Jalousie et règlement de compte - ft Nicholas

jalousie et règlement de compte ;

feat. @Kieran Mendez ☾

outfit — Les muscles de ses bras et de ses jambes se tendent au rythme des coups donnés à son adversaire ; sourcils froncés dans sa concentration intense et lèvres pincées, son souffle est court et ses tempes ruissellent de sueur froide dans son effort. L’homme en face de lui s’appuie fermement sur l’une de ses jambes pour contrer les impacts du zoothérapeute sur les paos accrochés à ses mains ; malgré sa bonne volonté et sa technique de défense correctement oeuvrée, il lui arrive de glisser de temps à autre sur le tatami puisque le trentenaire n’y va pas de main morte. Il faut dire que la boxe est l’une des meilleurs façon que ce dernier a trouvé pour extérioriser tout ce qu’il peut ressentir au quotidien ; évacuer l’accumulation du fardeau qui repose parfois consciemment ou non sur ses épaules. Une voix féminine finit par le sortir de sa frénésie à la fin d'un enchainement particulièrement bien exécuté, qui a bien failli faire perdre l’équilibre à son partenaire.  « Y’a ton téléphone qui sonne j’crois Nicholas ! » L’interpelé relève la tête, met quelques secondes à comprendre les mots qui lui sont adressés et se tourne précipitamment en remerciant la jeune femme.

D’un geste fluide il retire ses gangs et attrape le smartphone. Il prend toujours soin de le laisser traîner sur l’un des bancs dont dispose la grande salle, au cas où un proche l’appellerait en urgence. « Oh salut Sinéad ! Comment tu vas ? » Dit-il avec enthousiasme et d’une voix assez forte avant de s’assoir, tentant de reprendre ses esprits et de calmer son essoufflement passager. lI attrape d’une main habile sa gourde pour s'hydrater, tout en écoutant les mots de son amie à l’autre bout du fil. « Ça va aussi, même si j’ai encore des courbatures de l’autre fois, je dois t’avouer que j’ai du mal à m’en remettre ! » Un gloussement s’échappe de sa trachée tandis qu’il fait tomber quelques gouttes d’eau sur son t-shirt en passant ensuite sa main sur sa bouche. « Mais toi c’est pareil, tu m’as vraiment bien fais transpirer ! Je dois reconnaître que tu as une sacrée endurance. Faut qu’on remette ça bientôt d’ailleurs. » Un petit sourire malicieux orne ses lèvres et ses yeux se plissent dans un amusement certain lorsque son amie d’enfance approuve ses paroles au détour de quelques mots de plus. Ils discutent ainsi encore plusieurs minutes, le psychologue se relevant pour faire quelques pas, son regard rieur. « En même temps que ferais-je sans vous mademoiselle Sorvïk ? » L'homme finit par écourter l’appel lorsque ce dernier se rend compte que son partenaire d’échauffement commence à s’impatienter et qu'il se dirige vers une autre personne pour poursuivre son exercice. « Bon je te laisse, je te rappelle plus tard si tu veux ? À toute à l’heure. » Le temps de déposer son cellulaire près de ses affaires puis le psychologue récupère ses gangs de boxe avant de retourner près du petit groupe.

Le temps d'échanger quelques paroles puis il finit par repérer Kieran un peu isolé des autres membres du club en train de s’acharner contre un punching-ball ; la tige métallique sur laquelle le sac de frappe est accroché crisse inlassablement dans un bruit aigu caractéristique de chaînes frottant entre elles. Le zoothérapeute s’approche de lui et lui offre une tape dans le dos pour annoncer sa présence. « Ce pauvre punching-ball t'a piqué ta fiancée pour que tu le malmènes de la sorte ? » Ajoute-t-il à son geste amical, avec autant de légèreté que de cynisme. En voyant son regard pas franchement très accueillant ou sympathique, il passe ses doigts à l’arrière de sa tête, observant son homologue d’un air assez interrogateur. « Tu veux pas venir t’échauffer avec nous plutôt ? » Ne se doutant évidemment pas une seule seconde que la colère émanant du lieutenant de police puisse-être en lien direct avec lui, l’homme se montre pour l'instant bienveillant à son égard, n’appréciant pas particulièrement voir quelqu’un ruminer dans son coin.