Santana - Como se quieren la noche y el día cuando hablan de ti

1. Santana a des origines mexicaines du côté de sa mère, ses grands-parents maternels étant de Guadalajara. Elle ne les a malheureusement jamais connu puisqu'ils sont décédés bien avant sa naissance. Du côté de son père, elle est colombienne. Ses grands-parents paternels travaillaient pour l'ambassade des États-Unis à Bogota. Sa grand-mère en tant que bonne et son grand-père en tant que jardinier. A la fin des années 50, ils se sont liés d'amitié avec l'ambassadeur de l'époque. Quand celui-ci est retourné vivre dans son pays d'origine, il a proposé aux Delgado de venir travailler pour lui dans sa maison de Washington. Ils acceptèrent sans hésiter, espérant trouver  dans ce nouveau monde la promesse d'un avenir meilleur pour leur fils qui n'était encore qu'un enfant. Le rêve américain commença alors. Javier, son père, a donc obtenu la nationalité américaine à sa majorité, bien qu'il soit né en Colombie.
2. Javier a eu l'opportunité de grandir aux États-Unis ce qui lui a sans doute ouvert plus de portes que si il était resté dans son pays d'origine. Bien qu'il ait pu rencontrer certains obstacles dans sa vie à cause de son ascendance colombienne, il n'a pas lâché. Il a suivi des études de médecine et une fois son diplôme en poche, il a voulu aider les plus démunis. Il a donc commencé à faire des missions humanitaires en Amérique latine. Ce fut durant l'une d'elle qu'il rencontra la mère de son premier fils. Quelques années plus tard, alors qu'il était de passage au Mexique, il tomba sous le charme d'une certaine Aleida Rivera.
3. Santana fait donc partie de cette grande famille recomposée que sont les Rivera/Delgado. Elle a deux demi-frères aînés et une demi-sœur aînée du côté de sa mère. Puis, du côté de son père, elle a un demi-frère aîné. Et enfin, elle a une sœur aînée issue, comme elle, de l'union d'Aleida Rivera et Javier Delgado. Malgré cette grande fratrie, Santana s'est souvent sentie seule. Près de vingt années la séparaient des plus grands. Quant à son unique sœur, elles n'étaient pas très proche. Encore aujourd'hui, elle a toujours ce sentiment de ne pas exister au sein de la familia.
4. Santana est donc la petite dernière de cette famille recomposée. Si pour certaines personnes, la place de benjamine est synonyme de favoritisme, ce n'était pas le cas pour Santana. Elle était la dernière au sens propre comme au sens figuré et à ses yeux, c'était la tout le fond du problème. Elle se sentait invisible et ordinaire. Elle avait le sentiment que rien de ce qu'elle ferait n'aurait d'impact car tout avait déjà été réalisé par un autre membre de sa fratrie. Elle n'était pas la première fille ni même la première enfant d'Aleida et Javier. Elle n'était pas la première de sa classe ni la seule à parler anglais. Elle n'était pas la seule à faire de la musique non plus... Bref, elle se sentait médiocre et était constamment en quête de reconnaissance et de considération.
5. Santana s'entendait pourtant bien avec ses parents qui, en soit, ne la délaissaient pas spécialement au profit d'un autre de leurs enfants. Elle les aime comme une fille se doit d'aimer ses parents. Mais elle ne se sentait pas proche d'eux. Elle n'avait pas d’atomes crochus avec sa mère et elles ne se ressemblaient pas du tout. Et pourtant, elle a été affectée par sa tristesse lorsque Pablo a quitté le Mexique. Quant à son père, elle avait beau vouloir être une fille à papa, ils n'étaient pas non plus sur la même longueur d'onde. Elle avait une fibre artistique et créative quand lui avait fait des études rationnelles et ne jurait que par les faits. Mais si il y avait bien un membre de sa famille dont elle recherchait l'approbation, c'était lui. Elle avait toujours essayé d'attirer son attention et c'était une des raisons pour laquelle elle s'était montrée studieuse lors de son apprentissage de l'anglais.
6. Si Santana n'était pas spécialement proche de ses frères et sœurs, elle n'éprouvait de rancune pour aucun d'entre eux à part son plus grand demi-frère : Pablo. Il faut dire que les choses n'avaient pas forcément bien commencé entre eux. Santana avait à peine trois ans lorsqu'il est parti pour les États-Unis. Et alors que sa mère aurait du prendre soin de la benjamine qui était toute jeune, elle était plus préoccupée par son fils que par la petite dernière. Elle ne comptait même plus les fois où elle a vu ses yeux rougis se poser sur elle. Bien qu'il était absent physiquement, son nom était sur toutes les bouches et il occupait tous les esprits des membres de la maison, sa mère étant sans doute la plus affectée. Inconsciemment, Santana avait commencé à éprouver de la jalousie et de l'animosité à son égard mais elle était trop petite pour le comprendre. Puis il est revenu quelques temps plus tard. La aurait pu commencer une belle relation entre eux mais il n'en fut rien. La rancœur de Santana grandissait en voyant qu'une fois encore, tout tournait autour de lui. Quant à Pablo, il entretenait une bien meilleure relation avec sa sœur qu'avec elle. De nouveau, elle s'était sentie invisible. Aujourd'hui, bien que devenue une jeune femme, Santana lui en veut toujours et elle ne fait aucun effort pour arranger les choses. Pourtant, au fond d'elle, elle n'attend que ça.
7. Santana étant mexicaine, elle parle couramment espagnol puisque c'est sa langue maternelle. Mais pendant son enfance, comme pour tous les Delgado, son père Javier, lui a inculqué les bases de l'anglais. Cela lui a été d'une grande utilité quand elle a voulu passer des auditions pour intégrer une école de chant aux États-Unis. Aujourd'hui, elle est bilingue. Même si elle parle presque exclusivement espagnol avec sa grand-mère paternelle, elle ne peut faire autrement que d'utiliser l'anglais dans les rues de Washington.
8. Santana avait beau ne pas être aussi croyante que ses parents, étant issue d'une famille catholique elle avait tout de même suivi des cours de catéchisme jusqu'à ses 14 ans. Elle a donc fait sa première communion et sa profession de foi. Mais elle a arrêté lorsque le curé l'a trouvée dans le confessionnal en train d'embrasser son petit ami de l'époque. Sa mère a failli en faire une attaque. C'était bien l'une des rares fois où elle s'était faite hurler dessus par Aleida. Qu'est ce que ça aurait été si elle avait su qu'un an plus tard, à 15 ans, elle bafouait l'une des règles les plus élémentaires du catholicisme : celle de rester vierge jusqu'au mariage. Des années plus tard, elle ne regrette rien et si c'était à refaire, elle recommencerait sans hésiter.
9. Depuis son enfance, Santana adore la musique. En tant que mexicaine, c'est une attirance naturelle qui est presque inscrite dans ses gênes. Mais ce qui a vraiment été une révélation pour elle, ce fut le chant. Santana adore chanter et passe le plus clair de son temps à faire vibrer ses cordes vocales. Elle a pour objectif de faire carrière dans ce domaine et ne reculera devant rien pour atteindre son but. Elle joue également de la guitare et du piano. Comme quoi, ses parents devaient un minimum croire en elle pour lui offrir de quoi vivre son rêve. La musique lui permet d'exprimer sa sensibilité. Peu douée pour parler de ses sentiments, elle se met à nue lorsqu'elle combine sa voix avec les notes que ses mains font naître.
10. En plus du chant et de la musique, Santana a le rythme dans la peau. Elle adore la danse latine et a commencé à prendre des cours à l'âge de 16 ans. Salsa, samba, paso doble... Elle en a testé beaucoup mais celle qui a remporté les faveurs de son cœur, ce fut le tango. Pour être honnête, la première chose qui lui a plu dans cette discipline, c'était surtout son professeur. Il était beau, grand, séduisant. Il ne lui fallut que quelques séances pour tomber sous son charme latino. Lui, avait évidemment tout de suite remarqué l'effet qu'il avait sur la jeune fille et  loin de couper court à ses fantasmes, il les encourageait. Jeune et innocente, Santana buvait ses paroles et frémissait sous ses mains qui la faisaient ondulées sur des rythmes sensuels. Elle a fini par succomber et est tombée amoureuse. A ses yeux, ils vivaient une idylle des plus romantiques. Même si elle avait parfois du mal à accepter le fait qu'il veuille rester discret. Mais après tout, il était plus âgé qu'elle et elle était officiellement mineure alors elle essayait de s'en accommoder. Elle a vite déchanté en découvrant qu'en fait elle n'était pas la seule à partager ses draps. Humiliée et totalement dégoûtée d'avoir été aussi stupide et naïve, elle a été définitivement vaccinée des relations amoureuses depuis ce jour. Cela dit, elle a continué à danser le tango... avec d'autres hommes.
11. Santana a toujours été une bonne élève. Pas forcément une tête mais elle avait pour principe de se dire que quitte à être obligée d'aller en cours, autant qu'elle travaille bien. Elle était donc généralement dans le haut de la moyenne de sa classe. Lorsqu'elle a commencé à s'intéresser à son avenir et qu'elle a décidé de faire une école de chant, elle a redoublé d'efforts pour que ses notes soient les meilleures car elles avaient tout autant de poids dans la sélection que ses performances vocales et musicales.
12. Elle a d'ailleurs beaucoup réfléchi à l'école qu'elle souhaitait intégrée. Bien que de nombreuses académies au Mexique auraient pu lui convenir, ce fut aux États-Unis qu'elle décida de suivre des cours. En effet, les opportunités offertes par une carrière en Amérique étaient bien plus alléchantes que dans son pays natal. Sa grand-mère habitant à Washington, elle a privilégié les écoles de la capitale. Santana a envoyé plusieurs dossiers et grâce à ses notes, ses connaissances en anglais, ainsi que la qualité de ses auditions, elle a pu intégrer le John Kennedy center en filière musique. N'ayant pas la nationalité américaine, l'école l'a aidée dans ses démarches administratives pour avoir un visa étudiant. Au final, son acceptation dans une académie de Washington et le fait qu'un membre de sa famille y vive lui ont permis d'obtenir assez facilement le précieux sésame.
13. A ses 18 ans, Santana a donc quitté le domicile familial direction la capitale de États-Unis. Si dans certaines circonstances, ce genre d'au revoir sont un déchirement, la jeune fille n'a pourtant pas pleuré à chaude larme. Cela dit, dire qu'elle n'a pas ressenti un petit pincement au cœur serait mentir. Elle avait beau habiter chez sa grand-mère, la vie à Washington était bien différente de celle à Guyamas. La mer lui manquait, elle qui passait des heures sur la plage, les cheveux balayés par les embruns. Le soleil et l'odeur iodé du vent avaient été remplacés par la grisaille et le bruit des sirènes qui lui paraissait incessant. Elle dût également faire face à la défiance voire au racisme de certaines personnes. A priori, les filles dans son genre étaient plus destinées à récurer les sols qu'à faire de grandes écoles et encore moins à devenir célèbre. Clairement, elle a plus d'une fois eu le mal du pays. C'était sans doute pour cela qu'elle faisait un aller/retour au Mexique dès qu'elle en avait l'occasion et les moyens.
14. Santana a toujours gardé un lien avec son pays d'origine et sa famille. Bien qu'elle eut joué les indifférentes en quittant ses proches, elle ne pouvait nier très longtemps qu'ils lui manquaient. Ainsi, elle appelait régulièrement ses parents pour prendre des nouvelles de tout le monde y compris Pablo. Il fallait dire qu'elle n'avait pas spécialement besoin de demander, sa mère lui faisait un résumé de la vie de toute sa fratrie. C'était comme ça qu'elle avait appris qu'il allait se marier et qu'elle était bien sûr invitée. Elle ravala sa rancune le temps de la cérémonie, surtout qu'elle avait quelqu'un d'autre en ligne de mire à ce moment la. La mariée ne lui inspirait absolument pas confiance et à juste titre au vu de son comportement par la suite. Encore une fois, la crédulité de Pablo lui avait coûté cher. Mais cette relation avait au moins eu le mérite d’attribuer à Santana le rôle de tata. Quelques temps plus tard, elle apprit par le biais de sa mère que son frère venait s'installer à Washington. On ne pouvait pas dire que la nouvelle l'enchantait, loin de la. Elle espérait pouvoir au moins une fois dans son existence, vivre loin de l'ombre de Pablo. Le seul avantage de ce rapprochement était qu'elle pouvait profiter de sa petite nièce Frida, dont elle était déjà folle et ça n'allait pas aller en s'arrangeant.
15. La relation Santana/Pablo, chapitre 2. Au fur et à mesure des années, son animosité et sa jalousie à son égard n'avaient fait qu'augmenter. Cette façon d'être constamment au centre de l'attention bien malgré lui. Tantôt enjôler pour ce qu'il avait fait pour leur mère, tantôt démoli pour certains choix discutables, il n'y en avait que pour lui. Quoi qu'il fasse, il était toujours le principal sujet de discussion et ça avait le don d’irriter la benjamine. Mais ce qui l'agaçait au plus haut point, c'était cet altruisme, cette bienveillance, cette générosité qui le caractérisait car elle savait qu'au fond, il ne méritait pas toute cette colère qu'elle éprouvait à son égard. Il lui arrivait de se trouver injuste et d'en culpabiliser ce qui l'énervait encore plus. Pourtant, elle savait qu'elle serait prête à tuer pour lui, le défendant bec et ongle contre quiconque lui voudrait du mal. C'était ce qu'il s'était passé pour Gloria qui avait atterri directement dans le collimateur de Santana quand elle avait appris ce qu'elle faisait subir à son frère. Au final, elle l'aime autant qu'elle le hait et la se trouve tout le paradoxe Santana.
16. Depuis qu'elle vit à Washington, Santana a eu l'occasion de se rapprocher de son frère Milo. Tout comme avec la plupart des Rivera/Delgado, on ne pouvait pas dire qu'ils entretenaient une relation fraternelle bien qu'elle soit déjà meilleure que celle qu'elle avait avec Pablo. Milo a su apprivoiser la benjamine, jouant sur son propre terrain pour lui faire baisser sa garde. La musique leur a donc permis de laisser s'exprimer leurs sentiments. Cette relation toute nouvelle qui s'était créée entre eux commença par dérouter la jeune fille. Pour la première fois, elle était en phase avec un membre de sa fratrie et c'était un vrai bonheur. Elle se sentait aimée, protégée et inclus au sein d'une relation qui lui avait manqué toute sa vie. Ils sont devenus tellement proche que Milo a fini par lui avouer son secret. Loin de le juger, Santana l'accepta immédiatement, le soutenant autant que possible et essayant de le convaincre de s'assumer auprès des siens. Si de son côté, elle le pousse à ne plus mentir à leur famille, lui tente tant bien que mal de la rabibocher avec Pablo. Autant dire qu'elle ne se montre pas très coopérative ce qui a le don d'exaspérer Milo.
17. Santana a la chance d'être titulaire d'une bourse d'étude ce qui lui permet d'être exonérée des frais de scolarité de son école qui sont assez élevés. Elle habite également chez sa grand-mère ce qui fait qu'elle n'a pour ainsi dire aucun frais à avancer. Malgré tout, elle n'avait pas envie de vivre au crochet de son abuela, elle a donc cherché un petit boulot dès son arrivée à Washington. N'aillant qu'un visa d'étude ne lui permettant techniquement pas de travailler sur le sol américain, Santana a donc fait divers petit boulot au black. D'abord serveuse dans un diner puis bonne à tout faire. Elle a été finalement amené à s'occuper des enfants du couple qui l'employait comme domestique. Bien plus douée pour garder les bambins que pour entretenir les parquets, elle est depuis ce jour une nounou des plus appréciées.
18. Alors qu'elle allait chercher les petits à l'école ou qu'elle les emmenait jouer au parc, elle a pu voir à plusieurs reprises le père d'un des amis des enfants dont elle avait la garde. D'abord intrigué comme un prédateur devant sa proie, elle a tenté de se rapprocher de lui, sautant sur toutes les occasions pour pouvoir échanger quelques mots. Elle a fini par apprendre qu'il s'appelait Mateo, qu'il était père célibataire et qu'il travaillait comme homme à tout faire. Santana a fini par tomber sous le charme de ce papa dévoué corps et âme à son fils qui avait la santé fragile. Plus elle en apprenait et plus elle voulait en savoir. Elle souhaitait passer plus de temps à ses côtés mais il avait déjà une nounou pour son fils et elle avait d'autres obligations. Puis le destin s'en mêla. Sa mère aurait dit que c'était un signe de Dieu. Toujours était-il qu'alors que ses employeurs devaient déménager suite à une mutation du père, la nounou de Mateo avait quitté son emploi à la fin de ses études. Santana s'était immédiatement proposée de la remplacer et le jeune papa accepta sachant déjà qu'elle était plus que compétente. Cela fait presque deux ans maintenant qu'elle travaille pour lui et elle n'a toujours pas abandonné l'idée de le connaître plus intimement encore.