EVENT N°1 ❞ La maison hantée > 1er étage

Le monde était vraiment petit. Voilà que la personne qu’Ulysse avait voulu lui présenter n’était autre qu’Aeryn. C’était assez drôle, en réalité. D’ailleurs, la jeune femme semblait avoir lu dans les pensées de Jin qui s’apprêtait à faire référence à une agence matrimoniale aussi. « Ouais, t’as voulu jouer les entremetteurs ou ça se passe comment ? » Il se mit à rire doucement, croisant le regard d’Aeryn en même temps. Il ne savait pas du tout ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, mais il ne pouvait nier le fait qu’il y avait une forte connexion entre eux de par ce qui leur était arrivé. « Longue histoire, oui…Peut-être qu’un jour, je t’en parlerai. » Faisait-il exprès de garder le mystère ? Totalement. Finalement, il interrompit ce petit échange en saluant Léo de loin, ne résistant pas à l’envie de mentionner leur première rencontre à ses amis. « Ça veut dire que je suis beau ? » Il observa Aeryn suite à ses propos, un petit sourire taquin aux lèvres. Cherchait-il à la faire rougir ? Probablement. Qui aime bien châtie bien, non ? Mais ils étaient venus là pour s’amuser à la base, alors Jin fit ce qu’il faisait le mieux : le con. Il proposa à Ulysse de grimper sur ses épaules, mais son meilleur ami semblait avoir décidé d’épargner ses pauvres épaules et s’était accroché à son dos à la place. Et comme si ça ne suffisait pas, le voilà qui se mit à faire des bruits de cheval suite aux paroles d’Ulysse. C’était n’importe quoi. Ils devaient avoir l’air complétement cinglés, mais ça n’avait pas d’importance. Ils ne faisaient de mal à personne, après tout. D’ailleurs, Ulysse réclama rapidement un selfie. Il avait raison. Il fallait immortaliser ça ! Alors, il se prêta au jeu lorsqu’Aeryn se joignit à eux.

Alors qu’il s’apprêta à emmener Ulysse vers de nouvelles aventures, un orage éclata. Jin put apercevoir de gros éclairs à travers une fenêtre et le tonnerre grondait déjà fort. Bah, ce n’était pas grave. Ils étaient à l’abri ici. Grossière erreur. L’instant d’après, les plombs sautèrent, plus de musique, plus de lumière, juste celle des éclairs dehors. « Ça sent pas bon… » Il fit descendre Ulysse de son dos juste avant qu’un arbre s’abattit sur le bâtiment, provoquant un bruit assourdissant et surtout, provoquant la panique parmi tout le monde. Des éclats de verre, des objets qui tombaient, des gens qui criaient. Jin avait l’impression de se retrouver dans un mauvais film. Était-ce l’œuvre des fantômes qui étaient supposés vivre ici ? Non, bien sûr que non. Le jeune homme ne croyait pas en ces choses-là. C’était juste la nature. Mais la nature était violente, ce soir. Quelqu’un le bouscula dans la panique et il se retrouva un instant désorienté. « Ulysse ? T’es là ? » Il chercha son téléphone dans sa poche pour s’éclairer et tenter d’y voir quelque chose autour de lui. Apercevant son meilleur ami, il lui attrapa le poignet. « Reste avec moi, faut pas qu’on se sépare. » Il était étonnamment calme au vu de la situation. Sans doute n’avait-il pas encore réellement réalisé ce qui était en train de se passer. Merde, où était Aeryn ? « Aeryn ? Tu as vu Aeryn ?» Il crut apercevoir sa silhouette non loin de la fenêtre au moment où une branche passa à travers. Horrifié, Jin ne réfléchit pas et se mit à se frayer un passage vers l’endroit en question, entraînant Ulysse à sa suite. « AERYN ! » Ça lui rappelait des souvenirs douloureux, les souvenirs de la jeune femme blessée, sur cette maudite route, couverte de sang, entre la vie et la mort. Hors de question que ça se reproduise. Il cria son nom, mais avec la panique, toutes les autres personnes qui criaient, l’orage…sa voix se perdait au milieu de tout ça. Sans parler des gens qui venaient de le bousculer et lui faire lâcher sa prise sur Ulysse. Merde ! Et puis, il la vit. Elle semblait avoir du mal à tenir debout. Il se précipita aussitôt vers elle pour la soutenir. « Je suis là ! Ça va ? » Et Ulysse dans tout ça ? Il espérait qu’il n’était pas loin…

Nora est amusée de se rendre compte que tout le petit groupe se connaît ou presque. Elle se fait la réflexion intérieure que le monde est vraiment petit. Puis elle suit du regard les personnes qui l'entourent avec un sourire sur le bord des lèvres. Lorsqu'elle aperçoit enfin Kara, elle sourit un peu plus, laissant Léo se faire entraîner par elle sur la piste de danse. Elle se retrouve donc séparée de son meilleur ami et elle lance une discussion avec Klaus pour rattraper le temps perdu sauf qu'un bruit venant de dehors l'oblige à se préoccuper de cela. Quand les plombs sautent, elle repense à sa discussion avec Léo sur des choses surnaturelles qui pourraient se passer ici. Elle entend néanmoins la foudre à l'extérieur et comprend que ce n'est qu'une perturbation météorologique.

Ce n'est pas rassurant pour autant et Nora tente de chercher Léo du regard dans la foule. La panique la gâte et elle aimerait pouvoir se rapprocher de lui mais seule la foudre éclaire par moment la pièce et cela ne lui suffit par pour réussir à voir où il se trouve. Toutes les personnes présentes s'affolent et hurlent. Certains cherchent leur proche en les appelant et Nora se met à faire de même. Elle sent les battements de son coeur qui s'accélèrent et elle ne peut pas s'empêcher de penser à Léo.

Jusqu'à ce que un arbre s'effondre sur la bâtisse et ne fasse que renforcer un peu plus la peur qui l'habitait déjà. Nora se met à hurler un peu plus fort, les larmes aux yeux, appelant Léo. Des pensées la ramenant il y a quatre ans, lors de l'accident de ses parents et de son frère lui glace le sang. Nora ne veut pas perdre quelqu'un qu'elle aime fort encore une fois. Elle refuse qu'on lui enlève la personne qui compte le plus à ses yeux. Elle avance dans la foule mais elle se fait pousser et perd quelque peu l'équilibre. En essayant de se rattraper, elle se réceptionne mal et sa cheville se tord. Nora tombe au sol et se fait pousser un peu plus par les personnes qui dans la panique ne prennent pas conscience qu'elle est une personne et qu'ils peuvent la blesser. La jeune femme essaye de se relever mais une vive douleur dans sa cheville lui font comprendre qu'elle s'est blessée. Nora continue d'hurler à plein poumon le prénom de son meilleur ami. Elle prie intérieurement pour qu'il ne lui arrive rien.

Tu n’aurais jamais cru qu’en accompagnant Nora à cette fête, tu allais croiser autant de monde que tu connaissais. D’abord Jin qui t’avait salué de loin puis maintenant Kara et Klaus. Ce te faisait plaisir de voir autant de monde alors que ton moral n’était des meilleurs ces deniers temps. Tu rigolas quand Klaus fit remarquer que la boucle serait bouclée si Nora et Kara se connaissaient. Bien sûr qu’elles se connaissaient, elles étaient cousines. Quelques instants d’après tu te faisais tirer par le bras par Kara qui avait décidé de t’entraîner sur la « piste de danse » avec elle. Tu lanças un regard désolé à Nora mais suivi sans soucis ta récente amie. Tu ne l’avais jamais vu comme ça auparavant et tu te demandais si elle n’avait pas déjà consommé quelques boissons alcoolisées avant que vous ne vous tombiez dessus. Peu importe, bien décidé à profiter de la fête, tu te mis à danser également. Mais ce fût de courte durée car d’un seul coup musique et lumière cessent. Etonné, tu cherches la cause de ce qu’il semble être une coupure de courant. En tendant l’oreille qui entend dehors les éléments se déchaîner. Le temps à semble-t-il virer et cela n’a rien de rassurant dans une baraque délabrée comme celle-ci. Pas le temps de réfléchir bien longtemps qu’un énorme bruit retentit. La foudre s’abat non loin de la maison et s’en suit des craquements, du verre qui explose et des cris de paniques. Quand tu aperçois la branche de l’arbre qui s’abat actuellement sur la maison, tu n’as pas le temps de réagir pour pousser Kara en arrière, elle se prend de plein fouet et toi aussi par la même occasion. Projeté au sol, tu es légèrement sonné. La branche t’a cogné sur le front. Quand tu portes ta main à celui-ci, tu te retrouves rapidement avec du sang sur les doigts. Mais tu n’as pas vraiment le temps de penser à toi. Tu entends déjà des cris dans tous les sens, entre panique et cris de douleurs, c’est le chaos ici. Ton premier réflexe est de relever, non sans un léger vertige, pour enjamber la branche et venir au secours de ton amie. « Kara ?! ». Pas de réaction. Tu attrapes immédiatement son poignet à la recherche de son pouls. Bien qu’un peu rapide, il est bel et bien présent. Cela te rassure un peu, elle semble surtout avoir perdu connaissance sous le choc. Tu cherches rapidement dans les poches de ton jean ton téléphone portable. A une vitesse folle, tu envoies un message à tes collègues présents à la caserne ce soir pour qu’ils envoient le plus de véhicule possible sur les lieux de la fête. Aussitôt ceci fait, tu occultes brièvement les différentes blessures causées par la branche sur le corps de Kara. Heureusement elles sont superficielles. Tu te relèves. Tu ne distingues pas grand-chose mais tu entends toujours des cris et surtout beaucoup de gens qui sont à la recherche de leurs amis. D’ailleurs, parmi tout ce bruit, tu finis par distinguer ton prénom. Nora ! Il faut que tu la retrouves, elle doit être paniquée !! Mais tu ne peux pas laisser Kara dans cet état. Tu cherches autour de toi si quelqu’un serait en état de garder un œil sur elle en attendant les secours. Tu finis par tomber sur Niklaus. « Klaus, ça va ? ». Tu t’aperçois rapidement qu’il saigne. De multiples morceaux de verre se sont logés dans sa peau. « Surtout n’y touche pas. Je sais que c’est douloureux, mais si tu les enlèves toi tu risques d’aggraver les choses. ». Tu dis ça le plus calmement possible alors qu’un mal de tête commence à marteler ton cerveau. Tu jettes un coup d’œil en direction de Kara. « Est-ce que tu te sens d’aller jusqu’à Kara pour garder un œil sur elle ? Elle est inconsciente mais respire toujours. Il ne faut surtout pas la bouger, juste attendre les secours et s’assuraient que son état ne chute pas. Tu peux faire ça ? ». Tu sais que c’est en demander beaucoup quand on est soi-même blessé, mais il te faut absolument retrouver Nora. Tu le remercie donc d’un signe de la tête une fois qu’il a accepté et pars un peu à l’aveugle chercher ta meilleure amie, mais très vite tu entends sa voix appeler ton prénom. Ton estomac se serre et tu réprimes un haut le cœur. Tu te guides au son de sa voix, fends la foule et fini par distinguer une forme humaine au sol. Tu t’accroupie rapidement et sans réfléchir, tu la prends dans tes bras. « Je suis là Nora, je suis là ! ». Tu te recules un peu pour l’observer, elle ne semble pas blesser. « Je suis désolé de t’avoir laissé ! Tu n’as rien ? ». Son visage entre tes mains, tu vois que quelques larmes ont coulé le long de ces joues et les essuie du bout des doigts.

"Attend, sérieux ??" il a dit ça pour déconner lui à la base, mais elles se connaissent réellement les deux ? Des cousines ! C'est quand même assez dingue ! Pour le coup en fait Kara et lui, qui étaient tout les deux ensemble avant d'être rejoint, sont en fait ceux qui se connaissent le moins. Son Altesse embarque assez vite le pompier pour l'emmener danser le laissant avec Nora. Une jolie brune pour une autre, c'est une compagnie qu'il apprécie tout autant. Et puis c'est l'occasion de rattraper le temps perdu un peu. Enfin, ou pas. Ils ont à peine le temps de commencer à parler que l'occasion leur est volée. Volée par les vents trop violents. L'orage qui fait rage. Et cet arbre qui s'abat pour ne rien arranger. Vitre brisée il n'a le temps de vraiment réalisé qu'il est déjà par terre, la douleur partout dans le corps. Tombé sur le ventre il constate en retournant ses mains que ce qui lui fait tant mal sont les morceaux de verres. L'esprit dans le flou total il relève la tête pour tenter de voir ce qu'il se passe. Il aperçoit, il lui semble, la jeune femme qu'il a vu un peu plus tôt (@Aeryn Flowres) mais également Nora en panique qui avance vers la foule. Il n'entend pas ce qu'elle dit. Trop de bruit, trop de peur. Heureusement pour lui ses réflexes fonctionne encore sinon il se serait fait écraser la main. Ce qui en soit, n'aurait pas été non plus super grave s'il n'avait pas des bouts de verres enfoncés dedans. Il tente tant bien que mal se se relever malgré le manque d'appuie qu'il peut prendre sans accentuer la douleur. Il relève tout de même sa tête en entendant son prénom. Léo. Le front en sang. Bordel de merde. Il hoche la tête. Vu son métier il ne pas pas jouer au con, il sait ce qu'il dit. Et même si c'est très désagréable il n'a actuellement pas très envie de s'amuser à remuer les morceaux de verre pour les déloger de sa peau « Est-ce que tu te sens d’aller jusqu’à Kara pour garder un œil sur elle ? Elle est inconsciente mais respire toujours. Il ne faut surtout pas la bouger, juste attendre les secours et s’assuraient que son état ne chute pas. Tu peux faire ça ? » ses yeux s'arrondissent. "Putain de merde ! Enfin j'veux dire oui, bien sûr" il ne va pas la laisser comme ça. Faut qu'il se ressaisisse pas le choix. Repérant Kara il se traine le cul jusqu'à elle. Inconsciente, de quoi le faire flipper encore plus. Peur de faire un mauvais geste qui ne la mettrait en danger il se contente de se mettre entre la foule et elle pour éviter qu'elle se prenne des coups de pieds par mégarde. De sa main la moins blessée il glisse ses doigts dans la main de la brune "Si jamais tu reprends conscience serre ma main Kara, il s'il te plait... Faut que tu ailles bien. Ca va aller, les secours vont arriver, ils vont s'occuper de toi" il grimace, respire un peu difficilement. Le stress ne devant pas aider en plus de ses multiples coupures profondes.

Outfit – Le noir complet n’est pas le pire dans cette histoire ; c’est cette ambiance pesante, mélange de silence tout d’abord, puis de sifflements ensuite, comme un courant d’air passant entre les mâts d’un bateau et qui glace le sang de la sexologue. Tombée au sol, son coeur s’emballe à une vitesse folle et sa cheville la fait atrocement souffrir ; elle n’est même pas sûre de pouvoir se relever. Pourtant ses premières pensées s’en vont à son amie, qu’elle cherche à tâtons dans l’obscurité, prononçant son nom, cherchant à savoir si elles sont toujours l’une à côté de l’autre. Les personnes autour d’elle semblent elles aussi chercher leur semblable, semant la zizanie, un brouhaha incompréhensible, certains cédant à la panique. Bien heureusement la professeure répond rapidement à ses craintes et l’australienne se laisse guider par sa voix jusqu’à la retrouver lorsque celle-ci lui demande s’il s’agit bien d’elle, sentant ses doigts encercler l’un de ses bras. « Oui, oui c’est moi. » Dit-elle avec précipitation, un sourire se dessinant même sur ses lèvres tant elle est rassurée. Même si cela est imperceptible, elle grimace ensuite lorsque ses jambes tentent de la porter ; elle abandonne rapidement l’idée. Sa voix tressaillit tandis qu’elle voudrait rester calme et tous ces membres tremblent ; elle n’a rarement jamais eu aussi peur de toute sa vie mais se fait violence pour ne pas céder à l’affolement général. Cette soirée vire définitivement au cauchemar. « Je crois que je me suis fais une entorse à la cheville en tombant… et, et toi ? » Sa main finit par tomber dans la sienne juste au moment où Logan lui répond qu’elle a du mal à l’entendre et qu’elle s’est prit un coup. Malgré la pénombre, la sexologue distingue nettement le visage de son interlocutrice et sentant l’agitation s’emparer de cette dernière, pose ses doigts sur ses oreilles, puis ses joues qu’elle caresse et approche un peu son visage du sien pour qu’elle puisse l’entendre, elle et personne d’autre. « Hé, hé, Logan, calme-toi sil-te-plait, ça va aller. Je suis avec toi, je te lâche pas, on va trouver la sortie et appeler les secours, d’accord ? » Elle se sent à nouveau sobre, comme ci la moindre goutte d’alcool avait soudainement disparu de son organisme à cause de l’adrénaline et de la peur. La culpabilité d’avoir emmené son amie dans un endroit pareil et que cette dernière soit blessée la ronge mais l’heure n’est déjà plus aux remords.

Puis comme si cela ne suffisait pas, un énorme bruit retentit à nouveau, durant des secondes qui semblent être des heures, colère du ciel dont la foudre éclaire l’intérieur de a maison par inadvertance grâce aux fenêtres ; en une fraction de seconde, le toit commence à s’effondrer. « Attention ! » Hurle-t-elle puis dans un geste fluide, Gillian toujours au sol attire Logan sous la table du buffet et la plaque au sol, l’entourant avec ses bras et la protégeant avec son corps, sans vraiment comprendre ce qu’il se passe. Prières intérieures destinées à un dieu auquel elle ne croit pas, lui demandant pourtant de les épargner. Puis le silence à nouveau, puis l’effroi et le désordre tout autour d’elle. Ses yeux fermement clos s’ouvrent à nouveau, elle est toujours vivante et elle sent le souffle de la professeure, tremblante tout comme elle ; elle la serre tellement fort qu’il lui faut quelques secondes avant de réussir à la lâcher. « J’ai… j’ai eu tellement peur. J’ai cru, j’ai cru que c’était la fin. » Des larmes coulent sur ses joues.  Au loin les sirènes d’ambulance retentissent déjà ; bientôt elles trouveront enfin la sortie de cette maison maudite, elles pourront s’enfuir et ne plus jamais revenir ; oublier cette soirée, même si les séquelles risquent de la leur rappeler encore un moment.

 

OutfitLe soulagement qui te traverse quand tu entends sa voix est indescriptible. « Oui, oui c’est moi. » Dieu merci. T’as passé le début de soirée à essayer de ne pas la perdre de vue, ce n’était pas pour qu’elle disparaisse au moment le plus critique. Vous êtes à terre toutes les deux, mais elle est consciente, et sa voix te parvient assez claire,  bien que tremblante et un peu lointaine. « Je crois que je me suis fais une entorse à la cheville en tombant… et, et toi ? » Toi, t’as peur. Très peur même. Peur que ce soit grave, peur que ce soit permanent. Peur irrationnelle aussi que les blessures de Gillian soient plus graves que ce qu’elle dit. Tu n’arrives plus à penser clairement, prise dans une panique sans fin. Le bruit, l’agitation qui règne autour ne font rien pour aider. Vos mains qui se touchent enfin te ramènent vers la réalité, mais la panique reste bien présente. « Hé, hé, Logan, calme-toi sil-te-plait, ça va aller. Je suis avec toi, je te lâche pas, on va trouver la sortie et appeler les secours, d’accord ? » Incapable de parler, tu te contentes d’hocher la tête. Toi qui sais d'habitude si bien maîtriser tes émotions, tu es totalement démunie face à tout ce chaos. Les paroles de ta belle te parviennent aux oreilles à l’oreille, mais peinent à atteindre ta raison. Tes pensées parviennent à se concentrer sur son visage, mais ton corps lui tremble comme jamais auparavant. L’adrénaline à déjà fait place au choc dans tes veines, et tu n’es plus capable de rien.

« Attention ! » Incapable de réagir à temps, tu ne dois d’avoir échapper au désastre qu’à la rapidité de ton amie, qui te tire aussi rapidement que possible sous une table, tentant de te protéger du mieux qu’elle peut. Alors que tout s’effondre autour de vous, t’es persuadée que ta dernière heure est venue. Quelle fin stupide. Tes pensées s’envolent vers ta fille, certaine que tu ne la reverras plus. Au moins, mince consolation, t’es dans les bras de Gillian. Puis d’un coup, tout s’arrête. Le silence revient, brisé peu à peu par des voix, des pleurs, ceux des autres, les tiens, ceux de Gillian. Tes larmes se mêlent aux siennes quand tu réalises que t’es encore en vie. La rousse te serre contre elle à t’en faire péter les côtes, mais t’es trop sonnée pour avoir mal. Tu ressers toi aussi ton étreinte, tellement soulagée que vous soyez toutes les deux presque indemnes que tu ne peux même pas envisager de t’éloigner d’elle. « J’ai… j’ai eu tellement peur. J’ai cru, j’ai cru que c’était la fin. » Tout comme toi. Et probablement comme tous les autres. Tu n’oses même pas imaginer que certains n’ont peut-être pas eu autant de chance que vous. “Moi aussi, Gillian, moi aussi.” T’es incapable d’en dire plus, alors tu restes par terre avec elle, le bruit des sièrenes au loin annonçant la fin de ce calvaire. T’en feras des cauchemars, c’est sûr. Qui sait si tu retrouveras complètement l’ouïe ? Mais tu t’en fiches maintenant. “On est vivantes”. Les seules paroles que tu parviens encore à prononcer avant l’arrivée des secours. C’est tout ce qui compte. T’es vivante. Elle aussi. Vous allez revoir vos enfants, vous allez pouvoir continuer vos vies, vous revoir dans d’autres circonstances. Et pour ça, tu remercies le destin.

Dans toute cette agitation, tu te sentais horriblement confuse. Dans le noir, à peine éclairé par la lumière de ton téléphone, tu voyais des ombres courir et se bousculer dans tous les sens. Lors de l'extinction de la lumière et de la musique, tu avais perdu de vue tes deux amis. Sincèrement inquiète en voyant le chaos qui se profilait sous tes yeux, tu avais tenté de les chercher du regard, criant leurs prénoms vainement dans la foule en délire. Mais rien n'y avait fait. Tu t'étais sentie angoissée. Tu voyais les gens se blesser les uns après les autres et tu espérais sincèrement que Jin et Ulysse soient sains et saufs. Tu te moquais littéralement de ce qui pouvait t'arriver tant que tes amis se portaient bien. Tant que lui, se portait bien ... Jin ? Un cri lointain, arriva jusqu'à toi. Tu avais eu l'impression de reconnaitre la voix de ton ami, mais avant que tu ne puisses faire quoi que ce soit, tu avais été heurtée par la branche de l'arbre qui s'était abattue sur la bâtisse. 

Après le choc, tu ne te sentais pas réellement bien, mais qu'importe. Tu ne pouvais pas rester à terre. Déjà car tu risquerais d'être piétinée par la foule et puis, tu devais t'enfuir de cet endroit. Tu t'étais remise debout et pourtant, tu avais l'impression que le sol se dérobait sous tes pieds. Après un choc à la tête, quoi de plus normal ? Ce qui ne l'était pas ... C'était ta perte d'audition. Posant tes mains pleines de sang sur tes tempes, tu essayas de te concentrer sur les sons qui t'entouraient. Tu avais l'impression qu'on avait réduit le volume d'au moins la moitié. Les cris qui te transperçaient les oreilles un peu plutôt, te semblaient lointain. Vacillant un peu, tu décidas de rouvrir tes yeux. Relevant ta tête, alors que tes mains se logèrent le long de ton corps, tu le vis ... Enfin, tu pensais le voir. Avec ta vision légèrement brouillée et l'obscurité de la pièce, tu n'en étais pas réellement sûre.  " Jin ? " Lorsque ton ami s'approcha rapidement de toi afin de te soutenir, tu te sentis soulagée.  " Tu es là ? Vraiment ? " Observant un instant son visage afin de t'assurer qu'il allait bien, tu remarquas que ses lèvres bougeaient. Te parlait-il ? " Jinnnnn ... Je ne t'entends pas. Je n'entends presque plus rien ", fis-tu en posant ta main sur ton oreille alors que tu criais presque. Alors que ton autre main agrippait le bras du jeune homme, pour ne plus le perdre dans la foule, tu vis apparaitre Ulysse qui semblait moins chanceux que Jin. Il semblait avoir été blessé à l'épaule. Sa posture trahissait la douleur qu'il devait éprouver en cet instant. Encore une fois ... Tu ne compris pas la question que ton ami venait de te poser. Ton regard trahissant ton inquiétude alors que ton ami te caressait la joue, tu te mis à pleurnicher comme une enfant. " Ulysseeee ... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Tu dois souffrir ... Il faut qu'on parte. Il faut que tu ailles voir un médecin ... ". Et toi ? Tu t'en moquais. Ce n'était jamais que quelques égratignures et un petit choc. Tu étais persuadée que ce n'était rien de grave comparé à Ulysse. Attrapant Ulysse par son t-shirt, tu essayas d'entrainer tes amis vers la sortie. Serrant aussi fort que tu pouvais ta prise sur le bras de Jin, tu lui adressas un regard inquiet. " Tu ne me lâches pas ... Promis ? " 

Comme si le chaos ne suffisait pas, alors que vous vous dirigiez vers la sortie de cette salle de l'horreur, tu sentis que la personne à côté de toi, s'écroulait. Lâchant le t-shirt d'Ulysse, tu essayas de retenir la chute de Jin, qui venait de se faire frapper par un objet non identifié venu du ciel. " JIN ! " Hurlant presque de terreur, tu te jetas à terre à ses côtés, alors qu'il semblait dans les vapes. " JIN ! Réveille-toi ! Je t'en prie ! REVEILLE-TOI ! JINNNNN". Le secouant dans tous les sens, tu n'arrivais pas à retenir ton sang-froid devant la vision de Jin allongé sur le sol. Tes larmes se mirent à couler. " Reviens, je t'en supplie ... ". Le tirant de toutes tes forces vers toi afin de le relever un peu et de l'installer sur tes jambes, alors que tu t'étais mise à genou à ses côtés, tu lanças un regard suppliant à Ulysse qui assistait à la scène avec toi. " Appelle les secours, vite ! ".  Voir Jin allongé sur le sol et inconscient, te rappelait douloureusement ce que vous aviez déjà partagé quelques années plus tard ... 

Bien que cette soirée ait laissé des séquelles, vous en étiez tous sortis sains et saufs. Plus jamais, on ne t'y prendrait ! Que ce soit l'œuvre du destin ou des fantômes, cette soirée t'avait laissé un traumatisme beaucoup plus profond que ta surdité temporaire et tes coupures ...