- Nom : Sörvik
Prénom(s) : Sigrid, Ciara
Date de naissance : 17 Novembre 1984
Lieu de naissance : Washington DC
Famille :
- - Père : Nils Sörvik († 2000)
- Mère : Shannen Sörvik
- Sœur : Dahlia Sörvik-Davis († 2020)
- Jumelle : Sinéad Sörvik
- Frère : Popeye Sörvik
- Nièce : Soraya Sörvik-Davis
2000
- Cela fait plusieurs années que papa se bat contre le cancer et tout laissait penser qu’il gagnait son combat contre ce foutu crabe, jusqu’à aujourd’hui. Tout à l’heure Sinéad a hurlé. J’étais avec maman dans la cuisine. On a couru jusque dans le garage. On a trouvé papa au sol, Sin accroupi au-dessus de lui. Il venait de faire un malaise. On a tout de suite appelé les secours, et après quelques examens, le verdict est tombé. Le cancer a finalement gagné, il ne lui reste plus que quelques jours à vivre. C’est horrible ! Comment va-t-on faire sans lui ? Tout le monde est anéanti… Je ne sais pas plus quoi penser, quoi faire. Comment se préparer à la mort d’un être cher ?
- Aujourd’hui papa nous a convoqué à son chevet, l’un après l’autre. Cela a été un moment très compliqué. C’est Dahlia qui y est allée la première et elle est revenue effondrée. J’étais la suivante. J’avais très peur d’y aller, surtout après avoir vu ma grande-sœur revenir dans cet état. J’avais peur de voir mon père ainsi, relié à tout un tas de machine qui lui permettent encore de respirer. Mais j’ai fini par y aller. J’ai éclaté en pleurs quand je suis rentrée dans sa chambre. J’ai fondue en larme dans ses bras pendant de longues minutes. Puis finalement je me suis un peu ressaisie pour le laisser parler. Il voulait que je lui fasse la promesse de ne jamais abandonner mes rêves et de prendre soin de la famille, surtout de Sinéad qui allait avoir un mal à se relever de son décès. Mes mains accrochées aux siennes et les larmes coulant sur mes joues, je lui en fais la promesse avant de déposer un dernier baiser sur son front et de lui dire au revoir. Les médecins ont dit que ce n’était plus qu’une question d’heures… il y a donc peu de chance que nous puissions le revoir.
- Nous sommes le lendemain et l’hôpital vient de nous appeler pour nous annoncer son décès. On avait beau savoir que c’était bientôt la fin, on ne se prépare jamais vraiment à la mort de quelqu’un qu’on aime. Je suis anéantie. Je n’ai envie de rien. J’essaye de dessiner, écouteurs greffés aux oreilles, mais chacun de mes essais finit réduit en boule et s’écrase sur le sol de ma chambre. Je n’arrive pas à rien. Je ne suis bonne à rien. Maman est effondrée, Sin est sortie je ne sais où et Poppy est seule, triste dans sa chambre. Je pense que je vais aller le rejoindre. Peut-être que m’occuper de lui me changera les idées. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il ressent… Il n’a que 9 ans… Si c’est dur à 16 ans, qu’est-ce que cela doit être si jeune.
- Aujourd’hui nous avons enterré papa. C’est comme si mon cœur s’était brisé pour la troisième fois. La première quand on nous a appris qu’il ne lui restait plus que quelques jours à vivre, la deuxième quand on a nous annoncé son décès et la troisième quand on a mis son cercueil en terre. Après l’enterrement tout le monde est rentré à la maison… tout le monde, sauf Sinéad. Tout le monde essaye de la joindre mais elle ne répond pas. Je suis très inquiète. J’ai beau être celle qui la connait le mieux, j’ai peur pour elle. Je n’arrive pas à gérer ses sentiments couplés aux miens. Je n’arrive pas à l’aider. J’espère qu’elle va revenir. Je ne veux pas la perdre elle aussi, je ne suis pas certaine de pouvoir m’en remettre si cela devait arriver.
- Cela fait plusieurs jours que Sin n’est pas rentrée à la maison. Personne n’arrive à la contacter. Je me suis rendue dans tous les lieux où je sais qu’elle a l’habitude d’aller mais impossible de la trouver. Je suis très inquiète. Bien que maman y ait pensé, je sais qu’elle ne peut pas avoir commis l’irréparable, sinon je l’aurais senti, j’en suis certaine. Mais j’ai quand même peur, peur qu’il ait pu lui arriver quelque chose, peur qu’elle ait fait une mauvaise rencontre… Ça y est, elle est rentrée ! Pile quand j’écrivais les lignes ci-dessus, la porte d’entrée s’est ouverte et c’était elle ! Je suis si soulagée ! D’ailleurs je n’ai pas réfléchi une seconde et lui ai sauté au cou pour la prendre dans mes bras… non sans lui faire mal d’ailleurs. Elle est salement amochée, apparemment elle s’est battue. Je voulais l’engueuler mais j’étais si heureuse de le retrouver que je n’ai pas osé. Je lui ai quand même dit de ne plus jamais me refaire ça.
- La mort de papa remonte à quelques mois déjà mais c’est toujours très dur pour tout le monde. Maman galère à gérer tout toute seule, alors j’essaye de l’aider du mieux que je peux. Ce n’est pas évident, surtout que j’ai besoin moi aussi de faire mon deuil… mais je ne peux pas la laisser comme ça, alors je prends sur moi. Sinéad gère toujours très mal la mort de papa, elle est impossible à raisonner. Je ne sais plus quoi faire, alors je me concentre sur Popeye. J’essaye d’être la plus présente possible pour lui. J’espère qu’avec le temps les choses iront mieux et que tout le monde arrivera à trouver un nouvel équilibre sans papa. Il était notre pilier, sans lui on est tous un peu perdu.
2002
- J’ai décidé de suivre les conseils de papa et donc de poursuivre mon rêve, celui de vivre de ma passion : l’art. J’ai obtenu mon diplôme avec mention assez bien mais cela a été suffisant pour intégrer l’école d’art dont je rêvais. Je vais me donner à fond et rendre fiers papa et maman. Je ne suis pas encore certaine de la branche précise dans laquelle je veux me spécialiser mais je suis certaine que les quelques années à passer ici me permettront de me décider.
2007
- Ça y est, j’ai réussi ! Je l’ai ! J’ai mon diplôme d’art, spécialité décoration d’intérieur ! Je suis si fière ! Et j’ai déjà signé un contrat dans une agence de décoration. C’est la consécration ! Je suis si contente d’y être arrivée ! Tant de possibilités s’offrent à moi maintenant que j’en suis arrivée là. Mais je sais déjà ce que je veux. J’aimerais être suffisamment reconnu pour pouvoir me mettre à mon propre compte et un jour ouvrir ma propre agence de décoration ! Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour atteindre cet objectif mais j’y crois, je peux y arriver !
2014
- Cela fait plusieurs mois que j’ai l’impression de stagner dans ma vie. Je n’arrive à rien, j’ai de plus en plus envie de rien. Je ne comprenais pas pourquoi jusqu’à aujourd’hui. Je me suis laissé porter dans mes pas et je me suis finalement retrouvée devant les portes du cimetière où est enterré mon père. Je ne passe que très rarement par-là, j’ai donc pris cela pour un signe et je suis allée jusqu’à sa tombe. Quand je suis arrivée devant, j’ai ressenti un poids énorme sur mes épaules et je me suis effondrée. J’ai pleuré de longues minutes comme je n’avais plus pleuré depuis des années. Même après avoir séché mes larmes, je suis encore restée un long moment. Je me suis mise à parler à mon père comme s’il était toujours là et cela m’a fait un bien fou. Je lui ai raconté tout ce qui s’était passé depuis sa mort, n’omettant aucun moment, qu’il soit heureux ou triste. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai réalisé en fait qu’en aidant Thomas à faire le deuil de sa mère, je m’étais moi-même replongée inconsciemment dans l’état d’esprit dans lequel j’étais à l’époque de la mort de mon père. J’ai compris alors qu’en fait ce qui me bloquait depuis ces derniers mois c’était le fait que je n’avais jamais totalement fait le deuil de mon père. Pour aider ma mère, j’avais mis ma peine de côté et avais fini par passer à autre chose. Mais maintenant que j’ai réalisé cela, je ne peux plus rester dans rien faire… Alors c’est décidé : je pars en Suède ! J’ai décidé de partir sur les traces de nos ancêtres. Je ne sais pas combien de temps je pars, mais je partirais le temps qu’il faudra.
2019
- Aujourd’hui lors de notre appel Skype, Sin m’a appris qu’elle allait devenir maman ! Je suis si heureuse pour elle ! JE VAIS ETRE TATA ! Bon ok, à plus de 7 000 km de distance, ça va être compliquée de tenir mon rôle de tante, mais ce n’est pas grave, je reviendrais un peu plus souvent aux Etats-Unis pour pouvoir voir mon neveu ou ma nièce grandir. C’est fou, je n’aurais jamais pensé que Sin serait la première de nous deux à fonder une famille. Enfin, fonder une famille est un bon grand mot car le papa du bébé n’est malheureusement pas là. Une longue histoire que je ne vois pas écrire dans ce journal mais je connais très bien. J’ai si hâte de savoir le sexe du bébé et pouvoir commencer à envoyer des cadeaux pour préparer son arrivé. Le plus compliqué sera d’être présente pour l’accouchement. Si Sin mène à son terme la grossesse, ce que je lui souhaite de tout cœur, j’essayerais de revenir à DC un peu avant la date prévue pour être présente. Il me tarde déjà !
- C’est la catastrophe ! J’écris ces quelques lignes dans l’avion de retour qui me mène tout droit à DC. Sinéad a perdu le bébé durant la nuit. Elle est anéantie. Quelle horreur ! Elle a fait une fausse couche… Je n’ose même pas imaginer son état, même si malgré la distance se sent déjà que son cœur est brisé. Elle méritait ce bonheur, alors pourquoi la vie lui a-t-elle fait ça ?! Vraiment, c’est injuste ! Je ne comprends pas ! En tout cas il m’est impossible de rester plus longtemps en Suède. J’ai tout plaqué sans dire quand je reviendrais… Ma jumelle a besoin de moi ! C’est tout ce qui compte à cet instant. Même si je la sais entourée, je m’en voudrais toute ma vie si je ne rentrais pas, si je n’étais pas là pour la soutenir dans un moment pareil. Elle est ce qui m’est de plus cher, mon sang, ma chair, mon double, la moitié de mon cœur. Sin, j’arrive !
2020
- La vie a repris son cours à DC. Je ne suis finalement jamais rentrée en Suède. Je ne me voyais pas quitter à nouveau ma famille. J’ai fait ce que j’avais à faire, j’ai fait deuil de mon père. Je suis désolée pour les amis et l’homme que j’ai laissé en plan là-bas. Mais ma vie elle est ici et nulle part d’autre. D’ailleurs j’ai rencontré il y a quelques mois un homme. Alors que j’étais encore très affectée par ce qui était arrivée à Sin, il a été ma bouffée d’air frais. Il m’a changé les idées, m’a fait rire, sourire. Quand j’ai enfin pris la décision de ne jamais rentrer en Suède, j’ai pu donc me laisser aller à une histoire avec elle. Je crois que je suis heureuse avec lui, même si après tout ce qui est arrivé dans notre famille, je me demande si on a encore le droit d’être heureux chez les Sörvik.
- Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Soraya. Cela aurait dû un jour heureux mais rien ne s’est passé comme prévu. Nous avons tous reçus un coup de téléphone pour nous annoncer que Dahlia, son homme et Soraya avait eu un accident de voiture. Ce n’est pas possible… Sommes-nous maudit dans cette famille ? Pourquoi faut-il que le sort s’acharne comme cela sur nous ? Pourquoi fallait-il qu’on nous arrache encore une fois un être cher ? Retour dans la descente aux enfers ! Mais il va nous falloir être fort car nous ne sommes pas seuls dans cette histoire, Soraya a survécu et il faut prendre soin d’elle maintenant. Sinéad étant sa marraine c’est à elle que revient sa tutelle. Je n’en peux plus de tout ça ! Aurons-nous un jour le droit de connaître le bonheur, le vrai ?
2021
- Comme si devoir faire le deuil de ma sœur n’était pas suffisant, les choses se gâtent à la vitesse grand V avec l’homme avec lequel je partage ma vie. Son comportement a changé depuis quelques mois. Il est devenu très jaloux, suspicieux de la moindre chose. Je le soupçonne même de fliquer régulièrement mon portable. Je ne comprends pas pourquoi il a ce comportement… Je n’ai pourtant rien fait qui pourrait trahir sa confiance en moi Alors pourquoi fait-il ça ? Je n’ose pas en parler car nous avons tous bien assez à faire avec nos propres vies et nos propres malheurs mais j’ai l’impression d’être dans une impasse. Quoique je le dise, il semble ne pas entendre et son comportement empire de jour en jour. Devrais-je fuir ?