l'équilibre, tout est une notion d'équilibre (Charlie)

\|	L'équilibre, tout est une notion d'équilibre ; @charlie summers

L'équilibre, tout est une notion d'équilibre, trouver la balance au dessus du vide. j'ai mal au crâne, mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne ; trop fragile, l'équilibre se brise dans la main des hommes. à danser sur le fil comme des funambules, le réveil sonne ; bipède a du mal à digérer la pomme —

outfit — (mi-octobre) Quatre murs qui se rapprochent ; comme un étau ils se referment sur lui, sans échappatoire il ferme les yeux comme si le simple fait de ne plus les voir les ferait soudainement disparaitre ; mais les murs sont toujours là, il les sent tout autour qui frôlent ses bras, finissent par compresser son thorax jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Puis ses yeux azurs s’ouvrent violemment, fixant le plafond blanchâtre dont il connait les moindres imperfections ; les draps mouillés et le corps en sueur il pose ses deux pieds fermement sur le parquet. Ce n’était rien de plus qu’un mauvais rêve. Sa main dans ses cheveux humides il baisse les yeux, le coeur battant encore la chamade. Depuis la fenêtre, les faisceaux lumineux du petit matin se frayent un chemin entre les volets ; ses jambes finissent par le porter jusque dans le couloir puis il s’approche d’une porte, celle de la chambre de son père. Légèrement entre-ouverte il écoute ses longues et calmes inspirations quelques instants. Soupire de soulagement et le cauchemar se dissipe lentement jusqu’à disparaitre ; puis il descend les escaliers pour préparer le petit déjeuner.   

Doucement il attrape ses mains rugueuses et tremblantes ; attendri lorsque leur regard se croise, que les pattes d’oies à la commissure des yeux se froissent malgré la maladie et la souffrance. Le père sait qu’il peut compter sur son fils. Il n’y a pas besoin de le dire, de modeler les pensées avec des mots et que ces derniers sortent de leur bouche. Tout se passe dans les yeux de l’un et de l’autre et puis c’est tout. Plus tard il prend sa douche, attend que l’infirmière arrive et le zoothérapeute quitte la demeure familiale accompagné de son chien, prenant soin d’embrasser le front de son père avant cela et d’échanger quelques banalités avec la jeune femme. Puis il est déjà dehors, l’air frais gelant le bout de son nez légèrement recourbé. Il plonge son menton dans son col roulé, pose son casque de motard sur la tête et enfourne sa bécane noire après avoir installé son fidèle acolyte dans le side-car ; le bruit du moteur raisonne dans la rue encore silencieuse tandis qu’une nouvelle journée se profile à l’horizon.   

Il est le premier à arriver au cabinet médical. Rapide passage dans la salle commune pour faire chauffer de l’eau puis il s’enferme dans son petit local. L’odeur de café emplie la pièce ; l’idée de croiser ses collègues ne lui est pas désagréable mais il souhaite tout d’abord profiter de ce moment de calme et de plénitude avant que tout s’agite, que les conversations prolifèrent et qu’il ne puisse plus se réfugier dans ses pensées. Il arrose les quelques plantes qui viennent décorer la salle épurée, mais chaleureuse puis il reste un moment là, devant la fenêtre à scruter les passants un peu plus bas dans la rue, sa tasse brûlante à la main tandis que l'autre repose dans la poche de son pantalon. C’est quelque chose qu’il a toujours aimé faire, observer les autres et les analyser. C’est aussi un jeu auquel il a toujours été bon et il n’est pas pour rien que cela puisse faire partie intégrante de son métier aujourd’hui. Daffodil se pose à ses pieds, ses yeux emplis d’amour pour son maître. Enfin réchauffé, il retire son pull et le pose sur le dossier de la chaise en faux cuir matelassé de son bureau. Sa chemise en jersey lui colle un peu à la peau et fait ressortir sa musculature ; il retrousse ses manches et s’attable devant son ordinateur, pianotant quelques notes, vérifiant son emploi du temps. Il n’est revenu sur Washington DC que depuis une semaine à peine mais son nouveau carnet est déjà bien rempli.

Le temps passe à une folle allure et très rapidement il est déjà neuf-heures trente ; la salle d’attente se remplie lentement. Il entend quelques échanges entre la secrétaire et des patients et d’une minute à l’autre, c’est à son tour d’apparaître en ouvrant la porte de son bureau pour accueillir son premier rendez-vous. Assis dans un coin, un homme, très probablement la trentaine, les cheveux courts, des yeux aussi clairs qu'un ciel d'été ; un peu plus petit que lui et les traits débordants de gentillesse. « Charlie Summers ? » Les doutes sont rapidement dissipés et une poignée de main avenante est tendu à son premier patient de la journée. « Bonjour. » Puis il le laisse entrer dans le local avant de refermer la porte derrière eux. Au milieu de la pièce, plusieurs canapés et fauteuils, disposés autour d’une table basse. C’est là que propose de s’assoir le zoothérapeute avec un sourire aimable et bienveillant. Sous leurs pieds, des tapis disposés un peu partout sur le sol, agréables et réconfortants même avec des chaussures. Le chien vient automatiquement s’assoir auprès du patient pour le saluer, réclamer quelques caresses afin de le mettre en confiance. Tout comme n'importe qui ici, le chien sait ce qu’il doit faire. Une fois tout le monde installé, le professionnel reprend la parole. « Alors Charlie, comment allez-vous ? » La question peut sembler bateau, mais il ne s’agit pourtant pas d’une simple question banale que tout le monde a l’habitude de poser sans attendre de vraie réponse en retour. Ici l’interrogation est sincère et les yeux du psychologue trahisse l’intérêt pour son patient qu’il devine déjà comme une personne plutôt singulière.

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L’équilibre, tout est une notion d’équilibre ft. @Nicholas Merrill

Ca faisait longtemps que t’en avais pas fait, de crise d’angoisse. Et sincèrement, ça t’avait pas manqué. Pas le moins du monde. C’est quelque chose qui te suit depuis longtemps, tu en fait depuis l’adolescence. Mais à l’époque déjà, c’était tout de même relativement rare. Ce n’est qu’après ton agression que ça s’est développé pour devenir quelque chose de vraiment récurrent et handicapant. Pendant un temps, elles revenaient même quotidiennement. T’as fini par réussir à reprendre un peu le contrôle de toi-même, et elles se sont espacées. Ton déménagement a aidé aussi. Depuis ton arrivée à Washington, tu n’en as presque plus fait. Essentiellement parce que tu as appris à les voir venir et à te calmer avant. Mais aujourd’hui, t’as été pris par surprise. Tu dormais, d’un sommeil relativement paisible. Tu faisais un rêve, sans doute très agréable. Mais ce rêve est devenu un cauchemar. Ca aussi, ce n’est pas rare chez toi. Mais celui-ci paraissait tellement réel, et t’as rappelé tant de mauvais souvenirs que tu t’es réveillé en panique. Et cette fois, t’as pas pu empêcher la crise d’angoisse. Heureusement, t’as fini par te calmer, mais ça t’as secoué. T’as cru que t’en verrais jamais le bout.

Surtout, ça t’as fait réaliser que ta santé mentale n’était peut-être pas aussi bonne que tu t'entêtes à le croire. Il faut dire que tu donnais bien le change. En soi, ta vie allait bien, tout était redevenu comme avant, mais dans une nouvelle ville. Mais il faut croire que tes blessures ne sont pas aussi bien cicatrisées que tu ne l’aurais voulu. D’autres petits indices auraient pu te mettre la puce à l’oreille. Ta consommation de cigarettes, par exemple, qui a de nouveau augmenté de manière assez significative. Des insomnies un peu plus fréquentes qu’avant. Mais comme le dit l’adage, il n’y a point de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. T’as toujours été bon pour te faire croire que tout allait bien. Mais il t’as bien fallu te rendre à l’évidence. T’as besoin d’aide. T’as tergiversé un moment. Les psy, ça t’as toujours fait un peu peur, et t’as toujours été un peu méfiant, comme si t’y croyais pas vraiment. Alors t’as procrastiné. Et t’as aussi pris le temps de chercher ce qui pourrait potentiellement te convenir. C’est en farfouillant sur internet que t’es tombé sur le concept de zoothérapie. Ca t’as immédiatement intrigué, et en regardant un peu, t’as fini par te dire que c’était peut-être une bonne piste pour toi. Non pas que tu sois beaucoup plus convaincue par la thérapie juste parce que y’a des animaux, mais justement, y’a des animaux. Ce qui veut dire que ça ne peut pas être fondamentalement pourri.

T’as fini par te décider. Au bout d’un mois et demi. Le fait qu’un cabinet propose ce genre de thérapies à seulement quelques rues du club, ça t’as aidé à sauter le pas. C’est sans doute idiot, mais le fait que ça se passe dans un quartier qui t’es familier, ça te rassure. Mais aujourd’hui, assis dans la salle d’attente, tu ne peux pas t’empêcher de te demander si c’est vraiment une bonne idée. Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir raconter ? Est-ce que ça vaut vraiment la peine ? Pourquoi tu t’es lancé là dedans, déjà ? T’es pas tout seul, dans la salle, mais tu ne prêtes pas vraiment attention aux autres. T’es bien trop préoccupé pour qu’étudier les autres puisse te distraire. Tu ne relève la tête qu’au moment où tu entends ton nom. “C’est moi.” Tu te lèves, pour te retrouver face à celui qui doit sans doute être ton fameux thérapeute. Plutôt bel homme, il faut bien le dire. Tu chasses rapidement cette pensée de ton cerveau. T’es pas là pour ça. Tu le suis dans son bureau, et tu t’installes. La pièce dégage une ambiance plutôt chaleureuse, ce qui n’est pas pour te déplaire. En ajoutant à ça le chien qui vient te saluer, et à qui tu accordes évidemment les gratouilles qu’il réclame, tu commences à songer que finalement, ça va bien se passer.

Jusqu’à la question fatidique. Comment allez-vous ? “Hmph. Bonne question.” Par quoi pourrais-tu bien commencer ? Tu ne sais même pas vraiment comment tu vas, encore moins comment le formuler. “Je dirais bien que tout va bien, mais si c’était le cas, je ne serais pas ici …” De toute évidence … Mais les banalités sont toujours un bon moyen de gagner du temps quand on ne sait pas quoi dire. Tu finis par décider de commencer par le plus simple. “Disons qu’aujourd’hui, ça va plutôt bien. Mais certains jours sont plus compliqués que d’autres. Je pensais que j’arriverais à m’en sortir tout seul, mais faut croire que c’est pas le cas.” Tu ne veux pas rentrer dans les détails tout de suite. Après tout, tu ne le connais pas encore, et t’es pas du genre à accorder ta confiance facilement. Surtout que dans ton cas, il y a toujours le risque de tomber sur quelqu’un qui soit trop étroit d’esprit pour ton style de vie. “Il est mignon votre chien, il s’appelle comment ?”. Oui, tu changes de nouveau de sujet. En même temps, t’es pas connu comme étant capable de rester concentrer sur un même sujet bien longtemps. T’espères simplement que l’homme en face de toi sera capable de te suivre.

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L'équilibre, tout est une notion d'équilibre, trouver la balance au dessus du vide. j'ai mal au crâne, mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne ; trop fragile, l'équilibre se brise dans la main des hommes. à danser sur le fil comme des funambules, le réveil sonne ; bipède a du mal à digérer la pomme —

outfit — (mi-octobre) Carnet en main, il écrit quelques notes à propos de son nouveau patient qui lui serviront à rédiger un dossier le concernant plus tard. L’homme en face semble hésitant, un peu perdu aussi, comme s’il ne savait pas vraiment ce qu’il venait faire ici. La présence du chien le rassure, c’est ce que le psychologue en conclue en tout cas, puisque les traits de son visage se détendent tandis qu’il s’affaire à caresser machinalement l’animal. « Je dirais bien que tout va bien, mais si c’était le cas, je ne serais pas ici … » s’attarde alors à dire Charlie. Le zoothérapeute comprend bien que sa question n’est pas évidente, mais il veut évaluer l’état psychologique de son patient. Est-il du genre à se confier facilement ou faudra-t-il creuser d’avantage pour réussir à lui sortir les vers du nez ? Il a en tout cas conscience que faire le premier pas jusqu’à son cabinet n’est pas évident pour tout le monde ; aussi il lui laisse le temps nécessaire pour trouver les bons mots, ceux qui lui conviennent le mieux. « Disons qu’aujourd’hui, ça va plutôt bien. Mais certains jours sont plus compliqués que d’autres. Je pensais que j’arriverais à m’en sortir tout seul, mais faut croire que c’est pas le cas. » Un autre sourire bienveillant se dessine sur ses lèvres. Sans le savoir, Charlie a déjà accompli une grande avancée ; s’avouer à soi-même qu’on a besoin d’aide est parfois l’une des étapes les plus difficiles à surmonter, mais lui est déjà au dessus de tout ça. Il acquiesce doucement, son regard est serein et amical, faisant ainsi comprendre à son interlocuteur qu’il a bien écouté ses mots, qu’il les comprend et peut-être même qu’ils sous-entendent même qu'il a bien fait de venir jusqu’ici pour en parler. « C’est déjà un excellent point que d’en avoir conscience, il n’y a aucun mal, ni aucune faiblesse à cela. » Répond-il d'une voix dénuée de jugement, pour le rassurer.

Malgré cela, le psychologue n’est pas dupe, l’homme en face ne lui accorde pour l’instant aucune confiance. Et quoi de plus normal finalement ; ils ne se connaissaient pas il y a cinq minutes encore. À vrai dire, c'est l’inverse qui serait plutôt inquiétant, ce qui n’est pas le cas ici. Et c’est notamment en ça que Daffodil joue un rôle majeur dans l’histoire, celui d’un médiateur qui pousse à la confidence ; d’ailleurs, c’est sur lui que repose à présent l’attention du patient tandis qu’il reprend la parole. « Il est mignon votre chien, il s’appelle comment ? » Avec tendresse, les yeux de Nicholas se posent sur le chien qui l’observe à son tour, comme s’il cherchait de la reconnaissance et de l’approbation chez son maître. Dans un même temps, ce dernier se lève pour s’assoir sur le tapis moelleux auprès de son fidèle acolyte. « Il est vrai que je n’ai pas fais les présentations. Son nom est Daffodil. C’est une vrai pâte et tout comme n’importe qui d’autre ici, il ne vous fera jamais aucun mal. » Ses doigts grattent l’arrière de ses oreilles et comme pour illustrer ses paroles il n’hésite pas à placer son autre main près de la gueule qentre-ouverte de l'animal, que le chien se met à lécher et mordiller gentiment. Dans un même temps, le zoothérapeuthe pousse adroitement la table basse pour avoir d’avantage d’espace autour d’eux. « Maintenant, que diriez-vous de vous assoir par terre avec nous ? Je crois que Daffodil serait ravi que vous vous mettiez à son niveau pour continuer cette discussion. Quant à moi, si cela ne vous semble pas trop précipité, je serais curieux de savoir quel a été le déclic pour vous de venir ici aujourd’hui. » Le psychologue a abandonné son carnet un peu plus loin, sur le siège de son fauteuil ; ici il n’y a plus qu’un homme avec son chien et un sourire aux lèvres, s’adressant à un autre homme de la plus simple des manières.

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L’équilibre, tout est une notion d’équilibre ft. @Nicholas Merrill

« C’est déjà un excellent point que d’en avoir conscience, il n’y a aucun mal, ni aucune faiblesse à cela. » Certes, objectivement, il a raison. Mais au fond de toi tu ne peux pas t’empêcher de ressentir ça comme un échec. T’aurais aimé pouvoir t’en sortir seul, mettre tout ça derrière toi sans te poser de questions et continuer ta vie comme si de rien était. Utopique, comme possibilité, tu le sais bien. Tes parents t’auraient sans doute dit de prier bien fort et qu’ainsi, tous tes problèmes disparaîtraient. Comme si la religion était une réponse à tout. T’as beau avoir été élevé dans une famille très croyante, t’as jamais été à fond là- dedans. Et t’as définitivement cessé de croire en Dieu le jour où tes parents t’ont littéralement renié justement à cause de leur foi. La religion n’étant donc pas un recours possible, il restait deux choix. Aller voir quelqu’un, un professionnel, tu t’y es refusé jusqu’alors. T’étais pas prêt à faire face à tes angoisses. Et t’étais sans doute pas prêt à plonger dans tous les traumatismes de ta vie, te doutant bien qu’un psy n’en resterait pas simplement à cette histoire d’agression. La dernière solution était donc tout simplement d’ignorer tes problèmes. Et ça a plutôt bien marché, puisque ça t’as permis de tenir jusque là. Mais cette solution ne pouvait être que temporaire. Et maintenant que le mur que tu as placé devant tout ça commence à s’effriter, il a bien fallu te rendre à l’évidence.

« Il est vrai que je n’ai pas fait les présentations. Son nom est Daffodil. C’est une vraie pâte et tout comme n’importe qui d’autre ici, il ne vous fera jamais aucun mal. » Daffodil. C’est mignon comme nom. Pas forcément ton style, t’as toujours été plus du genre à donner des vrais prénoms à tes animaux de compagnie plutôt que des noms de fleurs. Mais au moins, c’est toujours moins stupide que les noms qu’avaient donné tes parents aux chats de la famille. Kitty et Minette. Peut-on faire plus ennuyeux que ça ? T’as eu que deux animaux à toi dans ta vie, mais t’es parti dans un autre registre. T’as eu un hamster, à la fac, que tu as appelé Beverly, et maintenant, ton lézard, Trish. “Enchanté Daffodil. Et ça me rassure, j’avais peur que votre objectif soit de m’assassiner.” Comme souvent, tu choisis de te réfugier derrière l’humour pour ne pas avoir à admettre que dans le fond, t’as peur de ce qui va t’arriver ici. Pas parce que t’as peur du chien ou de son maître, au contraire, t’as plutôt l’impression de pouvoir leur faire confiance. Mais t’as peur de ce que tu vas découvrir sur toi-même, plutôt.

« Maintenant, que diriez-vous de vous asseoir par terre avec nous ? Je crois que Daffodil serait ravi que vous vous mettiez à son niveau pour continuer cette discussion. Quant à moi, si cela ne vous semble pas trop précipité, je serais curieux de savoir quel a été le déclic pour vous de venir ici aujourd’hui. » Tu t’extrais donc de ta chaise pour venir t’asseoir en tailleur sur le tapis, en face de ton interlocuteur. T’aurais presque l’impression de commencer une séance de yoga, ce qui ne serait pas pour te déplaire. Tu commençais presque à te détendre, mais la question qu’il t’adresse te replonge très vite dans les angoisses qui t’ont amenées ici. “Une crise d’angoisse. C’était pas la première, loin de là, mais j’en avais plus fait depuis un moment, et ça m’a bien secouée. Et puis j’ai comme l’impression de plus tellement être en contrôle ces derniers temps.” Si tant est que t’as déjà été en contrôle un jour, mais ça c’est une autre histoire. “Pour être tout à fait honnête, j’ai jamais été particulièrement fan des psys et de tous ces trucs du genre, mais ma meilleure amie a fini par me convaincre. Du coup en farfouillant un peu, j’me suis dit qu’un truc avec des animaux avait plus de chance de marcher que quelque chose de plus traditionnel.” Rien de traditionnel n’a jamais marché pour toi, dans ce domaine comme dans d’autres d’ailleurs.

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L'équilibre, tout est une notion d'équilibre, trouver la balance au dessus du vide. j'ai mal au crâne, mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne ; trop fragile, l'équilibre se brise dans la main des hommes. à danser sur le fil comme des funambules, le réveil sonne ; bipède a du mal à digérer la pomme

outfit — Avant toute chose, la première étape consiste à mettre le patient en confiance ; il s’agit du fondement de n’importe quelle relation après tout. À quoi pourrait bien ressembler une amitié, une union, une famille sans confiance ? Le lien s’établissant entre un patient et son docteur est tout aussi important. Car sans confiance il n’y a pas de communication ; et sans communication il n’y a que le brouillard, des quiproquos et des mauvaises prises de décision. Voilà pourquoi le zoothérapeute s’attarde autant à rassurer son interlocuteur, en prenant un temps pour les présentations ainsi que pour lui garantir qu’il est en parfaite sécurité entre ces quatre murs. Ce à quoi l’intéressé répond sur un trait d’humour. « Enchanté Daffodil. Et ça me rassure, j’avais peur que votre objectif soit de m’assassiner. » Un sourire aux commissures de ses lèvres se dessine et il souffle légèrement du nez. Dans un recoin dans sa tête, il enregistre l’hypothèse que son patient puisse facilement chercher à se dissimuler derrière une raillerie ; au delà de son talent d’observateur, c’est encore plus l’expérience qui parle ici, étant lui-même partisan de ce genre de jeu illusoire, voir même un maître dans ce domaine. Ce genre de détails lui permet de mieux cerner Charlie et il est certain que d’une certaine manière, la confidence ne devrait pas être très compliquée si des caractéristiques les rapprochent. Il garde cependant toutes ces suppositions pour lui, ne souhaitant pas le braquer dès le début de leur entrevue, ni même jamais si tant cela puisse être possible ; son but est d’avant tout pouvoir l’apaiser, pas de le pousser dans ses retranchements ou de lui causer du tord. « Et prendre le risque de tâcher mes beaux tapis ? Non, j’espère tout de même ne pas devoir en arriver là. » Répond-il alors, sur la même lignée que celle de son interlocuteur, ses yeux pétillants d’une certaine espièglerie.

Puis le professionnel s’assoit par terre et propose à son homologue de faire de même afin de poursuivre leur conversation. Il avance ensuite l'idée d’en savoir davantage sur la démarche de venir le consulter aujourd’hui. Visiblement, Charlie semble se sentir assez en confiance pour entrer rapidement dans la confidence ; à moins qu’il se sente en infériorité ou en danger par rapport au zoothérapeute, mais ça ne semble pas être le cas à première vue en tout cas. Le patient commence alors à évoquer la crise d’angoisse qui l’a convaincue à prendre rendez-vous, la dernière en date d’une longue lignée apparemment, ainsi qu’un manque de contrôle sur ses émotions. Le psychologue acquiesce à ses dires afin de lui faire comprendre qu’il est attentif à ses mots. Ce n’est pas la première personne et certainement pas la dernière à sous-estimer l’origine d’une crise d’angoisse, qu’on a souvent tendance à minimiser lorsqu’elles sont ponctuelles ; elles sont pourtant loin d’être anodines. « Malheureusement, les crises d’angoisse ne peuvent pas être controlées si l’on a du mal à en comprendre le fondement. » Répond le zoothérapeute d’une voix neutre en levant les sourcils. Charlie poursuit sur sa lancée, apportant un peu plus de précision sur sa venue dans le cabinet. « Pour être tout à fait honnête, j’ai jamais été particulièrement fan des psys et de tous ces trucs du genre, mais ma meilleure amie a fini par me convaincre. Du coup en farfouillant un peu, j’me suis dit qu’un truc avec des animaux avait plus de chance de marcher que quelque chose de plus traditionnel. » Tout en continuant à caresser son chien, un nouveau sourire arbore ses lèvres. C’est la justification revenant le plus en temps normal, le fait que cette pratique de la psychologie soit « non-conventionnelle ». À croire que les moeurs changent petits à petits et que certains rejettent le conformisme et le traditionnel. Il est certain que l’approche de sa spécialisation est en tout cas beaucoup plus douce qu’une thérapie normale ; elle est parfois controversée, bien qu’elle fasse son chemin et ses preuves au fil des années.

Daffodil s’approche avec prudence de Charlie toujours assis en tailleur, jusqu’à s’allonger et poser sa tête sur ses cuisses, quémandant de ses deux grands yeux attendrissants des caresses de l’affection. De son côté, Nicholas sourit avec bienveillance à la scène et rebondit sur les explications de son patient. « Si vous voulez tout savoir, je ne suis pas un grand fan de certaines pratiques en psychologie non plus. Je ne vais pas essayer de vous donner des anti-dépresseurs pour enchaîner le plus rapidement possible avec un autre rendez-vous sans comprendre votre mal-être. Je ne fais pas de miracles, mais je peux vous assurer que je ferais ce que je peux pour vous comprendre et vous aider. » Parole de scout ? Il ne peut pas promettre bien évidemment parce qu’il n’aime pas faire ce genre de chose ; mais ses paroles sont sincères et vraies. « Est-ce qu’il s’est passé quelque chose juste avant cette crise d’angoisse ? Un évènement particulier, un souvenir qui a resurgit, une période stressante pour vous peut-être ? » Demande-t-il ensuite en tout simplicité, ne cherchant rien de plus que de mieux apprendre à le connaître.

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L’équilibre, tout est une notion d’équilibre ft. @Nicholas Merrill

Tout doucement, tu commences à te détendre. T’es encore bien loin de la zenitude absolue, mais y’a du progrès. Faut dire que c’était pas difficile, t’es arrivé ici tendu comme un string tellement tu ne savais à quoi t’attendre. Les chances pour que le courant passe bien avec ce thérapeute te paraissent relativement élevées, ce qui est définitivement une bonne chose. Si tu avais dû en rencontrer des dizaines avant de trouver le bon, tu aurais sans doute très vite renoncé. Déjà que ça t’angoisse, c’est pas pour enchaîner les mauvaises expériences. T’es donc plutôt content de ton choix. D’autant que tu peux te permettre de faire des blagues sans qu’il te regarde de travers. Il y répond même. « Et prendre le risque de tâcher mes beaux tapis ? Non, j’espère tout de même ne pas devoir en arriver là. » Tu te retiens de justesse pour ne pas hurler de rire. Celle-là tu ne l’attendais pas. "Braves tapis ! Sans eux, qui sait ce qui aurait pu m’arriver !” Drama queen jusqu’au bout des (faux) ongles. T’aimes ça, en rajouter des tonnes, et même si ce n’est sans doute ni l’endroit ni le moment de faire l’andouille, c’est comme souvent plus fort que toi. D’autant que là, ça reste dans le ton de la discussion.

Ce n’est qu’une fois confortablement installés par terre, sur les fameux tapis sauveurs, que le ton de votre échange prend une tournure plus sérieuse. « Malheureusement, les crises d’angoisse ne peuvent pas être contrôlées si l’on a du mal à en comprendre le fondement. » Tu t’en doutais un peu, c’est même pour ça que t’es là, n’empêche que t’aurais quand même préféré qu’il t’annonce qu’il existe un remède magique à tout ça … M’enfin, c’est beau de rêver, mais ça ne fait pas tellement avancer les choses. D’autant que quelque chose te dit que le “fondement” comme il dit, ça va prendre un peu de temps avant d’y arriver. Si tu avais la moindre idée de ce qui a causé tout ça, tu ne serais sans doute pas là. Quoi que, en fait, t’as quelques idées de ce qui peut être la raison de tout ça, mais par contre t’as définitivement aucune idée de comment passer outre. “C’est bien ce que je craignais." Qu’est-ce qu’ils attendent, franchement, pour concevoir un vaccin contre l’anxiété … Ça doit pas être si compliqué que ça, si ?

« Si vous voulez tout savoir, je ne suis pas un grand fan de certaines pratiques en psychologie non plus. Je ne vais pas essayer de vous donner des antidépresseurs pour enchaîner le plus rapidement possible avec un autre rendez-vous sans comprendre votre mal-être. Je ne fais pas de miracles, mais je peux vous assurer que je ferai ce que je peux pour vous comprendre et vous aider. » Ca pour le coup, ça te rassure énormément. Parce que d’une certaine manière, les antidépresseurs sont une solution facile - bien que temporaire - à tes problèmes, t’as aucune envie de consommer quoi que ce soit qui puisse causer une addiction. T’es déjà suffisamment entouré de produits addictifs à longueur de journée - ou plutôt de nuit - pour ne pas en rajouter. “Merci ! Mais bon courage pour essayer de me comprendre, même moi j’y suis jamais arrivé.” Tu dis ça sur un ton amusé, mais ça n’en reste pas moins vrai. T’es un être complexe que t’arriveras sans doute jamais à appréhender dans son entièreté sans aide extérieure.

« Est-ce qu’il s’est passé quelque chose juste avant cette crise d’angoisse ? Un évènement particulier, un souvenir qui a resurgi, une période stressante peut-être pour vous ? » A vrai dire … t’en sais rien. T’as pas tellement de souvenir de ce qui s’est passé avant. D’autant que tu dormais. Ah oui, c’est ça. Un cauchemar. Tu t’es réveillé en panique et t’as pas réussi à te reprendre. Sauf que le cauchemar en question, tu l’as plus ou moins effacé de ta mémoire. La crise d’angoisse qui a suivi t’as tellement secoué que tout ce qui a eu lieu juste avant et juste après, tu ne t’en souviens plus vraiment. “Hum … J’ai fait un mauvais rêve, je crois. Mais je sais plus ce que c’était vraiment. C’est flou … Je me souviens juste que je me suis réveillé complètement paniqué et ça a dégénéré à partir de là. Je ne me souviens presque jamais de mes rêves … Mais ouais, c’est comme ça que ça à commencé, cette fois là. Désolé, ça aide pas beaucoup ...” Tu te sens un peu con de pas être en mesure d’en dire plus, mais t’as beau te creuser la cervelle, tu ne te souviens pas de plus.

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L'équilibre, tout est une notion d'équilibre, trouver la balance au dessus du vide. j'ai mal au crâne, mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne ; trop fragile, l'équilibre se brise dans la main des hommes. à danser sur le fil comme des funambules, le réveil sonne ; bipède a du mal à digérer la pomme

outfit — Loin d'interpréter au pied de la lettre les mots de son patient, le zoothérapeute prend le parti de répondre avec humour et cela semble en tout cas fonctionner sur son interlocuteur qui se détend très rapidement par la suite. « Braves tapis ! Sans eux, qui sait ce qui aurait pu m’arriver ! » Lui répond-il alors et l’homme en face souffle du nez, appréciant le fait qu’ils semblent partager tous deux la même forme d’humour un peu absurde. Ils se retrouvent ensuite bien rapidement installés sur les fameux tapis, à même le sol avec le chien les séparant, ce dernier appréciant les caresses octroyées par les deux gentils humains à ses côtés. Le psychologue explique que les crises d’angoisse dont semble victime le trentenaire ne pourront pas se régler d’elles-même si la cause n’est pas identifiée au préalable. Ce dernier semble perplexe à cette révélation bien que d’après ses mots il s’en doutait. Le travail de Nicholas va à présent être de justement savoir d’où provient son mal-être et d’essayer de faire en sorte que les choses s’arrangent pour le jeune homme, afin qu’il retrouve une certaine sérénité.

Le psychologue commence alors une longue tirade, expliquant sa démarche avec sincérité. Non il ne fait pas de miracles, peut-être même qu’il ne pourra rien faire pour Charlie ; mais il n’est pas un charlatan, il aime son métier, il aime pouvoir aider ses patients alors il fera de son mieux pour aider son interlocuteur à aller mieux, en commençant par essayer de le cerner. « Merci ! Mais bon courage pour essayer de me comprendre, même moi j’y suis jamais arrivé. » Étrange de tenir de telles paroles ; le zoothérapeute interprète cela comme une forme de manque de confiance en soi. On peut bien être spécial aux yeux des autres mais comment pourrait-on ne pas réussir à se connaître soi-même ? Un autre point à creuser pour plus tard. Pour l’instant, l’homme se contente de froncer légèrement les sourcils. « Hmm. » Marmonne-t-il en réfléchissant.

Une pensée lui vient alors ; peut-être que c’est un évènement récent qui a provoqué cette crise d’angoisse ? Cela semble être la solution la plus logique et le psychologue matérialise donc cette hypothèse sous forme de question auprès de son patient. « Hum … J’ai fait un mauvais rêve, je crois. Mais je sais plus ce que c’était vraiment. C’est flou … Je me souviens juste que je me suis réveillé complètement paniqué et ça a dégénéré à partir de là. […] » Commence-t-il à dire dans un premier temps. Un mauvais rêve donc ; peut-être quelque chose qui l’aurait fait forcé à revivre un moment désagréable de son existence, à moins que ça ne soit peut-être quelque chose de plus enfoui, un traumatisme ? « [...] Je ne me souviens presque jamais de mes rêves … Mais ouais, c’est comme ça que ça à commencé, cette fois là. Désolé, ça aide pas beaucoup … » C’est courant que les personnes ne se souvienne pas de leur rêve une fois éveillés, en effet. Le professionnel se redresse un peu et ancre son regard dans celui de son interlocuteur. « Vous n’avez pas à vous excuser, c’est très fréquent d’oublier ses rêves. Mais en tout cas il semble que cela ait suffit à profondément marquer votre subconscient. » Il semble réfléchir un instant, les traits de son visage marquant un sérieux et une concentration. « Nous pourrions peut-être faire une séance d’hypnose pour vous aider à vous rappeler ? Cela ne vous affectera évidemment en rien. »

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L’équilibre, tout est une notion d’équilibre ft. @Nicholas Merrill

T’as vraiment eu un coup de bol en choisissant de venir voir ce thérapeute en particulier. Parce que plus la discussion avance, plus t’as l’impression que si t’étais pas là pour un sujet bien précis, c’est quelqu’un avec qui tu pourrais être pote. Vous avez le même humour, et dans l’ensemble, il a l’air d’être un chic type. Dans tous les sens du terme. Mais malheureusement, t’es pas là pour faire ami-ami avec lui, et après ces quelques échanges de plaisanteries, il faut bien s’attaquer à la raison de ta présence ici. Après les explications d’usages, tu te retrouves à raconter ta dernière crise d’angoisse et à essayer d’en comprendre la raison. Mais comme tu le fais remarquer à ton interlocuteur, toi même tu ne te comprends pas toujours bien. Phrase qui est reçue par un « Hmm. » de la part du thérapeute, que tu ne sais pas trop comment interpréter. En même temps, y avait sans doute pas vraiment de réponse à apporter. Mais t’as pas le temps de t’interroger plus longtemps, le thérapeute t’ayant aiguillé vers le rêve qui a déclenché ta dernière crise. « Vous n’avez pas à vous excuser, c’est très fréquent d’oublier ses rêves. Mais en tout cas il semble que cela ait suffit à profondément marquer votre subconscient. » Certes, mais tu remarques surtout que le rares fois où tu t’en souviens, c’est toujours des rêves débiles et insignifiants, jamais ceux qui importent. Ca te bute que quelque chose puisse te marquer sans même que tu en aies conscience. C’est assez dingue comme concept … Et surtout bien chiant dans des cas comme le tien. “Ouais, j’imagine que j’ai pas rêvé de licornes et d’arc-en-ciel … J’aurais bien aimé pourtant.” Oui, t’es un homme adulte et t’aime les licornes. Un souci ? En attendant, tu essayes encore de te souvenir, mais rien y fait.

« Nous pourrions peut-être faire une séance d’hypnose pour vous aider à vous rappeler ? Cela ne vous affectera évidemment en rien. » Tu ne t’attendais pas vraiment à cette suggestion. En même temps, tu ne t’attendais pas vraiment à quoi que ce soit. T’as aucune idée de quelles sont les options pour ce genre de choses, t’as pas trop le choix que de te fier à la parole de Nicholas. Mais tu ne peux pas nier que ça t’inquiète un peu. L’hypnose, tu sais pas trop, t’y connais rien mais ça te paraît étrange. Tu ne sais pas si t’y crois vraiment, si ça marche, et si oui, comment. Et quelles en sont les limites. Parce que tu veux bien te souvenir d’un rêve, mais t’as pas envie de te retrouver à raconter des trucs à quelqu’un d’encore relativement inconnu sans avoir aucun contrôle. “Euh … Ouais. Ouais, pourquoi pas, mais … Ca se passe comment, exactement ? Et ça marche vraiment ce genre de trucs ?” Tout ce que tu connais de l’hypnose, jusqu’à présent, c’est des trucs que t’as vu à la télé et t’as toujours plus ou moins pensé que c’était truqué. Ce qui explique que tu ne sois pas encore complètement convaincu.

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L'équilibre, tout est une notion d'équilibre, trouver la balance au dessus du vide. j'ai mal au crâne, mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne ; trop fragile, l'équilibre se brise dans la main des hommes. à danser sur le fil comme des funambules, le réveil sonne ; bipède a du mal à digérer la pomme

outfit — Son patient semble en plein conflit intérieur en ce qui concerne ses rêves ; aussi le zoothérapeute lui propose une séance d’hypnose. Réalisé par un spécialiste, cela permet parfois de créer un déblocage lorsque celui-ci est à première vue hors de portée par la personne touchée. Cependant le psychologue remarque tout de suite qu’à l’évocation de cette pratique, Charlie semble beaucoup plus dubitatif et se crispe même un peu. Pourtant le professionnel en face de lui sait ce qu’il fait, après tout est il a été diplômé en psychologie avant d’être zoothérapeute.

Une fois de plus il ne se fait pas prier pour se montrer rassurant et prévenant. « Cela dure environ quarante-cinq minutes. Vous serez allongé, soit les yeux soit fermés, soit fixant un point précis dans la pièce. Je serais assis à côté de vous et Daffodil sera près de vous tout du long pour vous accompagner. C’est la phase qu’on dit de « préinduction ». Je pourrais diffuser une musique apaisante ou non et il vous faudra ensuite vous concentrer sur certaines zones de votre corps selon mes indications. C’est la phase d’« induction », qui vous permettra de fixer votre attention sur vous-même. Au fil des minutes, une somnolence s’installera et je vérifiais régulièrement votre état en vous demandant de lever une main, de croiser les doigts par exemple. Par la suite je vous poserai des questions, je vous aiguillerai et si vous y répondez sans hésiter c’est que vous vous trouverez bien en état d’hypnose. À la fin de la séance, vous vous réveillerez en douceur au terme d’un compte à rebours, pour retrouver le contrôle de vos muscles et revenir à la réalité sans aucune sensation de malaise. Nous débrieferons ensuite simplement sur ce qui en est ressorti. » À la fin de sa longue tirade, l’homme se lève pour se servir un verre d’eau près de son bureau. « Je vous rassure on ne fera pas ça aujourd’hui, il nous aurait fallu plus de temps. » Dit-il après s’être abreuvé de quelques gorgées rafraîchissante. Il s’éclaircit la gorge et lui sourit doucement. « Je vous laisse y penser et vous faire à cette idée. Mais vous n’êtes pas obligé d’accepter, si cela vous met mal à l’aise il n’y a aucune honte à avoir et il y a bien d’autres moyens de vous aider à aller mieux. » Il pointe ensuite la carafe en verre. « Vous voulez un verre d’eau ? » Lui s’en ressert en tout cas un deuxième parce qu’à force de parler, sa gorge se dessèche totalement. Une fois la réponse de son patient exprimée, il le rejoint et se pose au même endroit qu’un instant auparavant, près du jeune homme et du chien qui les sépare. « Bon parlons d’autre chose et dites-moi plutôt, que faites-vous dans la vie Charlie ? »

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L’équilibre, tout est une notion d’équilibre ft. @Nicholas Merrill

L’explication - longue et détaillée - que te fait ton thérapeute de ce qu’est une séance d’hypnose te rassure quelque peu. T’es pas encore convaincu à cent pour cent, mais tu t’en rapproches. Après tout, t’es normalement pas du genre à avoir peur des méthodes peu conventionnelles, ou des pratiques ésotériques, au contraire. Mais le fait que ça ait pour objectif de révéler des choses enfouies sans doute assez profondément dans ton inconscient, c’est ça qui te fait peur. Mais confronter cette peur fait sûrement partie du processus. T’es juste pas certain d’être prêt. Heureusement, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Il te propose de prendre le temps d’y réfléchir, et tu comptes bien le faire sérieusement. T’as beau te cacher derrière l’humour et faire comme si tout allait bien, t’as pris conscience que c’est ta santé mentale qui est en jeu, et qu’on ne déconne pas avec ça. Il va juste te falloir du temps pour réussir à véritablement te laisser aller. “Merci pour les explications. Je vais y penser, oui. Je suis pas fermé à l’idée, loin de là, mais c’est vrai que c’est un peu nouveau pour moi, ce genre de choses.” Il te propose un verre d’eau, que tu acceptes bien volontiers. T’as pas parlé tant que ça, mais te désaltérer ne peux que t’aider à t’éclaircir un peu les idées. T’aurais sans doute plus besoin d’un verre d’alcool pour t’aider à lâcher prise, mais c’est sans doute pas très recommandé.

Viens ensuite la fameuse question de ce que tu fais dans la vie. Même si t’as bien conscience que la majorité des gens n’ont pas de problème avec tes choix de vie et de carrière, t’as toujours une petite appréhension quand vient le temps de répondre à cette interrogation. Vieux réflexe, sans doute, tes jeunes années n’ayant pas vraiment été marquées par l’acceptation de tes proches. “Je travaille dans le divertissement, en quelque sorte. Je suis drag queen. Je bosse dans un club, pas très loin d’ici. Le Ruby’s, je sais pas si vous connaissez.” Probablement pas, mais on ne sait jamais. Il ne te paraît pas être du genre à fréquenter ce genre d’endroit, et t’as plutôt un bon radar pour ce genre de choses, mais tu peux toujours te tromper. Et puis, il y a aussi bien souvent des curieux de passage, donc au final, tout est possible. “D’où la tronche de zombie, j’ai pas tellement l’habitude d’être en état de marche aussi tôt dans la journée.” En vrai, t’exagères, tu t’es arrangé pour rentrer relativement tôt cette nuit, t’es pas si mal réveillé que ça. Mais que voulez-vous, tu ne serais pas une bonne drag queen si tu n’étais pas aussi un peu drama queen sur les bords.

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L'équilibre, tout est une notion d'équilibre, trouver la balance au dessus du vide. j'ai mal au crâne, mon cerveau fume de rage et j'ai mal au crâne ; trop fragile, l'équilibre se brise dans la main des hommes. à danser sur le fil comme des funambules, le réveil sonne ; bipède a du mal à digérer la pomme

outfit — Nicholas prend un long moment à expliquer en quoi consiste l’hypnose à son patient avant de se lever pour se servir un verre d’eau. Il cherche à rassurer du mieux qu’il peut le jeune homme car il sent que ce dernier est tendu et emprunt à de grandes incertitudes ; donc pas besoin d’en rajouter une couche avec des notions qu’il ne maîtrise ni n’envisage pas pour le moment. « Merci pour les explications. Je vais y penser, oui. Je suis pas fermé à l’idée, loin de là, mais c’est vrai que c’est un peu nouveau pour moi, ce genre de choses. » Les mots de Charlie confirme au psychologue ce qu’il soupçonnait déjà et il lui offre un petit sourire en guise de première réponse. L’homme propose ensuite un verre d’eau à son interlocuteur, chose que ce dernier accepte. Le zoothérapeute s’exécute et revient vers son patient un verre à la main qu’il lui tend une fois arrivé à sa hauteur.

Une fois assis confortablement au même endroit qu’un instant auparavant, le psychologue reprend la parole pour questionner l’homme à propos de ce qu’il fait dans la vie. « Je travaille dans le divertissement, en quelque sorte. Je suis drag queen. Je bosse dans un club, pas très loin d’ici. Le Ruby’s, je sais pas si vous connaissez. » Lui répond alors ce dernier en se crispant légèrement, chose que ne manque pas de remarquer le professionnel en l’écoutant parler. Ce n’est clairement pas un métier commun et il peut comprendre l’appréhension qu’a son interlocuteur à se confier à ce propos auprès d’un presque parfait inconnu. Le zoothérapeute a conscience que tout le monde n’est pas aussi ouvert d’esprit que lui et peut-être qu’il s’agit d’ailleurs d’une piste à explorer davantage avec son patient ; il garde cette idée pour plus tard, une autre séance peut-être, si jamais leur premier rendez-vous est assez concluant et que le jeune homme s’est suffisamment senti en confiance. « Je connais de nom, oui. Ce bar existe depuis longtemps. Mais je ne savais pas qu’ils faisaient aussi des spectacles de drag queen. » Dit-il avec sincérité en haussant les épaules. Le Ruby’s a une certaine réputation, celle d’être un bar gay et c’est la principale raison pour laquelle il ne s’y est jamais rendu jusqu’ici ; il ne s’y sentirait pas forcément à sa place ni légitime vu qu’il est hétérosexuel. Pourtant cela attise sa curiosité, ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre une drag queen après tout. « J’ai toujours admiré la façon dont les drag queen arrivent à totalement se transformer grâce au maquillage et à leurs vêtements. Ça doit être très beau et intéressant à voir en spectacle. » Ajoute-t-il avec chaleur pour tenter de détendre l’atmosphère et de mettre à l’aise Charlie.

Ce dernier reprend par ailleurs la parole, justifiant sa « tronche de zombie » par le fait qu’il n’a, de ce fait, pas l’habitude de se lever aussi tôt. Il glousse aux mots du patient avant de s’exprimer à son tour. « Vous êtes trop dur envers vous-même, j’ai déjà vu défiler des patients avec des airs moins réveillés que vous. » Il lui sourit et marque une pause avant de reprendre. « Par contre il est vrai que votre train de vie ne doit pas arranger vos récents états d’âme. Je dis ça dans le sens où j’imagine que ça doit être assez éreintant comme quotidien, non ? » Cette fois ses sourcils se fronce légèrement tandis qu’il plonge l’une de ses mains dans les poils dense de l’animal à présent couché sur le dos, probablement en manque d’attention et de caresse.

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La discussion a quitté le chemin de l’humour pour prendre un tour plus sérieux, sans que ce soit oppressant. Même si le sujet que vous abordez à présent, celui de ta carrière, est parfois un poil difficile à évoquer pour toi. Non pas parce que tu n’assume pas, bien au contraire. Tu es fière de ce que tu fais, de ta passion, de ton art, et tu n’as jamais voulu te cacher, mais il est vrai aussi que de t’afficher ouvertement t’a déjà causé des soucis par le passé. Par chance, t’as l’air d’avoir affaire à quelqu’un d’ouvert d’esprit, ou au moins, s’il ne l’est pas, qui sait bien le masquer. « Je connais de nom, oui. Ce bar existe depuis longtemps. Mais je ne savais pas qu’ils faisaient aussi des spectacles de drag queen. » Il est vrai que la réputation du club n’est plus à faire, surtout dans le quartier, qui se trouve être le même que celui où tu te trouve actuellement. “Oui, je crois que ça fait que quelques années qu’ils s’y sont mis.” Avant c’était un simple bar gay comme il en existe dans toutes les villes. Ajouter la dimension drag, si ça a pu déplaire à une certaine partie de la clientèle, à permis de diversifier un peu les activités, de redynamiser un peu l’endroit. Et vu le succès que ça a eu, c’était sans doute une bonne idée. « J’ai toujours admiré la façon dont les drag queen arrivent à totalement se transformer grâce au maquillage et à leurs vêtements. Ça doit être très beau et intéressant à voir en spectacle. » T’as envie de dire que ça dépend des drag queens, mais dans certains cas, oui, c’est pas mal ça. Il y a tellement de types de drag différents de toute façon, que tout le monde peut y trouver son compte. “Eh bien vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Je suis sur scène presque tous les soirs, si jamais.” Tant qu’à faire, autant faire un peu de pub, même si l’idée de voir ton psy dans ton public est assez étrange. “Mais c’est vrai que c’est une sacré transformation ! Et pour être honnête, dans mon cas en tout cas, y’a aussi une forme de transformation intérieure, que le public ne voit pas forcément.” Ca fait un peu tarte, dit comme ça, mais ça n’en est pas moins vrai. T’as l’impression d’être quelqu’un d’autre sur scène. Tu portes un masque, et comme souvent, c’est libérateur.

« Vous êtes trop dur envers vous-même, j’ai déjà vu défiler des patients avec des airs moins réveillés que vous. » Ah. Eh bah, ça promet. Toi qui pensais être au summum de l’air décrépi le matin, faut croire que y’a pire que toi. “Ouch, ça doit valoir des points ça !” Oui, t’es un poil moqueur. Mais c’est pas bien méchant. « Par contre il est vrai que votre train de vie ne doit pas arranger vos récents états d’âme. Je dis ça dans le sens où j’imagine que ça doit être assez éreintant comme quotidien, non ? » C’est pas faux. Du moins, au début. Tu te souviens, les premiers temps, t’étais une véritable loque. Surtout que t’as commencé en parallèle de tes études, autant dire que tu ne dormais pas beaucoup. Même si à l'époque bien sûr, t’étais encore amateur, tu n’étais sur scène que de temps en temps, mais t’as vite compris que t’allais devoir t’adapter pour survivre. Ce qui ne t’as pas inquiété outre mesure. Et avec raison, vu le résultat. “C’est pas le boulot le plus reposant, c’est sûr, mais au final, c’est un rythme à prendre … Ça fait presque quinze ans que je fais ça, j’ai l’habitude.” Quinze ans déjà ! Pfiou, le temps file à une vitesse ! Quinze ans que tu n’as plus de contacts avec ta famille. T’aurais aimé qu’il en soit autrement, mais tu ne peux pas les forcer à t'accepter. Ils ne te manquent pas. Plus. T’aimerais juste au moins savoir ce que devient ta sœur.

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