Taz > La maladie humaine requiert une légère dose d'anesthésiant

Il était la, debout, tout habillé de noir. Arrivant à peine à hauteur des hanches de sa mère avec ses six petites années d'existence. Il levait la tête vers elle. Constatant que sur ses joues humides sillonnaient encore des larmes qu'elle n'arrivait pas à retenir. Qu'elle ne cherchait pas à retenir. Lui même il avait pleuré, longtemps pleuré. Tellement pleurer qu'il s'était surpris à ne plus y arriver. Et aujourd'hui à l'enterrement ça revenait à nouveau très facilement. Le cœur lourd il regardait le cercueil descendre dans ce grand trou creusé dans la terre. Il avait beau avoir compris ce qu'il se passait il avait du mal à réaliser. Son père avait eu un accident et il n'allait plus jamais le revoir. Il allait devoir se contenter des souvenirs qu'il avait. Il devait m'apprendre à faire du vélo sans les roulettes ce week-end tout les projets qu'ils avaient fait ensemble, il allait devoir faire une croix dessus, tout oublier. Le plus dur c'était ça. Penser à tout ce qu'ils ne pourraient pas faire ensemble, tout ce qu'ils ne pourraient pas partager. Taz reniflait un coup et essuyait son nez dans sa manche de mini costard un peu trop noble pour un petit garçon. Il tournait ses yeux rougis vers sa sœur et lâchait finalement la main de sa mère pour aller se blottir contre Jazz et souiller son épaule de ses larmes. Heureusement qu'elles étaient là toute les deux. Il n'arrivait déjà pas à faire face à la mort de son père alors s'il avait été seul il aurait encore plus été paumé. Sans épaule sur lesquelles s'appuyer et sans bras dans lesquels pleurer nul doute qu'il se serait écroulé. Quelques jours plus tôt ils faisaient leurs valises, s'apprêtant à quitter la maison dans laquelle ils avaient grandit pour que leur père puisse être enterrer prêt de sa famille. Ça faisait beaucoup de souvenir à laisser derrière soit. Est ce que ça sera plus facile de ne plus vivre dans la maison où on avait l'habitude de voir papa ? pourtant il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'être loin de tout ce qui lui rappelait son père serait une vraie torture. Mais voilà, ça n'était pas lui qui prenait cette décision. C'était sa mère, et elle voulait retrouver sa belle famille. Ils avaient donc tout laissé ici, même leurs amis, pour atterrir chez leur grand-mère paternelle qui les accueillait le temps que sa belle fille trouve un nouveau logement. Taz a été un peu renfermé pendant quelques temps. Ayant un temps d'adaptation très long à tout changement de base, inutile de préciser qu'avec un si gros changement plus le deuil de son père qu'il devait faire il était loin d'être dans son assiette. S'intégrer dans sa nouvelle école ça a été compliqué, encore une fois il se reposait beaucoup sur Jazz. Heureusement il a tout de même fini par sortir de son cocon et se lier d'amitié avec d'autres enfants.
A quinze ans, rare sont les ados qui connaissent leurs limites en alcool ou en tout cas qui s'en soucient. Taz en était la preuve vivante. Enfin vivante... C'était à se demander s'il l'était vraiment vu à quel point il ressemblait à un cadavre comme ça, étalé sur le canapé, un bras étendu dans le vide sur le côté. C'est un petit sursaut qui lui fit ouvrir les yeux et se réveiller. Il faisait sombre, heureusement les rideaux étaient tirés sinon la lumière aurait été bien trop violente pour ses yeux. Il avait un de ces mal de crane Putain on est où la ? ah ben chez lui... Sa mère était partie et ils en avaient profité pour organiser une petite soirée. Venait il vraiment de ne pas reconnaître son propre salon ? Bon le canapé avait changé de place aussi c'était pour ça ! Il se redressait difficilement et tirait un peu sur son tee-shirt pour le sentir Ouh la vache ! il le relâchait automatiquement. Il ne savait pas bien ce qui était le pire, l'odeur de l'alcool, de la clope ou bien de la transpiration. Il allait dans la cuisine pour chiper un truc dans le frigo, une de ses petites briques de jus de fruit avec une paille. La portant à ses lèvres il revenait dans le salon. Il n'était pas le seul réveillé mais encore beaucoup dormaient. Pourquoi le copain de Jazz le regardait comme ça en souriant ? Celui ci se leva pour venir à lui et Taz rabaissait sa main tenant le jus de fruit, retirant la paille de sa bouche Pourquoi est ce qu'il s'approche autant ? beaucoup trop pour que ça soit normal. Il avait franchis son cercle d'espace personnel et voilà qu'il plaquait ses deux mains sur ses joues. Le regardant sans comprendre, les yeux grands ouverts et son regard passant d'un œil à l'autre du mec face à lui Taz se sentait d'un seul coup très nerveux. Son cœur s'emballait Qu'est ce qu'il fait putain ? Il ne va quand même pas.. l'embrasser ? Non parce que ça en avait tout l'air. Il s'agissait du copain de sa sœur et en plus de ça c'était un mec. Et pourtant Taz ne bougeait pas. Terrorisé mais plus par le fait qu'il n'ai pas envie de le repousser que par le fait qu'il puisse tenter quelque chose. "Mais dis moi c'est que t'es presque aussi belle que ta sœur comme ça !" il lui tapota la joue en riant avant de s'éloigner et Taz se remis à respirer, remarquant d'ailleurs à ce moment la qu'il avait arrêté. Son cœur reprenait un rythme normal alors qu'il le suivait du regard. Mais pourquoi est ce qu'il lui disait ça ? Il soupirait et passait une main sur son visage, frottant un peu ses paupières. En rouvrant les yeux il aperçu des traces noirs sur ses doigts. Fronçant les sourcils il regardait sa paille pour y voir des traces rouges et se précipitait donc jusqu'à la salle de bain. Face au miroir il compris bien vite le sens de la remarque du copain de sa jumelle. Bien que le noir ait été étalé sous ses yeux quand il avait frotté ceux ci, le maquillage restait encore très visible "Jazz !!"
Si à vingt ans il s'était maintenant bien rendu compte qu'il aimait aussi les hommes il avait pourtant bien du mal à l'assumer ouvertement. Assis dans un bar, un verre à la main et une clope dans l'autre parce que ça n'était pas encore interdit il a fait une rencontre très spéciale. Cette femme, plus vieille que lui de bien dix ans, très femme. Élégante, presque intimidante de par sa prestance. Elle dégageait une très grande confiance en elle, il n'était pas dur de s'imaginer que cette femme avait l'habitude de prendre les choses en main et ne doutait que rarement d'avoir pris les bonnes décisions. Cette femme qu'on pourrait croire tout juste sortie d'un magasine avait accroché le regard du jeune homme mais il n'avait pas bougé de son siège. Qui aurait cru qu'elle elle puisse venir le voir et s'intéresser à lui ? Certainement pas lui, il n'aurait même pas misé un kopeck dessus ! Elle lui parlait d'une façon si naturelle et à l'aise qu'il avait presque eu envie de tourner la tête de l'autre côté pour voir si elle ne s'adressait pas à quelqu'un d'autre. Pourquoi moi ? c'était la question qu'il se posait. Une si jolie femme, dans un bar plutôt plein, qui venait lui parler alors qu'il aurait pensé qu'elle ne pourrait que le voir comme un gamin un peu paumé qui commençait à boire alors que la nuit n'était pas encore tombée. Ils n'étaient pas du même monde ça se voyait directement et allez savoir pourquoi il avait pensé qu'elle ne pourrait s'intéresser qu'à un homme bien sapé et classe. Peut-être qu'elle vient juste chercher quelqu'un avec qui tirer un coup ? et en tapant dans les ptit jeunes elle pouvait être sûre qu'elle leur ferait suffisamment d'effet pour qu'il n'y ai quasiment aucune chance qu'ils lui disent non. Moi ça me va il en faisait partis, de ceux qui n'oserait certainement pas dire non face à cette situation qui semblait presque surnaturelle. Ça n'était pas tous les jours qu'une aussi belle femme venait d'elle même vous parler et flirter avec vous. Il s'était passé ce qu'il devait se passer. Ils avaient couché ensemble dans une chambre d'hôtel qu'elle avait payé. Étalé sur le dos en sueur il reprenait son souffle et tournait la tête vers elle. Ça lui semblait presque irréaliste, même la alors que ça c'était produit ! Elle se relevait et il la regardait s'éloigner jusqu'à disparaître dans la salle de bain pour prendre une douche. Il regardait à nouveau face à lui, le plafond, et souriait bêtement. Il remontait la couverture jusqu'à son ventre et tournait à nouveau la tête vers elle quand elle réapparaissait. Anita, elle s'appelait Anita. Quel ne fut pas sa surprise quand il l'entendis dire "J'aurais bien voulu rester plus longtemps mais il faut que je rejoigne mon mari" elle disait ça de façon si détendue, comme si c'était normal alors que ses yeux à lui s'étaient agrandis et qu'il s'était redressé sur un coude "T'es mariée ?" ses yeux se baissèrent pour regarder sa main gauche Comment j'ai pu louper l'alliance ? Elle continuait à s'habiller l'air de rien "Depuis huit ans maintenant" elle glissais ses pieds dans ses talons hauts et enfilait son manteau "On se revoit la semaine prochaine ?" elle lui souriait et lui était complètement paumé Bien sûr que non, je ne suis pas ce genre de mec, je ne couche pas avec des femmes mariées ! mais tout ce qu'il s'entendis dire fut "Oui".
Ça a duré deux ans entre eux. C'est simple il était littéralement fou d'elle. Tellement amoureux qui acceptait tout, même de passer au second plan et de n'être qu'un amant. Il faisait tout pour elle, se libérait pour la rejoindre, faisait en sorte que son emploi du temps puisse coller avec le sien. C'était simple en fait, dès qu'elle le sonnait il accourait. Bien sûr ça ne plaisait pas forcément beaucoup à l'entourage de Taz de le voir aussi aveugle mais c'est bien l'effet que provoque l'amour non ? Ça a d'ailleurs encore moins plu à Jazz qui a fini par ne plus supporter de le voir être l'homme d'une femme qui n'était pas la sienne. Et à râler auprès de sa copine cette dernière avait fini par s'en mêler. Le sourire de Taz s'était tout de suite effacé en voyant l'air grave d'Anita ce soir la. "Taz il faut qu'on parle" cette phrase lui provoquait instinctivement un stress intense. Quelque part ça annonçait déjà ce qui allait se passer mais il n'avait pas envie d'y croire. Devant son regard confus et pas rassuré elle se leva pour s'avancer vers lui et prendre affectueusement son visage entre ses mains "Ça ne peut pas continuer entre nous" il déglutissait, crispant sa mâchoire, la serrant aussi fort qu'il sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle ne peut pas me faire ça, c'est pas possible, ça n'est pas en train de se produire "Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fais ?" ou bien pas fait ? Ou bien mal fait ? Elle soupira lentement et l'embrassa tendrement mais les lèvres de Taz ne bougeaient pas. Il se décomposait intérieurement. "Une jeune femme est venue me voir, elle a des preuves de notre relation et menace de tout dire à mon mari si je ne te quitte pas" il ne comprenait pas. Qui pouvait bien faire ça ? C'était forcément quelqu'un qui le connaissait, ou bien qui connaissait son mari. "Est ce que c'est une brune de mon âge avec la peau métissée ?" elle haussa un sourcil "Non pas du tout pourquoi ?" Merde je l'ai soupçonné pour rien en même temps Jazz détestait Anita, elle n'approuvait pas leur relation et elle avait le sang chaud donc ça aurait pu être possible. Mais non, il ne savait donc pas qui c'était et ne pouvait pas aller voir la personne pour la faire changer d'avis à propos de son chantage. "Pour rien.." il soupirait, fermant les yeux et baissant la tête mais d'un doigt sous son menton elle lui relevait et il reposait ses yeux dans les siens "Je n'ai pas joué, sache que je t'aime vraiment Taz, t'es une vraie bouffée d'air pour moi, tu es tout ce qu'il me faut" il dégageait son menton de ses doigts et secouait la tête "Si c'était le cas tu laisserais cette fille dire la vérité à ton mari et tu resterais avec moi" la désillusion. Ça faisait mal, c'était douloureux. Comme une longue chute qui te donnait le temps de réaliser que tu allais juste t'écraser contre le sol bien trop dur de la réalité. "C'est bien plus compliqué que ça en a l'air mon chaton" il secoua à nouveau la tête "Non c'est faux" elle fermait les yeux, visiblement blessée d'une telle réaction et déçu d'un tel manque de compréhension en son égard "Part s'il te plait" encore une fois, et peut-être pour la dernière fois, il fit ce qu'elle lui disait. Partant de chez elle. C'est complètement brisé qu'il frappait à la porte de l'appartement en face de chez lui, celui de sa sœur. Les mois suivant ont été désastreux. Taz s'est réconforté dans tout ce qu'il trouvait. A commencer par la drogue, dans l'abus, et aussi avec le sexe, passant d'un lit à un autre, en particulier ceux des mecs et ne cherchant absolument pas à retrouver une relation amoureuse. Simplement du sexe pour combler ses moments de solitude et de manque affectif.
Heureusement Jazz l'a tiré vers le haut, l'extirpant du fond du trou dans lequel il se complaisait. Il n'a pas vraiment arrêté ses conneries, s'étant rendu accro aux drogues dont il avait abusé. Quand au sexe, il avait arrêté de chercher de la compagnie plusieurs soirs par semaine même si ça lui arrivait encore. Se concentrer sur ses études qu'il avait un peu trop délaissé dernièrement, c'était ce à quoi il se raccrochait pour garder la tête hors de l'eau. Finalement ils vint au bout des quatre ans de cours et de formation et fini sur une réussite qui eu le don de lui remonter le moral. Et si tout se passait bien du côté professionnel c'est du côté familial que ça fini par partir en couille. A croire que ça ne pouvait jamais aller bien partout. Jazz, qui, quand elle ne sortait pas avec des filles sympas mais intrusives avait tendance à craquer pour les mauvais garçons. A croire qu'ils avaient la poisse de ce côté la. Alors qu'il allait rentrer dans son appart Taz entendis des bruits absolument pas rassurants de l'autre côté de la porte de sa sœur. Lâchant son sac de courses sur le sol il s'en allait frapper sans s'arrêter jusqu'à ce que la porte s'ouvre brutalement sur l'homme de sa jumelle. Il penchait la tête sur le côté pour pouvoir la voir "Est ce que tout va bien ? J'ai entendu du bruit" c'est lui qui pris la parole "Oui oui, tout va bien c'est rien, je me suis pris les pieds dans le canapé" Sérieusement ? Pris les pieds dans le canapé... Merde il me prend vraiment pour le dernier des abrutis il n'était pas dupe, ça va, c'était pas compliqué de comprendre ce qu'il s'était passé, surtout qu'il le soupçonnait déjà. "Jazz j'ai besoin de ton aide pour mes courses, tu peux venir ?" c'était une façon comme une autre de s'isoler avec elle. Il la laissait passer à côté de lui avant de refermer la porte non sans un regard noir à l'intention de son mec. Une fois enfermés chez lui il pu lui demander réellement ce qu'il se passait, espérant qu'elle se confie. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle sorte une excuse aussi bidon que son mec. Juste des disputes comme dans tous les couples. Si ce n'était que ça il ne s'en ferait pas plus que ça en effet mais ça allait au delà "Ah ouais ? Juste des disputes ? Retire ton tee-shirt" il savait ce qu'il trouverait en dessous, il savait qu'il y retrouverait des bleus. D'ailleurs elle ne le retira pas, ce qui confirma ses doutes. "C'est rien, juste des accidents dans le feu de l'action puis moi aussi je l'ai déjà giflé" Taz secouait la tête sans la lâcher du regard, dépité de réaliser qu'elle était tellement sous sa joute qu'elle lui trouvait des excuses des plus pourris, allant même jusqu'à comparer ce qu'il pouvait lui faire à une simple gifle qu'elle lui avait donné "Des accidents ? Ça fait beaucoup d'accidents plutôt violents. Quand c'est à répétition c'est plus un accident JJ !" mais elle n'était pas du tout réceptive, elle n'avait qu'une envie et c'était que cette discussion cesse "C'est bon j'vais gérer ça" Il l'avait connu bien plus convaincante "Ah oui ? Et comment ?" c'était une question sérieuse. Elle disait qu'elle allait arranger les choses alors il voulait savoir comment parce qu'il n'y croyait pas une seconde "Je m'en occupe, point barre, jsuis une grande fille" ça il ne l'avait jamais nié, ça n'empêchait pas d'être sur une mauvaise voie. Elle ne s'était jamais privé pour lui dire ce qui n'allait pas en particulier quand il était avec Anita et aujourd'hui il n'allait pas se priver non plus pour lui donner son point de vu sur l'enfoiré qu'il lui servait de copain "Battue, une grande fille battue" c'était extrême comme situation et s'il n'était pas du genre à intervenir dans ses relations il comptait bien faire le maximum pour qu'elle agisse elle même. Parce que si elle ne le faisait pas il ne pourrait pas la laisser se faire frapper sans réagir encore et encore il le savait. Evidemment ça ne lui plaisait pas, elle voulu même se barrer mais Taz attrapa son poignet pour la retenir, se rendant compte seulement à sa grimace que celui ci était déjà rougis. "Va te défoncer ensuite tu reviendrais me dire comment gérer mes problèmes" il soupira et crispa la mâchoire en fermant les yeux. Préférant faire abstraction de cette remarque il renchéris avec sa meilleure carte "Réfléchis, si c'était moi qui sortait avec lui et qui me retrouvait dans ta situation à te dire que ce n'est qu'un accident, tu réagirais comment ?" il savait que c'était la meilleure façon de lui permettre de se rendre compte de la situation. De prendre conscience des choses. Si leurs rôles étaient inversés elle n'accepterait pas une seconde que le mec de Taz puisse lever la main ne serait-ce qu'une fois sur lui et toutes les bonnes excuses du monde ne seraient qu'illégitimes à ses yeux. De cette façon elle pouvait comprendre la position dans laquelle il se retrouvait. Et visiblement il avait tapé juste. Elle avait eu un déclic. La fin de leur relation avait d'ailleurs été on ne peut plus brutale mais au moins ça s'était fini, et même mieux fini pour elle que pour lui.
Comment j'ai pu en arriver là... ? derrière des barreaux. Pourquoi ? Pour possession de drogue évidemment. De deux drogues dures, c'est ce qu'ils avaient trouvés. Et pour ça Taz venait de prendre deux ans. Et encore il pouvait s'estimer heureux que le jury n'ai pas voulu croire qu'il en possédait pour autre chose que son usage personnel. Faut dire qu'il n'en avait pas non plus des doses faramineuses mais ça avait suffis à l'envoyer en taule. Lui et sa tendance à tourner de l’œil à la vue d'un sang bien rouge autant vous dire que ça a été deux très dures années. Ceci dit ça aurait pu être pire si on ne lui était pas venu en aide dès les premiers jours de son incarcération. Fallait s'y attendre avec son physique assez frêle et sa tête de victime. Il s'était retrouvé coincé dans les toilettes face à plusieurs mecs. Il n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait ni même de chercher à comprendre leurs intentions qu'il se recevait des coups. Alors bien sûr il se débattait, tentait, en vain, de s'échapper de là. Mais inférieur en nombre et en muscle autant dire qu'il était bien loin de faire le poids. Si ça lui paru interminable ça ne dura cependant qu'à peine deux minutes avant que quelqu'un débarque et ne s'interpose. Retombant sur le sol, amoché, Taz regrettait de ne pas être sous drogue à cet instant, il aurait probablement moins ressentis la douleur. Malgré un œil gonflé il n'eu pas de mal à voir qui était l'homme qui lui avait sauvé la mise. C'est pourquoi une fois sortis de l'infirmerie il l'a retrouvé, il voulait le remercier. Et c'est ce qu'il a fait, en se mettant à genoux devant lui pour s'occuper de lui. Finalement pendant ses deux années il est resté très proche d'Aaron. Il était en sécurité prêt de lui. Aaron s'était imposé auprès des autres taulards et le fait d'être sous son ailes lui apportait une sorte d’immunité sans laquelle il n'était pas sûr qu'il aurait survécu. Aaron n'était pas qu'un ami dans cet enfer qu'était la prison, il était aussi son partenaire sexuel et celui qui lui apportait le réconfort dont il avait besoin, ça lui convenait bien comme ça. Il a aussi été présent parfois lors de crises de manques. Forcément, passer à aucune dose lorsqu'on était accro ça ne se faisait pas de la même manière pour la drogue que pour arrêter les tartines au nutella. Il était arrivé après Aaron mais il partait avant. Après les deux ans, en deux mille vingt, Taz retrouvait la liberté. Après tout ce temps et après s'être habitué à la vie de prison autant dire qu'il l'a savourait comme jamais cette liberté. Même s'il n'avait plus l'habitude. Oui ça a fait bizarre à sa sœur quand il lui a demandé la permission pour aller aux chiottes après qu'elle l'ai ramené chez elle. Sa sœur, Jazz, elle était la le jour de sa sortie, qu'est ce qu'elle lui avait manqué ! Lui qui traversait le palier dès qu'il avait besoin d'elle en temps normal, autrement dit pour tout et n'importe quoi. Il n'a jamais enlacé quelqu'un aussi fort "Heuu Taz je t'aime mais tu m'étouffes la" il avait eu du mal mais il l'avait lâché. Ceci dit malgré le plaisir de pouvoir se retrouver réellement seul à nouveau chez lui il était resté plusieurs jours chez Jazz, allant jusqu'à dormir dans son lit. Le temps de réadaptation fut assez long et bizarre mais Taz repris petit à petit une vie normale. Il n'aurait d'ailleurs jamais pensé pouvoir pratiquer à nouveau son job après avoir fait de la taule. Cependant étant à son compte il pu relancer son entreprise, avec un peu d'aide de personnes qui avaient accepté de fermer les yeux sur son incarcération parce qu'il avait toujours fait du bon boulot. Et puis parce qu'il disait être clean aussi maintenant. Ce qu'il était réellement en sortant de prison. Mais les vieux démons l'ont vite rattrapés et il a suffit qu'il cède une fois pour que l'envie se fasse de nouveau aussi forte qu'avant.