Just you and I ı Charlie

Bien que tu as beau adorer la présence de Tayron a tes côtés, tu as encore des affaires chez toi. Que ce soit des vêtements, des livres, tes affaires de soins et autres. De plus, il avait quelques petites choses à faire aujourd'hui. Tu en as donc profité pour rentrer chez toi, ne serait-ce que pour quelques heures. Après tout, tu ne vas pas fuir ton domicile éternellement non plus. Il est fort probable que tu ne restes pas loin de lui bien longtemps. La journée, tu es donc supposée la passer seule. C'est pour ça que tu as sorti un bon bouquin... Sans vin, pour une fois. L'alcool, c'est fini pour toi. Surtout après cette grande nouvelle, de celles qui change une vie à tout jamais. Mais c'est probablement la meilleure raison pour laquelle tu pouvais arrêter toute consommation d'alcool. On te coupe dans ta lecture en frappant à ta porte. L'angoisse se fait ressentir simplement car tu n'attendais personne. Tu ne sais donc pas qui peut débarquer ainsi. Mais pour le savoir, il n'y a pas énormément d'options. Il faut que tu ailles ouvrir la porte. Lorsque ton regard se pose sur Charlie, tu pousses un soupir de soulagement. Le pire, c'est que tu en oublies presque dans quel état il doit te retrouver. Parce que oui, tu n'as même pas eu le temps d'essaye de cacher les bleus sur ton visage. Un léger sourire et, enfin, tu brises le silence. Charlie ! Entre donc. Je ne pensais pas te voir. Tu ne m'avais pas prévenu de ta venue, si ? Pas que ça te déranges, au contraire ! Le voir a toujours de quoi ravir ton coeur. Simplement que tu te sentirais coupable si tu as oublié qu'il devait venir... Tu te décales donc afin de le faire entrer, comme tu le lui as dis. Tu fermes la porte derrière lui. Malgré tout, tu n'en oublies pas les bonnes manières. Alors, comment tu vas? J'ai l'impression qu'on ne s'est pas vu depuis longtemps. En soi, ça ne date pas tant que ça puisque tu lui as déjà parlé de ta relation avec Tayron. Mais c'est ton meilleur ami, il t'as manqué.

Même si tu craignais l'idée de rentrer chez toi, tu ne peux pas esquiver indéfiniment le fait que oui, il arrivera des moments où tu te retrouveras seule. Que non, tu ne peux pas rester accompagnée vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Puis, tu n'y resteras pas bien longtemps, seulement l'histoire de quelques heures. Puis, c'est aussi l'occasion de récupérer quelques vêtements puisque tu comptes repartir un peu plus tard, vers la fin d'après-midi. Là, tu as simplement ce besoin de te poser, de penser un peu à autre chose. Il faut avouer que les derniers jours ont été lourds émotionnellement parlant et tu n'as pas encore pu encaisser ce qu'il s'est passé. A raison, c'est encore bien trop récent que pour pouvoir simplement laisser ça derrière toi. Ton corps en porte encore les marques, et que dire de ton mental? Tu as beau fausser les apparences, forcément que ça laisse des traces. Bien plus indélébiles que tu n'acceptes de l'admettre? Lorsqu'on frappe à la porte, ton coeur s'accélère dans ta poitrine. N'attendant pas de visites, tu ne sais pas qui cela pourrait bien être. Les enfants ? Non, ils préviennent toujours avant de venir. Tayron est occupé donc ce n'est pas lui non plus... Pour savoir, une seule solution : Ouvrir la porte. C'est donc ce que tu fais et, à ta plus grande surprise, tu tombes nez à nez avec Charlie, ton meilleur ami.

Vu l'état dans lequel tu es, une remarque ne se fait pas attendre. Et tu peux le comprendre. Plutôt que de t'apitoyer sur ton sort, tu préfères, à ton tour, faire usage de l'humour. Bah écoute j'ai voulu aller à Poudlard mais visiblement, c'était pas le quai 9 3/4. Je crois que je me suis carrément trompée de gare. En même temps, c'est bien plus simple que de lui avouer la vérité. Mais tu n'y échapperas pas bien longtemps, forcément. La preuve en est puisqu'il te demande ce qu'il s'est passé. Ne pouvant pas nier ni fuir la question, il faut que tu lui avoues la vérité. Ce con s'en est pris à moi. C'est une longue, très longue histoire. Mais c'est lui qui m'a infligé ça. Inutile de poser un nom sur ce "il", ton meilleur ami te connait. Probablement un peu trop bien, au fond. Ce n'est certainement pas Tayron que tu qualifieras de la sorte. Enfin seuls dans l'intimité de ta maison, il est normal que tu prennes de ses nouvelles. Non, tu n'en oublies pas les bonnes manières pour autant. Je suis certaine qu'elle l'est bien plus que tu ne l'avoues, va ! Installes toi, fais comme chez toi. Tu veux quelque chose à boire? Demandes-tu avec un léger

Ne te voyant pas le lui dire de but en blanc alors que Charlie n'a même pas encore passé le pas de la porte est inconcevable. C'est donc par l'humour que tu lui as répondu en premier lieu. En même temps, c'est un peu la solution de "facilité" entre grands guillemets, parce que la réalité, elle, est bien moins drôle et bien plus inquiétante qu'une simple chute ou un petit accident sans importance. En soi, tu devrais déjà t'estimer chanceuse de t'en être sortie avec ces hématomes ainsi que deux côtes cassées parce que vu la violence dont il a déjà pu faire preuve par le passé, ça aurait pu être bien pire que ça. L'arrivée de Tayron t'as déjà évité de vivre une souffrance inimaginable, et heureusement. Je sais ! J'espérais simplement qu'ils feraient une exception. Puis après je me suis dis que j'étais peut-être un peu trop âgée pour les études ! Lui dis-tu, accompagné d'un sourire assez léger. Mais, forcément, il est rapidement temps de lui faire part de la vérité, de ce qu'il s'est réellement passé pour qu'il te retrouve dans un tel état. Le nécessaire a été fait, oui. Je n'avais pas l'intention de le laisser s'en sortir sans le dénoncer donc... Il ne s'en prendra plus à moi et heureusement. Cette version là est plus jolie que de lui dire ce qu'il s'est réellement passé. La finalité est telle qu'il ne pourra plus s'en prendre à toi, ni à ta famille, ni même à qui que ce soit.

Je t'avoue que c'est douloureux mais j'en ai vu des pires. J'ai vu un médecin très rapidement, rassures-toi. Même si tu déteste les milieux hospitaliers, tu t'y es rendue de ton plein gré afin de passer une batterie d'examens, n'étant pas non plus inconsciente pour autant. N'en oubliant pas pour autant la politesse, tu lui demandes ce qu'il souhaite boire, en partant du principe qu'il a envie de boire quelque chose. Ce n'est pas tant un moyen de changer de sujet puisque tu te rends bien compte que c'est totalement inutile. Le sujet reviendra certainement. J'ai des choses à te raconter, oui ! Et rassures-toi, j'ai aussi des nouvelles bien plus réjouissantes que celle-ci en stock, dès qu'on aura terminé de discuter de ce sujet plus... difficile. Après avoir obtenu sa réponse, tu te rends vers la cuisine afin de servir un verre d'eau et un autre de jus de fruit. Ensuite, tu t'approches de ton meilleur ami, lui donnant son verre avant de prendre place à ses côtés. Alors, par quoi veux-tu commencer? Oui, commencer, parce que tu comptes bien lui raconter une grosse partie de l’histoire...