1997, Mexique.
Milo courait, à toute vitesse, la vue brouillée par ses larmes. Corre, Milo, corre. Un règlement de comptes entre narcos avait encore une fois secouer la ville, en fin d’après-midi. « Demain, j’ai un truc à faire. Te balade pas en ville. Tu restes au lycée. J’te jure si j’vois ta gueule en centre-ville, j’te tue de mes mains, Milo. » Il comprenait mieux maintenant ses menaces complètement vagues avec ce qu’il s’était passé. Il avait peur. Il était terrorisé. Son coeur se serrait. Il avait mal, terriblement, mal. Quelque chose lui tordait les boyaux, une sale impression. C’était la première fois de sa vie qu’il priait sincèrement Dieu — lui qui n’y croyait pas du tout contrairement à ses parents. Mais il n’avait plus que lui. Il était son seul recours, le seul capable de faire quelque chose. « Par pitié. Dios, por favor… Gardez-le en vie. Ne me le prenez pas. Par pitié. C’est la seule chose que je vous demande. Par pitié. » Mais… Ça ne fonctionnait malheureusement pas comme ça.
Il arrivait sur la place qui fut le témoin funeste de cette apocalypse. Des voitures étaient calcinées, d’autres encore en flamme, les pompiers s’évertuant à les éteindre. La police interrogeait les quelques passants apeurés ayant assisté à la scène. Si certain refusait de dire quoi que ce soit à cause de la peur des représailles, d’autres consentaient au moins à décrire la scène. Milo, dix-huit ans, à la fac dans quelques mois, marchait à toute vitesse derrière le bandeau de sécurité afin de repérer, d’où il était, si, parmi les cadavres que la scientifique n’avait pas encore recouvert d’un drap, il y avait celui qu’il cherchait. Son cœur battait à la chamade. Il avait cet infime espoir… Le Seigneur était malheureusement contre lui. Il ralentissait quand il l’aperçut derrière la carcasse d’une des voitures. Il était allongé par terre, le crâne explosé sûrement à cause de la balle dévastatrice d’un fusil à pompe. Tel un ange des enfers, sa tête était ornée d’une couronne de sang. La scène était d’une violence inouïe. Jamais Milo n’avait été témoin d’un tel massacre. D’autres projectiles avaient ravagé son corps, comme s’il avait été nécessaire de rajouter de l’horreur au macabre, mais le regard du jeune homme ne remarquait même pas ses autres plaies. Il n’arrivait pas à regarder ailleurs que sur le crâne perforé de la victime. Il en avait la nausée. Esteban était mort de la même façon qu’il avait vécu: dans la violence.
En état de choc, Milo plaquait ses mains contre sa bouche pour retenir son hurlement. Il venait de perdre l’amour de sa vie. Un silence de mort l’enveloppait dans son doux manteau, le plongeant dans une solitude terrible alors que le monde autour de lui s’agitait comme une fourmilière. Viens-là mon enfant… Laisse-toi tomber. Il avait le vertige, la tête qui tournait et cette envie de vomir qui s’exacerbait. Sa vue se brouillait à cause des larmes qui le ravageaient. Il se noyait dans une tristesse infinie, mais une rage, tout aussi dévastatrice, lui donnait le coup de grâce. « Il faut que je dise à maman que le putain de Dieu qu’elle prie tous les jours comme une conne, n’existe pas, sinon, Esteban serait encore là. » Son cœur s’était brisé en un milliard de morceaux et la douleur qu’il avait ressentie, il ne la souhaitait même pas à son pire ennemi.
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Ils n’auraient jamais dû se rencontrer, autant dans cet univers que dans un autre, même dans une autre vie. Mais l’année dernière, Cupidon avait décidé de planter sa flèche sur ces deux-là, alors qu’ils se prenaient le bec sur une grande rue de Guyamas. « Putain, mais espèce de connard t’as niqué mon scooter avec ta caisse de merde ! » A dix-sept ans, Milo était un garçon impétueux, assez revêche parfois, mais surtout très colérique. Javier avait toujours mis ça sur le compte du deuil impossible à faire de sa mère, morte trois ans plus tôt, alors que son fils avait juste un sale caractère à cet âge-là. « Tu sais à qui tu parles, enculé ?! » Esteban, comme tout bon sicario de vingt-quatre ans qui se respecte, avait sorti son revolver et menacé Milo avec, mais ce dernier, tellement happé par sa colère et dépassé par les événements, n’avait pas eu la réaction escomptée « Mais vas-y tire connard ! Tire ! No me importa un culo, maricón ! » Il appuyait même brièvement son front contre le canon de l’arme, par inconscience ou provocation, on ne saurait dire. « C’est pas ça qui va me réparer mon scooter ! Abruti va ! Connard ! Il se prend pour qui celui-là non mais franchement…» Sa roue et l’arrière de son scooter complètement détruit, Milo repartait en le poussant, à pied, pestant encore tout seul, comme un chartier, tout le long de la route. Esteban aurait dû le descendre ce jour-là, mais il avait été estomaqué par la réaction de Milo qui était une véritable première pour lui qui avait l’habitude de voir les gens déguerpir comme des lapins à la vue de son arme. Toutefois, la non-réaction d’Esteban cachait quelque chose, de plus profond : lui aussi avait été piqué par Cupidon ce jour-là, en plein cœur. Le fait que Milo lui prenne tête avait beaucoup aidé l’Ange de l’Amour dans sa manœuvre.
Ils s’étaient revus plusieurs fois complètement par hasard, à des fêtes surtout. Esteban était l’ami d’un ami d’un ami... Enfin, vous voyez. Il avait tout de suite deviné que Milo était du même bord que lui, le cachant également. Il y avait cependant des regards, des gestes qui ne trompaient pas et qui se repéraient rapidement quand vous voulez plaire inconsciemment à quelqu’un. Si au départ Milo a nié son homosexualité auprès d’Esteban, assez vite, au bout de quelques semaines, sa position changeait. «Escúchame bien cabrón porque no me voy a repetir. Toi et moi, ça se fera jamais. Mais jamais de chez jamais, même si je devais me retrouver, un jour, seul sur une île déserte avec toi. Parce ma mère est morte à cause de gens comme toi que je méprise. Vous êtes des putains de déchets, toi et les mecs de ton espèce. Alors je préfère cracher directement sur la tombe de ma mère plutôt que d’imaginer une seule seconde quelque chose avec toi. » Le problème, c’est que ce manque de respect manifeste envers le sicario n’eut pas l’effet que Milo espérait. Il n’avait pas compris que ce qu’Esteban aimait chez lui, c’était qu’il lui tienne tête, qu’il l’envoie chier, qu’il n’ait pas peur de lui, qu’il ait tout ce dédain et cette aversion envers lui. Milo était différent des autres. Il avait beau n’avoir que dix-sept ans, il avait un caractère bien affirmé pour son âge et ne laissait absolument personne lui marcher dessus. C’était tout ce qu’Esteban cherchait chez un homme, d’avoir son égal. Le narco profitait qu’ils se soient isolés dans une chambre à cette énième fête pour s’expliquer pour se jeter à corps perdu sur Milo et l’embrasser. Le Colombien l’avait repoussé de toutes ses forces avec une claque en prime, mais Esteban revenait à la charge. Ça se transformait presque en bagarre jusqu’à ce que Milo finisse par enfin succomber, parce que dans le fond, lui aussi avait craqué. Cette nuit-là avait été le théâtre de la meilleure partie de jambes en l’air de toute sa vie, même encore aujourd’hui.
Il en avait eu pourtant des histoires, toutes cachées, avant Esteban, mais aucune n’avait été du niveau de celle qu’il était en train de vivre. Personne ne vous prépare à vivre une telle passion à dix-sept ans parce qu’on vous fait croire que c’est réservé à ceux qui ont de l’expérience, qui connaissent tout des choses de la vie. Lui et Esteban étaient l’exception à la règle parce que, putain, qu’est-ce qu’ils s’aimaient. Quand Milo avait réalisé à quel point il était fou du jeune sicario de sept ans son aîné, il avait eu l’impression d’être frappé de plein fouet par une vague au cœur de la tempête, d’être pris dans son rouleau et de ne jamais parvenir à s’en sortir. Sa passion et ses sentiments avaient totalement pris le contrôle de son corps. Il l’aimait tant, si fort, qu’il avait la sensation d’étouffer. Cette addiction lui donnait le tournis, le déstabilisait, mais putain pour rien au monde, il ne s’en passerait. Cette ardeur lui faisait oublier toute raison, tous ses principes. Ses prières tous les dimanches à la messe n’étaient pas dédiées à Dieu ou à la Vierge, mais à sa mère, Virginia. « Pardon maman… Pardon. Mais je peux pas vivre sans lui. J’espère que tu me comprendras. » Il se sentait terriblement coupable, tellement pas légitime à honorer sa mémoire ou être son fils, mais malheureusement, on ne choisissait pas la personne pour laquelle on avait un coup de foudre.
Pendant l’année où Milo vivait sa passion avec Esteban, sa famille, surtout son père, remarquait qu’il avait changé. Même s’il faisait tout pour garder cette histoire la plus secrète possible, on ne pouvait pas tout contrôler. Javier ne savait pas dire explicitement quels étaient ces changements, mais les raisons qui poussaient son fils à rentrer de plus en plus tard à la maison, à découcher, faire le mur, et même sécher les cours alors qu’il était un élève brillant lui échappaient totalement. Aleida, plus clairvoyante que son mari, se moquait gentiment de lui en disant : « Laisse ton fils. Tu vois bien qu’il est amoureux, il doit avoir une copine. Rien de bien méchant. » Mamá avait toujours raison, même si là, elle avait légèrement tapé à côté puisque la copine en question s’appelait Esteban.
Milo, dans l’inconscience de sa jeunesse et focalisé uniquement sur cette ferveur, en oubliait même le milieu violent et criminel dans lequel Esteban baignait. C’était un miroir aux alouettes, des paillettes dans ses yeux. Il était impressionné par ce luxe, tout ce faste et par l’exubérance des fêtes dans lesquelles Esteban l’emmenait puisqu’il était plutôt bien placé au sein du cartel. Il avait toujours présenté l’adolescent comme un ami et personne n’était choqué de voir un adolescent de dix-sept ans ici. Ils pensaient tout bonnement que c’était un futur sicario, rien de bien extraordinaire dans ce milieu. Milo s’enivrait de cette vie qui n’était pas la sienne, des moments privilégiés, exclusifs et secrets qu’il partageait avec Esteban. Les limites entre le bien et le mal s’effaçaient dangereusement. Il savait qu’il avait renoncé à toute raison le jour où il prit pour la toute première et unique fois une trace de cocaïne. Il n’avait jamais recommencé, parce qu’Esteban l’avait fracassé. « J’t’interdis de reprendre cette merde, t’as compris ?! Va pas te salir avec ces conneries. » Pour justifier ses bleus et les coups qu’il avait pris, Milo avait dit à Javier qu’il était tombé de scooter. Même si son père avait eu quelques doutes sur la véracité de ses propos, il n’avait pas cherché plus loin. Son fils était étrange depuis un moment de toute façon et il avait trop de travail pour y penser.
L’amour aveuglait Milo, tout comme il aveuglait Esteban. Aucun des deux ne se rendait compte de la toxicité de leur relation parce que pour eux, rien ne comptait plus que leur amour et les moments simples qu’ils vivaient à l’écart du monde. Milo trouvait que le secret rendait leur histoire encore plus belle et puissante. A la moindre querelle, ils se réconciliaient de la plus belle des façon, en s’attrapant, s’embrassant comme si c’était la dernière fois et en liant leur âme le temps d’une nuit au point d’en faire trembler les cieux. Milo oubliait tout — la violence que le narco lui infligeait, la violence du cartel, des crimes qu’Esteban commettaient, la drogue que son amant prenait à haute dose…Il fermait les yeux, préférant le déni plutôt que d’être confronté à la réalité. Néanmoins, les rêves ne duraient qu’un temps. Il avait commencé à comprendre le jour où il aurait pu perdre la vie. Sans rien lui expliquer, Esteban l’avait poussé dans la salle de bain, collé un flingue dans les mains et ordonné : « Tu bouges pas de là. Même si t’entends des coups de feu. Tu bouges pas. Et si quelqu’un entre dans la salle de bain, tu l’shootes, t’as compris ? » Milo, peu rassuré, hochait la tête. Avait-il d’autres choix de toute manière ? Les bras tendus vers cette porte close, les mains de Milo tremblaient dangereusement avec cette arme entre ses doigts. Il avait peur. Il avait la pression. Jamais il n’en avait tenu une entre ses mains, jamais il n’avait tiré. Il sursauta quand il entendit les échanges de coups de feu dans le salon. Deux hommes étaient rentrés par effraction dans la maison d’Esteban pour lui faire la peau, mais il avait été plus rapide qu’eux, les abattant sur le champ. Une fois chez lui, Milo avait eu tellement peur qu’il passa la nuit aux toilettes, à vomir ses tripes. Cette vie… Elle n’était pas pour lui.
Plusieurs fois, il avait tenté de quitter Esteban pour cette raison, mais à chaque fois, faible et trop amoureux, il retombait dans ses bras et leur histoire repartait de plus belle, voire encore plus passionnée qu’avant. Il était accro à lui, à son regard, à sa dégaine, à tout. Un rien chez Esteban le faisait frémir. « Je t’aime, je t’aime… » Ils pouvaient passer des nuits entières à se le répéter. Avec tout ça, toute cette frénésie, Milo avait déjà l’impression d’avoir vécu mille-et-une vies avec lui alors que ça faisait qu’une petite année en réalité. Le jeune homme savait qu’un jour ou l’autre, tout ça s’arrêterait, parce que leur histoire était trop toxique et passionnelle pour être viable sur le long terme. Puis, Esteban vivait dans un milieu dangereux, meurtrier, il ne se faisait pas d’illusion quant à sa fin. Le ciel lui confirmait ses craintes en lui prenant Esteban en 1997, durant ce carnage en plein centre ville.
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La vie de Milo prit un tout autre tournant au moment du décès d’Esteban. C’est comme si, à partir de ce jour, deux Milo complètement différents et distincts vivaient en lui — celui qu’il avait toujours été auprès de sa famille et de sa famille et celui qu’il était réellement, détruit et meurtri par la perte de son amant. Pour ne laisser aucun indice sur son réel état mental, il était passé maître dans l’art de la comédie, n’étant plus que l’ombre de lui-même. Il errait sans but, tout lui paraissait futile désormais. Plus rien n’avait de sens. Le pire à vivre pour lui fut l’enterrement d’Esteban auquel il avait assisté en cachette, assis derrière une tombe. Il avait séché toute une journée de cours pour ça, parce qu’il voulait lui faire ses adieux douloureux. Jamais il ne se serait pardonné s’il n’y avait pas été. Il en avait besoin, qu’il sache qu’il était là, même s’il était loin du coeur de la scène. Il avait attendu que la famille soit partie, après une dizaine de minutes, pour se retrouver face à face avec la tombe qui accueillait le repos éternel d’Esteban. « T’avais pas le droit de me laisser. T’avais pas le droit ! » La colère l’avait soudainement possédé, troublé par sa tristesse infinie. Il avait hurlé tellement fort que le gardien du cimetière avait été obligé de le faire sortir. Dans sa rage, Milo avait même manqué de se battre avec lui. Personne n’avait le droit de le séparer d’Esteban, même ici. Depuis la mort de celui qu’il avait tant aimé, Milo se sentait incroyablement perdu, abandonné. Il était à côté de ses pompes, plus rien ne l’intéressait. La seule chose qu’il voulait, c’était s’enrouler dans sa couette et pleurer jusqu’à la fin des temps. Il était jeune encore, il n’avait que dix-huit ans et pour lui, ce deuil était absolument insurmontable. Comment survivre à la perte d’un être qu’on aimait démesurément ? Ce jour-là, quand son père lui avait demandé des comptes au sujet de cette journée de lycée qu’il avait manqué, son fils avait explosé de colère pour la première fois de sa vie contre lui. Le pauvre Javier pensait que son fils faisait une crise d’adolescence à retardement, toujours à cause du deuil de sa mère. « Si tu crois que c’est en hurlant sur tout le monde que tu vas réussir à faire le deuil de ta mère, tu te trompes. Parle-moi Milo, je suis pas ton ennemi. Je vois bien que quelque chose ne va pas depuis un moment. » Cette réflexion fit monter en flèche la fureur de Milo, crachant sa haine à son père. « Mais fermes ta gueule, tu comprends rien ! Mais rien du tout ! Tu sais rien de ma vie, tu m’connais pas ! J’suis plus le gosse de quatorze ans qui a perdu sa mère, tu sais rien sur moi sale connard ! » Javier lui en avait mis une. C’était trop, mais il regretta immédiatement son geste. Aleida avait été tellement en colère contre lui pour ce geste malheureux que la dispute se réglait maintenant entre eux. Milo, choqué, était parti s’enfermer dans sa chambre. Il avait fallut des semaines pour que père et fils se présentent mutuellement des excuses. Javier avait tenté de chercher les raisons de cette rage chez son aîné, mais face à son mutisme, il finit par abandonner. « Tu m’en parleras quand tu veux, quand tu seras prêt. » Javier sentait dans ses tripes que c’était grave, mais il ne savait pas à quel point. Son départ pour les Etats-Unis avec Pablo, le soutenant dans sa démarche pour retrouver son père fut sûrement la chose qui sauva Milo de sa déprime. Le Mexique lui rappelait trop Esteban, l’amour qu’il lui portait et surtout l’image de son cadavre massacré. Si Pablo finit par rentrer au Mexique au bout d’un certain temps, Milo fit le choix de rester officiellement pour ses études, mais officieusement pour rester éloigner de ses souvenirs avec Esteban.
Il pensait toujours à lui. Vingt-quatre ans qu’il était mort et il l’aimait toujours avec la même force qu’à ses dix-sept ans, voire pire encore. Il rêvait de lui, souvent. Des moments épars, par forcément érotiques, qu’il avait vécu avec lui et le réveil était plus que douloureux. Inconsciemment, il le cherchait dans chaque homme embrassé, dans chacun des bras dans lesquels il tombait. Si ses histoires ne fonctionnaient pas, ce n’était pas uniquement à cause de son union avec Elizabeth, mais aussi à cause de son refus d’oublier Esteban et d’offrir son amour à qui que ce soit d’autres. Il lui avait juré, comme si c’était une chose qu’on pouvait contrôler, à travers un pacte du sang, au tout début de leur relation. « Jure-moi que t’aimeras jamais personne d’autre autant que tu m’aimes moi. » Il se trancha la paume de la main avec son canif avant de faire la même chose sur celle de Milo quand il lui avait répondu. « Je te le jure. » Le regard amoureux, dévorant l’autre, ils avaient scellé leur pacte en glissant leur main dans celle de l’autre, laissant leur sang ne faire plus qu’un. Je te le jure.
- Traduction:
- 1. Cours, Milo, cours.
2. Seigneur, s'il vous plaît.
3. J'en ai rien à foutre, connard.
4. Ecoute-moi bien enculé parce que je vais pas me répéter.