "Notre futur cancer ? Avec un peu de chance on aura aussi peut-être notre chambre d'hôpital en commun" humour un peu limite peut-être pour certain. Mais il n'est pas de ceux qui font comme si les risques n'existaient pas. Il fume pas mal, il sait que ça peut arriver, alors il préfère en rire plutôt que de flipper. Après pour le coup, peut-être qu'Aedan ne fume pas autant que lui. Il lui souhaite même. Il ne fait pas partis des pires mais il a bien du mal à passer une journée sans fumer. « Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de l’entendre ! De toute façon, si tu avais refusé, je t’aurais harcelé jusqu’à ce que tu acceptes. » le rire qu'il lui provoque lui fait quelque peu toussoter sa fumée et il le pointe de l'index "Dis c'est pas contraire à la loi ça M'sieur l'avocat ?" mais aucun besoin d'en arriver la. Comme il lui a dit, il n'attendait que ça. L'occasion se présente enfin, ça serait stupide de la repousser. Surtout quand lui aussi a envie de renouer. Parce qu'ils auraient pu se retrouver sans qu'Aedan n'ai la moindre envie de replonger dans le passé. Peut-être bien qu'il n'est jamais vraiment passé à autre chose en fin de compte, le blond. « Je ne sais pas si j’ai réussi, mais je fais de mon mieux. Disons que c’est ce que j’ai toujours voulu faire, ou du moins, depuis longtemps, alors je me suis donné le moyens d’y arriver. » Si. Il a réussi. Non seulement il fait un métier de prestige mais en plus il le fait parce que c'est ce qu'il a toujours voulu faire et non pour faire plaisir à d'autres. Il a réussi, la question ne se pose même pas. « J’ai ouvert mon propre cabinet. Il est petit, mais on s’en sort bien ! Et puis…tu devineras jamais qui bosse avec moi. » curiosité piquée. Une personnalité importante ou bien une connaissance qu'ils ont tout les deux de l'époque où ils se fréquentaient encore ? "Hmm Britney Spears ? J'ai droit à combien de chance ?" sourire qui s'étire jusqu'à ses oreilles "Bon okay dis moi, j'voudrais pas non plus te faire trop trépigner" mais s'il s'agit vraiment d'une célébrité dans son petit cabinet alors il comprend l'enthousiasme. Si prendre des nouvelles est une bonne chose pour se mettre à jour sur la vie de l'autre il reste ce besoin d'aborder ce qu'il s'est passé il y a de cela des années. Parce que maintenant qu'il en a l'occasion il veut s'expliquer. Il en a besoin. Besoin qu'il comprenne, besoin d'être compris pour que ça puisse enfin être derrière lui. Besoin de faire son mea culpa aussi parce qu'il n'en a, au final, jamais eu l'occasion avant maintenant. Ayant compris sa faute trop tard pour ça. Il déballe tout, Klaus. Lui explique enfin. Soulage un peu sa conscience « Hey. C’est normal de croire sa mère à cet âge-là. Ne t’en fais pas, c’est oublié. » c'est vrai. Il a raison. C'est une réaction plutôt normal. Mais il se dit également qu'il n'aurait peut-être pas du douter si facilement de son ami. Blessé il ne lui a même pas laissé une chance de s'expliquer, il a refusé de l'écouter. Son regard dévie sur la main amicale qui sur son bras se pose « Je n’avais aucune idée de ce que tu vivais à l’époque. Mais je pense que toi-même, tu ne devais pas en avoir conscience à ce moment-là. » non, ça c'est certain « Par contre…je ne sais même pas quoi dire. Comment une mère peut faire ça à son enfant ? L’isoler de tout le monde ? C’est pas comme ça qu’on s’épanouit… » rire nerveux cette fois ci. C'est sûr que sa mère est un cas spécial. Est ce qu'on peut même réellement continuer à appeler ça une mère ? "C'est pas mon épanouissement qu'elle voulait, c'est le sien, c'était purement égoïste. Elle a fait un enfant pour avoir quelqu'un qui l'aimerait, qui l'admirerait et qui boirait ses paroles comme de l'eau bénite. Et c'est ce que j'ai fait. En m'éloignant des autres, en me faisant même avoir peur d'eux au final elle m'a rendu plus présent pour elle. Absolument toute mon affection était focalisée sur elle, et c'est ce qu'elle voulait." impossible de voir sa mère différemment que comme cette personne égocentrique maintenant. Elle n'avait jamais pensé à son bonheur à lui, elle n'a toujours voulu que le sien. « Je suis désolé de ne pas avoir été là quand tu en avais besoin… » il secoue la tête, refusant qu'il s'excuse pour quelque chose sur laquelle il n'a pas eu l'opportunité d'agir "Je t'ai exclu de ma vie Aed, comment tu aurais pu ? T'y es pour rien dans tout ça, même dans l'absence de soutient, parce que c'est moi qui l'ai rejeté au final" non, même de ça il ne peut se blâmer, le brun. Lui pour le coup, il n'a vraiment fait que payer les pots cassés dans cette histoire. « Je sais que ça ne sert à rien de ressasser le passé, mais si tu as envie d’en parler davantage, n’hésite pas. » il n'en parle pas habituellement. Il n'y a que River qui soit au courant de toute cette histoire. Mais Aedan est la personne qui est le plus concerné par tout ça, parce qu'il était la. Il est probablement celui qui est le plus légitime à recevoir la vérité "Y'a peut-être encore quelques trucs que je devrais te dire oui" mais il va tenter d'être bref pour ne pas le faire chier avec toute cette merde trop longtemps non plus. Mais il mérite la vérité. Cependant vu ce qu'il a à dévoiler il préfère attendre que la serveuse ai fini de déposer les cafés et soit repartie. Il la remercie d'un signe de la tête et de deux doigts, il fait tourner machinalement sa sous-tasse"Quand j'ai compris que ça clochait, quand j'ai compris qu'elle n'avait fait que me mentir et me manipuler j'ai..." voilà pourquoi il n'en parle jamais. Dur de confesser une telle faiblesse pour le control freak qu'il est "J'ai perdu le contrôle, littéralement, comme si mon esprit avait quitté mon corps pour ne laisser place qu'à la colère, la rage même" sans parler de la déception, de l'effondrement de tout ce qu'il croyait vrai et sur quoi il avait construit sa vie depuis tout ce temps. "J'ai déraillé" pas supporté d'avoir passé de si longues années cloitré chez lui à passer à côté de son adolescence "Je l'ai frappé" s'il son réflexe premier a été de baisser les yeux, par honte, il soutient finalement son regard. Pour ne pas louper sa réaction. Il se demande s'il va y voir de la déception, de la peur, du dégoût. "J'arrivais plus à m'arrêter, c'est mon père qui a dû intervenir. C'est comme ça que tout a pris fin. J'suis allé en centre de redressement après ça et mes parents ont divorcés" parce qu'il en a fallu du temps à mon père pour comprendre que sa femme disjonctait totalement. Il l'a payé ce qu'il a fait à sa mère. Il l'a déteste toujours autant mais il a tout de même honte de cet acte. Pourtant il estime que c'était mérité, simplement il ne s'est plus reconnu ce jour la et depuis il a très très peur de retomber dans cet état incontrôlable. Il lève finalement sa tasse comme s'il s'agissait d'un verre et ponctue cette macabre nouvelle d'un "A la tienne" s'il ne décide pas de le rejeter à son tour pour ses actes alors ça sera une victoire. Il boit une gorgée puis repose la tasse avant de recaler sa clope entre ses lèvres « Et sinon, tu as quelqu’un dans ta vie ? » sourcil arqué. Changement soudain d'ambiance mais pourquoi pas ! Simplement la dessus ça devient plus compliqué d'être transparent. "Non" il ne peut dire à personne qu'il est amoureux de celle qu'il devrait voir comme sa sœur maintenant. Certes ils n'ont pas le même sang mais ce titre il joue quand même et ça leur pourris la vie "Je suis libertin, y'a pas beaucoup de femmes ou même d'homme qui acceptent d'être en couple avec quelqu'un de non exclusif" d'ailleurs s'il n'était pas libertin River et lui seraient sûrement ensemble, quitte à se cacher. Sauf que l'idée d'appartenir entièrement à une seule personne, même son corps, il est allergique. Ca lui rappelle trop ce passé avec sa mère. Il n'appartient à personne. Il a besoin d'une très grande liberté. La seule chose qu'il a a offrir à River c'est son cœur. Ca il ne le partagera pas avec d'autres. C'est déjà pas mal non ? "Et toi ? Les filles te courent toujours autant après ?" en réalité ses souvenirs ne sont pas tous très intactes mais il semble se rappeler qu'il avait déjà son petit succès à l'époque. En était il conscient ça c'est une autre question.

Aedan lâcha un petit rire aux propos de Klaus concernant la cigarette. En réalité, il n’y avait pourtant pas de quoi rire, mais il savait que son ami avait voulu faire l’humour. De toute façon, ils connaissaient tous deux les risques. Combien de fois, les proches d’Aedan avaient-ils déjà tenté de le faire arrêter ? Mais il n’avait même jamais essayé. Il n’en avait pas envie. Pas pour l’instant. Peut-être qu’un jour, il essaierait, mais ce jour n’était pas encore arrivé. « Idiot ! » C’était dit avec une certaine affection, si si. En réalité, il était vraiment heureux de retrouver cet ami qu’il avait cru perdu pour toujours. Il retrouvait même quelques réflexes d’avant, bien qu’ils aient évidemment été très jeunes à l’époque. Dans tous les cas, il se sentait à l’aise avec Niklaus, c’était presque comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Et pourtant…il s’en était certainement passé des choses depuis qu’ils s’étaient vus pour la dernière fois. « Contraire à la loi ? Allons, si ça reste entre nous, il ne se passera rien ! » Petit clin d’œil taquin avant de tirer sur sa clope. « Tu sais quoi ? Je pense que me faire tatouer aujourd’hui a été la meilleure décision de ma vie ! » De sa vie carrément ? Peut-être exagérait-il un peu, mais c’était pas loin, pas loin du tout.
Ils enchaînèrent en parlant de leur vie professionnelle et Aedan ne put s’empêcher de parler de l’un de ses confrères. Et pas des moindres. Evidemment, son interlocuteur plaisanta une nouvelle fois, ce qui fit rire l’avocat. « Très drôle ! Je pense que Britney serait plus susceptible de m’engager plutôt que de bosser avec moi. » Cette conversation n’avait vraiment ni queue ni tête, mais c’était justement ce qui la rendait si agréable et intéressante. « C’est l’ancien président. Tu te rends compte ?? Il a voulu bosser avec moi ! Moi ! Y a des tas de grands cabinets prestigieux et il a choisi le mien. Mon tout petit cabinet où on est que quatre. Je te jure…j’ai pas compris et je crois que je comprends toujours pas. » Mais il était on ne peut plus fier de compter un homme comme Cameron dans ses rangs.

Mais voilà qu’ils se mirent à reparler du passé et de ce qui avait causé ce qui s’était passé entre eux. La mère de Klaus. Ce dernier commença d’ailleurs à se confier, à tout lui déballer. Et Aedan écouta sans l’interrompre, le laissant vider son sac. Aedan se sentait bêtement coupable de ne pas avoir pu être là pour son ami, alors que, comme il venait de le dire, il n’y était pour rien. Il avait été rejeté et il n'avait pas insisté par la suite. Le jeune homme invita son ami à continuer s’il désirait se confier davantage et inutile de dire qu’il ne s’était pas du tout attendu à ça. Était-il choqué par ces révélations ? Peut-être un peu. Il s’agissait tout de même de sa mère. Mais d’un autre côté, sa perte de contrôle, son accès de rage…c’était compréhensible avec tout ce qu’il avait vécu. « Bordel, je ne m’attendais pas à ça. Tu en as vraiment vu des vertes et des pas mûres. Ça a dû être dur au centre… » Ce qui lui faisait étrangement penser à Elijah. Lui aussi avait fait un petit séjour en centre de redressement. Le même ? Peut-être qu’il connaissait même Klaus ? Peu importe, ce n’était certainement pas quelque chose de primordial, là, tout de suite. « Je sais que tu vas encore m’engueuler, mais…je suis vraiment désolé. J’étais loin d’imaginer que tu aies pu avoir une vie aussi difficile…Mais maintenant ça va… non ? » Et si ça n’allait pas, cette fois, Aeda serait là.

Afin de passer à un sujet moins sérieux et peut-être un peu plus joyeux – du moins, il l’espérait, car les histoires de cœur n’étaient hélas pas toujours joyeuses – il interrogea donc son interlocuteur sur son éventuelle vie amoureuse. Sa réponse lui fit arquer un sourcil avant qu’il ne se mette à rire doucement. « Sérieux ? Si je m’attendais à ça ! Mais ouais…j’imagine que ça ne doit pas être simple de trouver quelqu’un. Moi-même, je ne l’accepterais pas et pourtant, je pense être très ouvert d’esprit. » Il haussa les épaules. « Mais je suis quelqu’un de très jaloux quand je suis avec quelqu’un. » Au moins, il l’admettait ouvertement. A l’heure actuelle, il n’avait personne, alors la question ne se posait pas vraiment. « Mais je suis sûr qu’il y a quelqu’un quelque part qui sera prêt à t’accepter comme tu es. » Il lui sourit doucement avant de regarder son ami avec de gros yeux. Qu’est-ce qu’il racontait encore ? « Hein ? J’étais un gamin à l’époque, je pensais pas à ça. Attends…tu veux dire que toutes les filles qui disaient vouloir être mes amies voulaient m’épouser, c’est ça ? » Il se mit à rire. Il ne s’était jamais posé la question, mais il était vrai qu’enfant, pas mal de filles lui tournaient autour. « Pour tout te dire…je n’ai été amoureux qu’une seule fois à ce jour…et ça s’est très mal terminé. » C’était le cas de le dire. Penser à Elvyra lui faisait toujours mal, malgré les années qui avaient passé. Mais quand on aimait vraiment quelqu’un, quand on imaginait déjà son avenir avec cette personne, il était bien difficile d’oublier. « En attendant, je profite. Disons que j’ai une très bonne amie avec qui je ne fais pas que discuter. » Il rit doucement en pensant à Rosylia. Dire qu’ils ne faisaient pas que discuter était un euphémisme. « J’ai joué le rôle de son fiancé pendant quelques temps. Nos parents – et surtout les siens – voulaient à tout prix nous caser ensemble et arranger notre mariage. On a joué le jeu un moment avant qu’elle décide d’envoyer balader ses parents. Mais entretemps, on a créé un lien très fort. Parfois, je suis d’autant plus surpris qu’il n’y ait jamais eu de sentiments amoureux entre nous, tu vois. » Bon sang, pourquoi racontait-il tout ça ? En même temps, il n’en avait pas honte et puis, Klaus s’était confié à lui aussi. Même si ce n’était clairement pas la même chose. « A part ça, on peut dire que j’ai vécu une vie plutôt tranquille. » Surtout comparé à Niklaus. « Sérieux… ça me paraît toujours surréaliste que tu sois là, en face de moi. »  

« Idiot ! » n'empêche que ça le fait vraiment rire cette connerie ! « Contraire à la loi ? Allons, si ça reste entre nous, il ne se passera rien ! » Qu-oi ? Il aurait fallut qu'il se laisse gentiment harceler sans rien dire c'est ça ? .. Bon okay. C'est lui donc ça va, il a le droit. Après tout ce temps perdu faut bien le rattraper non ? « Tu sais quoi ? Je pense que me faire tatouer aujourd’hui a été la meilleure décision de ma vie ! » rire spontané qui lui échappe. De sa vie ? "Rien que ça ? Tu m'en vois flatté !" c'est vrai que ces retrouvailles étaient assez exceptionnelles vu les circonstances. Ils ont même faillit se séparer sans se reconnaitre. Ca aurait vraiment été con pour le coup. Mais les voilà qui renouent enfin vingt piges plus tard. Aedan est probablement son plus gros regret. L'avoir rejeté comme ça. Pour quelque chose qu'il n'avait même pas fait au final. Une raison de plus de détester sa mère. Elle les a privé d'une belle et longue amitié. Aed a dû le remplacer depuis le temps, et c'est normal. Mais sans toute cette merde ils auraient pu évoluer ensemble, se soutenir et s'accompagner. Les choses seraient bien différentes. « Très drôle ! Je pense que Britney serait plus susceptible de m’engager plutôt que de bosser avec moi. » il hausse brièvement les épaules en penchant la tête sur le côté "C'est pas faux" et tire une nouvelle latte sur sa clope. Mais du coup qui ? Le choix est vaste, les possibilités nombreuses ! « C’est l’ancien président. Tu te rends compte ?? Il a voulu bosser avec moi ! Moi ! Y a des tas de grands cabinets prestigieux et il a choisi le mien. Mon tout petit cabinet où on est que quatre. Je te jure…j’ai pas compris et je crois que je comprends toujours pas. » ils en deviennent tout rond ses yeux. Abasourdis par la nouvelle "Mais noon ??" pas qu'il remette sa parole en doute hein, juste l'effet de surprise. Il ne s'y attendait vraiment pas. Il secoue la tête en fermant les yeux comme pour se réveiller "Donc tu veux dire que toi, tu connais l'ancien président et qu'en plus de ça vous rigolez autour de la même machine à café ?" wahou c'est une histoire de dingue quand même ! C'est vrai qu'on y pense pas assez souvent à ce que deviennent les présidents après leur mandat. Enfin ceux qui s'y intéressent doivent le savoir si mais c'est vrai que Klaus ne cherche pas plus que ça à savoir. Ca doit avoir une certaine classe d'être défendu par l'ancien président quand même, ça doit même être compliqué de le contredire. Bon point pour Aed la dedans, c'est le gros lot qu'il a touché la. Donc oui, on peut en déduire qu'il a bien réussi sa vie professionnellement. Ne pas se focalisé sur le présent et parler du passé était inévitable. Une nécessité pour se comprendre et réellement tourner la page la dessus. Il aurait pu s'arrêter au pourquoi du comment, le blond. Mais il a jugé bon d'être transparent la dessus. De lui raconter l'histoire dans son entièreté. Et bien sûr, il l'a voit la surprise sur le visage de son ami retrouvé. Il n'en est pas fier de ça, tellement hors de contrôle qu'il a eu l'impression d'être possédé « Bordel, je ne m’attendais pas à ça. Tu en as vraiment vu des vertes et des pas mûres. Ça a dû être dur au centre… » de la compassion. Il aurait pu le juger et même le condamner pour cet acte impardonnable et pourtant c'est de la compassion qu'il montre. Cet homme le surprendra toujours. "C'était pas évident" il n'y en a eu qu'un avec qui il a pu réellement parler mais il est partis peu de temps après son arrivée. Tout le reste du temps il a été seul, à observer. Il ne pouvait faire que ça étant vraiment dans l'incapacité totale de sociabiliser. Il a bien essayé, mais ce dans quoi il excellait c'était faire fuir plus qu'autre chose. « Je sais que tu vas encore m’engueuler, mais…je suis vraiment désolé. J’étais loin d’imaginer que tu aies pu avoir une vie aussi difficile…Mais maintenant ça va… non ? » effectivement il a envie de lui foutre une claque derrière le crane. "Oui arrête de t'excuser" il sourit malgré tout "Pis bon j'imagine que personne n'imagine ce genre de vie de toute façon donc ça aurait été curieux que tu puisses le deviner. Ceci dit ça t'aurais peut-être ouvert une carrière dans la voyance ! Mais oui maintenant tout va beaucoup mieux rassure toi" heureusement d'ailleurs parce que tout ça ça avait déjà duré beaucoup trop longtemps. Sans parler du temps qu'il lui a fallu pour s'adapter au monde, aux gens. Au moins maintenant il sait tout sur ce qu'il s'est passé. Ils peuvent enchainer sur un sujet plus léger. Le cœur et la sexualité. Deux choses qui ont parfois du mal à s'accorder. Même si en soit sa plus grosse barrière ça n'est même pas sa sexualité mais ce lien familial construis donc il voudrait pouvoir se débarrasser. Mais visiblement apprendre qu'il est libertin le fait rire. Ce qu'il comprend, c'est peu courant du coup ça éveille souvent la surprise chez les gens. Et recevoir une info qu'on ne se serait jamais imaginé, dans certaines circonstances, ça peut faire rire. Si certains pourraient trouver ça maladroit voir un peu vexant ça n'est pas son cas. « Sérieux ? Si je m’attendais à ça ! Mais ouais…j’imagine que ça ne doit pas être simple de trouver quelqu’un. Moi-même, je ne l’accepterais pas et pourtant, je pense être très ouvert d’esprit. » c'est clair que la ça demande une très grande ouverture d'esprit. Et peut de personnes sont capables de l'accepter, même en essayant « Mais je suis quelqu’un de très jaloux quand je suis avec quelqu’un. » sentiment qu'il comprend. Qu'il vie aussi d'ailleurs, mais d'une façon différente « Mais je suis sûr qu’il y a quelqu’un quelque part qui sera prêt à t’accepter comme tu es. » il sourit. Il n'y en a qu'une qui compte vraiment pour lui "Tu sais je suis jaloux aussi seulement c'est le coeur qui compte pour moi. Le corps, le sexe, c'est différent dans ma tête. Il peut y avoir du sexe sans sentiments. Pour t'expliquer de façon grossière, pour moi c'est pas différent que d'aller se faire faire un massage avec un pote ou une bonne partie de badminton. Juste une activité physique qui fait du bien. Après si les sentiments s'en mêle la c'est très différent. Je suis jaloux si la personne que j'aime a des sentiments pour quelqu'un d'autre. Si son coeur n'est pas qu'à moi. Mais si elle baise sans aucun sentiment la j'en ai rien à foutre, si elle a pris son pied alors tant mieux. L'autre personne a eu son corps mais il n'aura jamais ce que moi j'ai" oui il le sait, c'est compliqué à assimiler pour la grande majorité des gens. Mais lui s'il est en couple il ne se considère comme trompé qu'au moment où la personne qu'il aime ressent une attirance autre que physique pour quelqu'un d'autre. « Hein ? J’étais un gamin à l’époque, je pensais pas à ça. Attends…tu veux dire que toutes les filles qui disaient vouloir être mes amies voulaient m’épouser, c’est ça ? » il hoche vivement la tête avant de se mettre à rire également. Le pire c'est que y'en avait probablement beaucoup qu'auraient réellement voulu être son amoureuse ! Lui il était plutôt le bon pote, le gamin un peu potelé qui amusait la galerie. Et il s'en foutait totalement à l'époque d'attirer personne. « Pour tout te dire…je n’ai été amoureux qu’une seule fois à ce jour…et ça s’est très mal terminé. » "Oh.." il a espéré une réponse moins triste mais les histoires d'amour qui finissent mal c'est assez courant en fin de compte "Qu'est ce qu'il s'est passé ?" ben ouais il y peut rien, curieux de nature, mais il comprendra s'il préfère ne pas se remémorer ça. « En attendant, je profite. Disons que j’ai une très bonne amie avec qui je ne fais pas que discuter. » son sourire s'étire un peu plus et il boit une gorgée de café. Est ce que c'est juste amicale/sexuel ouuu ? Ou bien y'a un ptit truc derrière ? Un attachement un peu spécial qui se développe ? L'un et l'autre sont possible après tout. « J’ai joué le rôle de son fiancé pendant quelques temps. Nos parents – et surtout les siens – voulaient à tout prix nous caser ensemble et arranger notre mariage. On a joué le jeu un moment avant qu’elle décide d’envoyer balader ses parents. Mais entretemps, on a créé un lien très fort. Parfois, je suis d’autant plus surpris qu’il n’y ait jamais eu de sentiments amoureux entre nous, tu vois. » pas de sentiment du coup. Ca répond à sa question. S'ils s'éclatent ensemble tant mieux ! Par contre le reste de son histoire le faire halluciner "Attend ça existent encore ici et maintenant les gens qui veulent faire des mariages arrangés ?" il lève les yeux au ciel et se frotte le front contre le dos de sa main avant de remettre sa clope dans sa bouche "Truc de dingue c'est vraiment ridicule" et d'un stupide. « A part ça, on peut dire que j’ai vécu une vie plutôt tranquille. » il rit légèrement "Ouais, à part les merdes de notre passé tout va bien. C'est peut-être bien le plus important au final, que ça aille bien maintenant" et ça même s'ils ne sont pas en couple. Après tout ça n'est pas quelque chose d'indispensable au bonheur. A la sérénité. « Sérieux… ça me paraît toujours surréaliste que tu sois là, en face de moi. » il hoche la tête en soufflant sa fumée, un air amusé accroché au visage "C'est clair, j'suis même pas sûr de réussir à réaliser. Je m'en rendrais peut-être plus compte demain matin en me réveillant et en calant que non, c'était pas un rêve !"

Oui, la décision de se faire tatouer était la meilleure décision qu’il ait prise récemment. Car ça lui avait permis de retrouver son ami d’enfance qu’il pensait avoir perdu à jamais. Et jamais il ne regretterait ce choix. « Ouais, rien que ça ! On aurait pu ne jamais se revoir si je m’étais dégonflé ! Ou si j’avais décidé d’aller dans un autre salon. » Il sourit, content. Il essayait toujours de prendre des décisions qu’il ne regretterait pas plus tard, même si ce n’était pas infaillible. Mais celle-ci l’était sans conteste. Ils avaient tellement de temps à rattraper et Aedan ne savait même pas par quoi commencer. Il avait mentionné son travail et son collègue exceptionnel. D’ailleurs, Niklaus semblait très surpris d’apprendre qu’Aedan travaillait avec l’ancien président. En même temps, pouvait-on lui en vouloir ? Absolument pas. C’était probablement la réaction de tout le monde. « C’est dingue, non ? J’ai cru que j’étais en train d’halluciner quand il s’est présenté au cabinet. Je l’admire et le respecte beaucoup. Je pense qu’il peut m’apprendre pas mal de choses. » C’était le cas. Il buvait la moindre de ses paroles, constamment. Mais ils n’étaient pas là pour parler de l’ancien président. Ils étaient là avant tout pour parler d’eux. L’avocat avait été loin de se douter de ce qu’avait traversé Niklaus et il s’en sentait désolé, même s’il n’était pas au courant et même s’il n’aurait pas pu faire grand-chose à l’époque.

« Je suis soulagé d’apprendre que ça va mieux. Et puis, maintenant, je suis là. Tu pourras toujours compter sur moi si tu as besoin d’un coup de main. » Il était sincère. Malgré les années qui avaient passé, il sentait toujours une certaine connexion entre Niklaus et lui, cette connexion qu’il avait déjà ressenti lorsqu’ils étaient gamins. Il ne comptait plus le lâcher maintenant qu’il l’avait retrouvé.
Arriva le sujet de leur vie amoureuse et, en l’occurrence, de la sexualité assez particulière de son ami. Ce dernier tenta d’ailleurs de lui expliquer un peu les choses, sa vision. « Je vois. Et je comprends tout à fait. Je ne pourrais pas faire ça, mais je comprends. Et je ne te jugerai pas. Chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend, après tout ! » Il le pensait. Jamais il n’allait critiquer ou condamner quelqu’un pour son mode de vie, sauf si celui-ci le mettait en danger. Les voilà donc en train de parler de leurs histoires de cœur et Aedan avait évidemment mentionné son histoire ratée avec son premier amour. Elvyra. Le jeune homme poussa un petit soupir. « C’est sans doute le plus gros regret de ma vie…En fait, on n’a jamais vraiment été ensemble, on se tournait autour et je ne sais même pas pourquoi je ne lui ai jamais avoué ce que je ressentais vraiment. Toujours était-il qu’un jour, je voulais lui faire une surprise, je me suis pointé avec un gros bouquet de fleurs à la main et je l’ai vue dans le même lit qu’un autre mec. » Il tira sur sa clope en se traitant mentalement d’idiot. Ça aurait pu se passer différemment. Peut-être. Ou peut-être pas. Mais c’était du passé. Et il évitait d’y repenser trop souvent, même si ça arrivait plus qu’il ne le voudrait. « C’est idiot, hein…et puis, elle s’est tirée dans un autre pays. Je suppose que depuis, j’ai un peu peur de m’engager dans une vraie relation. Mais de toute manière, je n’ai pas le temps avec le boulot. » Excuses, excuses. Il trouvait bien le temps de s’envoyer en l’air avec Rosylia.

D’ailleurs, il parla ensuite de sa relation avec la jeune femme à Niklaus. Ce dernier semblait pas mal halluciner sur le mariage arrangé. Aedan leva les yeux au ciel. « Ouais, ça existe encore. Surtout dans les familles de riches ou de bourges. » Ironique qu’il dise ça car sa famille n’était pas bien différente vu que ses parents tenaient absolument à caser sa sœur avec un mec qu’ils auraient choisi. « Ça me sidère. Comment peut-on être aussi vieux jeu de nos jours ? Après ça te sort des arguments comme la tradition. N’importe quoi ! » Il secoua la tête. Ces trucs-là l’énervaient pas mal. Chacun devrait pouvoir être libre de sortir avec qui il voulait et d’épouser qui il voulait.
Mais Niklaus avait raison. L’essentiel, c’était que ça allait, maintenant. « Et si on prenait un selfie pour marquer le coup ? D’ailleurs, faudra que tu me passes ton numéro ! Maintenant que je t’ai retrouvé, je te lâche plus. Te voilà prévenu ! » Il lui sourit, taquin. « On fera un truc fun, la prochaine fois ! » A croire que Niklaus réveillait son côté enfantin ou juste son envie de s’amuser un peu.

« Ouais, rien que ça ! On aurait pu ne jamais se revoir si je m’étais dégonflé ! Ou si j’avais décidé d’aller dans un autre salon. » c'est vrai ! Le hasard fait bien les choses pour une fois. Après tout il n'est pas le seul salon de tatouage dans le coin, encore moins dans la ville. Il aurait pu facilement se retrouver chez la concurrence. Ou bien ils auraient pu se croiser ailleurs mais sans se capter ou oser demander à l'autre s'ils ne se connaissent pas. Là, le fait qu'il se fasse tatouer leur a permis de pouvoir parler, échanger, sans quoi ça aurait été plus compliqué. Ou pire, il aurait pu venir ici et être pris en main par sa collègue tout simplement. « C’est dingue, non ? J’ai cru que j’étais en train d’halluciner quand il s’est présenté au cabinet. Je l’admire et le respecte beaucoup. Je pense qu’il peut m’apprendre pas mal de choses. » tu m'étonnes ! C'est pas vraiment le style de mecs qu'on s'attend à voir débarquer et se présenter comme nouveau collègue. Mais oui, il doit en connaitre un paquet de choses, ça doit être très instructif. En tout cas Klaus il trouverait ça très intéressant d'en savoir un peu plus sur l'homme derrière le politique. Lui qui, pendant si longtemps, s'est simplement fié à ce que sa mère lui disait des autres. Mais c'est époque est révolue, et c'est ce qui compte « Je suis soulagé d’apprendre que ça va mieux. Et puis, maintenant, je suis là. Tu pourras toujours compter sur moi si tu as besoin d’un coup de main. » il le fait un clin d'œil, le blond. Il n'hésitera pas. Trop longtemps il n'a plus eu son épaule à ses côtés. Il veut la retrouver cette complicité si forte qu'ils avaient et pour ça ça voulait dire se confier, construire cette relation de confiance. Enfin, la reconstruire.  « Je vois. Et je comprends tout à fait. Je ne pourrais pas faire ça, mais je comprends. Et je ne te jugerai pas. Chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend, après tout ! » il est content qu'il comprenne. En général les gens sont surpris quand il évoque ça, ils ont des préjugés assez ancrés. Puis il explique son point de vue et une fois sur deux c'est mieux compris. Une fois sur deux c'est toujours vu comme bizarre et pervers. Les gens sont tellement tabou dès qu'il s'agit de parler de sexe. « C’est sans doute le plus gros regret de ma vie…En fait, on n’a jamais vraiment été ensemble, on se tournait autour et je ne sais même pas pourquoi je ne lui ai jamais avoué ce que je ressentais vraiment. Toujours était-il qu’un jour, je voulais lui faire une surprise, je me suis pointé avec un gros bouquet de fleurs à la main et je l’ai vue dans le même lit qu’un autre mec. » "Oh merde !" c'est sortis tout seul. Le bat timming. Le vraiment pas de chance pour le coup. Mais après ça n'empêche rien non ? A moins qu'elle ai été en couple avec ce mec mais si c'était juste un plan cul alors quelle importance ? Elle ne pouvait pas prévoir qu'il allait venir lui déclarer sa flamme après tout. Elle pouvait encore ne plus revoir l'autre type et se mettre en couple avec lui si elle l'aimait aussi. Et lui, rien ne l'empêchait de lui dire non ? Enfin sur le coup en interrompant une partie de jambe en l'air ça devait être délicat mais le lendemain ils pouvaient en parler. Alors pourquoi ça a foiré ? Ca n'était pas réciproque ? Elle kiffait le mec avec qui elle était à ce moment la ? « C’est idiot, hein…et puis, elle s’est tirée dans un autre pays. Je suppose que depuis, j’ai un peu peur de m’engager dans une vraie relation. Mais de toute manière, je n’ai pas le temps avec le boulot. » il hausse les sourcils "Attend elle a déménagé su vite que vous avez pas trouvé le temps d'en parler ? Tu lui as pas dis finalement ?" putain vraiment ils n'ont pas géré ce coup la. Ca aurait pu si bien se passer. Bon en imaginant que la fille en question avait des sentiments pour lui. Parce que de son point de vu la, même sans être libertin entendons nous, ce mec avec qui elle couchait n'était absolument pas un obstacle. "Et puis, pas le temps avec le boulot" il sourit, lui lance un regard amusé. "Prend moi pour un con va" il rit légèrement. D'accord il ne doute pas que le boulot d'avocat prenne du temps mais le temps pour s'envoyer en l'air il le trouve. Du temps il en a forcément donc s'il a envie de vivre en couple il le trouvera le temps de construire ça. C'est simplement une question de volonté. Autant dire directement qu'il n'a pas envie de s'emmerder avec ça maintenant, ce qui serait une raison plus que valable aux yeux de Klaus. « Ouais, ça existe encore. Surtout dans les familles de riches ou de bourges. » alors franchement, pour le coup, il trouve ça beaucoup moins bizarre d'être libertin que d'arranger un mariage d'un de ses enfants contre son gré avec une personne qu'il n'a pas choisi. C'est quand même un truc de grand malade ça. Horrible. Il est bien content de savoir qu'il s'est sortis de ça « Ça me sidère. Comment peut-on être aussi vieux jeu de nos jours ? Après ça te sort des arguments comme la tradition. N’importe quoi ! » il secoue la tête "Si on gardait toutes les traditions pourries qu'on a pu avoir au fils des siècles on vivrait vraiment dans un monde de merde" pire que celui qu'on a en ce moment en tout cas. Heureusement que certaines traditions cessent. Parce que le monde évolue tout simplement, et qu'il faut évoluer avec. « Et si on prenait un selfie pour marquer le coup ? D’ailleurs, faudra que tu me passes ton numéro ! Maintenant que je t’ai retrouvé, je te lâche plus. Te voilà prévenu ! On fera un truc fun, la prochaine fois ! » il pointe son index vers lui "Alors, bonne idée, bien sûr, j'espère bien et j'ai hâte !" voilà il a répondu dans l'ordre. Pour commencer il lui file son numéro puis se penche au dessus de la table pour se rapprocher de lui et pouvoir les prendre en photo. C'est seulement au moment de se redresser qu'il voit deux mecs entrer dans le salon de tatouages "Va falloir que j'aille bosser mais on se revoit rapidement d'accord ?" il pose un billet sur la table pour leurs cafés et se lèves pour venir lui faire une accolade "Vraiment content de t'avoir retrouvé Aed !"