Elvyra | Si les excuses suffisaient, il n’y aurait pas de police, bécasse

Hej, jag heter Elvyra och idag ska jag berätta min historia ... Non. Allez ! Plus sérieusement ! Vous avez vraiment cru que j'allais vous raconter mon histoire en suédois ? J'aurai pu, c'est vrai. Mais aujourd'hui, je vais faire preuve de gentillesse et passer par une langue que tout le monde connait ... Engelsk.

Je suis née lors d'une journée d'automne, le 21 novembre 1990 à Stockholm, en Suède. Pays où il fait particulièrement froid pour sa proximité avec la Scandinavie, pour ceux qui auraient du mal à situer mon pays. Là-bas, on y parle le suédois et quand j'y repense, je me demande comment mes parents ont fait pour tomber amoureux ... Ma mère était une politicienne Allemande. Mon père, un procureur renommé en Suède. Leur rencontre est d'une banalité sans joie et pourtant, elle m'a toujours fait rêver depuis que je suis toute petite. Une touriste attirée par le regard d'un type en robe de magistrat. Lui, a été attiré par la simplicité de cette femme. Malgré la barrière de la langue, ils ont réussi à s'aimer et à se construire une vie en Suède. Ma mère a tout quitté pour mon père. C'est surement la raison pour laquelle, il l'a laissé choisir le nom de sa fille ainé. C'est ainsi que malgré les négociations de mon père, je me prénomma Elvyra. Quelques années plus tard, je fus rejoins par deux frères jumeaux.

Durant mon enfance, je n'ai jamais manqué de rien. Etant la seule fille de la fratrie, j'ai toujours été plus attirée par les jeux de garçons que les jolies barbies en robe de princesse. D'ailleurs, je faisais le désespoir de ma mère. Elle qui avait toujours rêvé d'une fille avec qui parler de maquillage et de mode. A la place, elle m'a eu moi, gamine impertinente qui jouait au football et qui se traînait dans la boue. Durant mes études, j'ai toujours eu du mal à me faire amie avec des filles. Cependant, j'ai toujours été bien entourée. N'ayant pas beaucoup de différence d'âge entre mes frères et moi, nous avons toujours été fusionnels. C'était mes piliers. Tant que je les avais eu, plus rien n'avait d'importance. Cependant, il existait une autre personne auprès de qui, j'étais proche. Mon père. Il existe bien évidemment le complexe d'Œdipe qui lie une fille à son père durant l'enfance mais avec l'âge, je me suis vite rendu compte, que j'avais toujours été plus proche de mon père que de ma mère. J'aimais l'entendre raconter le déroulement de ses journées. Je n'ai jamais su comment il faisait mais, tous les jours, il avait une nouvelle histoire à nous compter. Sa dévotion pour son travail et le combat contre le crime, sont surement les raisons pour lesquelles, j'ai décidé de devenir avocate. D'ailleurs, avec mon père, nous avions rêvé d'ouvrir notre propre cabinet d'avocat. fölck och dotter. C'est comme ça, que notre rêve devait s'appeler ...

Lorsque je fus en âge de choisir l'université dans laquelle, j'avais pour projet de réaliser mes études, je décida de m'expatrier loin de ma famille. Je pense que de toutes les décisions que j'ai du prendre au cours de ma vie, celle-là fût surement l'une des plus difficiles. Avec le recul, je me dis que si je n'avais pas voulu aller en Amérique, je n'aurai certainement pas gâché les quelques années qu'il restait à mon père. Mais ça, je ne l'ai su que bien après.  Sur le moment, j'avais tout prévu. L'université de Washington était l'une des plus réputée. Elle avait pour notoriété de former les plus brillants avocats d'Amérique et moi, je voulais en faire partie. Je voulais que mon père soit fier de sa fille. Je mentirai si je disais que les études d'avocat, était simple. Entre l'étude de tous les codes possibles et inimaginables et les autres cours qui n'existent juste que pour vous embrumer l'esprit, le parcours fût très compliqué au début. J'errai dans les bibliothèques presque jour et nuit. Le nez plongé dans mes bouquins, j'avais l'impression que je m'étais arrêtée de vivre pendant que le monde tournait. Perdue dans ce nouvel univers, loin de ma famille, il m'arrivait très souvent d'avoir le mal du pays. C'est surement la raison pour laquelle, je me retrouva dans ce coin reculé de la bibliothèque pleurant à chaude larme. C'est à ce moment là, que je fis sa rencontre.

Il s'appelait Aedan. C'était un étudiant de 1ère année comme moi. Pour être honnête, j'étais tellement omnibulée par mes études que je n'avais jamais pris la peine de relever mon nez de mes bouquins afin d'observer mes camarades de classe. Bien qu'à cette époque, il ne me connaissait pas, il s'était assis près de moi et nous avions discuté de tout et de rien. Même s'il n'était qu'un inconnu, sa présence m'avait réconforté, sans que je ne puisse l'expliquer. Son humour m'avait fait rire. De fil en aiguille, nous sommes devenus de vrais amis. Inséparables comme les doigts de la main. Nous avions beaucoup de choses en commun. Le sens de la justice, notre amour pour notre futur profession, notre envie de défendre et d'aider les plus faibles. Les journées à la bibliothèque me semblaient beaucoup moins longues en sa présence. Aedan était aussi bien mon ami, que mon binôme dans les études. Cependant, comme dans toute histoire d'amitié, il arrive parfois que les sentiments prennent le dessus. D'ailleurs, quand j'y réfléchis, je ne saurais dire quand mon regard a changé envers lui. Mes sentiments se sont immiscés en moi, un peu comme un poison lent et limite mortel, dont on ne peut se débarrasser aussi facilement. Je n'avais jamais aimé de ma vie et face à cette nouvelle sensation, je me sentais un peu perdue. Je n'ai d'ailleurs, jamais cru que cela puisse être réciproque pour lui. Je n'avais jamais été le premier choix de personne. Pourquoi aurait-ce été différent avec lui ? Il était tellement mignon. Il pouvait avoir n'importe quelle fille. Alors pourquoi moi ?

Un jour, alors que j'étais sortie en boite de nuit avec mes colocataires, je bus plus que de raison. Quelques jours plutôt, j'avais entendu des rumeurs qui me blessaient à un point que je n'aurai pu imaginer. Avec le temps, je me dis que j'aurai du me méfier de ces horribles donzelles, jalouse de la relation privilégiée que j'entretenais avec mon ami. Si elles ne m'avaient pas dit qu'Aedan s'était trouvé une petite amie, je n'aurai certainement pas bu autant ce jour-là. J'aurai pu ne pas les croire. C'est vrai. Cependant, j'avais trouvé le jeune homme très étrange ces derniers temps. Il semblait tellement mal à l'aise. J'avais l'impression qu'il me cachait quelque chose. Et j'avoue qu'avec ce qu'on m'avait dit, j'avais vite fait le lien. J'avais le cœur brisé. C'est surement pour ça que j'ai invité l'invitation de ce type de la fac. Nous avons dansé. Nous nous sommes embrassés. Et nous nous sommes retrouvés chez moi. Tout aurait pu déraper si les flashs d'Aedan ne m'était pas revenu en tête comme un retour à la réalité. Alors que je l'embrassais, c'était lui que je voyais. Je ne pus me résoudre à coucher avec ce type. Nous étions d'ailleurs en train de nous rhabiller quand dans le reflet du miroir de ma chambre, je vis apparaitre Aedan. Je pense que ce qui me hantera toujours, c'est son regard. Laissant tomber le bouquet de fleurs qu'il tenait dans ses mains, le jeune homme pris la fuite avant même que je puisse lui dire que ce n'était pas totalement ce qu'il imaginait. Les jours qui s'en suivirent, je ne le vis pas. J'avais le cœur brisé. Je m'en voulais tellement. Je pense d'ailleurs que c'est à cet instant que je compris qu'Aedan avait été mon premier amour.

Quelques jours plus tard, je reçus une mauvaise nouvelle de Suède. Mon père atteint d'un cancer, était au plus mal et je devais repartir d'urgence. Sans me retourner et avec beaucoup de regret, je replia mes bagages et je pris le premier avion pour mon pays natal, sans me retourner. Mon père décéda juste après mon retour. C'était un peu comme s'il m'avait attendu. Ce qui me restait de cœur, disparaissa avec lui. Il me fallu beaucoup de temps avant de me remettre de la perte de mon père. Cependant, même en ayant le cœur déchiré, je décida de continuer mes études d'avocat à l'université de Stockholm. Les années passèrent et je fus diplômée avec mention. J'ai travaillé quelques mois dans un cabinet de la ville mais je me rendis très vite compte qu'il manquait quelque chose dans ma vie. Même si j'avais été très affectée par la disparition de mon père, ce qu'il s'était passé avec Aedan était resté dans un coin de ma tête. Quand je repensais à lui, à nous, je ressentais comme un horrible goût amer. C'est surement la raison qui me poussa à abandonner mon poste à Stockholm et ma famille. Ma mère étant entourée de mes frères, ne manquaient de rien. Je pouvais donc entreprendre ce nouveau voyage.

Cela ne fait que quelques petites semaines que je suis de retour à Washington. Par chance, j'ai réussi à trouver un poste dans un cabinet d'avocat & associés. J'ai fais un prêt pour l'achat d'un appartement à Dowtown. Tout allait pour le mieux pour moi. La seule chose qui me restait à faire, c'était de croiser les doigts afin de recroiser son chemin, un jour ....