Welcome in the family (KARA&DAEMON)

S’il était censé savoir qui était sa petite sœur, celle que son père avait caché à tout le monde, il aurait certainement fait en sorte de la retrouver dès qu’il en aurait eu l’occasion, mais il n’avait pas beaucoup d’informations ni même une quelconque envie de se prendre la tête avec son père qui n’allait clairement rien lui dire sur l’enfant qu’il avait caché à tout le monde. Il se demandait encore comment sa mère pouvait être avec cet homme, comment elle avait réussi à l’aimer pendant des années quand il avait fait autant de mal autour de lui. Enfin, ce n’était clairement ni l’endroit ni le moment de penser à son géniteur ou même à des histoires de famille. La dernière personne qui avait dû quitter son poste dans son entreprise avait laissé une place vide dans son équipe, et c’était assez pour que Daemon décide de lancer une série de recherche de bons profils pour prendre la place de cette personne. Il était connu en tant que producteur et réalisateur de film, des énormes films qui avaient fait le tour du monde, et il était toujours le premier à prendre des personnes qui n’étaient pas des grands professionnels d’Hollywood parce que tout le monde avait le droit à une chance dans ce monde.

« Monsieur Kjærgaard, la prochaine personne a passé est dans la salle d’attente. »

Il arrêta alors de feuilleter l’un des scénarios qu’il avait entre les mains pour laisser entrer la personne qui devait venir se présenter pour ce boulot. Une maquilleuse, surtout avec de l’envie dans le sang, c’était quelque chose qu’il voulait sur son plateau de tournage. Il avait envie de trouver quelqu’un d’aussi compétent que la personne qu’il avait avant, mais une personne à sa manière de faire, une personne qui savait se mettre dans l’équipe et avoir cette chose différente des autres. Il se leva alors de son bureau pour pouvoir l’accueillir comme il se doit, avec du respect, parce que même s’il était connu et qu’il avait la place de PDG de cette entreprise, il se devait de garder une once de respect envers toutes les personnes ici présentes. Une main tendue pour pouvoir lui serrer, il avait une jeune femme juste en face de lui, certainement un peu plus jeune que lui, une brune, elle était très jolie et dans ses yeux il avait l’impression de voir des pétillements, comme si cette chance qu’elle recherchait était presque entre ses mains.

« Asseyez-vous je vous pris. Je vais me présenter en premier et je vous laisserai faire à votre tour. Je suis Daemon Kjærgaard, patron de cette entreprise ainsi que producteur et réalisateur de film. Je suis très heureux de vous accueillir ici et j’ai hâte d’entendre ce que vous avez à me dire sur vous par rapport au poste que vous avez en tête. »

Il s’était assis entre temps en même temps que la personne qui était présente dans son bureau, gardant une atmosphère tranquille et très chaleureuse pour que cette jeune femme ne se mette pas à stresser face à lui.

L’opportunité était arrivée par une annonce trouvée sur les réseaux sociaux. J’avais beau être vendeuse chez Sephora depuis plusieurs mois maintenant, j’aspirais à plus que ce simple statut, j’aspirais à quelque chose de plus grand, quelque chose de plus impactant. Et ce poste de maquilleuse sur un plateau de tournage pour un grand producteur était l’occasion rêvée pour cela. Je n’avais pas beaucoup de lignes intéressantes sur mon CV, très peu de recommandations et une expérience dans le monde du cinéma inexistante mais qui ne tentait rien n’avait rien. Alors j’avais posté ma candidature, accompagnée d’un book des différents looks créé sur mes amies quand j’étais à Pittsburgh, sur mes collègues quand ces dernières avaient accepté, sur Haley et sur moi-même bien entendu. J’espérais sincèrement que cela montrerait mes talents et mon envie de me démarquer aux recruteurs et producteurs de ce film. Je pensais sincèrement que mon nom ne serait pas retenu mais j’avais eu la surprise une semaine plus tôt de recevoir un appel de la société de production. Après un entretien avec le service des ressources humaines, on m’avait proposé un rendez-vous avec le producteur du film lui-même. Je devais bien avoue que cela m’intimidait beaucoup. Je n’étais pas du milieu mais j’avais eu des échos que ce n’était pas un petit joueur et que son nom, que j’ignorais, était reconnu par tous dans le septième art. C’est donc bien stressée et angoissée que je me présentais ce jour devant sa porte. L’attente ne fut pas très longue, ce qui me surpris agréablement. Après avoir serré la main du blond aux yeux hypnotisant, j’avançais dans son bureau. Il était plutôt jeune pour avoir une telle réputation dans un milieu aussi dur que celui du cinéma mais cela ne me gênait pas, j’étais prête à répondre à ces questions, prête à partager ma passion, prête à saisir cette chance qui m’était donné de ne plus être une simple vendeuse, de découvrir une autre facette de ma passion, une autre facette du maquillage. En revanche, je ne pus que m’asseoir brusquement sur la chaise quand le jeune homme me partagea son identité. Le reste de ses paroles ne furent qu’un flou complet car ton cerveau n’avait retenu que ce nom de famille, Kjærgaard. Choquée, surprise et oubliant définitivement pourquoi j’étais dans ce bureau, je restais plusieurs secondes sans dire mot malgré l’invitation du jeune homme. Je finis néanmoins par reprendre le contrôle de mon esprit et a posé une question qui semblait complétement hors contexte. Kjærgaard ? Vous avez un lien avec le politicien danois du même nom ? L’espoir fou que la réponse soit négative, que ce nom soit répandu au Danemark te traversa. Peut-être que ce n’était qu’une coïncidence, que l’homme qui se tenait face à toi n’avait rien à voir avec celui qui avait choisi de t’abandonner sans te reconnaitre 27 ans en arrière. Tu n’avais pas fait de recherche sur ce père inconnu dont ta mère avait confessé l’identité et le métier quelques mois plus tôt, tu avais simplement laissé cette douleur et cette peine de côté pour qu’elles puissent te revenir en pleine face à cet instant…

Ce n’était clairement pas tous les jours qu’on venait lui demander si son père était clairement son père, surtout avec le nom de famille qui n’était pas commun sur Washington, ni même dans le monde du cinéma. Son père n’a jamais été quelqu’un qu’il portait dans son cœur, depuis son plus jeune âge, dès qu’il avait compris à quel point ce n’était clairement pas le bon exemple et tout ce qu’il faisait qui pouvait faire du mal à sa mère et à ses sœurs, il avait créé cette rage et cette haine envers lui. Il était bien heureux de ressembler à sa mère, qu’aucun de ses traits était comme cet homme qui avait passé son temps dans les lits des autres femmes que celui de celle qu’il avait épousé en disant être l’homme le plus loyal et serviable. Il venait de s’assoir en se présentant, et il avait invité cette jeune femme à faire de même comme il avait l’habitude de faire. Mais il n’avait clairement pas prévu qu’elle se stoppe net pendant un instant sans savoir réellement pourquoi avant qu’elle imite le blond en face d’elle. « Kjærgaard ? Vous avez un lien avec le politicien danois du même nom ? », alors qu’il s’attendait à entendre une présentation de la jeune femme suite à la sienne, c’est autre chose qui sortit de la bouche de la brune. Il fronça les sourcils pendant un instant alors que ses yeux de différentes couleurs étaient posés sur la personne qui était en face en essayant de comprendre pourquoi cet abruti qu’il n’avait plus envie de revoir venait dans une conversation pour un entretien d’embauche ? Se redressant alors sur son siège, il resta pendant un instant à la regarder avant de prendre la parole.

« Pour une première impression, vous ne faites pas comme tout le monde visiblement… », il toussa alors une fois avant de reprendre la parole en la regardant dans les yeux, « Oui, j’ai un lien avec le politicien, si vous parlez de l’ancien premier ministre. Désolé du terme que je vais utiliser, mais c’est clairement mon abruti de père. Pourquoi cette question ? »

Bien qu’il ne savait pas ce que la personne avait en tête, encore une personne pour le compte de son père peut-être, il se mit à croiser les bras contre son torse en la regardant, en gardant l’air bienveillant sur son visage, mais son regard pouvait dire autre chose, il était en train de se méfier parce qu’il ne mettait jamais son père sur la table, sauf quand c’était avec sa famille ou les personnes proches de lui. Et là, il ne connaissait clairement pas cette brune, même pas son nom. Il attrapa alors le CV de la jeune femme pour le mettre sous ses yeux, parce qu’il n’avait pas envie qu’un entretien d’embauche finisse en interrogatoire sur ses géniteurs, chose qui n’était clairement pas approprié pour une personne qui était là pour un boulot. Et puis, ce n’était pas difficile, sur sa page Wikipédia tout était marqué comme quoi son père était l’ancien premier ministre, mais le reste n’était pas à découvrir par une inconnue.

« Pouvons-nous reprendre cet entretien d’embauche ? »

Cet entretien d’embauche était probablement une chance unique pour moi d’intégrer le monde du septième art, d’intégrer ce cercle très fermé du monde des maquilleurs professionnels. J’avais conscience que c’était probablement la seule chance que j’aurais dans ma vie d’exercer ce métier mais le choc dû à la révélation du jeune producteur qui me faisait face avait tout bouleverser. Pendant un instant, je me pris à croire que les deux hommes n’avaient aucun lien de parenté où alors un lien très éloigné de type grand oncle ou cousin au quatrième degré. J’envisageais une infinité de possibilité mais le seul à posséder la réponse à mes interrogations se tenait devant moi et c’est ainsi que la question qui me brûlait la langue et le cœur sortit naturellement. Mon interlocuteur parut hésité sur l’attitude à mener face à cette colle que je lui posais. Il est certain qu’il ne pouvait s’attendre à ce genre de question, persuadé que j’étais ici pour le convaincre de m’embaucher sur son film ce pour quoi j’étais venue également à l’origine. Mais le jeune homme aux yeux vairons finit par exprimer à voix haute le pire des scénarios que j’avais imaginé. L’homme qui avait négligé ma mère et m’avait condamné à une vie pleine de désillusions était devenu premier ministre pendant un temps, bien que son mandat semblât terminer d’après l’emploi du passé fait par Daemon. Mais surtout, il avait d’autres enfants, détail que ma mère avait probablement volontairement caché pour que je découvres le pot-aux-roses par mes propres moyens, elle était trop égoïste pour ne serait-ce qu’aider sa fille dans sa recherche d’identité. Et l’un de ces enfants, de toute évidence de quelques années mon ainé se tenait devant moi en cet instant. A vu d’œil, je lui donnais la trentaine, il avait donc environ trois ans de plus que moi, si on comptait les mois de grossesse, notre géniteur était allé voir ailleurs alors que son fils avait à peine deux ans. Le qualificatif que le blond utilisa pour son père n’était pas très amical, ni même aimable, apparemment cet homme qui avait contribué à mon existence n’était pas spécialement apprécié de ceux à qui il avait donné la vie. Restant sans voix le temps de digérer l’information, je vis le producteur reprendre mon CV et le consulter, exprimant son souhait de reprendre l’entretien. Mais j’étais incapable de prononcer un mot, devais-je lui avouer ce que je venais de découvrir ? Et si les mots utilisés contre son père n’était dû qu’à une colère passagère ? Et si sa mère était toujours avec cet homme, qu’elle était heureuse et persuadée qu’elle était la seule à avoir partager le lit du politicien ? Je refusais que ma simple existence puisse briser une famille mais je ne pouvais rester là, bloquée, prostrée, sans un mot ou un geste. J’allais sans doute passer pour une folle mais je n’avais pas vraiment le choix. Cette rencontre avait beau être sortie de nulle part, elle était ma seule chance de connaitre un peu plus mon passé et la famille que j’aurais pu avoir si mon géniteur n’avait pas laissé ma mère en plan avec un polichinelle dans le tiroir. Je… Je… Mon nom est Kara Williams… Et je crois que… marquant une profonde inspiration, je finis par me lancer dans la fosse aux loups. Je crois que je suis votre sœur… Enfin demi-sœur du coup…

Ce n’était clairement pas avec ça qu’il avait envie de finir sa journée de boulot. Daemon, c’était quelqu’un de calme, de réfléchi, pas de prise de tête avec lui, il avait entendu souvent que les acteurs et actrices avec lui aimaient bien sa façon de faire, et puis dès que l’un avait un problème, c’était toujours le premier à être ouvert d’esprit et à faire en sorte que les choses se passent bien pour tout le monde. Mais son histoire familiale, c’était clairement tout un véritable bordel. Quand il était face à son père, il avait l’impression d’avoir un gamin qui ne méritait rien de tout ce qu’il avait eu, des enfants qui savaient se débrouiller seul, une femme qui était certainement la plus belle qu’il aurait pu avoir… Mais non. Dès que Daemon fut assez grand, il en avait appris des choses sur celui qui avait contribué à sa naissance, mais aussi celle de ses sœurs… et certainement à d’autres personnes dans le monde dont il en avait strictement rien à foutre, mais clairement, parce que c’était son pouvoir à lui qu’il voulait, le reste n’était qu’en option. Son père n’avait jamais été là pour sa famille, et il se demandait encore comment sa femme avait réussi à rester un certain temps avec lui, peut-être parce qu’elle avait eu des enfants et qu’il leur apportait la protection nécessaire aux yeux de sa tendre mère… Néanmoins, ils étaient tous grands, et maintenant sa mère ne voulait plus d’histoire avec cet homme, comme Daemon pour être honnête. Bien qu’il pouvait se charger de retrouver les enfants que son père avait eu un peu partout dans le monde, ses sœurs avaient décidé de le faire, parce que Daemon en avait déjà assez fait pour tous quand il tenait tête à celui qui devait avoir une représentation masculine et parentale dans cette famille. Daemon était l’homme de cette famille, le chef comme sa mère le disait tellement et qui faisait rire Daemon parce que c’était sa mère la cheffe.

Il était censé faire un entretien d’embauche, et dès que son père était venu sur la table, c’était ce qu’il voulait faire. Un foutu entretien d’embauche. Il n’avait pas envie d’être désagréable avec la personne en face d’elle, mais il avait au fond de lui envie de s’énerver au plus profond de son âme parce qu’il détestait ce foutu sujet qu’il ne faisait que d’éviter. « Je… Je… Mon nom est Kara Williams… Et je crois que… », il posa son regard vairon sur la personne en croisant les doigts que les choses allaient revenir à la normale avant qu’elle ne se montre plus insistante. « Je crois que je suis votre sœur… Enfin demi-sœur du coup… », il posa alors un regard beaucoup plus vide sur elle avant de passer une main sur son visage et par la suite dans sa chevelure brune qui était la marque de fabrique de sa famille. Un grognement passa la barrière de ses lèvres avant qu’il n’attrape le téléphone qui était posé sur son bureau et qu’il compose un numéro.

« Alexa, oui, est-ce que j’ai des rendez-vous après celui-ci ? … Annule les moi s’il te plaît, j’ai eu un changement de dernière minute. », il ne lâcha pas du regard la personne en face de lui avant de raccrocher et de reprendre la parole, « Alors on va recommencer, on va faire moitié présentation professionnelle et moitié familiale au vu de ce que je viens d’entendre. Je vais finir par croire que mon père avait un penchant pour avoir un seul garçon et visiblement 3 filles à présent. »

Il ne savait pas tellement comment réagir face à une personne qui pouvait dire ce genre de choses, il verrait certainement avec ses sœurs par la suite, enfin en attendant qu'il en apprenne plus sur cette fameuse Kara.

Le choc était violent. Bien que j’aurais pu garder l’information de mon lignage pour moi, je ne pouvais continuer cet entretien comme si de rien n’était, je ne pouvais parler de couleurs, d’idées et de techniques quand l’homme qui me faisait face était peut-être la réponse à tout un pan de mon histoire qui avait été arraché par un homme sans scrupule et sans cœur qui avait laissé une jeune femme sur le bord de sa vie avec un enfant en route, son enfant. J’aurais pu m’enfuir de cette salle, échapper à cette vérité et à ses révélations douloureuses mais cela aurait été la solution de facilité, la solution d’échappatoire, la solution de la lâcheté. Et contrairement à ce géniteur dont je ne connaissais que le nom, je n’étais pas lâche, je ne fuyais pas mes responsabilités. Alors je partageais ma découverte avec le jeune producteur. Le choc fut brutal pour lui aussi et après quelques secondes où il sembla encaisser sans vraiment réussir à parler, il finit par composer un numéro sur le téléphone à sa droite. Allait-il appeler la sécurité et me faire escorter dehors face aux calomnies que je venais de proliférer sur son père ? Allait-il me jeter comme une malpropre, comme une menteuse que je n’étais pas ? S’il le faisait, cela prouverait au moins que dans son cas, la pomme n’était pas tombée loin du pommier… Mais sa réaction fut tout autre, annulant ses rendez-vous, il proposa une autre tournure à notre rendez-vous. Encore sous le choc, je hochais la tête, pas certaine de pouvoir prononcer un mot et encore moins de pouvoir me présenter autant professionnellement que personnellement dans ces conditions. Ma langue finit tout de même par se délier face à une nouvelle révélation. Trois filles ? Votre père a eu trois filles ? Si on enlevait ma personne, cela ne pouvait signifier qu’une chose…J’ai deux sœurs ? Un mélange de joie et d’appréhension me serra le cœur. J’avais toujours été fille unique et la querelle de ma mère avec ma tante m’avait même privé de ma cousine et de mon cousin, j’avais donc grandi extrêmement seule en termes de famille et voilà qu’aujourd’hui, j’avais non seulement retrouvé ma cousine Nora, appris le décès de mon cousin mais en plus je devais avaler le fait d’avoir deux demi-sœurs quelque part à la surface de cette terre. La pilule était dure à avaler bien qu’elle représentait également une bonne nouvelle et de potentielles rencontres, sans doute très étranges… Sont-elles à Washington ? Vos sœurs ? Enfin, je veux dire nos sœurs ?

S’il avait prévu que son père vienne le suivre même dans un pays où il ne se trouvait pas, il aurait certainement fini par se mettre dans une cave ou dans un bunker pour être tranquille, parce que Daemon ne pouvait clairement plus voir son père en peinture depuis des années. Il n’avait pas envie de se prendre la tête avec les histoires de son père, mais visiblement, en tant que son fils, il était toujours pas très loin de tout ce qu’il pouvait bien faire dans son monde, dans le monde de ses enfants. D’un sens, Daemon savait très bien que son père n’était pas le meilleur des pères et qu’il avait certainement fauté quelque part en faisant tous ses voyages, mais le seul garçon de la famille n’avait clairement pas prévu que ça tombe sur lui, de cette manière, sur son lieu de travail. Même dans son univers, dans sa bulle, son père était toujours là pour foutre le bordel et ne jamais le laisser tranquille, et c’était ça qui devenait juste frustrant pour le jeune homme. De toute façon, puisqu’elle était là, il pouvait bien voir lui-même si ce n’était pas une mascarade d’une folle qui avait lu toute l’histoire de son père et qui devait trouver un moyen de se faire de l’argent en un claquement de doigt. Daemon allait certainement lui demander un test, pas de manière péjoratif, mais pour au moins confirmer les faits et que son père se débrouille pour arrêter de foutre le bazar là où il posait les pieds. « Trois filles ? Votre père a eu trois filles ? », il haussa un sourcil quand celle-ci se mit à répéter ce que le blond venait de lui dire. « J’ai deux sœurs ? », il grogna légèrement en passant une main dans ses cheveux. Ce n’était pas encore les siennes pour le moment parce qu’il ne pouvait rien confirmer, ce n’était pas le monde des bisounours non plus. « Sont-elles à Washington ? Vos sœurs ? Enfin, je veux dire nos sœurs ? », il posa son regard sur elle, ce regard si différent des autres avec ses couleurs qui n’étaient pas normales, surtout pour un père comme le sien.

« Alors. Si vous vous étiez réellement intéressés à mon abruti de père, je pense que vous auriez vu qu’il avait trois enfants en tout. Des faux jumeaux, et une petite dernière. Enfin, on est certainement mis en avant quand il n’oublie pas qu’il a des gosses ce merdier. »

Il se redressa légèrement avant d’attraper une photo sur son bureau et de la mettre à plat devant la brune, croisant les bras contre son torse ensuite.

« La plus grande, ma jumelle, Darejani. La plus petite c’est Lone, ma petite sœur. Et la femme qui reste, c’est notre mère à tous les trois. »